lundi 8 décembre 2014

SI MAINTENANT CHAQUE PROJET D'INFRASTRUCTURE OU AUTRE RÉGIONAL DÉCLENCHE MANIFESTATIONS OU ÉMEUTES IL FAUT AVOIR RECOURS AU REFERENDUM LOCAL


ENVIRONNEMENT La grogne des opposants prend de l'ampleur pour empêcher la construction d’un Center Parcs dans la forêt de Chambaran en Isère...

Projet de Center Parcs à Roybon: Vers un Sivens en Isère ?

C'est le nouveau projet de construction qui agite les écologistes. En Isère, dans la forêt de Chambaran, le groupe Pierre & Vacances démarrera en 2015 la construction d’un Center parcs, qui doit accueillir un millier de cottages, des commerces et des restaurants autour de l'«Aquamundo», une bulle tropicale artificiellement maintenue à 29°c, avec piscines et jacuzzis. Un complexe qui devrait créer de nombreux emplois mais qui s’attire les foudres des défenseurs de l’environnement. Ces derniers jours, pros et antis ont manifesté autour de ce projet qui déchaîne les passions, laissant penser que Roybon pourrait devenir le nouveau Sivens.

Une opposition active

Longtemps discrète dans les médias, la lutte des opposants à ce projet est sous les projecteurs depuis les manifestations à Notre-Dame-des-Landes et la mort de Rémi Fraisse à Sivens. Le motif de la grogne: l’impact écologique de cette gigantesque infrastructure près du village de Roybon, répartie sur 200 hectares de forêt en zone humide, où l’écosystème est particulièrement sensible à l’eau. Lancé en 2007, le projet a été plusieurs fois retardé par des recours en justice mais aujourd’hui, les opposants s'appuient sur les conclusions de la commission d'enquête publique au titre de la loi sur l'eau. L’instance a rendu à l'unanimité un «avis défavorable», pointant l'absence de débat public et un impact sur les zones humides évalué «à minima».
Pour les opposants à ce projet, qui voient dans l’élévation de ce gigantesque dôme transparent et très gourmand en eau une menace, bâtir un Center Parcs dans une région déjà sujette au stress hydrique est une hérésie. Ce samedi, ils étaient plusieurs centaines à battre le pavé pour la troisième manifestation depuis le lancement des travaux de défrichement le 20 octobre dernier. Depuis le 30 novembre, les «zadistes» – protecteurs de la «zone à défendre» – occupent une maison forestière non loin du site, propriété abandonnée de l’Office national des forêts, et tentent de gêner autant que possible l’avancée des travaux, notamment à coup de jets de pierres sur les engins du chantier.

La classe politique divisée

De son côté, le promoteur promet des constructions à haute qualité environnementale, de quoi ravir les partisans de ce projet, qui ont manifesté ce dimanche matin, heureux des 697 créations d'emploi et des retombées économiques et fiscales pour la région qu'il entraînera. «Il serait peu responsable de se priver de ces emplois», abonde Alain Cottarlorda, président du conseil général de l’Isère, alors que le président PS de la région Rhône-Alpes, Jean-Jack Queyranne, réclame «l'arrêt des travaux». Le maire de Grenoble, Éric Piolle, dénonce, lui, «un projet préhistorique (...), un modèle environnemental désastreux (...), et un tourisme avec des emplois qui ne sont pas des emplois de qualité».
Les opposants au projet demandent «l’arbitrage urgent» de Ségolène Royal qui, après le fiasco de Sivens et le flot de critiques qui s’est déversé sur ministre de l’Intérieur après la mort de Rémi Fraisse, semble botter en touche. Ce projet est «porté par le conseil général de l'Isère (…), il n'y a nulle raison, et je n'ai nulle intention de me substituer aux élus locaux qui prennent leurs responsabilités dans ce domaine», a déclaré la ministre de l’Ecologie, avant de rappeler toutefois que «le ministère est à disposition pour apporter un appui technique, si, le cas échéant, il faut trouver des solutions de compromis».




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