Ce budget introuvable qui nous coûte cher
Patrons, entrepreneurs de la tech, ménages, agriculteurs,
collectivités locales… Les Français n’ont pas fini de payer la facture de la
dissolution.
Par Guillaume Grallet, François
Miguet, Philippine
Robert, Mathilde Siraud, Olivier
Ubertalli et Géraldine Woessner
Publié le 10/01/2025 à 07h00, mis à jour le 10/01/2025 à
07h01
Éric Lombard, ministre de
l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, et
Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, le 6 janvier 2024, à
Paris. © ROMUALD MEIGNEUX/SIPA
Dans la citadelle de Bercy, les principaux visages ont
changé. Au portefeuille de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté
industrielle, Éric
Lombard a succédé à Antoine Armand. À celui des Comptes publics, Amélie
de Montchalin a remplacé Laurent Saint-Martin. Mais la France, elle,
est toujours sans budget, et la pagaille économique déclenchée par la
dissolution surprise de juin dernier demeure.
Pendant que les dirigeants politiques palabrent, l'économie
s'affaisse. Nombreux sont ceux qui en subissent les conséquences : les
ménages, qui redoutent le retour de la matraque fiscale ; les patrons,
petits ou grands, qui suspendent projets et embauches ; les
agriculteurs, privés des aides promises ; les collectivités locales,
qui freinent certains projets ; ou encore les investisseurs internationaux
qui, après avoir cru en la politique « probusiness » d'Emmanuel
Macron, déchantent et fuient désormais l'Hexagone pour des contrées plus
accueillantes.
Des chefs d'entreprise tirent la sonnette d'alarme. Parmi
eux figure Luc Rémont, le PDG d'EDF, une société pourtant 100 %
publique : « C'est l'enfer d'investir en France », a-t-il tonné
en décembre. On peut citer aussi Patrick Pouyanné, le numéro un de TotalEnergies :
« Il faut que les politiques arrêtent de vouloir augmenter les taxes quand
les prix de l'énergie baissent. On a fait la bêtise sur le pétrole en
2015 et en 2018, cela a donné les Gilets jaunes ! »
Une potion amère ?
Et pourtant… Si nul ne sait avec précision quels seront les
choix budgétaires du gouvernement Bayrou avant le discours de politique
générale du Premier ministre, le 14 janvier, d'aucuns s'attendent à la
plus amère des potions : une grosse louche de nouveaux prélèvements
obligatoires – alors que notre pays est déjà le champion du monde occidental de
la pression fiscale –, une larmiche de baisse de dépenses publiques et, au
grand dam des économistes, aucune réforme structurelle.
« Le problème, c'est qu'il n'existe aucun consensus en
France sur la nécessité de diminuer la dépense publique, avec un éléphant au
milieu de la pièce : les retraites, auxquelles personne n'ose toucher,
résume Olivier Redoulès, économiste à l'institut Rexecode. Les chefs
d'entreprise savent malheureusement que les prochaines décisions politiques ne
seront pas les bonnes, avec toutes sortes de taxations à venir. Le projet de
budget censuré a déjà marqué un tournant à 180 degrés sur les politiques
de l'offre. » Ces dernières avaient pourtant fait la preuve de leur
efficacité contre le chômage.
Pour compliquer les choses, le monde ne nous fera pas de
cadeaux, comme le rappelle le coprésident du Mouvement des entreprises de
taille intermédiaire, Frédéric Coirier : « L'Amérique et la Chine ont
des politiques très agressives ! Aux États-Unis, le gaz est dix fois moins
cher que chez nous, la fiscalité est plus favorable, tout comme les droits de
douane et les subventions. Quant à la Chine, elle déverse ses excédents de
production, notamment ses automobiles, sur l'Europe. » À quand le
sursaut ?
Les entreprises réduisent la voilure
En novembre, les habitants de Carling, en Moselle, ont eu la
désagréable surprise d'apprendre que l'usine qui devait s'installer dans leur
petite commune ne verrait pas le jour. Suez et ses deux partenaires, le
canadien Loop et le sud-coréen SKGC, avaient prévu d'ouvrir en 2027 un
site de recyclage chimique des plastiques, avec, à la clé, 200 emplois.
Mais ils ont choisi de jeter l'éponge. Ce cas est, hélas, loin d'être isolé.
Depuis la dissolution, les annonces de fermetures d'usines
se multiplient, en particulier dans la chimie et l'automobile. Le champion des
pneumatiques Michelin prévoit de fermer ses sites de Cholet (Maine-et-Loire) et
Vannes (Morbihan), qui comptent au total 1 250 salariés.
L'équipementier Valeo veut se séparer de ses implantations de L'Isle-d'Abeau
(Isère) et de La Suze-sur-Sarthe (Sarthe) ainsi que de son centre de recherche
de La Verrière (Yvelines). En tout, un millier de postes seront menacés.
Qui
est Éric Lombard, ce ministre qui se voit en « Spider-Man » de Bercy ? Les
investisseurs internationaux sont eux aussi devenus frileux. Selon le cabinet
EY, 49 % des entreprises étrangères ont revu à la baisse leurs plans
d'investissement dans l'Hexagone. Elles se plaignent d'un alourdissement de la
fiscalité et du coût du travail lié à la dégradation des finances publiques.
Alexandre Saubot, président de France Industrie et directeur général de
l'entreprise de nacelles Haulotte, aimerait que le gouvernement comprenne
l'angoisse du monde industriel.
« C'est un secteur de temps long, qui déteste
l'incertitude. C'est aussi un secteur qui a besoin de capital pour fonctionner.
Or le mauvais climat politique actuel augmente les taux, ce qui n'est pas
bon. » S'il n'y avait que cela ! « Pour ne rien arranger, on a
une Europe qui continue à surréglementer ses entreprises sans se soucier de
leur compétitivité, alors que la Chine et les États-Unis n'ont jamais été aussi
agressifs. Il faut que nos dirigeants en prennent conscience et agissent pour
éviter le retour de la désindustrialisation. »
Les marchés ont perdu confiance
Le millésime 2024 aurait pu être un excellent cru pour
la Bourse de Paris. « Sur les six premiers mois, l'indice
CAC 40 affichait l'une des meilleures performances d'Europe, alors
même que l'un de ses principaux moteurs, le luxe, pâtissait du ralentissement
chinois, se remémore Christopher Dembik, économiste et conseiller en
investissement chez Pictet AM. Et puis, il y a eu la dissolution ! Ses
effets négatifs ont été si puissants que le CAC 40 a fini l'année à
– 1,95 %, ce qui en fait l'indice le moins performant du continent
après son équivalent polonais. »
Comment expliquer un tel gadin ? « Les
investisseurs internationaux, qui pèsent entre un tiers et deux tiers de
l'indice, ont choisi de ne plus investir chez nous, car la situation politique
les inquiète, poursuit l'expert. Ils constatent que la France retombe dans ses
vieux travers, avec la fin de la politique de l'offre et le retour du
matraquage fiscal des entreprises.
Si Éric Lombard et Amélie de Montchalin veulent calmer
les investisseurs, ils devront passer un message très fort de stabilité
fiscale, et ne surtout pas revenir sur la réforme des retraites, car ce sont de
véritables totems pour les investisseurs étrangers. Mais le
pourront-ils ? » L'évolution du marché obligataire montre à quel
point ceux qui nous prêtent tiennent désormais la politique budgétaire et
économique de notre pays en piètre estime.
L'étrange défaite de
la France d'Emmanuel Macron
Depuis la folle décision d'Emmanuel Macron, le
spread, c'est-à-dire l'écart de rendement entre les emprunts à long terme
de la France et de l'Allemagne, a bondi d'environ 30 points de base… Un
signe qui montre une défiance croissante des investisseurs. « Avant la
dissolution, on comparait la qualité de la signature française à dix ans à
celle de l'Allemagne, mais maintenant, on la compare à celle de l'Italie, qui
est le mauvais élève de la zone euro. À dix ans, notre pays emprunte à des taux
supérieurs à l'Espagne, au Portugal et à la Grèce », se désole Alexandre
Baradez, responsable de l'analyse de marché chez IG France.
L'endettement public dérape
L'absence de budget pour 2025 est loin d'être indolore
pour nos finances publiques. « La situation politique a eu un impact
négatif sur la croissance, donc sur les recettes et les dépenses, mais aussi
sur la charge de la dette », constate Maxime Darmet. Selon ses calculs,
l'impact de la pagaille budgétaire sur le déficit a été de 5 milliards
d'euros en 2024, et il pourrait monter à 12 milliards cette année. Encore
s'agit-il, à l'en croire, d'un scénario optimiste !
Budget
2025 : comment économiser 200 milliards (sans toucher aux
allocs !)Un montant loin d'être anecdotique : c'est plus que
ce que devait rapporter le gel des pensions de retraite (3,6 milliards
d'euros) ou la baisse des allègements de charges (4 milliards). Une
situation d'autant plus inquiétante que les statisticiens de Bercy n'ont pas
réussi à estimer correctement les recettes fiscales ces deux dernières années –
ce qui a provoqué deux dérapages consécutifs du déficit – et que nos
politiques sont incapables de trouver un consensus pour nous remettre d'équerre…
Autant d'éléments qui rendent l'épée
de Damoclès suspendue au-dessus de nos têtes de plus en plus lourde.
« Notre dette continuera à augmenter au moins jusqu'en 2029 : si nous
ne faisons pas un effort important dès aujourd'hui, nous pourrions nous
retrouver avec une dette de 140 % du PIB dans les scénarios les plus adverses »,
avertit Hadrien Camatte, économiste chez Natixis CIB.
L'investissement dans la tech ralentit
Avec ses grands yeux verts, le robot humanoïde Miroki est
une des stars du salon CES, le rendez-vous mondial de l'électronique de Las
Vegas. Imaginé par la start-up parisienne Enchanted Tools, il accompagne le
personnel soignant en l'aidant à porter du matériel médical. Mais son créateur,
l'entrepreneur Jérôme Monceaux, qui par le passé a réussi à lever des fonds
auprès de familles françaises et a habilement pris le virage de l'intelligence
artificielle, montre pour la première fois des signes de découragement.
« Des projets sont gelés, on observe un ralentissement de l'investissement », déplore-t-il. Il souhaiterait un peu de stabilité, tout comme la création d'un véritable marché commun européen. En attendant, il n'exclut pas de lever des fonds aux États-Unis, où on récompense le risque. « Des choses intéressantes ont été faites pour les start-up ces derniers mois, comme la possibilité de défiscaliser certains investissements grâce à la loi défendue par le député Paul Midy, mais le rapport des investissements entre la France et les États-Unis reste de un à trois », souligne Stéphane Hersen, PDG de Skyted et ancien vice-président d'Airbus.
Le Français François-Xavier Rouxel, un ingénieur installé à Washington, a lancé
Gardyn, une jardinière domestique dont l'arrosage est piloté par l'intelligence
artificielle. « Jamais je n'aurais connu un tel succès en France. Ici,
j'ai pu m'appuyer sur un marché de plus de 300 millions de personnes tout
en levant des fonds facilement », dit-il. Les chiffres lui donnent raison.
D'après PitchBook et France Invest, les États-Unis ont enregistré, en 2022,
environ 22 fois plus d'investissements en capital-risque que la France.
Et la situation empire. D'après EY, les investissements en
capital-risque dans l'Hexagone ont baissé de 38,5 % entre 2022 et
2023. Certes, la « start-up nation », qui a fait naître beaucoup
d'espoirs, a permis quelques avancées. Mais elle n'est pas en mesure
d'impressionner les États-Unis, Israël ou encore la Corée du Sud, qui, eux,
n'ont jamais relâché leurs efforts dans un monde en constante accélération.
Les agriculteurs sont au bord de la crise de nerfs
Le monde agricole s'enlise, épuisé par quatre gouvernements
incapables, depuis un an, de décider d'une stratégie. « Les mesures à
prendre sont évidentes, l'opinion publique les soutient, et pourtant rien ne se
passe », déplore le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau. Si les
tentatives de blocage de la Coordination rurale ont été peu suivies par des
agriculteurs épuisés, la situation est plus que critique.
« En 2023, les revenus des céréaliers se sont effondrés
de 83 %, et une exploitation sur cinq a affiché un revenu négatif, soit le
double de l'année précédente », alerte Thierry Pouch, chef économiste aux
Chambres d'agriculture. Le dernier budget devait apporter 400 millions
d'euros de mesures d'urgence (aides sur le gazole non routier et l'emploi de
travailleurs saisonniers, nouveau mode de calcul des retraites…) ?
Balayées avec le gouvernement Barnier. La loi d'orientation agricole, promise
depuis 2022 et votée à l'Assemblée au mois de mai 2024 ?
Emportée par la dissolution. Certes, elle pourrait revenir au Sénat début
février, mais elle ne contient pas grand-chose.
I Les élections
agricoles à l'épreuve du désenchantement« Elle parle des chiens de
troupeau ou du statut de la laine, mais pas des sujets qui fâchent »,
grince le sénateur LR Laurent Duplomb. Surtransposition des normes européennes,
gestion de l'eau… Les sujets irritants s'accumulent. « La définition
française des zones humides englobe 30 % des terres agricoles, alors que
ce serait 7 % si on s'en tenait à la définition européenne »,
illustre le sénateur, dont la proposition de loi pour lever ces
« entraves », très attendue des agriculteurs, devrait être débattue
bientôt au Sénat. En attendant, des productions s'effondrent et des filières
s'affaissent. « Si nous n'obtenons pas des mesures concrètes très bientôt,
le déclin de l'agriculture française sera irréversible », prévient le
leader de la FNSEA.
Les ménages s'inquiètent
Était-ce l'effet des Jeux olympiques et des records de Léon
Marchand, ou bien le reflux de l'inflation ? À en croire l'Insee, la
dissolution n'avait pas entamé la confiance en l'avenir des ménages français
l'été dernier. Mais la fin d'année est venue assombrir leurs perspectives. Avec
le chaos budgétaire, nos compatriotes se demandent désormais à quelle sauce ils
seront mangés. Le gel du barème de l'impôt sur le revenu concentre leurs
inquiétudes. Sera-t-il indexé sur l'inflation ? Impossible, sans budget d'ici
à mars !
En l'absence de texte, 619 000 contribuables qui
échappent aujourd'hui à l'impôt sur le revenu devront s'en acquitter, selon les
calculs de Bercy. Et 18 millions de ménages verront leur contribution
augmenter. Selon l'OFCE, ce sont surtout ceux « se situant au centre de la
distribution des niveaux de vie, c'est-à-dire des ménages n'appartenant ni aux
30 % les plus modestes ni aux 20 % les plus aisés », qui
seraient touchés. La fameuse classe moyenne. Cette incertitude se conjugue avec
un horizon bouché sur le front de l'emploi.
Chronique d'une faillite annoncée
« Les annonces de plans sociaux se multiplient, et
elles inquiètent les Français », constate Dorian Roucher, chef du
département de conjoncture de l'Insee. Résultat, les ménages pourraient freiner
encore davantage leur consommation et ne pas toucher au matelas de sécurité
pourtant dodu (le taux d'épargne des Français est de 18 %) sur lesquels
les économistes comptent désespérément pour soutenir l'activité…
Ultime victime collatérale du brouillard budgétaire :
l'investissement dans la pierre. « Les taux des crédits immobiliers, qui
sont très corrélés à ceux des obligations souveraines à dix ans, n'ont pas
bougé, alors qu'ils auraient diminué sans la dissolution et l'inquiétude
budgétaire, grâce à la baisse des taux engagée par la Banque centrale
européenne », déplore Maxime Darmet, économiste chez Allianz Trade.
Les collectivités locales se serrent la ceinture
Face à l'instabilité, les collectivités adaptent elles aussi
leur comportement. À l'image des ménages ou des entreprises, les exécutifs
locaux, quand ils le peuvent, diffèrent ou suspendent leurs investissements.
« On applique le principe de prudence, comme tout le monde. Avec le risque
que cela accentue l'effet récessif », confie au Point David
Lisnard, maire (LR) de Cannes et président de l'Association des maires de
France.
À Découvrir Le Kangourou du jour Répondre Dans sa
commune, l'édile a dû reporter de deux ans le chantier de rénovation de la
Croisette. Les collectivités locales, qui doivent voter leur budget avant le
15 avril, anticipent bien souvent les hypothèses les plus négatives en
attendant d'être fixées sur les orientations du projet de loi de finances de
l'État.
« On a créé, dans notre pays, un système où les
collectivités se retrouvent en situation de dépendance vis-à-vis de l'État, ce
que nous déplorons, poursuit David Lisnard. Or la vacance du pouvoir accentue
ce que nous dénonçons, c'est-à-dire la prise de contrôle des technocrates et le
phénomène de centralisation budgétaire et juridique de l'action
publique. »
C’est une honte et un clou rouillé dont on peut
se débarrasser soi-disant avant 2027 en l’arrachant car c’est aussi
malheureusement ces mêmes Français censés voter et choisir nos dirigeants et politiciens
de tous bords médiocres à qui leur ont
donné trop de pouvoir dans notre pays un des plus si démocratique du monde ce
qui nous fait une belle jambe !?
Il faudrait enfin que nos chefs dit d’états et concitoyens cessent de se comporter comme des imbéciles heureux qui jouent avec des jetons comme dans un casino espérant gagner le gros lot en tirant le bon numéro depuis 66ans que cette V eme république existe ils n’y ont pas réussi on le voit bien je fais partie de ceux qui les tous connus de ma génération et cela s’empire au fil des élections quinquennats ou autres élections diverses et réélection car ils votent toujours pour les mêmes !?
Tant que nos citoyens ne feront pas tous la
queue au associations caritatives ou soupes populaires en continuant à
pratiquer leur « chacun pour soi égoïste » ils ne comprendront
pas !?
Et si en plus on ne récupère pas une troisième
guerre mondiale dans ce monde instable et dangereux on aura de la chance mais
ne nous inquiétons pas l’exité de D.TRUMP va tailler une bavette avec ce
criminel de guerre car s’en est un de V.POUTINE ( alors tout va bien..?!
)
Car l’Europe dite unie est aussi nulle et pourtant
grosse de 440 millions d’habitants mais leurs chefs d’états ne sont pas à la
hauteur il faudrait peut-être en changer comme notre constitution en France !?
Voila c’est cela 2025 et sa nouvelle année avec
ses habitants citoyens d’Europe prêt à être
tondu et ruinés alors que nos pays ont
un passé historique qui devraient les faire réfléchir mais ils ont hélas la mémoire
courte car incurables tant pis pour nous !?
JDeclef 10/01/2024 15h43
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