samedi 18 janvier 2025

Depuis 1962 et la fin de cette guerre d’ALGERIE inutile pour nos 2 pays avec encore une fois de plus une mauvaise politique de nos dirigeants de l’époque et ses accords d’Evian bidon mais qui ont quand même servi à stopper ce conflit hypocrite appelé pendant les années 1954/1962 évènements d’ALGERIE pour ne pas dire guerre !?

 

Pierre Vermeren : « La France est considérée comme un État faible »

L’historien, spécialiste des sociétés arabo-berbères, analyse la volonté d’emprise de l’État algérien sur sa diaspora en France.

Propos recueillis par Géraldine Woessner

Publié le 18/01/2025 à 09h35

Pierre Vermeren est l’auteur d’une récente Histoire de l’Algérie contemporaine (Nouveau Monde Éditions). © Sébastien Leban pour Le Point

Temps de lecture : 8 min

Depuis le bureau consulaire algérien de Marseille jusqu'aux allées feutrées de l'Élysée, le fil invisible qui relie Paris et Alger ne cesse de se tendre. Soixante ans après les accords d'Évian, que reste-t-il de la "grande réconciliation" espérée ? L'historien Pierre Vermeren dévoile les dessous d'une relation franco-algérienne plus complexe que jamais. Surveillance des diasporas, guerre des mémoires, jeux d'influence... Dans ce face-à-face complexe, chaque geste diplomatique se danse sur une ligne de crête.

Le Point : Pourquoi, soixante ans après l'indépendance, les relations entre la France et l'Algérie demeurent-elles si tendues ?

Pierre Vermeren : Les tensions actuelles sont le fruit d'une histoire difficile et d'une longue structuration politique. La colonisation française, suivie par la très violente guerre d'indépendance, a laissé des blessures profondes. Puis les choix faits après 1962 ont pesé lourd. Côté algérien, la rente mémorielle de la guerre est devenue le fondement du régime face à une France coloniale naturalisée. Côté français, on a choisi l'amnésie et le désengagement dans la gestion des Algériens immigrés, une responsabilité confiée à l'État algérien. Ce choix s'est traduit par un transfert d'autorité : l'Algérie a mis en place des mécanismes pour encadrer sa diaspora en France. Les accords d'Évian prévoyaient une présence consulaire réciproque et la libre circulation. Mais les Français n'ont pas pu rester en Algérie. La diaspora en France, composée de 380 000 travailleurs immigrés en 1962 (hors harkis et notables profrançais), est devenue une communauté diverse, comptant de nombreux Franco-Algériens intégrés à la société française. Mais, pour Alger, tous restent des Algériens.

Comment fonctionne la surveillance des Algériens en France aujourd'hui ?

L'État algérien s'appuie sur trois piliers principaux. Tout d'abord, les 20 consulats implantés sur notre territoire jouent un rôle central : ils immatriculent la population franco-algérienne et algérienne de France, organisent des activités sociales et politiques, et assurent le suivi de la diaspora. Puis il y a l'influence religieuse. La Grande Mosquée de Paris, contrôlée par Alger, supervise un réseau de 700 mosquées en France. Jusqu'à récemment, plus de 150 imams étaient des fonctionnaires algériens détachés par le ministère des Habous, directement lié au ministère de l'Intérieur. Ces imams transmettent un discours aligné sur les intérêts du régime. Autre exploit, la halalisation des abattoirs et du marché français de la viande. Enfin, les services de renseignement algériens surveillent activement les militants et groupes communautaires, notamment les militants kabyles et les islamistes, ou encore les Franco-Algériens occupant des postes influents.

Pourquoi une telle surveillance ?

Il y a une rhétorique complotiste permanente, avec la hantise qui l'accompagne. Ce discours a des conséquences pratiques : pour éviter qu'un complot soit ourdi par la France ou par les ennemis de l'étranger, il faut surveiller les Kabyles de France, les liens avec le Maroc, les intellectuels, les islamistes… L'idée est d'éviter les influences nocives et la « contamination ». La surveillance, au fil des ans, n'a cessé de se renforcer. Parfois pour de bonnes raisons : pendant la guerre civile algérienne, les islamistes avaient pris les armes en Algérie et une partie de l'état-major du FIS s'était réfugiée en France. Or, pendant cette « décennie noire », la France a été le seul pays à aider l'Algérie à les combattre. Ce soutien s'est retourné contre elle lorsque, au début des années 2000, le pouvoir algérien s'est réconcilié avec les islamistes, qu'il avait vaincus de manière brutale. Abdelaziz Bouteflika, qui était profrançais, a brusquement changé de politique et a commencé à dénoncer le « génocide culturel », puis à pointer la France comme ennemi principal. Il fallait expier la faute que constituait la collaboration avec la France pour venir à bout d'une insurrection algérienne. Le crime de Kamel Daoud est d'avoir remis au premier plan la « guerre civile », dont l'évocation est criminalisée.

Il faut surveiller les Kabyles de France, les liens avec le Maroc, les intellectuels, les islamistes…

Le mouvement de protestation du Hirak, commencé en février 2019, a-t-il accentué cette emprise sur la diaspora ?

Ce mouvement a ébranlé le régime algérien. La contestation, portée par des millions de personnes, dénonçait la corruption, le manque de démocratie et l'usure du pouvoir. Face à ce soulèvement, le régime a engagé une répression croissante. Les autorités ont accusé les immigrés algériens en France, en particulier les Kabyles et les islamistes, d'avoir suscité le Hirak. Des accusations de manipulation via les réseaux sociaux ou par action directe ont été proférées. Alger a renforcé son contrôle. Blogueurs et intellectuels critiques ont été traqués, certains emprisonnés. La presse et les associations autonomes, comme la Ligue des droits de l'homme, ont été fermées. Il n'y a plus d'espace de liberté, la société civile est sous contrôle. En France, les Algériens de la diaspora disent ressentir une surveillance accrue, sentiment qui alimente la peur que les réseaux cryptés soient infiltrés. Cette méfiance reflète une vision autoritaire de la société où toute opposition est perçue comme une menace à éliminer.

Quel rôle jouent les réseaux sociaux dans ces dynamiques ?

Les réseaux sociaux sont devenus des outils centraux, à la fois pour les mouvements d'opposition et pour les régimes autoritaires. Pendant le Hirak, ces plateformes ont permis de mobiliser des millions de personnes, en Algérie comme à l'étranger. Mais Alger les utilise également pour surveiller, manipuler ou mener des campagnes de propagande. Des influenceurs prorégime y diffusent des messages visant à discréditer les opposants ou à instiller un ultrapatriotisme antifrançais. Cette tendance est mondiale. La Russie, la Turquie et d'autres pays exploitent ces outils pour déstabiliser leurs adversaires. En Afrique, les campagnes antifrançaises sur les réseaux sociaux, téléguidées par Moscou, ont contribué à chasser la France du Sahel.

Comment expliquer la violence récente du discours des autorités algériennes envers la France ?

Plusieurs facteurs sont à prendre en compte. D'abord, il y a l'exemple des autres pays : sur les réseaux sociaux en France, on peut dire ce qu'on veut sans grandes conséquences. Le président turc a pu insulter le président français et accuser la France de génocide en Algérie sans qu'il ne se passe rien. Cette exemplarité encourage, d'autant que la France est considérée comme un État faible et mou. Mais cela révèle aussi la faiblesse de l'État algérien : l'abstention à la dernière présidentielle, en septembre 2024, a atteint des records. Seuls 10 % des Algériens ont voté et, parmi les émigrés, la participation aurait atteint de 3 à 4 %.

La reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental a-t-elle aggravé les tensions ?

Cette décision du président Macron a été perçue comme un affront majeur à Alger. Bien que la France soutienne Rabat depuis des décennies sur ce dossier, l'évocation de la « souveraineté » marocaine a fortement irrité le régime. Cette position a aussi mis en lumière les divisions internes du pouvoir algérien. Certains clans, proches de la France, prônent une approche pragmatique, mais d'autres, influencés par la Russie ou des courants ultranationalistes, appellent à la rupture. Le président Tebboune se trouve dans une position délicate. Bien qu'il ait été perçu comme modéré à son arrivée au pouvoir, il adopte désormais un discours virulent : est-ce pour apaiser ou satisfaire les faucons d'Alger ?

Les gestes mémoriels, comme le rapport de Benjamin Stora sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d'Algérie, n'ont-ils pas apaisé les tensions ?

Non, ces initiatives n'ont pas produit les résultats escomptés. Le rapport Stora, bien qu'il ait suscité un certain intérêt en France, a été perçu en Algérie comme une démarche unilatérale. Le bilatéralisme a été refusé par Alger, qui a préféré continuer à instrumentaliser la mémoire de la colonisation à des fins politiques. Ces gestes mémoriels ne suffisent pas à compenser les désaccords structurels entre les deux pays. Pendant que la France multiplie les initiatives de réconciliation, l'Algérie privilégie des partenariats économiques avec la Chine, la Russie, ou même l'Italie et l'Allemagne, reléguant Paris à la marge. Sans parler des amitiés iraniennes et turques, pays clairement hostiles à la France…

Cette situation présente-t-elle un danger pour la France ?

Il y a des précédents inquiétants. Lors des émeutes de 2005, Alger avait proposé au président Chirac d'envoyer des policiers pour rétablir l'ordre. Cela montre qu'Alger considérait avoir une influence sur ces émeutiers. Les services de sécurité français semblent très inquiets d'une potentielle déstabilisation de l'Algérie. Pour l'instant, elle n'est pas déstabilisée, mais elle dispose de moyens d'action en France. Le drame est que ces tensions interviennent dans un contexte où l'État français n'est plus capable d'assurer une éducation solide et « intégratrice » aux enfants issus de l'immigration. Or, sans un accès réel au français écrit, la compréhension de l'Histoire et l'acceptation de la République sont très difficiles. Propagande, islamisme et patriotisme fictionnel en font leur miel.

Otage. L’écrivain binational Boualem Sansal est détenu en Algérie depuis le 16 novembre 2024 pour « atteinte à l’intégrité du territoire ». © ©Hannah ASSOULINE/Opale.photo

Comment la France peut-elle réagir à cette situation ?

Elle dispose de leviers d'action, mais la relation franco-algérienne repose sur le seul président de la République, maître des traités et des relations diplomatiques, en particulier avec le Maghreb. C'est une spécificité de la Ve République : le Parlement n'a pas à connaître la politique étrangère de la France dans ce domaine. Ni le Quai d'Orsay ni le ministère de l'Intérieur ne peuvent agir… Seul Emmanuel Macron peut changer de politique. Or l'État français ne communique pas sur ces enjeux. Personne ne sait ce qui se trame, et l'on se perd en conjectures. La coopération dans les domaines sécuritaire et économique entre nos deux pays est-elle affectée ? On n'en sait rien. Le seul baromètre dont nous disposons, c'est la violence des discours algériens, et l'embastillement de Sansal.

----------------------------------------------------------------------------------------------------------

Comble de l’hypocrisie de nos dirigeants de cette époque qui a couté tant de vies dans nos jeunesses françaises et algériennes et avec attentats divers de l’extrême droite française l'OAS jusqu’à une tentative d’assassinat du général de Gaulle aussi qui a failli lui couter la vie ?!

Depuis et jusqu’à maintenant l’ALGERIE nous détestent tout en nous envoyant quand même leur immigration de leurs ressortissants qui ne supporte pas leur pays devenu totalitaire en nous insultant en filigrane car on accueille leurs dirigeants qui défilent chez nous depuis des lustres sans cacher leur animosité anti française !?

Il n’y a qu’en France pour voire et subir cela et ce n’est pas ce pauvre Mr MACRON inutile bavard bon chic bon genre donneur de leçons bienpensant qui ne comprend rien à rien (et pas que pour cela d’ailleurs) en plus trop jeune à l’époque qui fera quelque chose pour régler ce problème récurrent comme ces prédécesseurs cela pourtant est simple il faut  considérer l’ALGERIE comme pour d’autres pays étrangers normaux et non ex colonie Française de ce Maghreb car la Tunisie et le Maroc sont à peu près dans le même état d’esprit car on a bien donné l’indépendance à nos ex colonies africaines AOF et AEF ?!

Il faut croire malheureusement les Français lambda sont des imbéciles heureux qui avalent tout de leurs dirigeants de tous bords depuis que cette Veme république de + de 66 ans dit « gaullienne » existe (car c’est notre histoire contemporaine) malgré que certains nous gouvernent et nous protègent si mal mais c’est nous qui votons et les réélisons en prenant toujours les mêmes !?

(On ma envoyé 18 mois en Algérie cela m’a suffi merci !?)

Macron est un "bobo" faible donc la France est devenue faible mais cela ne date pas de ses quinquennats les autres avants n'étaient pas meilleurs çà fait + de 66 ans que la France végète mais de la faute des Français !?

Jdeclef 18/01/2024 14h19

++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire