jeudi 16 janvier 2025

Si on n’est pas capable de tirer un trait définitif sur ces « évènements d'Algérie » que l’on appelait dans le passé et cette guerre inutile pour les deux pays et leurs jeunes de France et d’Algérie qui ont payés chers pour cette époque 1954/1962 c’est qu’on est mal gouverné et mal protégé !?

 

Comment les réseaux du régime algérien déstabilisent la France :

ENQUÊTE. Consulats, mosquées, réseaux sociaux… Comment le pouvoir algérien veut déstabiliser la France.

Par Géraldine Woessner, Bartolomé Simon, Sandra Buisson et Erwan Seznec

Publié le 16/01/2025 à 06h30



Dans le petit appartement de la banlieue parisienne où il nous reçoit, devant sa bibliothèque encombrée de livres, Ghilas Aïnouche a la voix qui tremble. « On a fui le pouvoir et les voyous, et on les retrouve ici. Est-ce que je vais devoir demander l'asile aux États-Unis ? » Trente-six ans, une gueule d'ange, et une batterie de crayons qu'il trimbale depuis des années dans une boîte en plastique, d'un bord à l'autre de la Méditerranée. Persécuté en Algérie pour ses dessins de presse, le jeune caricaturiste, que le journal satirique Charlie Hebdoavait repéré dès 2014, croque aussi bien le président Abdelmadjid Tebboune que les chefs de l'armée – des dessins jugés si offensants qu'en 2017 son journal est fermé. Ghilas Aïnouche est passé à tabac, licencié…

Il débarque en France en 2020. Un réfugié politique, fan inconditionnel de Coluche (« la vraie voix du peuple, sans haine, jamais vulgaire »), qui continue sur quelques titres en ligne et sur sa page Facebook à moquer le pouvoir, à grands coups d'ironie et de crayon graphite ? Insupportable pour Alger, qui le condamne en 2022 à dix ans de prison ferme pour « apologie du terrorisme ». En France, aucune autorité ne s'en émeut. Mais, dans les vidéos agressives d'influenceurs prorégime qui circulent au sein de la diaspora, son nom est souvent cité… « Je reçois continuellement des menaces, c'est devenu une habitude. J'évite les terrasses de café, je change souvent d'itinéraire pour rentrer chez moi… Mes sœurs en Algérie, harcelées, ont émigré elles aussi, aux États-Unis. On a connu le terrorisme islamiste, on voit maintenant arriver la terreur nationaliste. Je ne comprends pas que la France laisse faire depuis des années… »

Interpellations

Alors que plusieurs influenceurs algériens appelant à la violence contre les opposants au régime ont été arrêtés ces derniers jours en France, une partie de l'opinion découvre, effarée, la présence sur son sol d'individus ouvertement hostiles et animés contre elle d'intentions féroces, n'hésitant pas à lancer à visage découvert d'authentiques appels au viol et au meurtre. Le ministre de l'Intérieur, martial, a promis une réponse foudroyante après les révélations du blogueur kabyle Chawki Benzehra, dont les signalements ont permis plusieurs interpellations. Le lanceur d'alerte, qui se terre aujourd'hui à son domicile, n'a pourtant pas eu à fouiller longtemps les méandres du Web…

Exilé et menacé. Ghilas Aïnouche, dessinateur de presse, à son domicile en région parisienne, le 11 janvier.© Sébastien Leban pour Le Point

Satirique. Une caricature de Ghilas Aïnouche qui raille le régime algérien.

Au sein de la diaspora de Montpellier, les opposants au régime avaient depuis longtemps repéré Boualem Naman, cet agent de nettoyage de 59 ans surnommé « Doualemn », dont l'expulsion ratée vers Alger a « humilié la France », selon le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau. « On se moquait de son agressivité sur les réseaux sociaux, parce qu'il n'avait même pas de passeport algérien, témoigne une connaissance. Puis un jour, subitement, ce monsieur a obtenu du consulat un passeport tout neuf, et il est parti en vacances en Algérie. Avec quel argent ? On a tous compris qu'il avait été pris en main par les services. » Dans une vidéo consultée par Le Point, capturée par un membre de la communauté algérienne, on le voit tenter de convaincre son interlocuteur de rejoindre les rangs des influenceurs prorégime en agitant une épaisse liasse de billets.

« Le régime algérien tente de provoquer des troubles en France »

« Allez en enfer, sale race de Juifs. »Sofia Benlemmane, mise en examen à Lyon après ses vidéos haineuses sur TikTok, est aussi une figure de la diaspora connue pour avoir « espionné dès 2019 le mouvement du Hirak et les opposants. Elle a toujours été dans les sales coups montés par le consulat de Lyon dans la communauté algérienne », persifle une source marseillaise.

Hirak

Ces influenceurs belliqueux aux profils éclectiques auraient-ils été « téléguidés » par des réseaux liés au pouvoir algérien en France, engagé dans une spirale nationaliste qui semble l'entraîner vers le point de rupture ? « Nous n'en avons pas la preuve formelle », confie une source de haut niveau. Mais des contacts existent. Selon nos informations, les influenceurs algériens auraient été « convoqués » et « mis en réseau » dans le courant du premier semestre 2024 par les services de la présidence algérienne, qui leur aurait formellement donné consigne de « se mobiliser autour du président Tebboune », qui depuis plusieurs mois tient des propos d'une violence inédite contre la France. La plupart des personnes interpellées étaient déjà connues des services de renseignement français.

Lanceur d’alerte. Le blogueur Chawki Benzehra pointe Zazou Youssef, l’un des « influenceurs » pro-régime algérien interpellés début janvier.

« Le pouvoir algérien a été très ébranlé par le mouvement du Hirak, au cours duquel des millions de personnes sont descendues chaque vendredi dans la rue, décrypte l'ancien ambassadeur de France en Algérie Xavier Driencourt. Le président Tebboune m'a confié un jour que le Covid et le confinement avaient sauvé le régime… Et qu'il veillerait à ce qu'un tel mouvement ne se reproduise plus. »

Sansal emprisonné

Le cas de l'influenceur Doualemn, expulsé par la France et renvoyé par l'Algérie, a attisé une crise qui a conduit les deux pays, depuis l'arrestation de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, au bord de la rupture. Balayés, les gestes mémoriels appuyés d'Emmanuel Macron « pour sortir des obsessions du passé », ponctués à l'été 2022 par une visite d'État. Mal élu, fragilisé, le pouvoir algérien a muselé sa société civile et multiplié les provocations à l'égard de la France, accusée de « trahison » sur le dossier du Sahara occidental. « L'économie progresse peu en dehors du secteur des hydrocarbures, la jeunesse algérienne n'a pas de travail et veut partir, l'Algérie s'est brouillée avec ses voisins », liste Ghilas Aïnouche, qui ajoute : « Pour se maintenir, le pouvoir active la fibre nationaliste, et tous ceux qui demandent un changement pacifique sont traités de terroristes, ou accusés d'être à la solde d'Israël, des Juifs, de la CIA, de la France… Mais ces discours ne prennent plus auprès d'un peuple qui voit bien que ses routes se dégradent et que ses hôpitaux ne fonctionnent plus. Alors le pouvoir projette cette propagande à l'extérieur. »

 Boualem Sansal emprisonné en Algérie : « Un jour sa prison sera la nôtre, alors libérons-le ! »

Alors que les relations économiques entre Paris et Alger, fortement dégradées, se résument aujourd'hui à l'achat de gaz (moins de 10 % de notre approvisionnement) et au commerce de petites entreprises, la diaspora de France, perçue par le pouvoir algérien comme sa base arrière, reste étroitement surveillée. Estimée sur trois générations à plus de 2,5 millions de personnes, dont 900 000 immigrés algériens présents, selon l'Insee, sur le sol français, elle constitue un important enjeu de pouvoir – et d'influence – pour le régime, qui a historiquement tenté de la mettre au pas.

« Il n'y a plus de doute sur les intentions algériennes vis-à-vis de la France »« L'Amicale des Algériens de France, créée dès 1962 à partir du bureau politique de la Fédération de France du FLN, a longtemps tenu ce rôle d'encadrement de l'immigration et surveillé les ouvriers algériens, explique un pilier de la diaspora. Ces réseaux ont peu à peu disparu, mais ils ont été remplacés par d'autres structures », diplomatiques, culturelles ou religieuses. Autant de points d'entrée pour les agents des services algériens, que les autorités françaises estiment (officieusement) à une cinquantaine sur le territoire. « Un chiffre peut-être sous-estimé, mais déjà considérable », souligne une source bien informée.

Enlèvement et séquestration

Amir Boukhors, un opposant connu sur YouTube sous le nom d'Amir DZ, est convaincu d'avoir échappé de peu à une exfiltration vers Alger, ourdie par ces « services », lorsqu'il est kidnappé le 29 avril 2024 par quatre hommes se présentant comme des policiers, devant son domicile du Val-de-Marne. « Ils m'ont menotté, jeté dans une voiture et conduit dans une sorte de décharge, en Seine-et-Marne, où ils m'ont drogué et retenu dans un conteneur. » Vingt-sept heures plus tard, il est relâché sous un pont, près de Pontault-Combault. Il porte plainte pour enlèvement et séquestration.

L'enquête, pour l'instant, n'a rien donné. Pas plus que celle conduite après son passage à tabac en novembre 2022, place de la République, par un mystérieux homme masqué. Trente jours d'ITT. « Mon obsession, c'est la corruption du régime », raconte celui qui s'est fait une spécialité depuis la France, où il a obtenu l'asile politique, de dévoiler la vie privée des dignitaires du régime. « Je les attrape à l'aéroport et je les suis dans Paris quand ils emmènent, en voiture diplomatique, leur maîtresse chez Vuitton et Prada. Regardez celui-là, il a passé trois jours à l'hôtel Le Scribe, à 2 370 euros la nuit. Alors que des familles meurent en Méditerranée ! » La vidéo, sur YouTube, a été visionnée plus de 1,5 million de fois. À maintes reprises condamné par le régime, ciblé par les influenceurs, il se dit directement menacé. « Les services recrutent des imbéciles, des petites frappes pour jouer les barbouzes. Ce ne sont pas des militants. Ces influenceurs sont payés », croit-il. Sans – il faut le souligner – en apporter aucune preuve.

Asile politique. Amir Boukhors, le 10 janvier. Cet opposant à réchappé à un tabassage en règle en 2002 et à un kidnapping en avril 2024. © Sébastien Leban pour Le Point

Surveiller les opposants

« La France fantasme sur une “guerre” sciemment menée par Alger contre Paris, ce qui est complètement faux, s'agace un ex-diplomate algérien. Nous n'avons sur le sol français ni les moyens d'un soft power positif comme les pays du Golfe ou les Marocains, ni d'un hard power pernicieux et antifrançais comme Erdogan. Je rappelle juste que ce n'est pas nous qui avons espionné Macron et ses ministres grâce à un logiciel israélien, ni nous qui faisons chanter l'Europe avec des menaces migratoires en lançant des milliers de clandestins sur Ceuta », affirme un ancien opérationnel des services algériens.

 Algérie : l'arme de la diaspora

Alger entretient en France un réseau dense d'une vingtaine de consulats disséminés sur l'ensemble du territoire. Promu en septembre dernier à la tête de la Direction générale de la documentation et de la sécurité extérieure (DGDSE), le général Rochdi Fethi Moussaoui dirigeait auparavant le bureau de la sécurité à l'ambassade d'Algérie à Paris. Un poste sensible, sa mission consistant à « surveiller étroitement les activités des opposants, des journalistes et autres militants que l'actualité algérienne intéresse de près », décrypte alors le média Le Matin d'Algérie.

 

 

(C’est qu’encore on n’a pas évolué depuis 1958 et notre V eme république dite gaullienne) pour ce conflit mortifère avec cette ex colonie Africaine dont avait voulu faire un département français erreur impardonnable qui aurait dut être traitée comme nos ex colonies africaines en leur accordant tout simplement l’indépendance d’ailleurs on a commis les même erreurs avec MAILOTTE  ou la NOUVELLE CALEDONIE !?

Sauf que pour l’ALGERIE elle n’a pas supporté cette guerre inutile et pays qui nous déteste viscéralement d’ailleurs en nous envoyant toujours une immigration de leurs ressortissants ne supportant pas leur pouvoir totalitaire en place dans leur pays !?

Et ce n’est pas notre président Macron trop jeune à l’époque qui changera cela car n’y comprenant rien (comme sur bien d’autres sujets politiques mais il n’y a pas que lui car ses prédécesseurs n’ont pas fait mieux !?)

Car on doit subir sa présence de donneur de leçons bienpensant hypocrite à la tête de l’état jusqu’en 2027 car on n’a pas été capable de s’en séparer ou même de changer notre constitution pour essayer de rénover ce qui ne marche plus dans cette Veme république obsolète usée de + 66 ans déjà plus que l’âge de la retraite déjà contesté actuel !?

Que dire de plus avec des citoyens Français apathiques incurables qui ne savent plus choisir ou voter pour leurs dirigeants et politiciens de tous bords alors nous sommes perdus continuons à regarder notre pays sombrer dans un trou sans fond car on n’a pas d’excuse dans un des pays (dit) les plus démocratiques du monde avec des médias orientés vers le pouvoir en place qui n’aident pas et en font des gorges chaudes !?

Jdeclef 16/01/2025 16h15


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