Gérard Araud
Chroniqueur
CHRONIQUE. Si les visées du président élu
sur le Canada peuvent relever de la
Avouons que nous sommes sidérés et
incrédules : d'un côté, Donald Trump, l'homme destiné à être le plus
puissant au monde dans dix jours, annonce son intention de mettre
la main sur le canal de Panama et le Groenland, y compris par la force si
nécessaire, et d'annexer le Canada ; de l'autre, son futur lieutenant,
Elon Musk, l'homme le plus riche du monde, se lance dans une croisade contre le
chancelier d'Allemagne et le
Premier ministre du Royaume-Uni pour obtenir la défaite électorale du
premier et le départ du second, dans les deux cas au profit de l'extrême
droite. On se pince pour vérifier que ce n'est pas un cauchemar, on rit jaune,
on hausse les épaules ou on s'affole.
Groenland,
Panama, Canada… les rêves de conquêtes de Donald Trump
En ce qui concerne Trump, son premier mandat
peut nous servir de guide. Pas un jour, au cours de ces quatre années, sans une
déclaration fracassante, ce qui lui permettait de dicter le programme des
médias. Les uns le défendaient, les autres – la majorité – s'indignaient ou
argumentaient contre lui ; tous réagissaient.
Dans les deux cas, on parlait, en première page
des journaux ou en ouverture des programmes télévisés, d'un Trump qui savait
qu'« un quart d'heure de mauvaise publicité, c'est mieux que pas de
publicité du tout ». Par ailleurs, ses partisans non seulement se
félicitaient de le voir bousculer les usages en recourant à un vocabulaire
qu'ils pouvaient partager, mais ils voyaient dans les protestations qu'il
suscitait la preuve qu'il combattait des élites qu'ils vomissent.
Le précédent de l'Otan
Il y avait aussi de la tactique dans ces excès
oratoires : Trump demandait beaucoup à ses interlocuteurs interloqués
et inquiets, pour les contraindre ensuite à des concessions moindres. En effet,
sur le fond, l'homme est assez accommodant pourvu qu'il puisse se proclamer
vainqueur.
Il avait ainsi menacé de quitter l'Otan, avant
de se contenter d'une augmentation limitée et un peu cosmétique du budget de la
défense de certains alliés. Le Canada et le Danemark n'ont donc pas
nécessairement besoin de se préparer au pire, mais ils risquent de devoir céder
sur ce qui serait l'objectif réel de Trump : un rééquilibrage commercial
pour le premier, l'accès aux ressources minières du territoire pour le second.
Après
les menaces de Trump, l'Otan annonce des budgets militaires en hausse
Ce serait une interprétation
« optimiste » des déclarations récentes. Nous verrons si elle se
confirme mais, même dans ce cas, elle laisse prévoir une politique étrangère
brutale, unilatérale et isolationniste, puisqu'il s'agirait de tordre le bras
de deux des alliés les plus proches des États-Unis. Notre tour viendra,
d'ailleurs : dans la même conférence de presse, Trump a quasiment annoncé
qu'il lancerait une guerre commerciale contre l'Union européenne pour combler
le déficit commercial transatlantique.
Face
à Trump, l'UE tangue entre fermeté et main tendue sur le commerce
À cet égard, la réaction des Européens conduit
à une autre remarque. Les relations internationales, en particulier entre les
pays occidentaux, obéissent à des règles de bienséance implicites. On ne se
menace pas, on ne s'apostrophe pas, on ne dit pas n'importe quoi ; on
croit au dialogue. Trump n'en a que faire. Il piétine allègrement ces usages,
ce qui laisse sans voix ses interlocuteurs.
Que peuvent-ils faire ? Du Trump ?
Mais personne ne les suivrait, n'y voyant qu'un rôle de composition. Le
prendre au sérieux ? Ce serait tomber dans son piège d'une dramatisation
où il aura toujours le dernier mot du fait de sa brutalité et de sa puissance.
Se taire ? C'est sans doute le meilleur choix, mais les opinions publiques
risquent de les accuser de faiblesse.
Musk ou la stratégie du chaos
Le cas de Musk est plus difficile à analyser.
Non seulement il devient le chantre de l'extrême droite européenne, mais
il le fait de manière obsessionnelle et virulente à coups de centaines de
tweets, où il aligne sans honte les plus évidentes contrevérités. X
(ex-Twitter), la plus grande plateforme au monde, est devenue, depuis qu'il l'a
acquise, un cloaque où s'ébrouent haine, racisme, théories du complot et
désinformation – le tout au nom de la liberté d'expression.
Le Kangourou du jour Répondre Croit-il
qu'il va amener des néonazis au pouvoir à Berlin et qu'il va contraindre
Keir Starmer, le Premier ministre britannique, à la démission à Londres ?
Quel est son objectif ? Certains voient en lui le porte-drapeau d'un
« technofascisme », porté par une poignée de milliardaires qui voudraient
se débarrasser de tous les obstacles réglementaires ou humains à l'édification
d'une société post-humaniste sans État, conduite par des génies de la
technologie.
Pourquoi Zuckerberg
fait allégeance à Trump et Musk
Dans ce contexte, la revendication de la
liberté d'expression dissimulerait la volonté de faire disparaître toute notion
de vérité, d'établir une équivalence entre tout et son contraire et de mener
une stratégie du chaos qui suscite la sidération et désarme ses adversaires.
Une information vient immédiatement en contredire une autre. Cette saturation
cognitive prive donc l'information de toute valeur absolue. Or, sans vérité
établie, pas de débat démocratique. Au fond, les interrogations que suscite
Musk sont beaucoup plus graves pour notre avenir que celles qu'appelle un
Trump dont on en vient à espérer qu'il nous débarrasse rapidement du
premier.Car les deux disent tout et n’importe quoi et çà s’est alarmant envers
l’ Europe malade comme la France qui en fait partie !?
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Car ce sont deux tribuns aboyeurs de foire bien
plus que les nôtres nuls qui sont
des pétards mouillés comme MACRON avec sa macronie fantôme !?
Car la France et l’Europe occidentale on besoin
des USA en tant qu’allié héritage d’après-guerre mondiales pour les protéger on
verra ce que fera TRUMP avec POUTINE ça c’est préoccupant mais pas trop pour les USA
Et l’Europe occidentale car çà fait quand même 740 millions d’habitants donc l’
UNION fait la force ( Et TRUMP veut encore en rajouter avec PANAMA le
CANADA ETC..!?)
Ces personnages sont tout de même immatures comme de vieux adolescents mal élevés c’est pitoyable !?
Jdeclef 10/01/2024 18h08
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire