Fracture Faure-Mélenchon : ci-gît le
NFP ?
LA LETTRE DU PALAIS. La décision du PS de ne
pas censurer est un tournant. Mais rien ne dit que l’union de la gauche ne se
reformera pas.
Par Hadrien Brachet et Vincent
Jaouen
Publié le 17/01/2025 à 08h00
Depuis le banc des ministres, un léger sourire
en coin, François Bayrou assiste à la dispute de famille. Devant lui, à la
tribune de l'Assemblée nationale, Olivier Faure, chahuté par les Insoumis,
hausse le ton. « Si vous pensez que ce que je dis là n'a aucun intérêt
pour les Français, qu'ils ne sont pas heureux de voir une gauche qui propose,
une gauche qui avance, une gauche qui fait céder le gouvernement, alors
dites-le ! » lance, agacé, le premier secrétaire du Parti socialiste
(PS), le regard tourné vers le groupe mélenchoniste. Le torchon brûle entre les
deux mastodontes du NFP.
Car si les divergences stratégiques du PS et de
La France insoumise (LFI) depuis la chute de Michel Barnier avaient déjà
suscité leur lot d'amabilités, la décision des socialistes de ne pas censurer
François Bayrou ce 16 janvier a fait monter la tension d'un cran. Et
les écologistes comme les communistes s'étant ralliés à la motion de censure,
pour les Insoumis l'enseignement est clair : les roses se désolidarisent
de fait du NFP.
La gauche fracturée
« Le PS fracture le NFP. Mais il capitule
seul », s'est empressé de tweeter Jean-Luc Mélenchon. En salle des
quatre-colonnes, Mathilde Panot, la patronne du groupe LFI, a remis une
(grosse) couche : « Le PS a décidé de se ranger du côté du problème,
c'est-à-dire Emmanuel Macron. » Un véritable règlement de comptes entre
ex-amis qu'on s'empresse, chez les socialistes, de relativiser. « LFI n'a
aucun pouvoir pour décréter qui est exclu du NFP ou pas, ça n'a aucun
sens », proteste un député.
Pendant deux semaines, nous allons pousser le
gouvernement afin d’obtenir davantage.Emmanuel Grégoire, député PS
Il n'empêche, difficile d'imaginer que le
moment ne laissera pas de plaies béantes dans l'union de la gauche. En
renonçant à la censure, le PS, sans cesse ballotté entre réformisme et
opposition de principe, fait le choix de revêtir sa casquette de parti de
gouvernement. « Nous sommes tiraillés entre notre “surmoi” responsable et
notre “ça” gauchiste », analysait ce matin un député socialiste, d'humeur
freudienne.
En optant pour l'argument de la
« responsabilité », le PS saisit l'occasion d'arracher le sparadrap
des accusations en soumission à LFI, mais court le risque de réactiver les
procès en « trahison » qui ont animé le mandat Hollande. Sans que
l'on sache pour l'instant de quel côté tombera la pièce des gains électoraux.
Divergences internes
Rien ne dit pour autant que la position du PS
est définitive. À la tribune, Olivier Faure lui-même a indiqué qu'à tout
moment ses troupes pourraient décider d'appuyer sur le bouton de la censure.
« On ne l'a pas fait aujourd'hui, mais on sera d'autant plus vigilants les
prochaines semaines », prévient Dieynaba Diop, porte-parole du parti.
Avec cette non-censure, François Bayrou peut
souffler, un répit lui est accordé. Mais le couperet plane toujours au-dessus
de sa tête. « Pendant deux semaines, nous allons pousser le gouvernement
afin d'obtenir davantage, mais en cas de manquement, nous déposerons une motion
de censure », avertit d'avance le socialiste de Paris Emmanuel
Grégoire.
D'autant qu'au sein du groupe composé
de 66 députés, les divergences demeurent réelles. Huit d'entre eux
ont d'ailleurs bravé la consigne commune pour voter la censure. Et en
coulisses, plusieurs regrettent déjà de ne pas avoir appuyé sur le bouton.
« Aujourd'hui, près de la moitié du groupe était pour la censure »,
affirme, amer, un député. Après plusieurs heures de négociations internes afin
de déterminer la stratégie, la pilule ne passe toujours pas. « Ce n'est
pas facile de se revendiquer de gauche aujourd'hui », souffle le même qui
a néanmoins choisi de respecter la délibération du collectif.
Olivier
Faure pris en sandwich entre le NFP et le gouvernement
Olivier Faure pourrait fragiliser sa propre
base
Avec cette stratégie de la
« responsabilité », Olivier Faure marche sur des œufs. En faisant un
pas vers le courant réformiste du PS, en faveur d'une non-censure, il risque de
fragiliser sa propre base, le flanc gauche. « Il faut faire attention.
Vouloir maintenir l'unité du groupe avec les minoritaires, c'est bien, mais
d'un autre côté il y a une sensibilité non négligeable de sa majorité qui était
très pro-censure, y compris beaucoup de militants », alerte un député. En
circonscription, en fonction de la sociologie de leur électorat, certains
estiment difficilement explicable, malgré les concessions arrachées au
gouvernement, la décision de ne pas censurer.
Résultat, plusieurs parlementaires pro-censure
mettent déjà en garde. « J'ai suivi le groupe cette fois-ci, la prochaine
fois ce sera à eux de nous suivre », avertit un député bien résolu à faire
tomber le gouvernement à la prochaine occasion. De quoi suggérer qu'un
demi-tour du PS, d'ici la fin des discussions budgétaires, n'est
pas totalement à exclure. Et, surtout, que la rupture au sein du NFP
ne serait pas pleinement actée ? « Nous avons des stratégies
différentes, mais ce n'est pas la première fois que nous ne sommes pas
d'accord », défend Dieynaba Diop face à ceux estimant le NFP mort et
enterré. « Dans les moments importants, il faudra savoir se réunir »,
assène un autre.
Intérêts électoraux
À Découvrir Le Kangourou du jour Répondre Et même si les
socialistes persévéraient dans une voie différente de celle de leurs
partenaires vis-à-vis du gouvernement Bayrou, attention aux jugements hâtifs
relatifs à l'acte de décès du NFP, qui n'avait d'ailleurs jusque-là pas de
réelle existence organique au-delà de l'accord électoral. Certes, avant même la
motion de censure, l'union de la gauche était déjà bien fragilisée par des
divergences idéologiques de fond ou même l'optique des élections municipales.
Mais en juin, les
profondes tensions de la campagne des européennes entre le PS et LFI autour
du conflit israélo-palestinien n'avaient pas empêché l'union de se reformer en
quelques heures.
À
l'Assemblée nationale, « Bayrou a déçu tout le monde mais n'a satisfait
personne » « Ce qui se passe peut laisser des traces si demain on
doit renégocier un accord électoral, concède un député PS. Mais si on est face
à un risque de prise de pouvoir du Rassemblement national, les mêmes causes
produiront le même effet. » Et les Insoumis ont beau menacer les
socialistes de placer des candidats face à eux en cas de législatives
anticipées, les troupes de Jean-Luc Mélenchon pourraient elles-mêmes ne pas
avoir intérêt à ce que le PS, en guise de rétorsion, fasse de même. À moins
que, par exemple, un changement de mode de scrutin ne vienne d'ici là rebattre
les cartes des intérêts électoraux. François Bayrou a ouvert la voie en ce
sens. De quoi définitivement libérer les roses des griffes de l'ogre
insoumis ?
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LFP LFI ne sont qu’un ramassis de mécontents de
tous bords trublions et aboyeurs de foire sans interet car on a changé souvent
les sigles de ces partis politique ringards sous cette V eme république de + 66
ans usée jusqu’à la trame d’une vieille chaise trouée ou on est assis dont on
voit le fond maintenant et ou on est près à passer à travers et tomber dans
le trou qui devient vraiment sans fond !?
Etant donné que les Français lambda sont
indisciplinés caractéristiques de notre peuple révolutionnaire de 1789 de par
son histoire ancestrale on a peu évolué depuis notre ancien régime monarchique
là on en a la preuve avec un président à qui l’on a donné trop de pouvoirs qu’il
ne sait pas utiliser correctement et se prenant pour un monarque dans son
palais élyséen en plus et dont on ne peut se séparer on l’a même réélu
comme des naïfs stupides!?
Alors oui peut être que la proportionnelle
serait une ébauche de solution mais étant donné la lenteur de nos institutions
usines à gaz d’ici que soit en place avant 2027 choisi par nos élus trop bien installés
dans notre assemblée nationale ou ils peuvent tempêter tout leur sou !?
Nos élus préfèreront attendre 2027 puisque le
président ne peut être réélu de par notre constitution (une petite chance qui
nous reste qui conviendra aux « macroniens » bornés..?!)
Le reste est simple le pays continue à péricliter
les Français à râler et une honte quand même à l’étranger pour la France qu’on
n’écoute plus mais ce n’est pas grave car les Français ont perdu leur bon sens
et leur amour propre dont ils ne restent presque plus rien !?
Nos élus s’accrochent à leurs avantages lucratifs
c’est pour cela que beaucoup se lance dans la politique on est le pays qui modifie
les d’étiquettes de partis politiques ringards (surtout à droite) sans cesse selon
les gouvernements de tous bords pour faire croire aux changements pour les
Français gogos qui s’y laissent prendre et çà marche pour eux et pour le peuple !?
Jdeclef 17/012024 11h41
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