Christian
Estrosi : "Daech est l'agent électoral du FN"
Le candidat
LR pour les régionales en Provence-Alpes-Côte d'Azur se dit confiant, malgré
des sondages favorables à Marion Maréchal-Le Pen.
Propos recueillis par Jérôme Cordelier
Christian Estrosi
: Toutes
les enquêtes d'opinion convergent pour montrer un effet 13 novembre qui
provoque une colère légitime dans notre pays. Avant les attentats de Paris, il
existait un élan en notre faveur. Maintenant, le Front national semble plus
favorisé dans toutes les régions. Mais j'ai confiance, car je sens que, depuis
quelques jours, les électeurs s'intéressent à l'élection proprement dite et ne
se prononcent plus à partir d'un climat général. Ils prennent conscience de
l'enjeu qui va lier leurs destins pendant six ans, avec un président et un
exécutif chargés de répondre à leurs problèmes, au premier rang desquels
l'emploi, le pouvoir d'achat. Il s'agit tout de même de présider un territoire
grand comme la Rhénanie, qui a le même PIB par habitant que l'Espagne et le
double de celui de l'Argentine. Si Marion Maréchal-Le Pen est élue, quelle
entreprise étrangère, à votre avis, va vouloir s'installer en Paca ?
Croyez-vous que IBM, par exemple, qui, grâce à moi, a préféré venir ici plutôt
qu'à Londres, ferait ce choix-là ?Dans votre compétition face au FN, les lignes bougent-elles ?
J'ai l'impression que la donne est en train de s'inverser. Les deux Le Pen ont, par provocation, tenu un meeting dans ma ville et n'ont attiré que 1 000 personnes. Lundi soir, à Nice, nous étions 3 000, bref, trois fois plus nombreux. Comme s'il y avait un sursaut, que les électeurs voulaient nous dire : « Comptez sur nous, on va se bouger ! » Je ressens de manière très forte ce message. Autre indice : le monde économique, jusqu'à présent plutôt attentiste, se dévoile et se rassemble derrière moi.
Qu'opposez-vous aux sondages qui vous donnent perdant ?
Si les sondages faisaient l'élection, cela se saurait. Pour les départementales, le Front national était annoncé vainqueur dans le Var, le Vaucluse, les Bouches-du-Rhône. L'a-t-il emporté ? Non, nulle part. Je mène ma campagne avec un seul objectif : être en tête au premier tour. J'y crois. Le travail de fourmi, sur le terrain, que nous accomplissons va porter ses fruits. Nous entrons dans une période où les électeurs se posent plus clairement la question : mon vote doit-il répondre à un coup de colère ou s'agit-il de choisir quelqu'un qui va être aux responsabilités pendant six ans ?
Vous sentez-vous confronté à une dynamique électorale FN ? La craignez-vous ?
Je ne peux pas y être indifférent. Mais je suis un homme engagé, qui a des convictions, et je n'ai pas envie de voir ma France tomber entre les mains d'une famille, d'un clan, avec tout ce que cela représente de discriminations et de purges. La France paraît coincée entre le terrorisme et l'extrême droite. Daech a réussi son opération puisqu'il est devenu l'agent électoral du FN.
Au début de la campagne, vous désigniez comme adversaire principal la gauche. Et maintenant ?
La région Paca est gérée depuis dix-huit ans par la gauche, qui l'a mise dans un état de gestion calamiteux. Elle a commis nombre d'erreurs et n'a pas exprimé de solidarité territoriale. La droite a perdu trois élections régionales d'affilée contre la gauche. Et à chaque fois la gauche a été élue grâce au Front national. Pour la première fois, nous pouvons prendre la région. On est venu me chercher pour que je sois candidat – tout comme Xavier Bertrand dans le Nord. Jean-Claude Gaudin, Hubert Falco et Éric Ciotti me l'ont chacun demandé. Je vous assure que je n'avais pas besoin de cela pour mon CV ! Aujourd'hui, il se trouve que la gauche s'est totalement effondrée, et je le regrette. Le débat est nécessaire pour que l'électeur puisse choisir en connaissance de cause le responsable le plus à même de porter une politique. Malheureusement, ce débat, nous ne l'avons pas. La colère a surpassé les vrais enjeux. On veut renverser la table sans réfléchir aux conséquences.
Êtes-vous favorable au front républicain ?
Non. J'ai un programme. Ma priorité, et je garde ce cap, reste les compétences de la région, l'emploi afin de réduire le taux de chômage de 12 à 8 %, de baisser la fiscalité arrivée au plafond après 25 % d'augmentation sur les dix dernières années. Je veux changer la gestion de la région ; je défends l'attractivité économique et la compétitivité des entreprises. Les électeurs sont libres de leurs choix. Mais qu'ils réfléchissent bien : entre le terrorisme et le Front national, l'alternative ne peut être que républicaine.
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
La grande peur ridicule du vilain FN
fait déraper les plus excités de cette droite qui par manque d'idées nouvelles
de ces leaders LR (mais il n'y a pas qu’eux,
la gauche et notamment le PS et notre 1er ministre ne savent quoi faire pour
effrayer le peuple lambda !)
Je ne suis pas frontiste loin de là,
mais si tous ces leaders politicards se démènent comme des beaux diables, ils
feraient bien d'attendre les votes des électeurs et cesser de les prendre pour
des imbéciles comme ils le font depuis trop longtemps !
Car ce battage médiatique risque de
jouer contre eux !
Jdeclef 12/02/2016 16h37
mettre en oeuvre la gestion des collectivités réellement et intelligemment est plus sur que de compter sur un parti
RépondreSupprimer