Attaque
du Hamas : comment expliquer le fiasco du renseignement israélien ?
Les réputés
services de renseignements d'Israël ont subi un raté catastrophique, permettant
aux terroristes de commettre leurs exactions. Plusieurs éléments peuvent
l'expliquer.
Les services de renseignements israéliens ne seront plus jamais ce qu'ils
ont été. Leur catastrophique incapacité à anticiper l'attaque du Hamas contre leur pays,
le 7 octobre à l'aube, est de celles dont on ne se relève pas.
On ne sait pas encore précisément ce qui s'est passé. Mais quand le temps
sera venu en Israël des enquêtes et des
recherches de responsabilités, il faudra en tirer les leçons. Cela ne tardera
pas. Pour l'heure, tenons-nous-en à ce qui est déjà établi.
Une surveillance pourtant permanente
En matière de renseignement, la défense active d'Israël s'appuie sur une quantité de
services, dont les plus importants sont le Shin Beth (renseignement
intérieur et antiterrorisme), Aman (renseignement militaire) et le Mossad
(renseignement extérieur). Les Israéliens disposent d'un service technique très
puissant, considéré jusqu'au week-end dernier comme l'un des plus efficaces au monde,
l'Unité 8200 (Yehida Shmone-Matayim en hébreu, ou Israeli Sigint
National Unit en anglais).
Guerre Hamas-Israël : les
préparatifs complexes de l'opération militaire israélienneElle
compte à elle seule entre 7 000 et 8 000 personnels
militaires, c'est-à-dire nettement plus que la DGSE française. Cette brigade
spécialisée dans le renseignement électronique (Sigint, pour Signal
Intelligence) est intégrée au renseignement militaire. Elle opère également sur
le front cybernétique, infiltre les réseaux informatiques ennemis, et mène des
opérations de renseignement et de sabotage. Elle se trouve en première ligne de
défense contre les militants palestiniens, qui sont surveillés du matin au
soir, sept jours sur sept.
L'efficacité des drones ennemis
Un officier de renseignement, connaissant bien cette unité, relève que la
bande de Gaza est entourée de tours d'interception des communications
électroniques de sa population. Le Hamas
les connaît si bien que, sans coup férir, des dizaines de drones armés de
simples grenades ont attaqué ces tours chargées d'antennes au début de
l'assaut, des images diffusées par les attaquants montrant des coups au but,
synonymes de paralysie immédiate.
ais avant ? Notre interlocuteur relève que si les Israéliens n’ont
pas abandonné le renseignement humain, ils ont très largement privilégié le
Sigint et l’imagerie (imagery intelligence – Imint), cette
dernière étant produite par de multiples moyens. L’arsenal satellitaire compte
six satellites optiques (1 Eros, 5 Ofeq), trois satellites radars
(TechSAR), les drones – dont Israël
est le précurseur et le champion mondial – et les avions ISR (Intelligence,
Surveillance & Reconnaissance), dont le plus moderne, le Gulfstream
G550 Oron, se trouve en principe sur le point d’entrer en service.
Quiconque visite Israël voit des avions se diriger vers la bande de Gaza et en
revenir plusieurs fois par jour.
Un silence numérique qui aurait dû alerter
Dans ces conditions, comment est-il possible que cet appareil de
renseignement tentaculaire n'ait rien vu venir durant les mois qui ont précédé
l'attaque ? Capables à la fois de repérer les émissions, de les
géolocaliser et de cartographier au centimètre près les déplacements de tous
les moyens mobiles de communication électronique, de scanner en permanence les
liaisons entre ordinateurs, de faire surgir les « signaux faibles »
grâce aux outils d'analyse, comment ont-ils pu échouer à cet exercice ?
En matière de renseignement électronique, le
silence, la modification des comportements sont aussi des signes qu’il faut
savoir analyser.
La réponse réside sans doute dans un total silence numérique du Hamas durant
la période de préparation. La vigilance électronique des services aurait alors
été endormie, mais un de nos interlocuteurs n'y voit pas une excuse :
« En matière de renseignement électronique, le silence, la modification
des comportements sont aussi des signes qu'il faut savoir analyser. Normalement,
un changement de pratique déclenche une alerte. »
Israël : des hackeurs ont
rendu folle l'application qui alertait les citoyens
sur l'arrivée de roquettesL'information et son
absence sont autant de signes qu'il faut savoir comprendre. L'analyste
américain et ancien de la CIA Marc Polymeropoulos indique au Washington Post que « la masse
d'entraînement, de logistique, de communication, de personnels et d'armes
nécessaires ont laissé une empreinte énorme. Cela suggère une implication
iranienne, étant donné la complexité de l'attaque, tout en soulignant le
colossal échec du renseignement. »
« Il arrive qu'on ne voie pas les choses »
Une politique d'espionnage cohérente se nourrit à deux sources : le
renseignement technique et le renseignement humain. En Israël, ce dernier fut
durant des décennies une marque de fabrique et d'excellence. Mais la révolution
numérique a tout changé. Chargé du cours Révolution numérique et cybersécurité
à Sciences Po Paris, Alexandre Papaemmanuel porte un regard sans complaisance
sur le sujet, en estimant que le cyberrenseignement « peut conduire à
se sentir surprotégé derrière des murs, derrière la modernité des drones.
Déserter le terrain, se déshumaniser derrière des écrans conduit à ne plus
comprendre ce qui se passe, à ne plus orienter correctement la recherche.
C'est le virage qui s'est produit. On peut leur taper dessus, mais la réalité
que nous enseigne l'Histoire, c'est qu'il arrive qu'on ne voie pas les
choses. »
Une fracture politique qui n'est pas passée inaperçue
Un jeune capitaine, Charles de Gaulle, avait publié en 1924 un
livre important, titré La Discorde chez l'ennemi.
Autre temps, autre lieu, autres circonstances, mais les mots alors
choisis par le jeune analyste trouvent un écho contemporain aujourd'hui :
pour organiser son carnage, le Hamas a su profiter de la situation politique
déchirée en Israël.
La réforme judiciaire promue
par Benyamin Netanyahou fracture profondément la société israélienne,
jusqu'au cœur des services de renseignements. Jamais ces derniers, nulle part,
ne sont apolitiques. Mais ils doivent partout se dégager des contingences
politiciennes pour servir un État consensuel sur les questions
primordiales de sécurité, club auquel Israël n'appartient plus.
Israël, le temps de la guerreDans la lettre des
vétérans du Shin Beth, on pouvait lire voici peu : « La
poursuite du projet de loi créera un fossé irréparable dans la société
israélienne et portera gravement atteinte à la résilience nationale et au
dispositif de sécurité israélien. » Et on a vu des réservistes se mettre
en grève ! Au-delà des erreurs et des manquements du renseignement, le
gouvernement et le peuple israélien regardaient ailleurs que vers Gaza. Depuis
deux ans, le Hamas ne bougeait plus. Le massacre perpétré à la rave party
Supernova est un signe limpide de la cécité collective : les terroristes
assaillants n'ont eu que six kilomètres à franchir pour venir violer, torturer
et tuer 250 jeunes qui n'avaient en tête que la danse et la
musique !
Israël est une démocratie et s’il y a eu des
manquements, nous le saurons très vite.
Ces regards du politique et de la société israélienne auraient-ils été ainsi
détournés si le renseignement avait fait son boulot ? Non, bien sûr… Les
spécialistes et praticiens que nous avons consultés tempèrent pourtant ce
jugement, en relevant que ce ne serait pas la première fois que le politique
n'écoute pas ou ne croit pas les avertissements des services ! L'un d'eux
note : « Israël est une démocratie et s'il y a eu des manquements,
nous le saurons très vite. »
L'adversaire a été sous-estimé
À l'heure de la barbarie la plus folle, la haine la plus inexpiable est au
rendez-vous, comme le voulaient les assaillants. La manière dont les militants
du Hamas sont perçus aujourd'hui se comprend. Mais faut-il pour autant
sous-estimer à ce point l'adversaire, lui dénier toute capacité d'initiative
autonome ? Constamment souligner qu'il n'aurait pas été capable de
conduire une telle opération tout seul, en désignant l'Iran comme le deus ex
machina de celle-ci, théorie soulevée par le Washington Post
notamment ?
Le monde bouge et le rapport du faible au fort, aussi. La révolution
numérique est passée par là et la tactique terroriste du Hamas a elle aussi
évolué. Ses massacreurs – 1 500 corps ont été dénombrés par les
forces de sécurité israéeliennes sur leur territoire – avaient éteint leurs
smartphones avant l'attaque, pour les rallumer aussitôt celle-ci commencée.
Durant le carnage, ils n'ont cessé de diffuser des images en direct,
inondant les réseaux sociaux et, du coup, saturant les télévisions d'Israël et
du monde entier. Ils n'ont épargné personne, et surtout pas les otages, hommes,
femmes et enfants exhibés dans des conditions atroces. Leur utilisation de
petits drones du commerce contre les blindés et les tours d'interception a
également été filmée et diffusée en direct, formidable outils de propagande
planétaire.
Soit dit en passant, les fameuses capacités cyberoffensives israéliennes
n'ont pas été en mesure de les bloquer. Il faut voir une vraie nouveauté dans
ce « dégrafage » des outils numériques les plus
modernes, associé « à une appropriation de moyens très low-tech qui
laissent les services de renseignements adverses de côté et les rend
aveugles, souligne Alexandre Papaemmanuel. Si en plus, ils ont déserté le
terrain et entretiennent des rapports compliqués avec le pouvoir politique, ça
devient vraiment compliqué. Sans oublier que l'ennemi a appris à se coordonner,
à utiliser des moyens multi-milieux et une communication en temps réel pour
démultiplier les effets hallucinants de la terreur. » Le temps de l'action
n'est pas celui des leçons. Mais elles seront tirées et elles seront cruelles.
En matière de renseignement aussi, les carnages de Soukhot annoncent une
nouvelle ère.
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Cela semble bien que ce soit le 1er
ministre israélien B.NETANYAHOU issu de cette droite extrémiste grand matamore
est privilégié sa mauvaise politique intérieure claironnant que son pays était
très bien protégé et n’est pas assez écouté ses services de renseignements qui
l’informait régulièrement et surement eux aussi même si pas totalement politisé
n’est a pas apprécié la semble-t-il là non écoute totale de leur 1er
ministre chef du gouvernement qui en fait ne faisait que de la mauvaise
politique intérieure et ce depuis longtemps ?!
Car en matière de renseignement le HAMAS était
lui mieux renseigné car une telle préparation militaire de cette opération « coup
de point d’envergure » avait surement été préparé de longues dates !?
Ce qui peut être inquiétant c’est que les dirigeants
des pays libres et démocratiques croyaient qu’ils n’y aurait plus de guerres
alors que l’on se bat partout avec en plus ce terrorisme islamique qui s’est
ajouté aux risques divers internationaux que l’on ne compte plus et font
souvent de la mauvaise politique intérieure dans leur pays comme chez nous avec
ces récentes émeutes que notre président n’avait pas venu venir ce qu’il a
admis bien sûr c’était moins grave mais a laissé tout de même des traces par
une insécurité rampante qui augmente !?
Avec hélas en plus cet état hébreu ISRAEL qui est
pour son malheur en guerre larvée pour se défendre de ses voisins arabo
musulmans depuis sa création en 1947 (car ce peuple Hébreu de religion juive n’avait
pas de pays avant est partout dans le monde et notamment nombreux aux USA qui
le soutienne et le protège !?)
Et montre s’il le fallait que les pays libres
et démocratiques sont mal protégés par leurs dirigeants qui gèrent déjà mal les
délinquances diverses et insécurité en général voire pire qui ont tous des
communautés de religion juive préférant faire de la bienpensante hypocrite de
donneuse de leçon !?
Il faudrait que l’U.E.et les USA resserrent les
boulons car après la guerre d’UKRAINE cela fait trop !?
Jdeclef 10/10/2023 16h56
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IL NE FAUT PAS DEMANDER AUX MODERATEURS DU POINT D'ETRE INTELLIGENT ET IMPARTIAUX TOUT COMME LEUR REDACTION BORNEE QUI NE CONNAISSENT QUE LA CENSURE ARBITRAIRE MOYENNAGEUSE QUI NE RESTECTE PAS LA LIBERTE D'EXPRESSION INSCRITE DANS NOTRE CONSTITUTION QU'IL BAFOUE DANS NOTRE PAYS QUI SE DIT LIBRE CAR AL HONTE DE LES ETOUFFE PAS !?
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