Emmanuel Macron : les raisons d'un dévissage
Quatre mois après l'élection du président, 36 % des
Français en ont une opinion favorable. Une chute inédite sous la Ve, selon le
politologue Jérôme Fourquet.
Deux
mois après son arrivée aux affaires, Emmanuel Macron accuse
une chute de popularité quasi inédite sous la Ve République. Selon un
sondage YouGov pour le Huffington Post
et CNews diffusé jeudi 3 août, seuls 36 % des Français ont
un jugement positif sur l'action du chef de l'État. Le locataire de l'Élysée
perd notamment quatorze points en un mois auprès des sympathisants centristes
et huit auprès de ceux des Républicains. Quarante-neuf pour cent (+ 13) des
personnes interrogées jugent négativement son action. Pour le politologue Jérôme Fourquet, de
l'Ifop, ces mauvais résultats sont le signe d'un profond hiatus entre la
communication présidentielle et « la politique d'austérité » conduite
par l'exécutif.Les enquêtes se suivent et se ressemblent, dix points de moins selon l'Ifop, huit selon Harris Interactive, sept selon YouGov...
Jérôme Fourquet : C'est une baisse inégalée lors du premier été d'un mandat présidentiel sous toute la Ve République. À une exception près, celle de Jacques Chirac, élu en 1995 sur la réduction de la fracture sociale et qui avait annoncé un tour de vis sur la Sécu considéré comme un reniement de ses promesses électorales. Emmanuel Macron était à 54 % d'opinions favorables en juillet quand François Hollande était à 56 % en juillet 2012 et Nicolas Sarkozy à 66 % en 2007. La chute de popularité de Hollande était intervenue très rapidement, mais avait été plus lente. Quant à Nicolas Sarkozy, il marchait toujours sur l'eau à la même période de son mandat.
Comment expliquer ce soudain dévissage ?
C'est la résultante de mécontentements et de griefs divers qui émanent de catégories de la population très différentes. La baisse est particulièrement marquée dans la fonction publique, dix-huit points contre dix en moyenne. Elle témoigne ici d'un mécontentement catégoriel et salarial : gel du point d'indice, retour du jour de carence vécu comme une mesure vexatoire, coupes budgétaires... Le deuxième foyer de mécontentement important, ce sont les retraités qui s'inquiètent vivement de la hausse annoncée de la CSG. Les critiques portent aussi sur l'attitude d'Emmanuel Macron à l'égard du général de Villiers. Beaucoup y voient un excès d'autoritarisme conjugué au reniement de la parole donnée sur le budget de la défense. À cela, s'ajoutent, plutôt dans l'électorat de gauche, des critiques sur la réception en grande pompe à Paris de Vladimir Poutine et Donald Trump. D'une manière générale, Emmanuel Macron sort de l'état de grâce pour rentrer dans l'atmosphère et assumer le coût politique de ses arbitrages.
C'est très clair sur un sujet phare de sa campagne, la suppression de la taxe d'habitation. À la suite du discours de politique générale d'Édouard Philippe, le trouble s'est installé parmi les électeurs les plus modestes qui pourraient en bénéficier, mais ont compris qu'elle ne serait finalement appliquée que progressivement. Quant aux catégories les plus aisées, elles redoutent d'être une nouvelle fois les dindons de la farce et de payer pour tous les autres.
Un clair avertissement pour l'avenir ?
Dans une partie de l'opinion commence à s'installer le sentiment d'avoir affaire à un grand séducteur et un communicant hors pair, mais dont la communication, hyper hollywoodienne et léchée, est un instrument au service d'une politique d'austérité. Précisons que notre sondage a été réalisé avant l'annonce d'une baisse de 5 euros mensuel des APL et le coup de rabot de 300 millions d'euros pour les collectivités locales. Les Français mécontents ont l'impression qu'Emmanuel Macron poursuit exactement la politique antérieure ce qui est d'autant plus paradoxal qu'il n'a de cesse de vouloir se démarquer des erreurs de son prédécesseur et entend incarner une « nouvelle politique ». Or, c'est dans les premiers mois du mandat présidentiel que se figent l'image et la grille de lecture des Français. Et une fois que le pli est pris, il est très difficile de le défaire. Le risque qui guette aujourd'hui le président, c'est que les Français passent progressivement du « il est brillant et réussit tout ce qu'il entreprend » à « en fait, tout ça, c'est de la com ».
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A critiquer très rapidement après son élection le nouveau président élu !
Cela vient en fait que la majorité qui l’a élue est virtuelle, car simplement mathématique, car souvent celui-ci n’est pas élu seulement contre un adversaire d’un parti disons politiquement correct, mais dont on ne veut plus, les ayant trop subi depuis trente ans avec des politiciens médiocres, mais contre un autre par défaut pour s’en débarrasser !
Lors de ces élections primaires, présidentielles médiocres, et législatives cela s’est vérifié !
Et aussi par exemple contre le FN et sa leader par peur de l’extrême droite, et par l’abstention et les votes blancs importants d’électeurs déçus ou qui ne croient plus à la V eme république par son système !
Et puis aussi malgré que beaucoup de français est demandé le changement, ils ne veulent plus d’un président monarque qui veut tout révolutionner à marche forcée seul (comme certain connu, comme on a vu dans un passé pas si ancien !)
E.MACRON n’a semble-t-il pas encore saisi la mentalité du peuple français qui s’est laissé manœuvré pendant trente ans, mais qui maintenant « se rebiffe » !
Il a profité intelligemment d’une classe politique sclérosée qui se croyait indéboulonnable par un opportunisme intelligent, mais maintenant il va devoir se rapprocher des français et gagner leur confiance par une meilleure communication en évitant les couacs gouvernementaux que les français ont trop subi dans le passé, mais il a mal démarré, tout en se méfiant des médias qui « jettent de l’huile sur le feu » !
Jdeclef 04/08/2017 12h30 LP
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