MACRON : "Nous avons tourné la page de trois
décennies d'inefficacité"
Le chef de l'État a reçu "Le Point" pour un
entretien-fleuve de plus de deux heures. Découvrez dès ce soir
les 10 épisodes de cette interview exclusive.
Dans
le bureau d'angle, au premier étage de l'Élysée, il se tient droit, sérieux, presque
sévère. Son premier grand entretien depuis sa prise de fonctions,
le 14 mai, Emmanuel
Macron semble l'aborder avec la rigueur quasi chirurgicale de celui qui
sait que chacun de ses mots, même le plus anodin, sera décortiqué, interprété.
Pas le temps de badiner, donc, de s'étendre sur ses vacances marseillaises ou
de s'interroger sur l'état de la presse, comme l'auraient fait ses
prédécesseurs. Sur sa table de travail trônent deux téléphones fixes, des
dossiers et un livre sur Angela
Merkel.Comme lors du débat télévisé de l'entre-deux-tours, il a disposé devant lui quelques feuilles sur lesquelles il a pris des notes de son écriture qui s'étire en hauteur, mais il aura à peine besoin d'y jeter des coups d'œil furtifs durant les deux heures et demie d'entretien. Encadré par l'immense Marianne du graffeur Obey – seule fantaisie de la pièce – et des reproductions miniatures de vieilles voitures et de la fusée Ariane disposées sur la cheminée derrière lui, Emmanuel Macron se lance, concentré.
C'est autant son plan d'action, sa perception des premiers mois du quinquennat que sa conception du pouvoir présidentiel « clé de voûte » de la vie politique, selon ses termes, et sa vision pour le pays qu'il dévoile ici. Dans les années 1970, Valéry Giscard d'Estaing, se démarquant du gaullisme, avait forgé l'idée d'une « France, grande puissance moyenne ». Emmanuel Macron veut en faire une « grande puissance tout court ». La grande interview qu'il accorde au Point a valeur de manifeste. C'est un document auquel ses thuriféraires, comme ses détracteurs, se référeront longtemps.
Vous avez pris vos fonctions il y a trois mois. Qu'avez-vous appris depuis ?
Emmanuel Macron : Que ce n'est que le début du combat. Nous sommes un pays assez unique ; un pays de calcaire, de schiste et d'argile, de catholiques, de protestants, de juifs et de musulmans ; un pays qui n'a pas vraiment d'équivalent en Europe par ses contrastes. Il aurait dû s'écrouler mille fois, se diviser autant de fois. Il est toujours ce que Braudel décrivait très bien dans L'Identité de la France : « un amalgame ». C'est un pays tiraillé par ses contraires, par ses forces profondes. Lui redonner une assise sera le défi des cinq prochaines années. Le mois de mai fut un moment où la France avait à choisir entre un bloc qui voulait la rétrécir et ce que j'ai appelé le choix de l'espoir. Nous avons tourné la page de trois décennies d'inefficacité pour nous engager sur la voie de la reconstruction qui permettra la réconciliation. Les cent jours sur lesquels vous m'interrogez ne sont donc pas une étape pertinente. C'est une référence qui n'a qu'une valeur historique et renvoie davantage à une défaite en fin de responsabilité qu'à un début. Quand on arrive au pouvoir, on ne fait pas les choses en cent jours. Ou alors nous serions le seul pays qui ferait deux ans de campagne présidentielle pour gouverner trois mois… Tous ceux qui réclament un bilan dès aujourd'hui sont les mêmes qui disaient d'abord que j'étais un intrus, un opportuniste, ensuite qu'il n'était pas possible que je gagne, enfin que je n'aurais pas de majorité à l'Assemblée nationale. Je constate, au passage, que les forces du monde ancien sont toujours là, bien présentes, et toujours engagées dans la bataille pour faire échouer la France. Mais les profondes transformations promises ont été engagées en matière de moralisation de notre vie politique, de lutte contre le réchauffement climatique, de redressement éducatif, de libération du marché du travail ou encore de lutte contre le terrorisme. Les cent premiers jours qui se sont écoulés sont les plus denses qui aient suivi une élection présidentielle.
Je ne dirai donc pas que j'ai été surpris par ces trois premiers mois. Ce qui est essentiel, c'est de ne pas perdre le fil de la promesse initiale, d'être collectivement à la hauteur de ce temps historique, de transformer en profondeur l'économie, la société et son champ politique. C'est ce qui est en train d'être accompli. Face à ce mouvement, nous avons un réveil des oppositions multiples, des vieux partis, des vieux politiciens et de leurs alliés. Tout cela n'a pas d'importance, car notre défi est immense, et c'est celui de redonner une place et un avenir à notre jeunesse.
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Pour les 30 années de perdues on peut être
d’accord avec lui, mais peut-être dû à sa jeunesse, il croit pouvoir tout faire
et tout savoir (mais d’autres aussi avant
lui voulaient tout faire !)
Et il a été plus malin que les autres et
un opportuniste ou bien plus intelligent ?!
Moi qui suis vieux qui comme d’autres
qui ont connus tous les présidents de la V eme république depuis de GAULLE, nous
sommes échaudés, si je puis employer cette expression triviale !
J’ai voté pour lui par défaut pour
éviter le FN et parce que les autres médiocres d’avant étaient usés et s’étaient
assez engraissés sur notre dos et puis c’était un nouveau et çà permettait de
se débarrasser d’à peu près tous les autres de cette classe politique sclérosée !
Mais bien sûr, je ne crois pas au père
NOEL, car par exemple d’ailleurs déjà s’attaquer aux retraités est une erreur
et ça montre déjà qu’il n’a pas eu une idée bien innovante et notoirement
injuste, car ayant travaillé longtemps pour essayer d’avoir une retraite correcte
pour vivre, car tous ne sont pas riches loin de là, comme moi, c’est une
solution de facilité, car eux ne peuvent que subir et ne bloqueront pas le pays
par des grèves ou manifestations diverses !
Et pour bien de ceux-ci, ils aident
souvent leurs enfants et petits-enfants
(pour ceux qui le peuvent) et participent à l’économie du pays en donnant
de leurs temps !
Rien que ça, me fait douter de sa
gestion future du pays sur tout ce qu’il veut faire dans un quinquennat trop
court et avec des institutions vieillissantes d’une V eme république obsolète !
Tant pis, il est élu et essayons d’y
croire, m’a vie est derrière moi, mais je pense aux jeunes c’est à eux de
réagir dans l’avenir !
Jdeclef 31/08/2017 16h31 LP
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