lundi 19 juin 2023

Les Français ne savent que râler et se plaindre à l’image de notre justice médiocre alors qu’il ne se plaignent pas puisqu’ils élisent et réélisent leurs politiciens et dirigeants à qui ils donnent trop de pouvoir qui eux font la justice de France à leur image de bienpensants hypocrites !?

 

Pourquoi « l’autojustice » gagne du terrain en France ?!

ENQUÊTE. Impossible à quantifier, la tentation de se faire justice soi-même semble tout de même progresser. Une perte de confiance en une justice jugée trop « laxiste ».

IL NE FAUT PAS S’ETONNER SI CERTAINS DE PLUS EN PLUS NOMBREUX VEULENT REGLER LEURS COMPTES HORS LES LOIS QU’ILS VEULENT SUPLANTER A CELLES DE LA REPUBLIQUE AVEC UN INSECURITE INDUITE EN NETTE AUGMENTATION ?!

Roanne, département de la Loire, octobre 2022. Un père de famille passe à tabac un mineur isolé de seize ans, suspecté d'avoir commis une agression sexuelle sur sa fille de six ans. Escarène, un village près de Nice, octobre 2022, encore. Une victime d'un cambriolage pense avoir identifié son voleur, un homme qui clame son innocence est roué de coups par plusieurs individus. Retrouvé grièvement blessé par les gendarmes, il décédera deux jours plus tard.

Nantes, octobre 2022, à nouveau. Les proches d'une femme poignardée à mort en pleine rue démarrent une enquête parallèle pour identifier l'auteur du meurtre. Beauvais, juin 2023. Un père de famille tabasse à coups de pied le jeune qui vient de percuter son fils de 8 ans alors qu'il pratiquait un rodéo urbain en scooter. Tribunal correctionnel de Niort, 2 juin 2023. Le père de Kevin Trompat, tué en novembre avec sa compagne Leslie, est jugé pour avoir cherché à recruter un détenu pour tenter d'éliminer en prison les responsables de l'assassinat de son fils.

Un sombre et préoccupant tableau. En France, ces derniers mois, plusieurs actes d'individus souhaitant se faire – ou se faisant – justice eux-mêmes ont défrayé la chronique. Bien sûr, le désir de vengeance n'a rien de nouveau. Sa mise à exécution non plus. On pense, parmi les affaires les plus médiatiques, à ce jour de mars 1985, où Jean-Marie Villemin, le père du petit Grégory, a tué d'un coup de fusil son beau-frère, Bernard Laroche, persuadé qu'il en était l'assassin.

Une violence débridée

S'il est impossible à quantifier – le ministère de la Justice ne dispose pas de statistiques nationales, le fait qu'un auteur d'infraction se fasse justice lui-même relevant du mobile, non de l'infraction elle-même –, le phénomène n'en reste pas moins problématique. Passer outre la loi, l'État de droit, les institutions… Les passages à l'acte dans le cadre de vengeance personnelle font flotter dans l'air une atmosphère inquiétante.

Car la « méthode », parfaitement illégale, est aussi le produit d'une époque où tensions exacerbées côtoient recul du sens commun. Cette violence débridée, Emmanuel Macron a tenté de la nommer en parlant récemment de « processus de décivilisation ». Alors d'où vient cette croyance que l'on peut s'arroger le droit de ne plus rien respecter ? Récemment, sur un autre sujet, celui de la montée de la violence contre les maires, le sénateur LR Philippe Bas déclarait au Point : « La violence vient d'une individualisation de notre société, dans laquelle on supporte de moins en moins les décisions de l'autorité prises dans l'intérêt général, chacun voyant son propre intérêt avant celui de la collectivité et ayant de plus en plus de mal à supporter les limites qui sont apportées par l'autorité publique. »

Décivilisation : Jérôme Fourquet analyse les raisons d'un « pétage de plombs »

Voilà qui pourrait s'appliquer en tout point à cette tentation de se faire justice soi-même, qui se matérialise de plus en plus par un passage à l'acte violent. Parmi les pistes qui pourraient expliquer le phénomène, le chercheur au CNRS Gilles Favarel-Garrigues, coauteur avec Laurent Gayer d'un ouvrage intitulé Fiers de punir, le monde des justiciers hors-la-loi (éditions du Seuil) estime en effet que le terreau fertile au développement de l'autojustice se nourrit de l'idée selon laquelle la justice serait « trop laxiste » et la police « trop distante ». Une perte de confiance en l'institution, en quelque sorte. « On se fait justice soi-même, car on pense que les pouvoirs publics seront incapables de régler le problème », confirme Gilles Favarel-Garrigues.

« La vengeance n'a pas sa place dans notre État de droit »

Un constat que partage Abdelkrim Grini, le procureur de la République de Roanne. Confronté à deux reprises à ce phénomène d'autojustice dans sa juridiction, le procureur affirme : « On voit en effet souvent que les personnes ont un discours de plus en plus radical, parfois sectaire, qui n'est pas conforme à la réalité. Je ne dis pas que la justice est parfaite, elle a ses défauts, parfois elle peut être un peu lente, car il y a un manque de moyens. Parfois des procédures peuvent donner l'impression que certaines personnes n'ont pas été entendues, certaines personnes peuvent s'estimer lésées et, de ce fait, se donnent le droit de se faire justice elle-même. »

Après l'affaire qui a secoué Roanne en octobre dernier, le père vengeur a fait l'objet d'un procès en janvier et a été condamné à huit mois de prison avec sursis pour violences en réunion. Abdelkrim Grini, qui portait la voix du ministère public à l'audience – et qui s'est à l'occasion vu reproché sur les réseaux sociaux de poursuivre un père qui voulait seulement défendre son enfant – ne veut pas transiger : « En tant que procureur, je peux entendre la colère et l'émotion de ce père, mais la vengeance n'a pas sa place dans notre État de droit, notre société ne doit pas l'accepter. »

La légitime défense : notion hautement inflammable

À l'audience, le procureur avait tenu à rappeler que ces violences, survenues vingt-quatre heures après la commission de l'agression sexuelle présumée, ne rentraient pas dans le cadre de la légitime défense, très clairement définie par le Code pénal. L'article 122-5 dispose : « N'est pas pénalement responsable la personne qui, devant une atteinte injustifiée envers elle-même ou autrui, accomplit, dans le même temps, un acte commandé par la nécessité de la légitime défense d'elle-même ou d'autrui, sauf s'il y a disproportion entre les moyens de défense employés et la gravité de l'atteinte. »

« L'autojustice » n'est pas de la légitime défense

Ainsi, dans le cas de Roanne, si le père de famille avait surpris en flagrant délit le mineur en train de procéder sur sa fille mineure à des gestes d'ordre sexuel, c'est-à-dire au moment même où il se trouvait dans la chambre, et s'il l'avait interpellé et exercé sur lui une violence légitime pour le maîtriser ou le faire partir, alors ces faits auraient pu rentrer dans le cadre très strict de la légitime défense. En allant retrouver l'auteur des faits présumés – qui a depuis été mis en examen et placé en centre éducatif fermé – plus d'un jour après les faits, pour le passer à tabac avec des « armes par destination », à savoir un câble électrique et un bâton, ce père de famille s'est donc rendu coupable d'un délit.

Le problème, c'est que cette rengaine sur une justice prétendument « laxiste » trouve un large écho auprès de la société, les citoyens reprenant volontiers l'argument à leur compte. En octobre dernier, en plein direct, le présentateur Cyril Hanouna s'empare du terrible meurtre de la petite Lola. Devant ses téléspectateurs, le chantre de l'infotainment déclarait au sujet de la meurtrière présumée : « Pour ce genre de personne, le procès doit se faire en quelques heures et terminé, c'est perpétuité direct, il n'y a même pas de discussion. » Faisant fi de toute précaution, Cyril Hanouna appelait à une justice expéditive, devant ses millions de « fanzouzes ».

Meurtre de Lola : retour sur huit heures de barbarie

Un populisme médiatique, mais pas que. « Des voix politiques assez importantes – qui jusqu'à une date récente émanaient de l'extrême droite – propagent aussi un discours très critique vis-à-vis de la police et de la justice. On l'a vu, par exemple, lors de la manifestation de policiers portée par le slogan “Le problème de la police, c'est la justice”. Tout un tas d'hommes politiques, allant jusqu'au PS, ont déclaré être solidaires du mouvement, et donc de ce slogan », analyse aussi Gilles Favarel-Garrigues.

En critiquant ainsi le supposé laxisme des instituions, par pur opportunisme politique, les oppositions s'attaquent en réalité directement au gouvernement en place (quel qu'il soit), dans la mesure où le régalien dépend de lui, tout en faisant mine d'oublier qu'il existe en France une séparation des pouvoirs. En tentant de décrédibiliser les institutions, c'est l'État de droit tout entier qui se retrouve écorné.

« J'ai tellement honte »

Mais loin des fantasmes sur une justice laxiste, il faut compter aussi avec les déçus. Ceux qui ont perdu foi en elle. C'est le cas de Yasin Hansye, le frère de la jeune Shaïna, poignardée et brûlée vive par son petit ami en 2019, à Creil (Oise). Vendredi 9 juin, celui qui a toujours nié les faits était reconnu coupable et condamné à dix-huit ans de réclusion criminelle. Le parquet avait requis contre lui une peine de trente ans, demandant ainsi à ce que l'excuse de « minorité » soit levée. Le petit ami de la jeune adolescente – 15 ans au moment des faits – était lui âgé de 17 ans et 3 mois en octobre 2019.

Shaïna, 15 ans et brûlée vive, « il y a eu une persistance à ne pas la croire »

Dans un long message posté sur les réseaux sociaux, Yasin a fait part de son désespoir : « J'ai tellement honte de notre justice en France […] Il a pris seulement dix-huit ans ce mec et sortira dans quelques années […] Il a assassiné Shaïna un vendredi soir et la justice lui a répondu en assassinant Shaïna un vendredi soir, en tant que grand frère je ne peux rien faire de plus, je n'ai pas pris les armes en 2017 et en 2019 pour me faire justice moi-même et je vous assure que, la détention, je n'aurais pas eu peur. »

Que répondre à ce frère meurtri dans sa chair et dans son âme ? Que répondre, de manière générale, à toutes ces victimes de violences sexuelles et conjugales, qui, s'estimant lâchées par les institutions, s'abandonnent malgré elles à leur colère ? Si l'opinion publique n'a pas sa place dans les prétoires, nul doute que des efforts sont encore à mener pour redorer l'image d'une institution en évidente souffrance. Prévenir un lent et dangereux délitement en rappelant que, en France, c'est la justice qui poursuit, juge et sanctionne, et ce, de manière proportionnée et individualisée. Ne pas la laisser se faire dépasser, pour que, toujours, elle puisse remplir son indispensable mission.

 

C’est tout à fait logique cette opinion et réaction de certains de nos concitoyens qui ne croient plus en notre justice qu’ils jugent laxiste inefficace voir aussi donnent le sentiment qu’elle protège mieux les accusés condamnés que les victimes de crimes ou délits en matière de sanctions trop faibles par un code pénal inadapté et voire trop lente et aussi quand ces jugements sont appliqués ce qui n’est pas toujours le cas !?

Parallèlement notre justice que l’on dit impartiale et indépendante ne l’est pas car c’est le président qui choisi et nomme le ministre de la justice dit « garde des sceaux » (exemple flagrant pour le dernier en place DUPONT MORETTI ex avocat qui à fait toute sa fortune avec sa spécialité des acquittements surtout pour vice de forme) et bien sûr inféodé indirectement au pouvoir en place donc à sa politique !?

Ce qui donnent le sentiment à beaucoup de Français pour sa justice sensé les défendre et les protéger de ne pas faire son travail ce qui arrange bien cette voyoucratie et grande truanderie voire criminels divers devenus plus violents et dangereux ne la craignant plus s’entourant eux aussi d’avocats chevronnés surtout en plus si ce sont des politiciens de tous bords élus par ces Français lambda qui les ont élu et réélu !?

Mais la dégradation de notre justice est liée directement à cette bienpensante gouvernance de donneurs de leçons bienpensant hypocrite politiciens de tous bords élus qui ne pense qu’à eux et à leurs avantages lucratifs et protecteurs !?

Alors on dit que la France est devenue République bananière et c’est ce qu’elle est depuis + de 40 ans avec cette V eme république (et même avant sous la IVeme) à cause de Français naïfs qui avalent tout et ne savent pas choisir leurs dirigeants et politiciens il n’y a pas de quoi être fier ?!

Jdeclef 19/06/2023 11h51

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