Santé
GASTRO-ENTEROLOGIE Plus de 53 %
des personnes affectées disent avoir une faible qualité de vie…
Maladies chroniques de l’intestin: Un lourd impact sur le quotidien des patients
Elles sont taboues et assez peu connues du grand public. Pourtant, les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (Mici), qui regroupent la maladie de Crohn et la recto-colite hémorragique, touchent 200.000 personnes en France. Ces affections sont de plus handicapantes au quotidien, comme le révèle une étude réalisée par l’Association François-Aupetit (Afa) et le CHU de Nancy (Meurthe-et-Moselle), dévoilée ce mardi à l’occasion de la journée mondiale des Mici.Une qualité de vie impactée
Ces maladies se caractérisent par des inflammations de la paroi d’une partie du tube digestif (intestin, côlon ou rectum), et se traduisent par « des douleurs abdominales, des diarrhées, de fortes fièvres, voire un amaigrissement », détaille le Dr Harry Sokol, gastro-entérologue au service de gastro-entérologie et nutrition à l’hôpital Saint-Antoine à Paris (12e). « Forcément, c’est tabou : ce n’est pas un sujet dont on parle facilement à table », poursuit-il.Dans le cadre d’une enquête qui s’est intéressée à la qualité de vie de ceux qui souffrent de la maladie de Crohn ou de recto-colite hémorragique, 1.211 patients ont été interrogés pour « évaluer l’impact sur leur maladie sur la qualité de vie ». Plus de la moitié d’entre eux (53,1 %) rapportent une faible qualité de vie, 46,8 % déclarent souffrir de « fatigue sévère » et 48,9 % de syndromes dépressifs.
« Près d’un tiers se disent handicapés par leur Mici dans leurs activités quotidiennes », révèle son auteur principal, le Pr Laurent Peyrin-Biroulet, gastro-entérologue au CHU de Nancy. « Certains patients modifient leur parcours professionnel à cause de leur maladie, et doivent aménager leurs horaires dans l’objectif de pouvoir travailler le plus normalement possible », indique l’Afa.
La transplantation de flore intestinale à l'étude
« On ignore ce qui cause les Mici, mais on sait qu’elles découlent d’un problème de dialogue entre le système immunitaire et la flore intestinale », explique le Dr Sokol, qui souligne aussi « l’influence des facteurs génétiques et environnementaux ».Il existe « des traitements efficaces pour soulager la majorité des patients, des médicaments qui ciblent le système immunitaire. Or on commence seulement à percevoir l’influence de la flore intestinale », précise le gastro-entérologue, qui mène actuellement une étude scientifique sur la transplantation de flore intestinale sur des personnes atteintes de Mici. « Ce n’est qu’une première étape, mais ces travaux sont importants pour mieux comprendre ce dialogue entre flore intestinale et système immunitaire. Peut-être, espère-t-il, l’étude permettra-t-elle d’identifier des éléments thérapeutiques dans cette flore ».
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