Société
JUSTICE Les révélations de Mediapart accablent la
Société générale, qui avait bénéficié à l'époque d'un important cadeau
fiscal...
Affaire Kerviel: Des politiques demandent une enquête parlementaire
Le député PS Yann Galut, spécialiste de la fraude fiscale, a demandé ce lundi la création d'une commission d'enquête parlementaire pour «faire toute la lumière» sur l'affaire Kerviel, après les révélations de Mediapart. «Un témoignage de la commandante de la brigade financière qui a mené l'enquête depuis 2008 soulève la question des conditions dans lesquelles s'est déroulée cette enquête et de la sincérité des éléments fournis à la police par la Société générale», juge Yann Galut dans un communiqué.«Dysfonctionnements graves dans notre système judiciaire»
Selon cette policière citée par Mediapart, les dirigeants de la Société générale étaient bien au courant des agissements de Jérôme Kerviel, contrairement à ce qu'ils ont affirmé. «Si ces faits sont avérés, ils révèlent des dysfonctionnements particulièrement graves dans le système judiciaire de notre pays, et posent le débat sur les moyens alloués à la police pour traiter des affaires financières de grande complexité», ajoute-t-il.La Société générale, «au titre de ses pertes déclarées dans l'affaire Kerviel, a bénéficié d'une déduction fiscale d'un montant de 2,2 milliard d'euros», ajoute Yann Galut qui demande au ministre des Finances, Michel Sapin, le remboursement par la banque de ce «cadeau fiscal». La demande de commission d'enquête est appuyée par le député souverainiste Nicolas Dupont-Aignan qui souhaite qu'elle «élargisse son champ d'investigation à l'influence générale des grandes banques françaises et étrangères sur notre pays».
«Grosses magouilles entre l'Etat et la banque»
Jean-Luc Mélenchon leur a emboîté le pas. Le député européen a lui aussi demandé ce lundi l'ouverture d'une enquête parlementaire sur l'affaire Kerviel pour «exiger des comptes» sur l'indemnité versée à la Société générale, estimant cette décision «couverte» par l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy.Selon Jean-Luc Mélenchon, la Société générale a «trouvé en Jérôme Kerviel une sorte de tête à claques, de bouc-émissaire pratique à utiliser» alors que la banque «avait un trou dans ses comptes» et qu'«il fallait qu'elle l'impute à quelque chose qui soit avouable». «Oui, Kerviel a servi d'arbre pour cacher la forêt des grosses magouilles entre les sommets de l'Etat et les sommets de la banque, a-t-il martelé. Les coupables dans cette histoire, il y en a, mais ce n'est pas celui qui était prévu.»
A la lumière du témoignage de la commandante de police, l'avocat de Jérôme Kerviel a annoncé ce lundi soir que son client avait saisi la commission de révision la semaine dernière pour faire annuler sa condamnation.
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