jeudi 21 mai 2015

MERVEILLEUX D'ÊTRE FONCTIONNAIRE PAS DE SOUCIS :


Agnès Saal, un recasage qui ne passe pas !


L'ancienne patronne de l'Ina, célèbre pour ses notes de taxi pharaoniques, vient d'être nommée au ministère de la Culture. De qui se moque-t-on ?

Il y a un an, Agnès Saal, en prenant ses fonctions de présidente de l'Ina, prévenait ses collaborateurs en ces termes : "Je suis janséniste, avec moi, fini, les séminaires dans les Relais et Châteaux ou les déjeuners dans les restaurants gastronomiques." Non, son art de vivre à elle, c'est de voyager en taxi, de laisser le compteur tourner quand elle se rend à des projections ou à des sauteries mondaines. Et de faire profiter à son fils de ce moyen de transport si commode. Ça ne coûte rien, c'est l'État qui paye ! Au total, 40 000 euros de factures, dont plus de 6 600 pour le rejeton. On venait de découvrir d'où venait l'étymologie d'"addition saalée"...
En avril, madame Saal est reçue par Fleur Pellerin et démissionne quelques heures plus tard. C'était le minimum, me direz-vous. On s'était repris à espérer : ça y est, la République allait devenir exemplaire et irréprochable. Sauf que c'est une démission un peu particulière... Agnès Saal est énarque, voilà plus de 30 ans qu'elle grenouille dans les milieux culturels, Rue de Valois dans le gouvernement Jospin, mais aussi au Centre Pompidou... Au moment où le budget de la Culture est en chute libre, il aurait été dommage de laisser tomber l'une de ses enfants chéries... La ministre avait déjà renoncé à ouvrir une procédure disciplinaire contre elle ! Une fleur totalement injustifiée au regard de la faute, et plus encore de son poids symbolique. Mais c'est hier que Le Monde dévoile le pot aux roses : voici donc Agnès Saal nommée au ministère de la Culture. Comme chargée de mission sur les questions de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences ! Un poste qui n'existait pas auparavant. On a donc construit une piste d'atterrissage pour poser la bienfaitrice des chauffeurs de taxi parisiens. Sans doute une mission au ministère des Transports aurait été de meilleur aloi... Contactée par RTL ce matin, Fleur Pellerin n'a pas voulu répondre. La ministre pyromane n'a même pas essayé de jouer les pompiers de service. En son for intérieur, elle doit sentir que, là, ça va se voir, que ce parachutage dépasse les bornes du scandale...

Combien d'Agnès Saal en France ?

Combien y a-t-il d'Agnès Saal dans les ministères ? Dans la haute administration ? Dans les entreprises publiques ? Combien y a-t-il d'individus qui, après s'être "foutus ouvertement du monde" (et du contribuable), après avoir été convaincus d'abus de biens sociaux (c'est comme ça que l'on dit dans le monde de l'entreprise privée), sont recasés un mois plus tard au même salaire dans une autre administration ? Des centaines ? Non, des milliers sans doute... Dans le cas de Mme Saal, l'opération est d'autant plus inacceptable que la semaine dernière le Premier ministre a reconnu que baisser le budget de la Culture était une erreur. Il s'est engagé à corriger cette faute. Plus d'argent pour la Rue de Valois pour plus de copinage, pour plus de placards dorés et de fonctionnaires même pas méritants. Et pendant ce temps-là, des troupes de comédiens ou de danseurs mettent la clef sous la porte, des bâtiments classés monuments historiques attendent quelques subsides pour être ravalés. Ils attendront encore longtemps : l'argent est passé à la G7 ou chez les Taxis bleus et ne trouvera pas le chemin de l'intérêt public...










Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire