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NOURRITURE
Il sera désormais interdit aux grandes surfaces de
rendre leurs invendus impropres à la consommation...
L'Assemblée vote à l'unanimité des mesures anti-gaspillage alimentaire
L’Assemblée nationale a voté ce jeudi soir à l’unanimité des mesures contre le gaspillage alimentaire destinées à empêcher les grandes surfaces de jeter de la nourriture, selon son promoteur, l’ancien ministre délégué à l’Agroalimentaire Guillaume Garot.Le député PS avait déposé avec des collègues de la majorité comme de l’opposition trois amendements à cette fin au projet de loi sur la transition énergétique en nouvelle lecture à l’Assemblée.
Il sera désormais interdit aux distributeurs du secteur alimentaire de rendre leurs invendus impropres à la consommation. « Voir de l’eau de Javel déversée sur les poubelles des grandes surfaces avec des aliments consommables, ça scandalise », a souligné Garot.
Des conventions avec des associations caritatives
Ils devront s’efforcer de prévenir tout gaspillage, ou à défaut d’utiliser leurs invendus, au travers de dons, ou pour l’alimentation animale ou encore à des fins de compost pour l’agriculture, valorisation énergétique…Les moyennes et grandes surfaces de plus de 400 mètres carrés auront d’ailleurs l’obligation de conclure une convention avec une association caritative, afin de faciliter les dons alimentaires.
En outre, les produits sous marque de distributeur qui seraient retournés au fournisseur seront autorisés au don alors qu’ils sont détruits actuellement.
Enfin, la lutte contre le gaspillage alimentaire sera intégrée à l’éducation à l’alimentation durant le parcours scolaire. Les entreprises pourront se prévaloir de leurs actions en la matière dans le cadre de leur responsabilité sociale et environnementale.
Des députés de tous bords
Les amendements de Garot reprennent les préconisations d’un rapport qu’il avait remis en avril au gouvernement, portant sur tous les acteurs de la chaîne alimentaire.Plusieurs parlementaires se disputent la paternité de ces mesures. L’élu de la Mayenne a réuni les plus engagés et les amendements sont co-signés -fait rarissime- par des députés de tous bords, dont Jean-Pierre Decool (UMP), lui-même auteur d’une proposition de loi qui avait été récemment rejetée dans l’attente du rapport Garot, ainsi que Brigitte Allain (EELV) et Marc Dolez (Front de gauche).
Leur validation a été saluée jeudi comme « l’aboutissement d’un travail de terrain » par l’élu de Courbevoie divers droite Arash Derambarsh, qui a distribué cet hiver des invendus et réuni quelque 200.000 signatures « pour dire stop au gâchis alimentaire ».
20 à 30 kilos par an et par Français
Chaque Français jette en moyenne 20 à 30 kilos de nourriture par an, ce qui représente une somme de 12 à 20 milliards d’euros sur une année.L’UMP Frédéric Lefebvre s’est toutefois inquiété d’un éventuel risque de censure du Conseil constitutionnel sur ces mesures car elles ont été introduites au cours d’une nouvelle lecture du projet de loi et non dès la première lecture.
Les sénateurs avaient déjà voté en février un amendement au projet de loi sur la transition énergétique prévoyant la suppression de la date limite d’utilisation optimale (DLUO) sur les produits alimentaires non périssables. A l’occasion de l’examen de la loi Macron, les sénateurs ont aussi soutenu à l’unanimité un cadre pour la distribution des invendus par les supermarchés aux associations.
Divisé par 2 le gaspillage alimentaire d'ici à 2025
Une fois ces mesures anti-gaspillage entrées en vigueur, « il restera néanmoins beaucoup à faire », estime Garot, citant la mobilisation des collectivités locales, la formation des professionnels et la sensibilisation des consommateurs.Le gouvernement s’était fixé dès 2012 un objectif de division par deux du gaspillage alimentaire d’ici à 2025.
La grande distribution, mise à l’index alors qu’elle ne représente que 5 % des déchets alimentaires selon la Commission européenne, a fait valoir les actions déjà mises en oeuvre, notamment auprès des associations d’entraide.
« C’est bien d’interdire mais il faut organiser la collecte de l’autre côté », plaide aussi Michel-Edouard Leclerc, patron du groupe homonyme. Leclerc préconise un plan d’aide aux associations pour qu’elles s’équipent en réfrigérateurs et en camions afin d’écouler les marchandises qui leur seront données.
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