samedi 16 mai 2015

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Politique

CRISE Moscou estime que la France doit 1,163 milliard à la Russie pour ne pas livrer les navires Mistral...

Mistral: Désaccord entre Paris et Moscou sur le montant du remboursement

Paris et Moscou peinent à se mettre d’accord sur les conditions d’annulation de la vente des navires Mistral à la Russie. Les autorités russes jugent, selon la presse russe, le montant du remboursement insuffisant dans ce dossier qui empoisonne leurs relations depuis des mois.
Selon le quotidien russe Kommersant, Paris est prêt à rembourser à Moscou près de 785 millions d’euros d’avances déjà perçus, une fois que les autorités russes auront accepté par écrit que les deux navires de guerre Mistral, dont la livraison est suspendue depuis novembre en raison de la crise ukrainienne, pourront être revendus par la France à une tierce partie.
Le Kremlin estime toutefois le préjudice subi par la Russie à près de 1,163 milliard d’euros et refuse tout accord pour une réexportation des navires avant que l’argent ne soit rendu, selon le quotidien économique qui cite des sources au sein du complexe militaire russe.

« La proposition de remboursement (…) ne nous convient absolument pas »

Moscou met notamment en avant les sommes dépensées pour la formation des 400 marins qui devaient constituer l’équipage, la construction des infrastructures à Vladivostok, où devait être basé le premier Mistral, et la fabrication de quatre hélicoptères de combat.
« Les projets de documents sont actuellement étudiés par le gouvernement russe, le ministère de la Défense et tous ceux qui sont impliqués dans le contrat des Mistral », a expliqué au journal une source proche du dossier.
« La proposition de remboursement formulée par la France ne nous convient absolument pas, ce dont le vice-premier ministre Dmitri Rogozine a informé » la partie française, a indiqué une autre source.
« Des discussions à l’amiable sont en cours sur les conditions et l’avenir du contrat », s’est bornée à indiquer une source diplomatique française tandis que l’Elysée a renvoyé aux récentes déclarations du chef de l’Etat français François Hollande.
Celui-ci avait admis pour la première fois fin avril que la France pourrait être amenée à rembourser les sommes déjà versées par la Russie pour l’acquisition des deux navires s’ils n’étaient pas livrés.

« Sans passion »

Le sénateur Aymeri de Montesquiou, qui a pris part à une mission parlementaire à Moscou, a déclaré vendredi que les discussions autour du Mistral n’étaient pas « conflictuelles » : « Les deux parties souhaitent parvenir à un accord raisonnable ».
Les deux pays s’attendent à aboutir à un accord avant la fin mai, selon un vice-directeur du service russe de coopération militaire et technique, Anatoli Pintchouk, cité par l’agence RIA Novosti.
Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a répété les déclarations de Vladimir Poutine selon lequel la Russie est prête à recevoir soit les navires, soit l’argent engagé dans le contrat.
La France et la Russie ont conclu en juin 2011 sous la présidence de Nicolas Sarkozy un contrat évalué à près d’1,2 milliard d’euros portant sur la livraison de deux porte-hélicoptères de classe Mistral.
Paris avait annoncé fin novembre le report « jusqu’à nouvel ordre » de la livraison du premier de ces bâtiments de projection et de commandement (BPC) construits à Saint-Nazaire (ouest), en raison de l’implication présumée de Moscou dans le conflit ukrainien.
Kiev et les Occidentaux accusent la Russie de fournir en armes et combattants les séparatistes prorusses de l’Est de l’Ukraine et d’y avoir déployé des troupes régulières, ce que Moscou dément catégoriquement.
Ces navires de guerre polyvalents, qui se trouvent toujours à Saint-Nazaire, peuvent transporter des hélicoptères, des chars ou des chalands de débarquement et accueillir un état-major embarqué ou un hôpital.




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