Présidentielle : le peloton PS fractionné
Les tiraillements générés par la présidentielle mettent le Parti socialiste en danger d'explosion. Un fractionnement en trois groupes se dessine.
Présidentielle : le peloton PS fractionné
Les tiraillements générés par la présidentielle
mettent le Parti socialiste en danger d'explosion. Un fractionnement en trois
groupes se dessine.
Le
PS se
présente sur les pavés de la présidentielle en trois groupes distincts et
antagonistes. Comme en cyclisme, lorsque souffle fort un vent latéral, trois
bordures se sont formées. Dans la première, on retrouve ceux qui voudraient
profiter de l'aspiration d'Emmanuel
Macron, leader d'en marche !, donné par les sondages comme le
meilleur challenger de Marine
Le Pen.Certains ont rejoint Macron depuis l'origine, tels Gérard Collomb ou Richard Ferrand, d'autres sont de conversion plus récente, comme Manuel Valls qui dit voter Macron sans rallier sa structure. Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, l'avait précédé en indiquant qu'il voterait socialiste aux législatives. Proche de Valls, Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'État chargé des Relations avec le Parlement, avait indiqué, dès le lendemain de la primaire, qu'on pouvait « être socialiste et appeler à voter Macron ». Le pôle des réformateurs du PS, l'aile droite du parti, a en effet plus d'accointances avec l'ancien ministre de l'Économie qu'avec Benoît Hamon, le frondeur de François Hollande. Il n'est donc guère étonnant que les députés vallsistes Christophe Caresche et Gilles Savary annoncent leur vote en faveur de Macron. Mais d'autres vallsistes font de la résistance et ne cèdent pas aux sirènes d'En marche !. C'est ainsi que Carlos Da Silva ou Philippe Doucet, deux soutiens du Catalan, restent blottis dans les roues du PS en attendant que l'orage passe.
Macron, Hamon et le PS : la nouvelle rupture de Manuel Valls
Cazeneuve et Cambadélis jouent le
coup d'après
Car
la deuxième bordure, celle emmenée conjointement par Bernard Cazeneuve, à
Matignon, et Jean-Christophe Cambadélis, à la tête du PS, mène la chasse
derrière le groupe macroniste. Ils ne sont pas hamonistes pour un sou, mais ils
soutiennent le candidat désigné par la primaire en attendant des jours meilleurs.
Bernard Cazeneuve est à la tête d'un groupe de treize ministres (Matthias Fekl, Juliette Méadel, Thierry Mandon...) en
soutien du candidat Hamon. On y retrouve d'ailleurs ceux qui ont soutenu Manuel Valls
à la primaire, comme Laurence Rossignol, Najat Vallaud-Belkacem ou Ericka
Bareigts... Dire que de tels soutiens sont francs et enthousiastes, ce serait
exagéré. Mais enfin, ils jouent la règle de la primaire, considérant plus
important de protéger les intérêts supérieurs de la famille socialiste pour
ménager l'avenir. Or, pour eux, la présidentielle n'est pas l'alpha et l'oméga
de la politique. Ils considèrent que les législatives seront l'occasion de
revenir dans le jeu, notamment face à des candidats En marche ! sans
ancrage local ancien. En somme, dans ce deuxième groupe, on pédale groupé, la
tête dans les épaules, en attendant la fin de la tempête Macron...Dans la troisième bordure, ce sont les partisans de Benoît Hamon qui sont les plus farouches. Eux ont détesté le quinquennat Hollande, vécu comme une « trahison » du discours du Bourget. Leurs regards ne sont plus tournés vers la rue de Solférino, un hôtel particulier dont ils entendent déloger les socialistes réformistes. Leur stratégie : installer Hamon le plus haut possible dans la présidentielle pour revendiquer la prise de Solférino au congrès de la fin d'année. Ils visent un dépassement du PS par sa gauche en créant un « grand rassemblement » avec les écologistes (type Duflot, Jadot) et les communistes de Pierre Laurent (qui échapperait ainsi à la férule de Mélenchon).
Les orphelins de Hollande se
cherchent
Entre
ces trois groupes, quelques éléments sont isolés en
« chasse-patate », selon l'expression cycliste. Ainsi, le ministre de
l'Agriculture Stéphane Le Foll, l'ancien bras droit de François Hollande au PS.
Orphelin de son ancien leader, il n'a pas retrouvé d'équipe qui lui convienne.
Valls, par ses trahisons successives, l'écoeure. Hamon, par ses outrances
gauchistes, le navre. Il hésite à rejoindre le groupe Cazeneuve et se donne le
« temps de réfléchir », assez « heureux » d'être libre de
ses choix. Difficile également de dire pour qui roule Michel Sapin, un
hollandiste qui ne croit pas une seconde au programme de Hamon mais qui n'a pas
non plus une profonde sympathie pour Emmanuel Macron, avec qui la cohabitation
à Bercy n'a pas été tendre.Marisol Touraine aurait pu passer à son compte au moment de la primaire en présentant sa candidature. Elle a renoncé en dépit des sollicitations. Depuis, la ministre de la Santé se cherche. Elle s'est permis d'ironiser sur le programme santé de son ancien collègue de gouvernement soit parce qu'il lui paraissait en deçà de la main, soit parce qu'il était déjà réalisé... De la même façon, elle a mis en garde Hamon contre un programme trop irréaliste.
Tout cela est assez triste, en définitive. Le vent latéral qui souffle pourrait bien faire le jeu de Marine Le Pen, contre qui toute opposition a ses fragilités. Si Macron est qualifié face à elle, une partie importante des électeurs Fillon iront voter FN par rage. Marine Le Pen pourrait aussi recevoir le secours d'une partie des électeurs de l'extrême gauche qui se reconnaîtront dans sa vision étatiste contre un candidat d'essence libérale. François Fillon n'est pas plus rassurant face à Le Pen : avec les affaires, c'est une partie de l'électorat de gauche qui s'abstiendra de voter pour lui en dépit des appels au front républicain. L'électorat de la gauche extrême sera, lui aussi, tenté de voter FN contre le candidat libéral conservateur. Si bien que Marine Le Pen, si elle creuse l'écart au premier tour, peut tout à faire bénéficier d'une généreuse abstention qui la conforte.
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La droite « LR »
ne va guère mieux, mais tout cela montre le caractère individualiste français
et le chacun pour soi de nos concitoyens qui ramènent tout à leurs vies
personnelles !
Ce qui rend
notre pays si difficile à gérer, mais pas seulement, car ces politiciens de
tous bords et leurs partis en sont responsables en abusant et divisant le
peuple à leur profit en divisant pour régner en mettant un leader quel qu’il
soi, faux monarque républicain avec trop de pouvoir pendant 5 ans que l’on change
par de fausses alternances pernicieuses ou ses politiciens toujours à peu près
les mêmes profitent des multiples avantages et privilèges qu’ils s’accordent !
Mais justement
les français gogos que se sont fait rouler depuis des décennies, ne sont plus d’accord
semble-t-il, surtout après les magouilles ou affaires diverses de gros sous de
nos élus, goutte qui a fait déborder le vase trop plein !
Et la venue de
l’électron libre MACRON sans grand parti, mais jeune et nouveau peut bousculer
ces partis ringards poussiéreux inutiles et leurs élus et comme les français
que l’on n’écoute plus depuis trop longtemps, vont peut-être enfin opter pour
ce changement dont notre pays a besoin (plutôt
que reprendre les mêmes élus usés qui ne pensent qu’à eux en n’oubliant
pas de leur demander toujours plus depuis 30 ans!)
Jdeclef 30/03/2017
09h32 LP
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