Elections
Présidentielle:
Fillon use de la théorie du complot, un «marqueur des extrêmes et des
populistes»
DISCOURS
François Fillon a de nouveau dénoncé jeudi un complot
contre lui à l'origine des poursuites judiciaires dont il fait l'objet...
«L'Emission politique»: «Scandale d'Etat», «chantage au suicide»... Ce qu'il faut retenir du passage de Fillon
« Une machination »
Toujours
est-il qu’en citant ce livre au moment où il est interrogé sur ses ennuis
avec la justice, François Fillon en a remis une couche sur l’argument phare de
sa défense depuis le début des révélations sur les emplois fictifs présumés de
sa femme et ses enfants et les contrats de sa société de
conseil : il serait tout simplement victime d’un complot,
d'« une machination » et « des fuites organisées par les
services de l’État », comme il l’a déclaré mercredi sur France Info.Depuis plusieurs semaines, le candidat et son entourage ont déployé le champ lexical de la conspiration. Pour Luc Chatel, son porte-parole, « la chronologie est trop parfaite pour être le fruit du hasard. […] Le forfait est ainsi signé de la grande manipulation orchestrée depuis des semaines », écrit-il dans un communiqué envoyé mercredi et sobrement titré « Les masques tombent ». Quant à Eric Ciotti, député LR des Alpes Maritimes, il a déclaré mercredi sur RFI qu’on « assiste chaque jour à l’organisation d’une manipulation globale ».
Une rhétorique employée par Sarkozy
Cette
stratégie est nouvelle pour un candidat de la droite de gouvernement, selon Loïc
Nicolas, chercheur à l’université libre de Bruxelles et spécialiste des
théories du complot. « La rhétorique du complot demeure, dans une large
mesure, l’apanage des partis d’extrême droite comme d’extrême gauche et des
populistes », qui dénoncent, « en fonction de [leurs] affinités, le
complot américain, sioniste ou franc-maçon, mais encore celui de l’industrie
pharmaceutique, de la finance internationale ou des puissants de tous
bords ».Cela n’a pas empêché, à droite, Nicolas Sarkozy, et à gauche, Dominique Strauss-Kahn, entre autres, d’y avoir recours user avant François Fillon. L’ex chef de l’Etat était coutumier de ce genre de défense. Au lendemain de sa mise en examen dans l’affaire des écoutes, le 2 juillet 2014, il avait employé les mêmes arguments à la télévision, dénonçant « l’instrumentalisation de la justice » contre lui. En septembre dernier, peu avant la primaire de la droite, lorsque le parquet a requis le renvoi de Nicolas Sarkozy en correctionnelle dans l’affaire Bygmalion, le camp sarkozyste avait estimé que la date de cette décision ne devait rien au hasard… Son lieutenant Frédéric Péchenard avait déclaré sur France Inter qu’il s’agissait « bien évidemment d’un complot politique ».
Quant à l’ancien directeur du FMI, il avait déclaré dans une interview au Guardianen 2012 qu’il ne croyait pas à un coup monté au Sofitel, mais que les suites de l’affaire avaient été « orchestrées par des personnes ayant un agenda politique ». A l’époque, la théorie du complot avait trouvé un écho avec la proximité de l’élection présidentielle.
Avec son discours anti-médias, Fillon fait du Sarkozy
« Fillon chasse sur les terres des populistes »
Que
François Fillon utilise ce ressort reste néanmoins « un phénomène nouveau
et inquiétant, du moins de par son ampleur », estime le chercheur.
« Les partis de gouvernement préfèrent, d’ordinaire, rejeter la facilité
d’une telle rhétorique, que ce soit par éthique ou par conscience des retombées
négatives que cela pourrait avoir sur le plan médiatique comme
électoral ». Le candidat LR a d'ailleurs pris soin de ne pas employer le
mot «complot», comme il l'indique ce vendredi à Ouest-France,
lui préférant... le synonyme «machination». En adoptant cette rhétorique, « François Fillon a délibérément choisi de brouiller les cartes en chassant sur les terres des extrêmes et des populistes. Il accuse à tout va : les juges, l’actuel gouvernement, les médias », poursuit Loïc Nicolas. Contacté par 20 Minutes ce vendredi, Jérôme Chartier, député LR du Val d'Oise, balaie les accusations de rhétorique complotiste d’un SMS sibyllin : « ils n’ont qu’à lire le livre ».
Ce recours à un tel discours
peut-il avoir un impact électoral ? « Difficile à dire »,
répond le chercheur, mais « cet épisode témoigne, une fois de plus, de
l’ancrage populiste de la campagne du candidat de la droite et du centre.
François Fillon espère sans doute tirer profit de ce positionnement et
récupérer des voix à l’extrême droite ». Selon une étude du think tank
britannique Counterpoint publiée par Le Monde en 2013,
la moitié des Français croient aux théories du complot.
Dos au mur
F.FILLON déstabilisé perd son calme, il faut dire que les épisodes pour ces
affaires s’enchainent presque chaque jour qui pollue toute la campagne
présidentielle à cause de lui, donneur de leçon de moralité par son arrogance
de probité lors de la primaire LR, car c’est cela que l’on lui reproche
principalement chez les électeurs lambda qu’il veut pressurer drastiquement en plus !
Alors il fait
comme la famille LE PEN qui joue la respectabilité depuis des années il crie au
complot comme le FN avec son ancien leader le faisait tout autant, car il n’a
plus d’autre argument que ce bas populisme des extrêmes !
En fait la
victimisation de ces pauvres politiciens élus LR/UMP comme N.SARKOZY le faisait
déjà et maintenant F.FILLON se ressemble, on comprend mieux qu’ils aient
gouvernés ensemble 5 ans !
D’ailleurs
N.SARKOZY n’hésiterait pas à revenir sur le devant de la scène s’il le pouvait,
mais il est trop tard, car ces deux personnages n’en n’ont rien à faire des
français gogos et de la France, leurs égos sont bien supérieurs à çà et ils ne
pensent qu’à eux et à ce pouvoir presque absolu de monarques républicains
vieillissants !
Et surtout les
français disent vouloir le changement, alors que ce serait la continuité ?
Pourvu qu’ils
reflechissent car ce F.FILLON n’est pas à plaindre (mais eux surement, s’ils font une erreur de plus, comme ils l’ont fait
depuis 30 ans en reprenant les mêmes !)
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