Le retour de "don Nicolas" (« le parrain… »)
Nicolas Sarkozy a été au cœur des tractations. Mais entre
soutenir François Fillon, négocier avec Alain Juppé ou pousser François Baroin,
que veut-il ?
« Je ne veux pas de sang sur mon costume ni être le dernier à
soutenir le Temple solaire. » Devant ses fidèles, Nicolas Sarkozy
use toujours de métaphores pour résumer son point de vue ambivalent dans cette
histoire. Bien sûr, les déboires de François Fillon
l'ont amusé. Et c'est goguenard qu'il découvre les articles du Canard enchaîné, savourant une sorte
de revanche sur son ancien Premier ministre. Très bien, les électeurs de la
droite n'ont pas voulu de lui, mais s'ils s'étaient trompés ? Si Fillon,
le « puritain aux mains blanches », comme on le surnomme chez les
sarkozystes, n'était qu'un « tartuffe qui aime l'argent » ?
« Oui, ça le faisait sourire », confirme Nadine Morano,
revenue en grâce auprès de lui. « Alors, qui est mis en examen, c'est toi
ou le général de Gaulle ? » lança l'ex-président à un Fillon ébranlé
venu lui demander son aide pour rassembler une famille morcelée.« Mais cette phase ironique n'a duré qu'un temps. Ensuite, Sarkozy a œuvré à rassembler la famille », considère Laurent Wauquiez, qui, tout au long de cette crise, est resté en contact avec l'ancien chef de l'État à raison de deux ou trois coups de fil par jour. Mercredi 1er mars, au soir du psychodrame du Salon de l'agriculture, qui a vu Fillon dramatiser sa convocation chez les juges, Sarkozy invite les siens à dîner. La journée a été catastrophique... Bruno Le Maire a annoncé le jour même qu'il quittait ses fonctions auprès du candidat Fillon. On subodore que d'autres départs vont suivre. Sarkozy prend conscience que « si ça continue, on va finir en short ».
Le lendemain, il reçoit la visite commune de Bernard Accoyer et Gérard Larcher, deux fillonistes historiques, qui viennent lui demander de les aider à « débrancher Fillon ». Le président du Sénat est, en effet, ulcéré par le comportement de son ami sarthois, dont les décisions solitaires, non concertées, sont jugées « stupides ». « Qui lui a demandé de dire que s'il était mis en examen il démissionnerait ? Qui ? Personne ! » tonne Larcher, effaré par cette manière de convoquer au QG de campagne tous les ténors pour « dramatiser sa confrontation aux juges ». « Il nous fatigue », fulmine Larcher devant un Sarkozy éberlué, mais grave devant les deux hommes. « Sarkozy tenait Fillon dans son viseur et ne savait même plus quoi faire des cartouches que chacun lui apportait », glisse un sarkozyste de toutes les campagnes...
L'épine Juppé
Devant
une telle supplique, et au vu des nombreuses défections au QG, Sarkozy vacille.
Il hésite. Il n'ignore pas que la légitimité conférée par la primaire à son
ex-rival est forte, même si son crédit est entamé par le Penelopegate.
L'hypothèse d'un plan B avec Alain Juppé resurgit. Sarkozy résiste depuis de
longues semaines. Pour lui, il est hors de question que Juppé, battu comme lui,
puisse jouir d'une victoire sur le tapis vert. Laisser le champ libre au
chantre de l'« identité heureuse » est inconcevable, pour lui autant
que pour les siens. Mais, tout de même, s'il n'y a pas d'autre solution... La
discussion avec Juppé bute d'ailleurs sur ce point : le maire de Bordeaux
se tient prêt à reprendre le manche, mais n'entend faire aucune concession ni
sur son programme ni sur son équipe de campagne. Finalement, Sarkozy consulte
les siens et tous décident de « laisser François Fillon jusqu'à la manif
de dimanche ».Sarkozy aurait pu, à ce moment-là, pousser François Baroin. Mais il constate que le sénateur maire de Troyes n'est pas vraiment disposé à jouer les putschistes. Le président de l'Association des maires de France sollicite bien quelques parrainages au cas où, mais, au fond, a-t-il vraiment envie de renverser Fillon ? En tout cas, l'ancien chef de l'État le dissuade de se rendre à la manifestation du Trocadéro. Baroin y va de son propre chef, signe qu'il ne jouera pas les « plans B »... Tout le monde perçoit alors que Fillon se maintiendra. « En fait, même s'il a hésité, Baroin a joué placé. Il n'a pas la niaque. Il voulait être Premier ministre de Sarkozy, il veut être celui de Fillon », commente le premier cercle des sarkozystes. De toute façon, il se serait heurté aux ambitions des autres quinquas, Wauquiez en tête, lequel n'a pas ménagé son soutien à l'ex-Premier ministre en lui prodiguant le conseil suivant : « Ce que tu dois défendre, ce n'est pas ta personne, mais tes valeurs. Car ta personne, tout le monde l'a condamnée. »
Dimanche soir, la messe est dite - Fillon a rempli le Trocadéro -, mais Sarkozy envoie un dernier signal ambigu le lundi matin. Ils organisent une réunion des sarkozystes autour de lui, rue de Miromesnil. Trois messages : « D'abord, Fillon est le seul candidat légitime. C'est à lui d'évaluer ses chances de victoire. Et, s'il constate qu'il n'en a pas, c'est à lui de désigner son successeur », explique Éric Ciotti, l'un des participants avec Baroin, Wauquiez, Morano, Hortefeux... Pourquoi ce drôle de message ? À ce moment-là, Sarkozy ne veut pas apparaître comme celui qui a sauvé un candidat qui risque de perdre... « Il n'a pas envie de prendre cette responsabilité qui seule incombe au candidat », décrypte son entourage. Ne pas être compromis par une éventuelle défaite, c'est aussi se ménager un rôle de « sauveur », demain, quand il faudra faire rempart à la poussée du Front national... En tout cas, les sarkozystes, qui, dans cette crise, furent les derniers à résister quand les juppéistes et les lemairistes avaient quitté le navire, pourraient tout gagner : Wauquiez, le parti, et Baroin, Matignon...
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Ils ont
gouvernés ensemble, alors pourquoi à la primaire LR ne pas avoir élu N.SARKOZY (tout ça parce que les français n’en voulait
plus) car traînant des casseroles et mis en examen ?
Alors, ils ont
pris F.FILLON son coéquipier, tu parles d’un changement avec (les mêmes problèmes non prévus bien sûr)
qui ont surgit, c’est du copier-coller, tout aussi englué dans les affaires et
mis en examen !
Ils auraient
fait mieux de prendre le vieux JUPPE qui ne voulait faire qu’un mandat !
Car qui s’assemble,
se ressemble et N.SARKOZY n’a pas lâché l’affaire, opportuniste qui se verrait
bien en recours au cas où F.FILLON abandonnerait ?!
En résumé :
en fait d’alternance, on reprendrait les mêmes, est-ce que les français sont
niais à ce point, car semble-t-il, ils voulaient du changement, mais n’en prendraient
pas le chemin ?!
Et pourtant,
la seule façon pour les français d’échapper dans un premier temps à ces alternances
pernicieuses avec les mêmes cliques, c’est le vrai changement pour nos
concitoyens et voter autrement que l’on ne le fait depuis 30 ans, certains
appellent cela le vote utile, c’est plutôt un début de ménage salutaire dans ce
monde politique sclérosé !
Jdeclef 24/03/2017
14h07
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