Un nouveau
rapport Obin sur la laïcité à l’école
L’ancien
inspecteur général Jean-Pierre Obin vient de remettre au ministre de
l’Éducation nationale un nouveau rapport sur la laïcité à l’école. Rapport
que « Le Point » a pu consulter avant sa parution.
Ce lundi 14 juin, le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel
Blanquer a reçu les conclusions de l'enquête qu'il avait commandée à
l'inspecteur général Jean-Pierre Obin sur la formation des personnels de
l'Éducation nationale à la laïcité et aux valeurs de la République. Une
vingtaine de pages qui dessinent un constat alarmiste : les
personnels de l'Éducation nationale ne parviennent plus à faire vivre les
principes de laïcité. Lassitude, crainte, ignorance, militantisme… Si les
raisons de ces renoncements sont multiples, elles ne semblent pas, d'après
l'auteur du rapport, impossibles à surmonter. Plusieurs pistes sont dessinées
pour remettre en ordre de bataille une institution déboussolée.
Lettre de mission
Le choix de Jean-Pierre Obin pour mener cette enquête n'est pas
anodin. Comme le rappelle le ministre dans sa lettre de mission du 1er février
2021, l'inspecteur Obin avait « attaché [son] nom à un rapport sur les
atteintes, portées au nom des convictions religieuses, aux principes
républicains et notamment au principe de laïcité [et sait] mieux que
personne à quel point ce dernier est un pilier de la République française et de
son école ». Ce rapport, qui invitait l'institution scolaire à prendre
conscience d'un phénomène de revendications religieuses en son sein, avait été
remisé dans les tiroirs du ministère, qui ne souhaitait plus le rendre public.
Islamisme
à l'école, histoire d'un déni
Le temps a passé et l'assassinat de Samuel Paty en octobre dernier
est venu ébranler l'institution scolaire. À travers sa lettre de mission, le
ministre dénonce « l'inflation d'adjectifs qui, sous couvert de
caractériser la laïcité, n'ont fait qu'en altérer le sens » et insiste sur
le fait que « seule une laïcité bien comprise par les professeurs peut être
une laïcité bien transmise aux élèves ». Voici les principaux
enseignements de ce nouveau rapport que Le Point a pu consulter.
EXCLUSIF.
La dernière classe de Samuel Paty
Valeurs républicaines méconnues
Pour mener son enquête, l'inspecteur Obin a interrogé des dizaines
de cadres de l'Éducation nationale sur ce qu'ils entendaient par « valeurs
de la République ». Il fut surpris d'entendre la diversité citée à
plusieurs reprises : « Les responsables, en peine de citer un texte
l'ayant instituée comme principe républicain, la présentent alors comme la
nécessité – qui va pour eux de soi – de modeler un service public “à l'image de
la société”. On voit – par exemple – le défi qui nous attend pour parvenir à
l'égalité de genre dans le corps de professeur des écoles ! Cet objectif
est évidemment absurde et par ailleurs peu républicain, et il encourage cette
fois-ci l'idéologie identitaire », écrit Jean-Pierre Obin.
Nouvelle laïcité « concordataire »
L'ancien inspecteur général n'y va pas de main morte lorsqu'il
évoque l'absence totale de doctrine unifiée dès lors qu'il s'agit d'évoquer la
laïcité dans l'institution scolaire. Et pour cause, les promoteurs d'une logique
décoloniale et d'une laïcité aménagée y occupent une place non
négligeable : « On trouve aussi, sur des sites d'académies,
d'instituts supérieurs du professorat et de l'éducation (INSPE) et même de
l'administration centrale, des documents, des vidéos et des bibliographies de
certains promoteurs d'une nouvelle laïcité « concordataire » qui
serait issue d'un compromis que la République devrait passer avec l'islam, ou encore
d'égéries de la mouvance « décoloniale » qui, les uns et les autres,
se répandent dans les médias en propos peu amènes pour la politique du
ministre. Naïveté, incompétence, complaisance des responsables de ces
sites ? », s'interroge Jean-Pierre Obin.
Entre cynisme et « pas-de-vaguisme »
Si l'idéal laïque républicain a été à ce point abandonné par
l'institution scolaire, c'est aussi, d'après le haut fonctionnaire, en raison
des hésitations des enseignants, qui ont le sentiment d'avoir plus de coups à
prendre que de médailles à gagner à parler de ce sujet : « Comme nous
l'a confié avec un certain cynisme un représentant d'une importante
organisation syndicale de cadres : « La laïcité ? Beaucoup de
risques et peu de gains… » Et de défendre ensuite la prudence adoptée par
certains de ses collègues et popularisée dans les médias par la formule
« Pas de vagues » : « On ne va tout de même pas jeter de
l'huile sur le feu ! »
Dérives idéologiques d'organismes de formation
Le rôle des INSPE (Instituts nationaux supérieurs du professorat
et de l'éducation) dans la non-transmission des valeurs éducatives est
sérieusement mis en cause par ce rapport qui évoque « les dérives
idéologiques qui affectent certains départements universitaires de sciences
humaines [et qui] ont pénétré quelques instituts [de formation des
enseignants], comme le montrent certaines pratiques et certains projets de
maquette. En guise de formation à la laïcité, on inflige parfois aux étudiants
des cours ou des mémoires portant sur la “déconstruction” du discours officiel
sur la laïcité, prétendant mettre au jour le “racisme systémique” d'un État
“post-colonial” et “islamophobe” », relève Jean-Pierre Obin, qui espère
que le projet de loi confortant les principes républicains, en cours d'examen
au Parlement, intègre comme prévu des dispositions concernant la responsabilité
de ces INSPE en matière de formation à la laïcité. « Encore faudrait-il
pouvoir en contrôler l'exécution et il n'existe pas, en l'état, de réel dispositif
d'évaluation et de contrôle du futur employeur – le ministère chargé de
l'Éducation nationale – sur la formation par les INSPE de ses futurs
fonctionnaires », conclut-il.
Laïcité
et islamisme : les révélations du livre de Jean-Pierre Obin
Un enseignant sur cent formé à la laïcité
« Dans le premier degré, pendant l'année scolaire 2018-2019 – la dernière
avant la crise sanitaire – seul un enseignant sur cent environ a suivi une
journée de formation (en moyenne) sur le thème « laïcité et valeurs de la
République » ; un taux dramatique et en chute libre puisqu'il était
cinq fois supérieur trois ans auparavant. Les statistiques sont un peu moins
inquiétantes pour le second degré, où près de quatre professeurs sur cent ont
participé à une journée de formation la même année, un chiffre en légère
diminution sur trois ans ».
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La laïcité garantit la
liberté de conscience. De celle-ci découle la liberté de manifester ses
croyances ou convictions dans les limites du respect de l'ordre public. La
laïcité implique la neutralité de l'Etat et impose l'égalité de tous devant la
loi sans distinction de religion ou conviction.
La laïcité garantit aux croyants et aux non-croyants le même
droit à la liberté d’expression de leurs croyances ou convictions. Elle assure
aussi bien le droit d’avoir ou de ne pas avoir de religion, d’en changer ou de
ne plus en avoir. Elle garantit le libre exercice des cultes et la liberté de
religion, mais aussi la liberté vis-à-vis de la religion : personne ne peut
être contraint au respect de dogmes ou prescriptions religieuses.
La laïcité implique la séparation de l’Etat et des
organisations religieuses. L’ordre politique est fondé sur la seule
souveraineté du peuple des citoyens, et l’Etat qui ne reconnaît et ne salarie
aucun culte ne régit pas le fonctionnement interne des organisations
religieuses.
De cette séparation se
déduit la neutralité de l’Etat !
Donc les enseignants doivent
déjà apprendre ce qu’elle est pour eux-mêmes et aux élèves qu’ils éduquent !
Les français étant donné
que nous sommes dans un pays laïc doivent appliquer ces préceptes en matière de
religion quel qu’elle soit !?
La neutralité de l'Etat
est et impose l'égalité de tous devant la loi sans distinction de religion ou
conviction !
Et doit faire respecter
les lois de la république inscrites dans notre constitution sans dérogation
pour certaines religions quel quelle soient et ce n’est pas toujours le cas
avec rigueur...
Certaines religions hégémoniques
quelque fois dérogent ouvertement et ne respectent pas assez nos lois républicaines
en faisant en plus du prosélytisme pour implanter leurs dogmes extrémistes moyenâgeux !
La laïcité n'est pas une
opinion parmi d'autres mais la liberté d'en avoir une. Elle n'est pas une
conviction mais le principe qui les autorise toutes, sous réserve du respect de
l’ordre public.
La laïcité n'est pas une protection, mais l'état régalien
doit être plus ferme !
Jdeclef 15/05/2021 11h33LP
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