jeudi 10 juin 2021

J.L.MELENCHON est devenu un trublion tribun qui se perd dans ses contradictions et extremisme !?

 

Dans les abîmes de Jean-Luc Mélenchon

Laïcité, Europe, immigration… le leader de La France insoumise se perd dans ses convictions. Enquête sur trente ans de ruptures.

Il était républicain, en ce temps-là, et ne se prenait pas pour une statue de bronze. Le complotisme hérité du trotskisme n'était plus son affaire, lui qui ne jurait que par les Lumières. Jean-Luc Mélenchon louait l'État, qu'il ne considérait pas comme autoritaire. D'un geste, toujours, il saluait les gendarmes dans leurs guérites, qui veillaient sur le Sénat, sa deuxième maison. Il excusait le véritable comploteur qu'était François Mitterrand, son modèle, qui avait imaginé un attentat contre sa personne dans les jardins de l'Observatoire et, plus tard, facilité l'accès de Jean-Marie Le Pen aux médias pour affaiblir la droite. En 1988, année présidentielle, il ne pensait pas que la prise d'otages d'Ouvéa (quatre gendarmes tués) « était écrite » pour faire réélire le président socialiste sortant, comme il le pense aujourd'hui des attentats de Mohamed Merah, en 2012. Il arpentait les trottoirs de la rue de Vaugirard, toujours entre deux bonnes tables du 6e arrondissement. Il était trentenaire et venait d'être élu sénateur de l'Essonne.

Il avait déjà l'air un peu méchant et une soif d'en découdre. C'était la revanche du gamin de Tanger, où il est né, qui rêvait d'intégrer le « système » en devenant un jour ministre. Il le deviendra en 2000, sous Lionel Jospin, qui a privatisé nombre d'entreprises publiques, parmi lesquelles France Télécom. À l'époque, Mélenchon n'avait dit mot, lui qui voit dans la récente panne des numéros d'urgence un coup d'en haut visant à « privatiser »(sic) les télécoms. « Je ne suis pas un type ouvert, déclarait-il, toutefois. Je suis un type passionné. Je suis de mauvais goût, je n'aime pas les idées à la mode, ni ce sirop poisseux du modernisme facile et consensuel. »

Paranoïa. Est-ce cette passion qui, actuellement, le mène dans les abîmes du populisme ? Jamais, dans l'histoire de la Ve République, un homme politique n'avait à ce point évolué sur ses bases, passant de la raison à la paranoïa, de la courtoisie républicaine à l'outrance, d'un républicanisme laïque à un tiers-mondisme identitaire, de François Mitterrand à Nicolas Maduro. Pour comprendre ce grand chambardement, on a tenté, maintes fois, de le joindre et ses réponses, par SMS, furent à son image : « Monsieur, il est possible que vous soyez une bonne et honorable personne, mais Le Point est à mes yeux un égout néfaste. Je n'envisage donc aucune participation à la production de votre article. Ce serait déshonorant. Mais, si vous travaillez un jour pour d'autres, nous verrons. » On a donc fait sans lui, et avec l'exégèse de certains de ses proches qui tiennent à l'anonymat, « car Jean-Luc… » fait peur, surtout quand il fait les gros yeux et traite les siens comme des valets…

Parmi ses revirements les plus spectaculaires, on trouve son rapport aux religions. Ses idéaux républicains - maçonniques aussi - l'ont conduit à adhérer avec rigueur à l'esprit de la loi de 1905. Il s'est acharné, longtemps, à défendre la séparation des cultes et de l'État, mais également à promouvoir une émancipation vis-à-vis de tous les dogmes religieux. Il a moqué « les bigots et les Tartuffe ostentatoires », les invitant à pratiquer leur foi dans la discrétion : « Faites ça chez vous, dans votre cœur, dans votre pratique, montrez que vous êtes bon, et laissez-nous tranquilles. La France ne va pas passer son temps à discuter des religions. » 

Dans son dernier programme présidentiel, L'Avenir en commun, il écrivait vouloir une République laïque, ajoutant que, lui président, il refuserait de rencontrer des chefs d'État qui imposeraient à ses ministres femmes le port du voile lors d'entretiens bilatéraux. Et, quand, sur le plateau de L'Émission politique en 2017, il lui a été demandé si Marine Le Pen avait eu raison de refuser de se couvrir les cheveux pendant son entretien avec le mufti de Beyrouth, il a dit approuver ce refus. En 2015, sur la chaîne KTO, celui qui se définit comme un « féministe » expliquait voir dans le voile « un signe de soumission ». Les exemples sont nombreux qui le mettent donc dans le camp des laïcs purs et durs.

Ferments de guerre civile. Mais voilà… Les Mélenchon sont nombreux, qui se contredisent. Ce qui valait hier, même prononcé avec la plus grande des forces, ne vaut pas forcément aujourd'hui. Qu'est donc allé faire ce « laïcard », en novembre 2019, à la manifestation contre l'islamophobie coorganisée par le Collectif contre l'islamophobie en France - maintenant dissous -, au cours de laquelle des militants salafistes ont scandé en arabe « Dieu est grand » ? Pourquoi, depuis quelques années, s'en prend-il à Charlie Hebdo, alors même qu'il fut le formidable laudateur de Charb, après l'attentat de janvier 2015, et qu'il avait milité, en 2002, avec le journal satirique pour demander la dissolution du Front national ? Pour quelles raisons voit-il dans la loi contre le « séparatisme » voulue par Macron, non pas une volonté de lutter contre l'islamisme, mais contre l'islam ? Pourquoi n'explique-t-il pas à ceux de ses camarades, qui jugent « racistes » les dessins de Charlie Hebdo, ce qu'est le voltairisme, dont il fut la plus éloquente des incarnations ?

Pour lui, nous raconte un de ses amis, la période comporte des ferments de guerre civile, dont les musulmans seraient les premières victimes : « Il a l'angoisse du désordre religieux. Il voit les choses en historien et redoute que les musulmans en prennent plein la figure comme les protestants hier. Quant à la manifestation contre l'islamophobie, il s'est fait avoir, comme d'autres… » Il y a aussi, pour comprendre ses revirements, la base sociologique de son mouvement qui exprime de fortes aspirations identitaires, quand lui n'est, en réalité, jamais aussi à l'aise que sur des questions sociales. Être Marx ou Luther King, il lui faut choisir. Il reprochait, fut un temps, au Parti socialiste de ne plus jouer son rôle d'éducateur des masses et de se laisser, au contraire, éduquer par l'extérieur, en adhérant à des modes. N'est-il pas lui-même sujet à ce phénomène ?

Choc des civilisations. Né à Tanger en 1951, Mélenchon a grandi au milieu de musulmans. Bien que catholique, sa mère portait le voile en certaines occasions. L'ancien trotskiste peine, depuis, à dissocier la religion de ses fidèles, surtout lorsqu'il s'agit de l'islam. Bouffeur de curés, oui, bouffeur d'imams, un peu moins. Que ce soit dans le Maroc de son enfance ou dans cette France qu'il escompte un jour présider, il voit les musulmans comme, socialement, les moins bien lotis. Partant, il estime qu'on ne doit pas humilier un pauvre, fût-il un peu trop fanatique de sa religion. « Je viendrais à convaincre quelqu'un qui porte un voile de ne plus le porter, mais je ne le brutaliserais pas. » Celui dont les parents « sont morts dans la foi chrétienne » se sent, en revanche, plus libre de critiquer la religion du Christ, qui est celle de l'enfant de chœur qu'il était.

Le « choc des civilisations » est sa hantise. Ces mots, il les emploiera au sujet de Benoît XVI, après le fameux discours de Ratisbonne au cours duquel le cardinal Ratzinger, ce « chef politique », semblait opposer l'islam et le christianisme en reprenant un dialogue entre l'empereur byzantin Manuel II Paléologue et un savant perse. S'il fut le premier à dénoncer, en 2014, la visite du pape François au Parlement de Strasbourg, il garde pour ce pape une affection liée à ses origines sud-américaines et à ses engagements sociaux dans les quartiers pauvres de Buenos Aires. « Lui, il est avec nous », glisse-t-il parfois à ses camarades.

La question sensible de l'immigration révèle également les multiples visages de Jean-Luc Mélenchon. « Je crois que l'Europe qui a été construite, c'est une Europe de la violence sociale, comme nous le voyons dans chaque pays chaque fois qu'arrive un travailleur détaché, qui vole son pain aux travailleurs qui se trouvent sur place »,  déclarait-il le 5 juillet 2016 au Parlement européen. « On m'a dit, ce jour-là : "T'as entendu la dernière de Jean-Luc ?" Je n'y ai pas cru sur le moment », se remémore un élu Insoumis. « Le pain volé aux Français », des mots plus souvent entendus dans la bouche de militants d'extrême droite que dans celle d'un homme de gauche qui, sur un tract de campagne en Essonne, dans les années 1990, présentait de « petits Français » avec un « papa sénégalais », une « maman algérienne » et un « grand-père espagnol ». Le même Mélenchon fut également à l'origine d'un scandale lié à une caricature sur l'immigration. En 1990, dans son bulletin À gauche, il publia un dessin censé dénoncer la politique du Premier ministre, Michel Rocard. Jean-Marie Le Pen, Jacques Chirac et Michel Rocard sont alignés devant un enfant noir effrayé et les trois crient à l'unisson : « Mesures pour l'immigration. » 

Odes à la fraternité. Ainsi est le leader insoumis, vertigineux au possible, qui se laisse emporter par ses pulsions, par son verbe, par ses vérités du moment et qui, prouesse, s'en sort toujours indemne puisque présumé, malgré ses propos, bienveillant avec les étrangers. Ses amis le savent, doivent composer avec, expliquer derrière aux journalistes qu'il n'a pas dit tout à fait ce qu'il a dit, que sa pensée est plus « complexe », comme ils l'ont fait à la suite des propos de leur leader sur  les attentats « écrits » de 2012 et de 2017. Le sexagénaire heurte par moments une jeune génération d'élus et de militants Insoumis, pourtant indulgente, qui a une sensibilité extrêmement vive sur les questions du vivre-ensemble. Ceux-là ont été convaincus par ses odes à la fraternité, et moins par ses propos sur le « problème » que poserait la communauté tchétchène, prononcés - puis regrettés - après l'assassinat de Samuel Paty. Ils ont aimé son discours de 2012, à Marseille, la ville où du Maroc il est arrivé à 11 ans. Se tournant vers la Méditerranée, il avait salué, ému, l'apport des populations du Maghreb et de l'Afrique subsaharienne. Mais où est sa cohérence lorsque, dans Le Choix de l'insoumission, un livre-entretien paru en 2017, il exprime cette conviction : « Une fois que les gens sont là, que voulez-vous faire ? Les rejeter à la mer ? Non, c'est absolument impossible. Donc il vaudrait mieux qu'ils restent chez eux. » Une déclaration qui n'est pas sans rappeler celle du Parti communiste français des années 1970 : « L'immigration est une chance pour la France, mais est-elle une chance pour le tiers-monde ? » Un jour oui, un autre non.

Il y a quelques mois, il prônait la « créolisation » de la société. Ses sympathisants ont applaudi. Savent-ils seulement qu'il n'a pas toujours été le défenseur d'un différentialisme culturel ? En 1985, tout juste élu au Sénat, il réclamait un « droit à la ressemblance » pour critiquer le « droit à la différence » mitterrandien qui avait cours dans ces années-là. Le compagnon de route de Julien Dray, cofondateur de SOS Racisme, précisait sa pensée en ces termes : « Exalter la différence, c'est développer une idéologie de la frustration, c'est un baratin dangereux et pleurnichard. » On sait combien la tentation est grande à la gauche du PS d'abandonner l'approche sociale au profit des questions d'identités ethniques ou de genre. Beaucoup réclament cette grande conversion. S'ils veulent cependant connaître les dangers de l'ethnicisme, on leur recommande la lecture d'une tribune signée Mélenchon, parue dans Marianne en 2000 : « L'ethnicisme sous toutes ses formes est un obscurantisme. Il conduit toujours tout droit à l'exclusion, au crime et à la guerre civile. » Il se voulait alors le rempart contre les tentatives de fragmentation de la nation. Ministre de l'Enseignement professionnel, il avait rejeté l'intégration des écoles bretonnes Diwan dans le service public, au nom du « refus de l'enfermement religieux mais aussi linguistique ».

Dangers du complotisme. Combien sont donc les Mélenchon ? La question se pose aussi pour la science. La France, pays de Pasteur, est travaillée par un fort sentiment complotiste qui se manifeste aujourd'hui contre les vaccins anti-Covid. « Ce vaccin ne me rassure pas », a déclaré dans un premier temps le député Insoumis, qui n'ignore pas son influence sur des Français qui n'ont pas toujours son niveau d'information, ajoutant : « Je ne suis pas médecin, je ne suis pas épidémiologiste, je ne sais pas, je sais juste qu'un certain nombre de conditions ne me semblent pas respectées. » En 2001, dans Libération, il donnait pourtant l'impression d'avoir saisi les dangers du complotisme : « L'obscurantisme de notre époque, c'est l'ignorance de la science et de la technique. » Idem en 2009 lorsqu'il invitait, sans aucune réserve, les Français à se faire vacciner contre la grippe A (H1 N1).

Sur l'Europe, l'intégrationniste Mélenchon a laissé place au souverainiste. Le 29 mai 2005, les Français rejettent le traité européen. Un résultat dans le résultat intéresse particulièrement Mélenchon : 70 % des classes populaires ont voté non. Il appelle à tourner la page de la « social-bobocratie ». Grâce à l'Europe, le socialiste trouve enfin l'oreille du peuple. Celle qu'il n'avait pas su trouver en 1992, lors du référendum sur le traité de Maastricht, qu'il avait défendu. Dans L'Événement du jeudi, cette année-là, il avait cosigné, avec Julien Dray et Marie-Noëlle Lienemann, une tribune en faveur du traité européen et d'une « nation européenne » - un texte digne du « souverainisme européen » cher à Emmanuel Macron. « J'appelle cela de l'expérience, se défend-il à présent. L'homme de gauche que je suis s'est trompé, même si je reconnais que l'euro est une bonne protection pour notre monnaie. »

Déceptions. Il lui fallait surtout, à l'époque, être loyal, ne pas déplaire à l'Élysée. Après s'être opposé à François Mitterrand en 1991 et avoir obtenu de lui qu'il puisse être libre de voter contre l'intervention militaire française dans le Golfe, il ne s'imaginait pas décevoir une nouvelle fois celui qui est alors tout pour lui. Mélenchon le surnomme encore « le Vieux » et s'abstient d'émettre la moindre critique à son endroit. Même du fameux « tournant de la rigueur » de 1983, si critiqué à gauche, il fait une autre lecture, éloignée de « l'exercice de dénigrement habituel » (dixit l'Insoumis) : « C'était d'abord un moyen pour Mitterrand de préserver les conquêtes de 1981. La France a été agressée par le capital dès l'arrivée au pouvoir. » Parfois, lors de réunions avec des Insoumis, il s'énerve d'entendre de jeunes militants critiquer la promesse déçue de 1981. « Tu ne la veux pas ta cinquième semaine de congés payés ? Donne-la à quelqu'un d'autre ! » Ce rapport à François Mitterrand a pesé sur ses décisions et l'oblige, encore actuellement, à défendre l'héritage, en dépit des déceptions et, parfois, contre ses propres convictions.

Mais, encore une fois, combien sont donc les Mélenchon ? Les questions brûlent et méritent des réponses que nous avons tenté d'obtenir, à travers des SMS, avec le risque que le candidat à la présidentielle 2022 nous envoie de nouveau paître. Sa réponse : « Je ne vous ai pas envoyé paître, car j'ignorais que vous paissiez. Je suis très flatté par votre proposition. Cependant, je ne souhaite pas m'exprimer dans un tract comme le vôtre. Merci de ne pas insister. » L'espoir nous est cependant permis, puisque Mélenchon varie !

Grandeur et décadence de cet élu qui fut ministre PS sous le gouvernement Jospin, qui maintenant a basculé en aboyeur de foire tribun d’extrême gauche qui a créé ce parti LFI entrainant certains français dans ces discours et meetings à grand spectacle !

Mais qui maintenant vient de confirmer son inutilité comme vieux politicien médiocre empêcheur de tourner en rond à la limite fauteur de trouble par ses diatribes déjantées vers des français qui peuvent s’y laisser prendre, mais à la limite de l’anarchie par ses appels a l’action envers le gouvernement en place et en plus « cerise sur ce gâteau avarié » voudrait être président de la république ce qui d’ailleurs n’est pas le seul politicien à espérer et vouloir la fonction suprême !

Il fait partie de ces politiciens élus ou non qui ne servent à rien, sauf à semer discorde et désordre dans les esprits des français lambda inutilement de par cette mauvaise politique politicienne !?

Donc il ne faut pas s’étonner si notre pays n’évolue pas comme notre Veme république devenue obsolète qu’il faudrait changer pour plus de vraie démocratie utile avec des libertés mieux encadrées pour éviter les dérapages de plus en plus fréquents de vieux politiciens ringards qui aboient pour se faire remarquer rien d’autre d’utile !

jdeclef 10/06/2021 10h59


Jdeclef 10/06/2021 10h46

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