Régionales :
et Emmanuel Macron but le bouillon
C’est un
ratage pour le parti du président, qui voit, au terme du premier tour, ses
ministres fragilisés, sa rivale favorite pour 2022 sonnée et la droite
revigorée.
« C'est
une belle branlée ! Et elle est bien violente, celle-là. À trop vouloir
faire de l'habileté, on s'est cassé la gueule », confessait dimanche soir
un haut responsable de la majorité au terme du premier tour des régionales,
tant les candidats de la macronie ont bu la tasse. Un bataillon de cinq
ministres, dont le garde des Sceaux, liquidé dans les tranchées des
Hauts-de-France, un tiers du gouvernement en capilotade, des adversaires de
droite regonflés et pas même la possibilité de jouer les faiseurs de rois en
contraignant le PS ou LR à des alliances : la soirée électorale du parti
présidentiel, qui ne pèse guère que 11 % dans les urnes, selon de
premières estimations, a viré au cauchemar.
Unique espoir de la macronie, le ministre centriste des Relations
avec le Parlement, Marc Fesneau, a eu la désagréable surprise d'arriver en
quatrième position, derrière le LR Nicolas Forissier, à qui il espérait imposer
une alliance. En Auvergne-Rhône-Alpes, le candidat LREM Bruno Bonnell est
sèchement disqualifié du second tour. Tête de liste francilienne, Laurent
Saint-Martin sauve l'honneur de peu en se qualifiant de justesse, sans parvenir
à créer la « surprise de juin », comme l'espérait bruyamment sa
colistière Marlène Schiappa, ministre déléguée à la Citoyenneté et GO à ses
heures. « Un peu plus de 10 % dans la région la plus macroniste de
France, c'est violentissime », concède un Marcheur. Au point que les
responsables de LREM sont apparus dimanche soir sur les plateaux télévisés tels
des
, c'est l'échec du RN. Il n'y aura pas de grande victoire
populiste, comme en Italie, où les populistes ont aussi reflué », se
console un habitué de l'Élysée, qui croise les doigts pour que la liste du RN
Thierry Mariani ne renverse pas la donne dimanche prochain lors du second tour.
commentateurs anesthésiés, comme s'ils n'étaient pas concernés par les
résultats du scrutin.
Régionales : ces sortants qui s'en sortent (très) bien
Macron contraint de voter Bertrand ?
Officiellement, Emmanuel Macron s'est tenu à bonne distance, se
contentant de suivre les résultats avec sa garde rapprochée. Détail
croquignolet, l'Élysée a fait partir à 20 h 08 un communiqué, non
pour commenter la sanction des urnes, mais… pour annoncer que le chef de l'État
recevrait ce lundi les représentants du monde de la nuit. Si la soirée
électorale de LREM s'est déroulée à Matignon autour de Jean Castex, c'est bien
le président qui a briefé discrètement quelques poids lourds de la majorité sur
les éléments de langage à tenir dans les médias, lors d'un « conf
call » vers 18 heures.
Avec deux consignes, serinées ad nauseam par ses fidèles
durant la soirée : s'il y a « claque démocratique », vu l'abstention
stratosphérique, elle concerne toutes les formations politiques, qui devraient,
selon lui, faire preuve d'« humilité » ; lorsqu'il y a un risque
d'élection du RN, le chef de l'État a demandé aux siens la plus grande
« clarté » avec la mise en œuvre du front républicain. Ce que la tête
de liste défaite de LREM dans les Hauts-de-France, Laurent Pietraszewski, s'est
empressée d'annoncer en appelant à voter Xavier Bertrand.
Comble de malchance, Emmanuel Macron, qui vote au Touquet dans le
Pas-de-Calais, devrait donc logiquement glisser dimanche prochain un bulletin
Bertrand. « Il est profondément attristé par la faible participation. Pour
le reste, il ne s'attendait pas à des miracles », confie l'un de ses
interlocuteurs de la soirée, relativisant le naufrage. Ce premier tour a
pourtant des allures de bombe à fragmentation. Outre la dégelée infligée à ses
candidats, le président assiste à la remontada de « l'ancien monde »,
qu'il pensait avoir dynamité façon puzzle. Certes, les présidents de région
sortants à droite seront réélus (selon toute probabilité) avec des
scores croupion, mais ils se retrouvent en pole position.
Xavier
Bertrand : La région encore, mais la région d'abord !
« C'est un naufrage de Macron sur toute
la ligne, abonde un ancien fidèle en rupture de ban. C'est le naufrage du
changement qu'il incarnait, car les barons se réinstallent dans le
paysage. Les quinquagénaires de LR sortent consolidés, c'est l'ancien monde qui
gagne. » Un proche du président va plus loin encore, convaincu
que la droite a cessé d'être « la plus bête du monde » et peut
s'entendre pour ne pas passer son tour à la présidentielle, pour la troisième
fois consécutive depuis 2012 : « Si la droite parvient à se mettre
d'accord sur un candidat, Emmanuel Macron est cuit ! »
Régionales :
ces sortants qui s'en sortent (très) bien
LREM est morte ! Un
responsable de la majorité
Seul motif de contentement pour LREM : le niveau plus faible
que prévu du Rassemblement national. « Ce n'est pas la catastrophe brune
qui était attendue. Marine Le Pen est très, très bas par rapport à son score
du premier tour de la présidentielle de 2017, elle ne mobilise pas. Elle
non plus », souligne un membre du premier cercle macroniste. « Ce qui
est réjouissant
« Tambouille électorale »
Au sein de la macronie flotte comme un air de règlements de
comptes. Ainsi le MoDem a-t-il rappelé avoir proposé depuis de nombreux mois,
par la voix du patron des députés centristes Patrick Mignola ou du ministre Marc
Fesneau, d'autoriser le vote par correspondance à compter de ces élections
régionales, sans être suivi par LREM. Le même MoDem soulignait qu'il avait
été bien seul à soutenir jusqu'au bout, avec le président de l'Assemblée
Richard Ferrand, l'idée de reporter les régionales à l'automne 2021. Sans être,
là non plus, soutenu par la direction de LREM ni par l'exécutif, trop inquiet
d'être accusé de faire de la « tambouille électorale » en pleine
pandémie. « On n'a pas su résister aux présidents de région sortants et à
l'Association des maires de France. On ne leur a pas tenu
tête ! » regrette un parlementaire centriste.
Les langues se déliaient aussi contre le conseiller politique du
président, Stéphane Séjourné, pour avoir jugé avant le premier tour que le
front républicain face au RN était « presque » mort. « Quand on
est entouré de pieds nickelés, on finit comme des pieds
nickelés ! » vitupère un macroniste. D'autres, enfin,
prononçaient l'éloge funèbre de LREM, appelant sans attendre à sa fusion au sein
d'une « marque ombrelle » de tous les partis de la majorité
présidentielle en vue de 2022. « LREM est morte ! Il faut d'urgence
élargir la majorité, ouvrir ! Sinon, il peut y avoir un accident à la
présidentielle », presse un responsable de la majorité, inquiet que les
sondages, qui ont fait fausse route sur ce premier tour, ne s'égarent aussi sur
la popularité flatteuse du président.
Régionales :
Macron ou la stratégie de « L'École des fans »
Vers un remaniement ?
Emmanuel Macron tirera-t-il les leçons de ce premier tour en forme
de gifle ? Dès mercredi, en conseil des ministres, il avait averti qu'il
ne retiendrait aucun enseignement national d'un scrutin local, laissant
entendre qu'il ne comptait pas remanier son gouvernement. « Il ne trouvera
personne pour remplacer ses ministres, autant qu'il les garde », raille un
proche. « Les cinq ministres qui ont perdu dans le Nord [Laurent
Pietraszewski, Éric Dupond-Moretti, Gérald Darmanin, Agnès Pannier-Runacher,
Alain Griset, NDLR] devraient donner leur démission ! Il ne peut pas
ne pas remanier », tonne un ancien proche qui a pris du champ.
Régionales :
quelle sanction pour les ministres vaincus ?
Au sommet de l'État, on veut croire que le parti macroniste est
touché, peut-être même coulé, mais que le président n'en fera pas les frais.
« C'est une baffe, oui. Ce sont les élections municipales
de 2020 qui se reproduisent pour LREM, mais elles n'avaient eu aucune
incidence pour Emmanuel Macron. Il saura reprendre la main, avec la réforme des
retraites notamment, pour parler à l'électorat de droite », pronostique un
de ses intimes, qui ose même : « Ces élections régionales sont
donc anecdotiques. » À l'Élysée, de fait, on s'activait dimanche soir
pour préparer sur le perron la scène de la Fête de la musique, avec en guest
stars Cerrone et Jean-Michel Jarre. Comme si de rien n'était.
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Car
ce parti fantôme de brique et de broque soi-disant du président a été constitué
de façon anarchique sans vraie colonne vertébrale de parti politique avec des
inconnus novices sans expérience et gestion du pays en ce qui concerne nos
institutions républicaines de cette Veme république, mais qui monte sa
faiblesse !
Car
ne fonctionnant presque que par les décisions d’un seul homme qui se prend pour
un monarque sans couronne dans une démocratie édulcorée avec un parlement
composé notamment de cette REM de godillots serviles du gouvernement aux ordres
du 1er ministre lui-même inféodé au président !
La
conséquence en a été démontré par les déconfitures annoncées sans surprise du
parti du président dans toutes les régions !
Avec
un président qui a déçu une majorité de français, malgré ce qu’en disent des
sondages orientés médiatiques !
Il
faudra simplement que les français apprennent enfin à mieux voter en 2022, car
sans quoi, cela ne s’améliorera pas et pourtant cela devient urgent surtout
avec une pandémie qui n’est pas encore terminée, nos pays voisins étant encore
touchés par ce variant anglais/indien dans de forte proportion inquiétante et
avec une pénétration de celui-ci dans l’hexagone et un gouvernement qui lance
des cocoricos style : d’avoir « vendu la peau de l’ours avant de l’avoir
tué » !
L’optimisme
est toujours bon à prendre, mais pas de façon inconsidérée, surtout après la
déconvenue que l’on a subi l’été dernier de la part du gouvernement et
surtout du président qui fait de la mauvaise politique hasardeuse!?
Jdeclef
21/06/2021 12h42
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