samedi 12 juin 2021

Les campagnes électorales n'intéressent plus les français tout comme leurs partis ringards !

 

En marche pour la pestilentielle 2022 ?

LETTRE DU PALAIS. Macron giflé, Mélenchon aux relents complotistes… De tout bord, une crainte surgit : que la campagne présidentielle touche le fond.

Tout ça fait une mauvaise mayonnaise. » Parole de ministre, échaudé par la récente gifle assénée au président de la République, mardi 8 juin, lors de son déplacement dans la Drôme. Depuis quelques jours, autour des chefs de parti et au sein des états-majors politiques, l'heure est à l'inquiétude avant les grandes manœuvres de l'élection présidentielle. À quoi pourrait bien ressembler cette campagne qui intervient dans un contexte à nul autre pareil ? Crise sanitaire oblige, le déconfinement signe le grand retour de la chose politique… et des polémiques. De la controverse autour des propos de Jean-Luc Mélenchon à l'atteinte au chef de l'État, le climat semble plus que jamais délétère. Y aurait-il quelque chose de pourri au royaume de la vie politique française ? Une chose est sûre, l'été sera chaud. Ajoutez-y un fond de recomposition politique toujours en cours et vous obtenez le cocktail politique de la rentrée.

Tout avait pourtant si bien commencé ou presque. Le scrutin des régionales maintenu contre l'avis du gouvernement, la vie démocratique devait reprendre ses droits après des municipales ajournées et marquées par une faible participation. L'occasion de s'intéresser à l'avenir plutôt qu'aux soubresauts de la pandémie. Las, depuis l'épisode des alliances fracturées en région Paca, les controverses s'enchaînent à la vitesse d'un variant.

Le dimanche 30 mai, c'est le député LR et numéro deux du parti, Guillaume Peltier, qui ouvre le bal des offenses dans l'émission Le Grand Jury sur RTL en proposant le retour à une justice d'exception. Quelques jours plus tard, c'est au tour de Jean-Luc Mélenchon de prédire sur France Info « un grave incident ou un meurtre » avant la présidentielle. La controverse médiatique, comme un feu de poudre, embrase le débat en même temps que se propage la vidéo du youtubeur d'extrême droite Papacito, qui simule l'exécution d'un militant de La France insoumise. Jusqu'à cette gifle condamnée à l'unanimité par la classe politique, soudainement unie dans l'inquiétude.

Cette fois-ci, le pays sera épuisé par des crises successives, du terrorisme au sanitaire en passant par les Gilets jaunes.

« À un moment, il va falloir calmer le jeu », plaide Clémentine Autain, députée LFI de Seine-Saint-Denis dépêchée en urgence sur tous les plateaux télévisés après la sortie hasardeuse de Jean-Luc Mélenchon. La tête de liste de LFI en Île-de-France faisait déjà état dans nos colonnes d'une dégradation sensible du débat public en évoquant le président de la République : « Je crains qu'il ne se trompe d'époque et que nous soyons plutôt dans les années 1930. » Elle anticipe désormais une campagne « dure », prompte à toutes les formes de rumeurs, fausses informations et vaines polémiques. « Il va falloir déminer », prévient-elle.

« On avait déjà senti cette pression en 2017 après une série d'attaques informatiques assez fortes sur nos serveurs », relève, comme en écho, le député LREM de la Vienne Sacha Houlié. « Ajoutez-y les rumeurs sur la prétendue homosexualité d'Emmanuel Macron et la campagne était bien partie », se souvient ce Marcheur de la première heure, élu à seulement 28 ans d'un territoire rural. Avec ce bémol pour 2022 : « Cette fois-ci, le pays sera épuisé par des crises successives, du terrorisme au sanitaire en passant par les Gilets jaunes. Le même risque d'embrasement qu'en 2017 existe par rapport aux idées extrêmes, qui restent encore très hautes et très fortes, mais aujourd'hui le climat social et économique s'est considérablement dégradé. » Entendez, la crise sanitaire est passée par là.

Un duel annoncé

« Il y a là quelque chose d'assez inquiétant », éclaire le politologue Pascal Perrineau : « Comme une difficulté à nouer le débat démocratique, le débat citoyen ; l'autre est vite transformé en un diable, un ennemi qu'il faut abattre et non pas un adversaire qu'il faudrait essayer de convaincre. Si ça continue sur ce ton-là, cette campagne va être celle de toutes les exclusions, du ressentiment et des passions tristes. » En même temps que celle d'un hypothétique duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen refusé par près de 70 % de Français selon un sondage Ifop pour Le Figaro réalisé en février. Une dualité au sommet à laquelle les électeurs semblent se résigner malgré eux, faute d'alternatives crédibles à gauche comme à droite. Et si, en enfermant le débat, l'opposition entre LREM et le RN avait tué le match, créant les conditions d'un désintérêt démocratique propice à une sourde colère ? « La vie institutionnelle s'est organisée autour de ce duel parce que ça arrange le chef de l'État », alerte le député Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, « mais malheureusement pour nous, cette hypothèse devient de plus en plus réaliste ».

Coignard – Présidentielle 2022 : LR cherche son candidat… par sondage

C'est pas ma faute à moi

« L'offre politique n'est pas diversifiée, pas modifiée mais appauvrie avec l'effondrement des partis », renvoie Sacha Houlié, pourtant arrivé sur les bancs de l'Assemblée avec la vague de députés En marche ! « C'est un peu l'assassin qui se mord les doigts », sourit-on dans les couloirs de l'Assemblée. « Si nous ne faisons pas l'effort, il peut y avoir une forme d'épuisement démocratique », prévient le Marcheur alors que l'exécutif semble séduit par l'idée d'une majorité de coalition dans la perspective de 2022.

Autour du président de la République, certains en conviennent, l'absence d'alternative autre que Marine Le Pen pose problème. « Comment pourrait-il en être autrement ? », résume, fataliste, le patron des sénateurs LREM au Sénat, François Patriat, quand les deux grands anciens partis de gouvernement se cherchent désespérément un candidat ou une candidate. Le risque ? Que coure dans le pays une forme de nihilisme tranquille alimenté par l'abstention, laissant éclater, par à-coups, des éruptions de joie mauvaise comme récemment à Tain-l'Hermitage, au cri royaliste de Montjoie ! Saint-Denis !

Macron giflé : pourquoi Montjoie, Saint-Denis ?

On fait très attention aux mouvements d’humeur. On connaît les marqueurs.

Faute de débouchés, les politiques se renvoient la patate chaude, s'accusant mutuellement de faire le jeu des extrêmes. « Quand on n'écoute plus les corps intermédiaires, les syndicats, les associations, tous ceux qui participent à la bonne santé du débat démocratique, il reste un moyen d'expression, la violence », fustige Olivier Faure, résolu à tenir le cap d'une gauche raisonnable. Car, ce qui s'insinue parmi la classe politique, c'est la perspective de voir revenir une forme grave de gilet-jaunisme. « On fait très attention aux mouvements d'humeur. On connaît les marqueurs », concède Sacha Houlié, qui se considère « à portée d'engueulades ». Au point qu'une éminence grise de la Macronie se sente obligé de préciser, après la gifle assénée au président : « Nous ne sommes absolument pas dans un mouvement de Gilets jaunes. Au contraire, je pense qu'Emmanuel Macron est sorti renforcé de la crise du Covid. »

Pour Pascal Perrineau, lors du mouvement d'octobre 2018, les manifestants savaient « ce qu'ils rejetaient, moins ce qu'ils proposaient ». « C'est quelque chose qui caractérise beaucoup nos concitoyens aujourd'hui. Dans une société où il n'y a pas d'intermédiaire et plus d'idéologies, il ne reste que le débat sur les personnes, sur les qualités des uns et des autres : il a une sale tête ou il a une bonne tête ? » Une personnalisation outrancière du débat qui ferait, par définition, le jeu du Rassemblement national en 2022 ?

Au RN, où l'on ne préfère pas marivauder trop loin des chemins de campagne classiques, ses cadres n'en sont pas si certains. « En 2015, lors de la campagne des régionales, on nous accueillait sur les marchés en criant “Marine, Marine !”. Aujourd'hui, on sent bien que c'est différent. Les gens prennent le tract, savent qu'ils vont voter pour nous mais ne montrent pas la même ferveur. Il y a une forme de gravité », résume une tête de liste du parti aux régionales.

« À cet égard, Macron comme Le Pen sont assez emblématiques de l'état du débat aujourd'hui », acquiesce Pascal Perrineau. Éviter de trop souffler sur les braises d'un ressentiment populaire tout en ménageant un électorat contestataire, c'est le difficile chemin de crête du RN, accusé de faire son miel d'un climat social déjà lourd : « Les gens sont inquiets avec la crise sociale et économique qui se profile. Mais il faut rester prudent, ne pas extrapoler les sujets par rapport aux autres » anticipe ce même cadre.

Rase campagne

Un climat à ce point dégradé que dans les rangs de la majorité, on serait tenté d'imaginer le pire. Quitte à se faire peur. « Comme Marine Le Pen essaie d'entrer à tout prix dans le système, ça laisse une place à une autre forme de candidature, un truc à la Bigard ou au général de Villiers. Si tout ce populisme n'arrive pas à s'incarner dans quelque chose, on pourrait avoir un surgissement à la manière de Macron, mais versant anti-système, qui pourrait cristalliser le populisme », fantasme un conseiller ministériel dans la perspective de 2022. La crise du Covid-19 a semble-t-il marqué les esprits lorsque l'exécutif craignait une fronde des antivax. Sans compter la polémique autour de supposés ministres en goguette lors de dîners clandestins. « Il y avait un curieux bruit de fond, même si on a oublié. »

Les premiers débats entre prétendants aux régionales ont par ailleurs été l'occasion de s'échanger les premières amabilités.« Vous alignez les fake news les unes après les autres », déclarait en préambule, mercredi soir, 9 juin, le candidat du Rassemblement national dans les Hauts-de-France, Sébastien Chenu, à l'endroit de Xavier Bertrand. « Laissez-moi m'exprimer. Ce n'est pas en étant méprisant comme ça… Vous ressemblez à Emmanuel Macron quand vous êtes comme ça », insistait le député du Rassemblement national. François Bayrou, membre du premier cercle autour du chef de l'État, habitué à battre la campagne électorale, prophétisait déjà quelques heures après le soufflet présidentiel : « Je pense que cette campagne sera plus violente que tout ce que vous avez pu imaginer. »

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Car la REM parti (du président) est fantôme et ne représente rien des idées de droite ou gauche et par la même cette élection présidentielle ne passionne pas les électeurs français, surtout si cela se résume à la fin en 2022 à l’élection d’un président qui a déçu et serait quand même élu par défaut s’il est opposé au RN et à M.LE PEN !?

Les extrêmes droite/gauche faisant toujours peur à beaucoup de français parmi d’autres qui s’abstiendraient plutôt que de réélire E.MACRON et le reste voteraient pour lui par défaut et l’éliraient par une petite majorité qui ne représente pas l’électorat français !

Ce qui démontre, s’il le fallait que cette Veme république obsolète et cette élection présidentielle à 2 tours ne correspond plus à ce qu’attende les français et qu’il faudrait en changer !

Jdeclef 12/06/2021 16h57LP


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