Michel
Richard – Éric Dupond-Moretti, un gibier de potence de premier choix
CHRONIQUE. Rapide,
efficace, réactive : la justice se met en quatre pour faire tomber son
ministre. De quoi rendre jaloux les justiciables ordinaires.
Éric
Dupond-Moretti est un privilégié. On ne parle pas ici de ses revenus d’ancien
avocat ou de ses droits d’auteur, mais de la manière dont la justice s’occupe
de lui, dont elle le chouchoute. Un rêve de justice. Une justice comme on n’ose
pas en rêver. Qu’on nous permette de soupçonner que son poste de garde des
Sceaux ministre de la Justice n’est pas pour rien dans le sort judiciaire
aux petits oignons qu’on lui réserve.
Dès son entrée en fonction, trois syndicats de magistrats et
l’association Anticor attaquent Dupond-Moretti pour prise illégale d’intérêts.
Le ministre poursuivrait de sa vindicte, ès fonctions, trois magistrats du
Parquet national financier et un ancien juge d’instruction détaché à Monaco
auxquels s’affrontait l’avocat qu’il était. Il interviendrait dans des dossiers
dans lesquels il était auparavant partie.
Il semble bien que, dans ces dossiers, des procédures
disciplinaires aient été ouvertes, non par lui, mais par Nicole Belloubet à
laquelle il a succédé, que ses décisions dans ces affaires aient été conformes
aux préconisations de la Direction des affaires criminelles et des grâces, et
qu’enfin tous les dossiers dont il aurait été partie prenante aient été
déportés vers Matignon.
Ce
qu’il faut savoir sur la perquisition au ministère de la Justice
La Cour de justice de la République comme potence
Mais le ministre est un trop beau gibier de potence pour qu’on en
reste là. En guise de potence, l’attend la Cour de justice de la République,
conduite par François Molins, procureur général près de la Cour de cassation,
lequel a déjà condamné Dupond-Moretti dans un article du Monde dès septembre 2020 – curieuse
méthode –, sans songer une seconde, lui, à s’être disqualifié par un quelconque
conflit d’intérêts.
Voilà, donc, que la justice déploie pour son ministre ses plus
beaux atours. On dit la justice française trop lente ? Pas là :
ouverture de l’enquête en janvier, mise en examen annoncée pour le
16 juillet. On dit la justice dépourvue de moyens ? Pas là :
trois hauts magistrats accompagnés d’une vingtaine de gendarmes sont venus
perquisitionner le bureau du ministre, se faisant même assister d’un serrurier
chargé avec perceuses et meuleuses d’ouvrir un coffre ancien. On ne saurait
rien négliger. On dit la justice trop submergée pour avoir le temps de bien
travailler ? Pas là : toute cette troupe, arrivée à 9 heures du
matin, n’est repartie que 15 heures plus tard, vers minuit.
Tout a été scrupuleusement fait. Même la réception par le ministre,
ce jour-là, d’une convocation le 16 juillet à des fins de mise en examen,
comme si les résultats de la perquisition, l’examen des pièces saisies,
documents, e-mails et SMS, devaient forcément conclure, avant même qu’on y
regarde, à sa culpabilité.
Perquisition
au ministère de la Justice : des données sensibles saisies
Un homme honni des magistrats
Sa culpabilité ? Que non ! pas sa culpabilité tant l’on
sait que sa mise en examen ne saurait du tout entacher sa présomption
d’innocence, c’est bien connu ! À ceci près que la mise en examen d’un
ministre, a fortiori celui de la Justice, conduit le plus souvent à sa
démission. Comment gouverner la Justice quand l’on est soi-même sa proie ?
Exactement ce que souhaitent ces magistrats que la haine et le corporatisme
égarent. Rien de plus !
Les
indiscrets du « Point » – Que faire des ministres mis en
examen ?
Rapidité, réactivité, mobilisation d’hommes et de moyens, il
fallait bien que la justice se montre au meilleur d’elle-même pour espérer
pareil résultat, se débarrasser d’un homme honni des syndicats de magistrats et
nommé sans le feu vert des hermines patentées.
Preuve que la justice marche bien quand elle marche sur la tête.
Pour le reste, l’ordinaire, c’est moins sûr. Ceci dit sans vouloir donner dans
l’outrance et mettre tous les juges dans le même panier. On s’excusera aussi de
l’impudence d’un rapprochement qui vient à l’esprit : comment ne pas
penser à ces femmes qui portent plainte contre un mari menaçant et qui n’ont
pas toujours, elles, cette chance d’une justice au meilleur d’elle-même, mortes
de peur avant que d’être mortes.
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Dupond-Moretti
non plus, et il n'était pas forcé d'accepter ce poste de ministre !?
Il
s'est fait harponner par le président comme un gros cétacé fat gonflé d'orgueil,
nanti à l’abri du besoin, comédien à ses heures ébloui par les ors et avantages
du pouvoir et de cette Veme république !
De
toute façon opposer un avocat à des juges en le nommant ministre de la justice
est une erreur de plus d’E.MACRON et ses mauvais choix « de collaborateurs »
hasardeux !
Cela
ne peut marcher, car la justice est laxiste grâce à ses juges et une majorité
de français qui pensent qu’elle n’est pas assez sévère en matière de sanctions
avec un code pénal inadapté, alors mettre comme garde des sceaux un ex-avocat champion
des acquittements pour vice de forme ou autres arguties juridiques qui ont fait
sa fortune et son renom dans le monde judiciaire est contraire à une reforme sévère
et rigoriste pour la rendre enfin efficace en protégeant mieux les victimes d’actes
délictueux ou criminels !
Dans
notre société qui subit une violence en augmentation avec le chacun pour soi d’individus
qui règlent sans vergogne leurs comptes en ne respectant pas nos lois et qui en
font même de nouvelles à consonance religieuse pour supplanter celle de la
république !
Jdeclef
11/07/2021 09h39LP
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