Instaurer
une présidence à mandat unique, quelle bonne idée !
Afin de
permettre une présidence de la République moins sensible aux campagnes et aux
promesses électorales, ce mandat ne devrait pas être renouvelable.
Idée. C’est le jeu des institutions. La
campagne pour l’élection présidentielle de 2022 a déjà largement
débuté. Des candidates, mesdames Le Pen et Pécresse, sont déclarées. Des
prétendants à la candidature et à d’éventuelles primaires s’écharpent en
coulisse. Des appareils politiques se mettent en ordre de marche. Les plumes
cachées des candidats rédigent les premières lignes des programmes et des
livres qu’ils signeront. Des incertitudes planent sur qui sera ou non sur la
liste officielle des heureux concurrents pour la magistrature suprême. Dès
maintenant, bien des conjectures hantent les esprits intéressés au sujet du
choix qui sera fait par l’occupant actuel de l’Élysée. Ce n’est jamais vraiment
ira, ira pas ? Mais plutôt quand et où il se déclarera. Rien de bien neuf
sous le soleil avec tout cela. Ces figures imposées de la vie politique
alimentent les chroniques spécialisées, sans forcément beaucoup passionner. Une
innovation, pour vivifier à la fois cette course au pouvoir et l’exercice de ce
pouvoir, consisterait à interdire au président en titre de concourir.
L’avantage ne porterait pas sur cette compétition électorale, mais plutôt sur
la réalisation de ses engagements. Une présidence dégagée de la contingence
d’une seconde élection devrait se concentrer sur l’action et sur
l’implémentation du programme qui l’a mené au pouvoir. Non sur la formulation
de nouvelles promesses.
Le
retour en grâce du septennat
Mode d’emploi. Une
telle réforme se décide de façon compliquée, mais se matérialise de manière
aisée. Il s’agit d’une révision constitutionnelle à rédaction assez simple.
L’article 6 de la Constitution, déterminant le mode d’élection du
président de la République, dispose que « le président de la République
est élu pour cinq ans au suffrage universel direct. Nul ne peut exercer plus de
deux mandats consécutifs. » Révisé en 2000 pour introduire le
quinquennat, puis en 2008 pour limiter le nombre de mandats
successifs, cet article pourrait simplement indiquer que « Nul ne peut
exercer plus d’un mandat ». Les avantages sont simples à envisager :
un président concentré sur sa tâche jusqu’au bout. Les inconvénients sont
également clairs : une fin de mandat tout de même bousculée par des
opposants auxquels il peut être difficile de répliquer. En réalité, l’intérêt
n’est pas du tout sur la fin du mandat, mais sur son début et sa durée. Débridé
par le caractère non renouvelable de son pouvoir, libéré de l’obstacle possible
de sa réélection, le vainqueur dispose de davantage de marges de manœuvre pour
mettre véritablement en œuvre son programme. L’option ne s’expérimente pas.
Elle se débat et se décide.
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