Cette
criminalité organisée qui menace (aussi) la République…
CHRONIQUE.
La démocratisation de la cocaïne en France engendre une délinquance feutrée,
celle des réseaux de trafiquants de drogue. Il est temps que l'État agisse.
QUAND ON N’EST DEJA PAS CAPABLE DE LUTTER CONTRE
LA DELINQUANCE ORDINAIRE OU LE GRAND BANDISTISME LE TRAFIC DE STUFIANTS DEVIENT
UNE INDUSTRIE FACILE ET LUCRATIVE POUR LA PEGRE !?
La sécurité publique
mobilise à juste titre nos compatriotes : rien n'est plus angoissant et
minant pour une démocratie, pour un État de droit, qu'une insécurité permanente
qui obscurcit la tranquillité quotidienne de tous et de chacun. Il n'en reste
pas moins qu'une délinquance moins visible, en apparence, fracture et fragilise
nos sociétés : celle dont les acteurs se rangent dans la catégorie dite de
la grande criminalité organisée, très organisée… À commencer par les réseaux
qui font déferler des milliers de tonnes de cocaïne dans l'Hexagone, et plus
généralement en Europe. Substance fortement banalisée, elle n'alimente plus
seulement les soirées branchées où se réunissent des artistes à la mode et des
piliers des soirées mondaines. Dans beaucoup de secteurs d'activité, elle
s'assimile à un remontant de choc pour augmenter les performances de cadres au
bord du burn-out ou de politiciens et écrivains courant les plateaux
télé ; parmi les consommateurs réguliers, on trouve aussi – selon des
psychiatres comme Laurent Karila – des patrons de bars, des infirmières
libérales ou des vendeuses.
La marchandise provient de cartels sud-américains (Colombie en tête) et on
l'achemine par voie maritime (à 70 %), planquée dans des conteneurs (dans
des cargaisons de rhum, de chaussures, etc.). En France, le Havre trône en
haut du podium des plaques tournantes du trafic. Bien sûr, il faut y ajouter
les « mules » (souvent des femmes) qui voyagent par avion, lesquelles
avalent des sachets de drogue avant d'embarquer, en mettant leur vie en danger :
si le contenant éclate, la cocaïne se répand et c'est la mort assurée par
overdose. Si l'on en revient au port du Havre, les enquêteurs se polarisent en
particulier sur la manière dont la marchandise sort de l'espace portuaire. La
complicité des dockers est souvent capitale : ils vendent leurs badges
d'accès puis en déclarent la perte. S'ils veulent « décrocher », les
organisations criminelles qui les ont recrutés savent manier l'intimidation
afin de les contraindre à continuer ce petit manège. Leurs hommes de main
n'hésitent pas à menacer les dockers de s'en prendre à leur famille. Ils vont
parfois jusqu'au kidnapping. Truands locaux et voyous de cité sont désormais
employés comme main-d'œuvre pour assurer la docilité de ces professionnels du
déchargement des navires.
Drogues : le
nombre de toxicomanes a augmenté de 26 % en 10 ans
Un véritable défi
L'Ofast (l'Office antistupéfiants), les douanes et la gendarmerie maritime
surveillent, mènent des enquêtes et interviennent, mais éprouvent parfois le
sentiment de vider l'océan avec un dé à coudre… La déferlante de poudre blanche
se révèle franchement impressionnante. Le Havre n'est pas seul concerné :
il faudrait aussi mentionner Dunkerque, Rotterdam, Anvers, Hambourg ou Marseille,
plus concernée encore par le cannabis. Le problème ne risque pas de se résoudre
prochainement, car la France figure en première place des pays qui manifestent
une très forte demande de cocaïne. Les flux de marchandise passent par le Venezuela,
les Antilles françaises ou depuis le Brésil et finissent par arriver
dans les ports du nord de l'Europe directement, ou via l'Afrique de l'Ouest
(pour emprunter des voies moins surveillées). On a aussi récemment découvert
des départs depuis le Pérou et l'Équateur.
Quant à la commercialisation, elle emprunte les mêmes chemins que les biens
de consommation les plus classiques : vente sur Internet et commande sur
les réseaux sociaux. Suit la livraison à domicile ! Durant le premier
confinement lié au Covid, certains dealers vendirent même à l'intérieur des
sites de la grande distribution… Paiement en ligne et livraison postale
s'avèrent également possibles… En France, la cocaïne entre aussi par l'Espagne,
la Belgique et les Pays-Bas. Par ailleurs, les individus qui composent ces
organisations marchandes occultes extrêmement structurées maîtrisent à la
perfection les savoir-faire les plus pointus de la clandestinité, typiques de
l'univers de l'espionnage (langage codé, brouilleurs, boîtes aux lettres mortes
ou faux passeports, trackers/balises de voitures, téléphones indéchiffrables).
Ce qui s'observe clairement, ce sont les hauts niveaux de consommation chez
des profils professionnels très variés, à des fins à la fois récréatives et
dopantes. Le pire ? Cette « démocratisation » de la cocaïne
n'arrive pourtant pas à concurrencer la consommation de cannabis, en
particulier chez les jeunes…
« À Brest, on
cherche à perturber en permanence les circuits de deal »
« Continuum du crime »
Au final, les magistrats ne parviennent pas à juger les affaires dans des
délais raisonnables. Conséquence ? Des procédures judiciaires sont tout
simplement annulées. Malgré la coopération internationale et la compétence
des 9 Jirs (juridictions interrégionales spécialisées), ainsi que des
juges (et leurs équipes) qui ne comptent pas leurs heures, le manque de
stratégie claire au niveau national sur la longue durée, adossée à des moyens
sous-dimensionnés pour contrer ce type d'acteurs criminels, empêchent la
production de résultats satisfaisants. À cet égard, la création
en 2020 d'une 8e chambre « 7-8 » dite de la
« Criminalité organisée Jirs-Junalco » à la chambre de l'instruction
de la cour d'appel de Paris donna un peu plus de perspectives au traitement
efficace de ce défi. Il n'en reste pas moins qu'aucune politique pénale ne
guide dans son ensemble, en poursuivant des buts précis, le travail quotidien
des magistrats.
Ce sujet de la grande criminalité organisée liée au trafic de drogue
illustre à merveille notre incapacité chronique à construire une ambitieuse
stratégie de sécurité intérieure qui devrait penser une sorte de
« continuum du crime », symétrique de celui de la sécurité, dont on
espère tant mais qu'il n'est pas simple de faire advenir (cf. les JO). Tout
comme on constate également à travers cette thématique notre immense incapacité
à connecter des problématiques qui ne deviendraient lisibles, donc traitables
sur le long terme, que si l'on adoptait une vision à 360 degrés. On
ne voit pas comment, par exemple, décorréler le grand problème de santé
publique que sont les stupéfiants de la problématique « sécuritaire »,
ainsi que de la dimension géopolitique (la « prospérité » de certains
pays reposent sur la culture et la production de telle ou telle drogue). Or,
échouer à penser cette articulation, c'est fragiliser notre lutte contre
d'autres formes de délinquance pourrissant le quotidien de nos concitoyens.
À
Martigues, une affaire de corruption fait tanguer la municipalité
Alliances nébuleuses
En effet, il va de soi que les réseaux de criminalité spécialisés dans les
stupéfiants s'enracinent de plus en plus profondément dans les quartiers
sensibles et contribuent au durcissement de ces zones de non-droit républicain,
transformées en zones du droit de la force… La criminalité organisée gangrène
lentement mais sûrement des personnes incapables d'y résister, tant la
puissance de l'argent facile, des gains énormes et de l'intimidation
emportent tout le reste sur leur passage. Élus, agents de la pénitentiaire,
policiers ou dockers forment les premières cibles que visent les grands trafiquants,
pour en faire des alliés contraints, des complices ou des victimes.
Arrivera-t-il un jour où un nombre insigne de représentants de la nation
devront négocier avec des barons du crime pour garantir une sorte de paix
sociale ou de calme dans les rues ? En résumé : faciliter le
« business » de la drogue pour éviter les troubles ou les
représailles… C'est peut-être ce qui est arrivé dans la petite ville de
Canteleu, en Normandie, où une enquête judiciaire récente approfondit les liens
éventuels entre trafiquants et élus locaux, des mises en examen ayant eu lieu.
Les bandes criminelles structurées apparaissent déjà capables de rayonner
sur une région entière. Seront-elles bientôt en mesure de bâtir d'authentiques
stratégies d'infiltration et d'influence (de corruption et de persuasion
fondées sur la crainte) orientées sur les mairies et leurs services ? Là
encore, l'État doit reprendre la main, pour réinstaller la République dans les
espaces qu'elle n'aurait jamais dû abandonner…
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Drogues
ou stupéfiants divers nombreux car ils sont pourvoyeurs d'argent facile car
vendu aux plus faibles devenus malades et accrocs à celles-ci par des trafics
lucratifs organisés aux yeux de tous par une pègre qui fait travailler une
masse de dealers distributeurs fabricants jusqu'aux petits guetteurs mineurs
dans des zones connues de la police dans des quartiers souvent défavorisés de
villes diverses ou en périphérie dans les banlieues qui deviennent même des
citées de non droit !
Il
faudrait une rigueur extrême de sanctions envers les trafiquants et aussi
consommateurs qu'il faudrait obligatoirement désintoxiquer et faire soigner!
Ce
problème n'est pas qu'en FRANCE certains s'enrichissent dans toutes les classes
de la société et les plus aisés même chez ceux de nos classes dirigeantes qui
préfèrent fermer les yeux sur cette économie qu'on dit souterraine qui profite
à certaine pègre et au grand banditisme (et peut être à d'autres !?)
Avant
tout c'est un fléau qui tue aussi bien que les virus d'une pandémie et doit
être une priorité de santé publique nationale !
Il
ne faut pas faire des salles de shoot ou zones ou les accrocs peuvent se
fournir et consommer ces stupéfiants c'est admettre que l'on accepte ces
trafics !
Le
défaut de ceux qui nous gouvernent de tous bords car cela ne date pas d'hier
c'est de pousser la poussière sous le tapis en fermant les yeux car c'est plus
facile de laisser le peuple s'abrutir voire pire que de combattre avec rigueur
ce fléau qui aboutit financièrement dans les poches de criminels sans scrupules
qui ont pignons sur rue et bénéficie indirectement de protections par l'argent
qu'ils récoltent !
Le
moteur c'est l'argent bien plus important que dans le monde du football qui
pourtant rapporte beaucoup !
Les
drogues sont partout et notamment chez les jeunes consommateurs plus faciles à
entrainer !
Quand
on n'entend nos bienpensants moralisateurs hypocrites donner des leçons c'est
lamentable car on a déjà l'alcool et le tabac !
Jdeclef
08/09/2022 15h01LP
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