Le reclus
Xi Jinping sort de Chine pour rencontrer Vladimir Poutine
LETTRE CHINOISE. Le président, qui n’a pas quitté la Chine depuis l’apparition du virus, met le cap sur l’Asie centrale. Un pas de plus vers un axe Pékin-Moscou.
POUTINE sème bien le souk dans la communauté
mondiale pas seulement en Europe occidentale ou les USA il serait temps que ces
dirigeants divers en prennent conscience pour la paix du monde !
À la fin de la pandémie,
après des années de séparation, de frontières fermées, de confinements et de
quarantaines, c'est le temps des voyages et des retrouvailles. Xi Jinping a
beau faire durer le plaisir pour ses 1,4 milliard d'administrés, en
maintenant une stricte politique zéro Covid, il n'échappe pas à ce mouvement
planétaire. Mercredi 14 septembre, il mettra pour la première fois le pied
hors de Chine, après plus de 1 000 jours barricadé derrière sa grande
muraille sanitaire. Destination : Noursoultan (l'ancienne Astana, capitale
du Kazakhstan) d'abord, puis Samarcande (en Ouzbékistan).
Cette sortie a été minutieusement et longuement préparée. Les autres grands
dirigeants planétaires ont repris leurs visites à l'étranger dès l'été 2020.
C'était inenvisageable pour le secrétaire général du Parti communiste chinois,
non pas tant du fait d'une crainte pour sa santé, mais parce que toute
délégation présidentielle chinoise, embarquant des centaines d'officiels de
haut niveau, risquerait de paralyser l'État si ses participants étaient
placés en quarantaine à leur retour en Chine. À voir donc si ce premier voyage
en Asie centrale s'accompagnera d'exceptions à la règle. Qu'il y en ait ou pas,
cela démontre son importance pour Pékin.
Chine :
mais où est donc Xi Jinping ?
Tribulations d'un Chinois hors de Chine
À l'occasion des Jeux olympiques d'hiver 2022, Xi avait relancé les
rencontres avec des dirigeants étrangers, au premier rang desquels Vladimir
Poutine. Le jour de la cérémonie d'ouverture, le 4 février, présidents
russe et chinois avaient fait une déclaration commune affirmant une amitié
« sans limites » et promettant une « nouvelle ère ». La
Chine y faisait siennes les préoccupations russes sur l'expansion de l'Otan en
Europe de l'Est. Une annonce, à trois semaines de l'invasion de l'Ukraine, qui
interroge depuis sur le soutien de la République populaire de Chine envers
l'« opération spéciale » russe.
Fin juin 2022, Xi s'était risqué à Hongkong, hors de Chine continentale
donc, pour fêter les 25 ans de la rétrocession de l'ancienne colonie
britannique. Depuis, les spéculations vont bon train sur sa première
destination étrangère d'ici à la fin de l'année : rumeurs infondées en
août d'un improbable banquet l'attendant à Riyad en Arabie saoudite (comme un
pied de nez à Joe Biden, reçu de manière glaciale en juillet), projet –
semble-t-il confirmé – d'une apparition lors du G20 à Bali en Indonésie en
novembre… Finalement, la première excursion sera en cette mi-septembre un
périple en Asie centrale, destiné avant tout à une nouvelle rencontre avec
Vladimir Poutine, selon les informations rapportées dès août par le Wall Street Journal.
Le choix de cette destination, plutôt qu'un G20 ou une rencontre bilatérale
avec son homologue américain pour apaiser les tensions, illustre la volonté du
président chinois de serrer les rangs dans son camp de la nouvelle guerre
froide. Le Kazakhstan est d'ordinaire aligné sur Moscou ; Poutine avait
même sauvé la mise de son président Kassym-Jomart
Tokaïev en janvier, confronté à une révolte populaire, en envoyant
2 000 soldats de l'Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC),
unissant des anciens États de l'Union soviétique. Pourtant, Tokaïev a refusé de
soutenir l'invasion de l'Ukraine, et même défié Moscou en annonçant ne pas
devoir reconnaître les républiques de Donetsk et de Louhansk proclamées par les
pantins de Poutine à l'est de l'Ukraine. À n'en pas douter, Xi vient donc jouer
les entremetteurs pour limiter ces frictions sur ses routes de la soie.
Mais c'est surtout son voyage à Samarcande qu'il faudra suivre en détail,
puisqu'il participera à une réunion des chefs d'État de l'Organisation de
coopération de Shanghai les 15 et 16 septembre. Objectif
numéro 1, y retrouver Vladimir Poutine, pour réaffirmer leur fameuse
« amitié solide comme un roc ». Juste avant de quitter lui-même le
territoire chinois, Xi Jinping a d'ailleurs envoyé à Moscou Li Zhanshu,
président de l'Assemblée nationale populaire. Ce membre du comité permanent
du Politburo, numéro 3 du régime chinois, y a affirmé sans équivoque
le soutien de Pékin à Moscou.
Intérêts vitaux
« La Chine comprend et soutient la Russie sur les problèmes qui
constituent ses intérêts vitaux, en particulier sur la situation en
Ukraine », aurait déclaré Li Zhanshu lors de ses rencontres à la Douma, la
chambre basse du Parlement russe. Une manière de faire passer un message
que la diplomatie officielle ne peut pas elle-même convoyer ? Le procédé
fait en tout cas suite aux visites parlementaires occidentales à Taïwan, à
commencer par celle de Nancy Pelosi début août. La dynamique devrait doucher
les derniers espoirs de ceux qui voyaient encore la Chine comme un possible
médiateur pour convaincre Moscou de mettre fin au conflit en Ukraine.
Taïwan : le découplage
sino-américain s'accélère
La Chine comprend et soutient la Russie sur
les problèmes qui constituent ses intérêts vitaux, en particulier sur la
situation en UkraineLi Zhanshu, numéro 3
chinois
« La Russie et la Chine continuent d'avancer ensemble alors que les
tensions s'accroissent avec l'Occident, analyse Alexey Muraviev, professeur à
l'université Curtin de Perth, en Australie, spécialiste des études stratégiques
russes. Dans le cas de la Russie, c'est pour l'Ukraine. Dans le cas de la
Chine, c'est pour Taïwan. Les deux puissances se soutiennent mutuellement. Leur
relation économique s'est renforcée considérablement, atteignant
140 milliards de dollars d'échanges annuels, et visant désormais
200 milliards. Elles ont clairement plaidé l'une pour l'autre
politiquement. La Chine a affirmé comprendre l'usage de la force
par la Russie en Ukraine, et de même la Russie est favorable à la position
chinoise sur Taïwan, niant la souveraineté de l'île, adoptant le principe d'une
seule Chine et jugeant les actions américaines, telle la visite de Pelosi,
comme dangereuses. Politiquement, les deux pays sont alignés.
Enfin, la semaine dernière, la Chine était le plus grand participant étranger
aux manœuvres russes Vostok 2022 en Extrême-Orient,
avec 2 000 hommes, des navires de guerre et des avions de combat.
Pour la première fois, les avions chinois ont même opéré depuis leurs
aérodromes en Chine, étendant de fait les opérations au territoire
chinois. »
« Chine et Russie ont désormais une
quasi-alliance »
D'où, pour le professeur Muraviev, un certain scepticisme face aux espoirs,
en particulier en Europe, de voir Xi Jinping raisonner Poutine :
« Dans la situation actuelle, la Chine et la Russie ressentent un besoin croissant
de soutien mutuel politique et même stratégique. Je ne vois pas Xi demander à
Poutine d'arrêter la guerre en Ukraine. D'autant que la guerre en Ukraine
arrange Pékin en détournant l'attention des États-Unis et en lui conférant un
avantage dans le Pacifique. Si la Russie mettait fin à ses opérations, les
États-Unis pourraient concentrer tous leurs moyens sur la Chine. La Russie sert
de diversion. » Cependant, Alexey Muraviev est aussi prudent sur les
résultats possibles de la réunion de l'Organisation de coopération de Shanghai,
où il ne voit pas se former un front anti-occidental. « On peut s'attendre
à un communiqué, mais je ne prévois pas une percée majeure, conclut-il. L'OCS
réunit trop de membres qui ont des intérêts divergents, comme l'Inde et le
Pakistan. Cela mettrait l'Inde dans une position difficile. »
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Surtout un
commerçant grand exportateur qui vend sa camelote aux occidentaux elle a besoin
d'eux indirectement donc ne se les mettra pas à dos car bien sur la Russie a de
l'énergie à revendre mais cela n'est pas suffisant pour lâcher la manne financière
européenne pour l'échanger contre une alliance hasardeuse qui l'a mettra en
difficulté avec le reste du monde tout en demandant à Poutine de ne pas s’égarer
à utiliser l'arme nucléaire car l'empire du milieu ne veut pas tomber dans ce piège
guerrier expansionniste qui pourrait déclencher un conflit mondial surtout que
la Corée du nord seul allié de la chine fournit déjà des munitions à la Russie
pour sa guerre ukrainienne avec l'assentiment indirect de la CHINE le grand frère
!?
Il serait
étonnant que Xi Jingping qui semble bien plus intelligent se laisse prendre à
ce piège poutinien !?
JDECLEF
14/08/2022
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