Monde
ETATS-UNIS
Le tireur présumé et de nombreux « suprémacistes
blancs » se rallient autour de ce symbole sudiste…
Charleston: «Il faut le brûler!», le drapeau confédéré accusé d'attiser la haine raciale
150 ans après la fin de la Guerre civile américaine, le débat sur le drapeau confédéré revient régulièrement sur le devant de la scène. Mais après la fusillade de Charleston, qui a vu un tireur blanc tuer neuf personnes dans une église noire, ce symbole des Etats esclavagistes du Sud américain se retrouve plus que jamais sur le banc des accusés.
Un drapeau confédéré sur ses plaques d’immatriculation
Dylann
Roof, le suspect, est passé aux aveux, vendredi, et a expliqué aux
autorités qu’il voulait déclencher une guerre raciale, selon CNN. Sur des photos
circulant sur les réseaux sociaux, il porte un symbole de l’Apartheid mais
aussi un drapeau confédéré sur ses plaques d’immatriculation. Après le
massacre, le drapeau américain a été mise en berne sur le toit du Capitole de
la Caroline du sud, Columbia. Mais en bas des escaliers, l’étendard confédéré
« Stars and bars » flotte fièrement pour commémorer la Guerre civile.L’image passe mal. « Il est temps de brûler le drapeau confédéré », attaque un éditorialiste du New York Observer. « Abaissez le drapeau immédiatement », renchérit The Atlantic. Le gouverneur de la Caroline du sud, Nikki Haley, a expliqué que seul un vote au Sénat pouvait permettre de retirer le drapeau. Le représentant Mark Sanford, lui, a précisé qu’il s’agissait « d’un problème complexe » et qu’un retrait « n’était pas la bonne solution dans l’immédiat ». Pourquoi ne pas au moins l’avoir abaissé, en signe de solidarité ? Apparemment le drapeau est attaché au monument et ne peut pas bouger.
Depuis 15 ans, des compromis ont été trouvés pour le rendre moins visible. Jusqu'à l'an 2000, il flottait en effet sur le toit du Capitole. La tendance se poursuit, alors qu'au Texas, une loi vient d'être votée pour interdire les drapeaux confédérés sur les plaques d'immatriculation. Saisie par un groupe texan, la Cour suprême a validé la décision, estimant la notion fondamentale de liberté d'expression ne s'appliquait pas sur un objet réglementé par chaque Etat.
Un symbole raciste pour beaucoup, de liberté pour les autres
Plusieurs versions de l’étendard ont été adoptées par
les Etats sécessionnistes du sud, entre 1861 et 1865. Sur ABC, l’historien David
Goldfield estime que « d’un point de vue historique, le lien entre le
drapeau confédéré et le suprémacisme blanc est irréfutable ». De nombreux
habitants du Sud contestent cependant ce point et affirment que le drapeau a
été détourné par le Ku Klux Klan et ses sympathisants.Sur le forum Debate.org, les mots « patriotes », « histoire » et « liberté » reviennent le plus souvent. L’argument : il s’agit d’honorer les soldats qui sont tombés pendant la Guerre civile, qui ne défendaient pas tant l’esclavage que l’indépendance face à Washington et leur maison. Mais selon un livre de l’historien Jim Loewen, il s’agit d’une vision révisionniste.
Dans sa déclaration de sécession, le Mississippi écrit par exemple qu’une « attaque contre l’esclavage est une attaque contre le commerce et la civilisation ». Le Texas souligne que « la Confédération a été établie par la race blanche […] et que la race africaine est une race inférieure. » En 1861, le vice-président de la Confédération, Alexander Stephens, affirmait dans un discours : « La question de l’esclavage est la cause immédiate de la révolution actuelle ». Le nouveau gouvernement, selon lui, « est construit sur une vérité fondamentale : le nègre n’est pas l’égal de l’homme blanc et sa subordination par l’esclavage à une race supérieure est sa condition normale et naturelle. » Mais sinon, le drapeau confédéré n’est pas un symbole de haine…
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