POLITIQUE L'heure n'était pas à l'unité dans
la classe politique française après l'attentat ...
Pas d'unité politique après l'attentat commis
en Isère
L’heure n’était pas à l’unité politique après
l’attentat commis vendredi dans une usine de Saint-Quentin-Fallavier
(Isère) : Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen, critiques, ont réclamé
des mesures rapides, François Hollande appelant à « l’unité » et au
« sang-froid », loin des « vaines querelles ».
« L’émotion ne peut pas être la seule réponse »
Depuis Bruxelles, où il a dû écourter sa présence à un
sommet européen, le chef de l’Etat a, six mois après les tueries parisiennes de
Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher (19 morts), promis de faire « ce que
les Français attendent de nous : les protéger, et en même temps
établir la vérité, éradiquer les groupes ou les individus responsables de tels
actes ».« L’émotion ne peut pas être la seule réponse. C’est l’action, la prévention, la dissuasion. Et donc la nécessité de porter des valeurs et de ne pas céder à la peur, jamais, et d’être à la hauteur de toutes les circonstances, ne pas créer de divisions inutiles, de suspicions qui seraient intolérables », a dit François Hollande.
"Prendre toutes les mesures indispensables pour assurer
la protection de nos compatriotes"
Les réactions politiques se sont multipliées. Si
Jean-Christophe Cambadélis (PS) a appelé les Français à rester
« unis », ne pas « jouer sur les peurs » et éviter les
« amalgames », le ton a été parfois très critique à droite. Nicolas
Sarkozy (Les Républicains) a réclamé « toute la lumière » et que
l’exécutif « tire impérativement toutes les leçons de ce nouvel
attentat » par « une
vigilance rehaussée ».« Depuis plusieurs semaines, nous appelons le gouvernement à prendre toutes les mesures indispensables pour assurer la protection de nos compatriotes, dans la continuité des propositions que nous avions formulées », a-t-il dit.
Certains de ses soutiens ont été plus virulents tel le député-maire de Nice, Christian Estrosi, pour qui cet attentat « confirme une fois de plus la présence d’une cinquième colonne sur notre territoire ».
Le FN très critique
Le Front national, qui s’était retrouvé à l’écart des
manifestations post-attentats de janvier, a été l’un des plus prompts à réagir.
« Les grandes déclarations doivent maintenant cesser. Les marches, les
slogans et la communication émotionnelle doivent enfin laisser la place à
l’action », écrit la présidente du FN Marine Le Pen qui demande
« immédiatement » des mesures « fermes et fortes » pour
« terrasser l’islamisme ». Pour sa nièce Marion Maréchal-Le Pen,
« l’inaction du gouvernement est criminelle et insupportable ».A son arrivée sur les lieux de l’attentat, Bernard Cazeneuve a répondu à ces reproches : l’auteur présumé de l’attentat a été fiché en 2006 par les services de renseignements pour « radicalisation » et était « en lien avec la mouvance salafiste ». Mais la fiche n’a pas été renouvelée en 2008, alors que la droite était au pouvoir et, a-t-il souligné, les effectifs policiers ont baissé sous le précédent quinquennat.
« Depuis des mois, le gouvernement prend toutes les mesures pour assurer la protection des Français », a insisté Bernard Cazeneuve, deux jours après l’adoption définitive par le Parlement du projet de loi controversé sur le renseignement que ses détracteurs, dont le FN, décrivent comme un dispositif de « surveillance généralisée ».
Ne pas se « laisser détourner par de vaines
querelles »
Dans l’après-midi, François Hollande a lui aussi
semblé répondre à Nicolas Sarkozy en lançant un appel à « l’unité »
et au « sang-froid », exhortant chacun à ne pas se « laisser
détourner par de vaines querelles ».Le président PS de l’Assemblée, Claude Bartolone, a « regretté » les critiques de Nicolas Sarkozy et l’a appelé « à être à la hauteur » tandis qu’EELV a dénoncé sans ambages « l’instrumentalisation politique » par la droite de ce drame.
Certains ténors LR ont pris le contre-pied de Sarkozy en appelant à l’unité, tel Bernard Accoyer : « toute la communauté nationale doit se rassembler pour défendre notre idéal démocratique et républicain sans jamais céder à la peur et en faisant une totale confiance à nos forces de sécurité », a-t-il dit. « La France doit serrer les dents et les rangs », a renchéri François Fillon.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire