Automobile : le plan Hulot entre réalisme et dogmatisme
VIDÉO. Le courant passe entre l'automobile et le ministre, à
condition qu'il vienne de batteries. Une vision étriquée, militante et hors
sujet.
Passer à la réalité est d'une tout autre envergure que cocher arbitrairement au surligneur des dates dans un calendrier en se disant qu'après tout l'industrie automobile parviendra bien à se plier à l'extravagante mise au rebut annoncée de la voiture thermique « au plus tard en 2040 ». Car c'est bien de cela qu'il s'agit dans l'esprit d'un Nicolas Hulot dont la carrière a laissé une empreinte carbone sur la planète sans aucun doute record. Il n'est jamais trop tard pour se racheter et, puisqu'il s'agit de notre bien, enfourchons les mêmes fadaises débitées par des gens qui, depuis plusieurs décennies, n'ont jamais levé le petit doigt contre le diesel. Le faire maintenant alors que celui-ci s'est acheté une bonne conduite, c'est agir à contretemps, comme s'il s'agissait de se dédouaner des négligences passées.
Voilà qui va enchanter le quarteron de Verts qui veut, malgré nous, notre bonheur, mais ignore tout des stratégies industrielles. Il en a été ainsi des voies sur berges à Paris, du grignotage de l'espace public au profit du promeneur ; il en sera désormais comme cela demain lorsque l'inquisition verte débarquera dans les usines d'automobiles. Sans doute encouragés par les déclarations de certains, Tesla en tête, mais également Volvo qui veut se vouer de plus en plus largement à l'électrique (lire notre article), Nicolas Hulot se dit que ce que peut faire un constructeur qui assemble 80 000 ou même 500 000 voitures par an, un grand groupe qui en fait 8 ou 10 millions pourra y parvenir également. Dont le groupe Renault-Nissan.
L'exemple
du smartphone
C'est
répéter aussi la même erreur d'appréciation qui consiste à juger de la validité
d'une solution non pas au moment de son utilisation, mais depuis sa naissance
jusqu'à sa mort avec son coût de recyclage. L'électricité passant
nécessairement par des batteries qui font office de réservoir, il faut
naturellement se préoccuper de savoir si le globe recèle toutes ces terres
rares nécessaires à leur fabrication. Ensuite, en fin de vie puisque tout le
monde roulera, selon M. Hulot, en électrique, il faudra imaginer ce que
l'on fera de ce monceau de batteries. Il suffit de prendre l'exemple populaire
d'un smartphone dont chacun peine à gérer la recharge au quotidien et redoute
sa durée de vie limitée pour estimer le vécu d'une voiture électrique.Bien évidemment, nous sommes bien placés au Point Auto pour le dire, l'électrique est une formidable perspective pour les déplacements urbains, de véhicules captifs revenant à la prise après des usages fractionnés. Pour les autres, il faudra des décennies pour qu'un Tesla ou un autre abreuve le marché avec les millions de voitures nécessaires au transport individuel.
La grande erreur est de jouer une énergie contre l'autre et il n'y a pas plus sotte affirmation que d'annoncer la fin du moteur thermique. Tout d'abord parce qu'il est performant, économique et progresse sans cesse, rendant toujours plus difficiles à rentabiliser les solutions alternatives. Comme la marche en montagne, l'objectif semble toujours s'éloigner, crête après crête, alors qu'on croyait atteindre le but. D'ailleurs, toutes les études convergent pour dire que le moteur thermique sera encore largement majoritaire, 10 % seulement des voitures à l'horizon 2030 étant totalement électriques.
Le moteur essence ou diesel est donc loin d'avoir dit son dernier mot et fait même très bon ménage avec l'électrique au travers des hybrides. Ces dernières devraient représenter en effet près de la moitié des ventes mondiales en 2030. Il ne faut donc pas opposer une solution à l'autre comme le fait Nicolas Hulot, mais, au contraire, encourager leur complémentarité qui met en plus à l'abri d'une rupture technologique. Faisant le contraire, ce gouvernement fragilise une industrie bien française, progressant chaque jour, une réussite qui va bien au-delà de la taille du pays.
Primes
à la casse
L'élément
plus encourageant consiste, dans les grandes lignes, car le détail de
l'opération n'est pas encore connu, à aider les ménages les plus défavorisés à
changer de voiture. Et pour cela, permettre d'acheter un véhicule essence ou
diesel, neuf ou d'occasion, mais peu polluant, là où Ségolène Royal
n'encourageait précédemment que la vente des véhicules électriques coûteux. Une
solution sans rapport avec la nature du problème posé.De ce point de vue, Nicolas Hulot fait preuve de clairvoyance et de pragmatisme. Il a bien compris que ceux qui roulent dans des guimbardes de vingt ans et plus n'ont pas les moyens d'acheter un nouveau véhicule, forcément trop cher pour eux. Mais il n'a rien inventé, le système envisagé se rapproche des « primes à la casse » de jadis, ponctuelles et destinées à évacuer les véhicules obsolètes.
Il est probable que, selon nos informations, l'importance de l'aide soit strictement plafonnée, mais suffisamment attrayante pour créer un effet d'aubaine pour les personnes concernées. Selon la formule-choc des constructeurs : « 20 % du parc est responsable de 80 % des émissions polluantes automobiles », il fallait peser sur ce marché sclérosé. Les usagers commencent à le mesurer avec la mise en place de la vignette Crit'Air qui interdit l'entrée de certaines villes aux voitures les plus anciennes. Il était indispensable de s'attaquer à ces trapanelles hors d'âge dont le niveau de sécurité est en plus sans rapport avec l'objectif de réduction des morts sur les routes. Reste à connaître les modalités d'application et la source de financement de ces aides.
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Cela peut être inquiétant s'il n'a pas de garde-fou, car les écologistes extrémistes n'ont plus de limite, ils ont besoin d’être encadrés, même si l'écologie est bien sur utile, mais l’excès nuit en tout !
Toute chose doit être faite progressivement notamment en matière d’écologie et pas à marche forcée dogmatique !
Pareil pour le plan climat ne pas confondre vitesse et précipitation ou sera-t-il Mr HULOT en 2040 se faiseur de documentaires spectacles et si déjà, il tient jusqu’à la fin du quinquennat, ce sera déjà bien, car ses ambitions utopiques, il faut savoir les moduler, le président MACRON et son 1er ministre ont déjà commencé pour la politique générale du pays !
L’écologie c’est bien tout le monde en convient, mais pas haute dose extrême et trop rapidement, car là cela devient indigeste surtout si c’est synonyme d’augmentation de taxes à tout va dont la majorité des français subiront les effets !
Et dont ils ne verront que la pression par des impôts et taxes indirectes qui iront dans la poche de l’état qui a tant bien besoin de beaucoup d’argent pour payer les dettes du pays !
Jdeclef 10h39 07/07/2017 10h39 LP
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