CRITIQUES DE BON SENS: Commentaires d'articles de presse sur fait de société ou politique du monde
mardi 23 juillet 2019
C'est vrai qu'il lui ressemble Boris Johnson à son cousin d'Amérique Donald Trump ?!
Boris
Johnson à Downing Street : fini de rire
PORTRAIT.
S'il s'est longtemps fait passer pour un clown, le nouveau Premier ministre est
en réalité un fin stratège. Ses adversaires auraient dû se méfier.
Boris fait de la tyrolienne et reste coincé. Boris joue
au rugby et plaque un enfant. Boris nettoie les berges d'une rivière et tombe à l'eau… On
ne compte plus épisodes de la série « Les frasques de Mister
Johnson ». Elle est diffusée gratuitement sur Internet et commentée bien
au-delà des frontières du royaume. Un peu de maladresse, pas mal de grosses blagues et surtout
beaucoup de mise en scène, c'est la recette de la popularité de celui que les
Britanniques ont longtemps appelé simplement par son prénom. Ils vont désormais
devoir s'habituer à lui donner du « Mister Prime Minister » : Boris Johnson prendra
officiellement, mercredi 24 juillet, la tête du gouvernement de Sa
Majesté. Le couronnement d'une carrière commencée dans le journalisme, qui le
conduira ensuite de la mairie de Londres à la plus célèbre adresse de la
capitale britannique. Au moment de le voir franchir le pas du
célèbre 10 Downing Street, on se frotte les yeux en repensant à
toutes ses bourdes. Et s'il avait tout prévu ?
La star d'Oxford
À bien y repenser, la vie et la carrière politique d'Alexander
Boris de Pfeffel Johnson ne semblent rien devoir au hasard. Une à une, il a
coché toutes les cases du parcours d'excellence requis pour adhérer à l'élite
britannique – ou plutôt pour y demeurer quand, comme lui, on est bien né. Une
famille aisée, le collège et lycée le plus prisé du royaume, Eton – où sont
passés 19 Premiers ministres avant lui –, il étudie ensuite à Oxford,
où il se fait un nom en devenant président de l'association la plus influente
de l'université (The Oxford Union Society). Le chroniqueur du Financial Times Simon Kuper a consacré une longue enquête aux jeunes années de Boris Johnson, car,
comme lui, il était à Oxford au début des années 1980. Pour Le Point,
il convoque ses souvenirs d'étudiant. « C'était le plus charismatique, le
plus éloquent. C'était la star. » Boris accède vite au groupe des jeunes
ambitieux, qui forment une sorte de cercle des poètes disparus à la sauce
britannique. Sauf que les protagonistes sont plus politiques que poètes et
qu'ils n'ont pas du tout disparu… Parmi eux, on retrouve déjà David Cameron, Premier
ministre pendant six ans, ainsi que Jeremy Hunt et Michael Gove, des membres
éminents du Parti conservateur, qui étaient eux aussi en course pour succéder à
Theresa May. Il joue le clown, et comme il est très intelligent, il le fait
bien À l'heure des premiers flirts et des joutes oratoires entre jeunes
premiers, il a déjà de hautes visées. « Boris à Downing Street, c'est donc
tout ce qui compte. » La sentence, signée Jeremy Hunt, date de juillet 2019. Mais
celui-ci assure qu'il était déjà arrivé à pareille conclusion dès le début des
années 1980… « Il joue le clown, et comme il est très intelligent, il le
fait bien. Mais c'est surtout un ambitieux, abonde Simon Kupper. Il s'est vite
rendu compte qu'avec son sens de l'humour il pouvait avoir beaucoup de
choses : des femmes, de l'argent et du pouvoir. Au Royaume-Uni, encore plus
qu'ailleurs, le sens de l'humour, c'est important. » Mais même outre-Manche, l'humour ne fait pas tout. Et en
politique, l'ambition n'est rien sans une certaine adresse. Dans ce domaine
aussi, Boris est bien pourvu. Député à 37 ans après une carrière de
journaliste, brève mais mouvementée (nous y reviendrons), il passe huit ans à
la mairie de Londres. Deux mandats pour un édile conservateur dans la capitale
cool et branchée, entre Ken « le rouge » Livingstone et Sadiq Khan,
le premier maire musulman de la mégalopole : on mesure la performance.
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