samedi 6 juillet 2019

L'état et nos dirigeants alimente un tonneau des Danaïdes avec l'argent des français !


Mais où sont passés les millions de Macron pour la Syrie ?

La distribution des nombreux fonds débloqués il y a un an par le chef de l'État pour l'aide humanitaire relève du casse-tête. Enquête.

Cinquante millions d'euros pour la Syrie. Jamais un tel montant n'avait été dégagé pour un pays en guerre depuis la création, il y a onze ans, du Centre de crise et de soutien, le bras humanitaire du ministère des Affaires étrangères. Ce financement exceptionnel a été annoncé à l'Élysée par Emmanuel Macron en avril 2018 à une vingtaine d'ONG françaises. Avec un objectif : apporter un soutien humanitaire aux régions du nord-est de la Syrie libérées de Daech par les Forces démocratiques syriennes (FDS) - alliées de la France -, mais aussi, en théorie, aux populations vivant dans les zones contrôlées par le régime de Bachar el-Assad. À cette époque, deux jours après les frappes simultanées de la France, des États-Unis et de la Grande-Bretagne sur plusieurs sites militaires syriens en riposte aux attaques chimiques menées par le régime syrien dans la ville de Douma, Emmanuel Macron voulait prouver qu'il ne s'en prenait pas aux civils mais seulement au régime. « Le président a laissé entendre que ce financement répondait à une volonté politique d'ouverture, une manière pour la France de revenir dans le jeu avec les Russes et les Américains », affirme Jean-Pierre Vial, président du groupe interparlementaire d'amitié France-Syrie du Sénat, visiteur régulier des autorités de Damas. La France propose d'ailleurs au même moment une résolution à l'ONU pour relancer une diplomatie totalement à l'arrêt.
Au cours des six mois suivant l'annonce présidentielle, au moins quatre ONG françaises et étrangères importantes travaillant dans la zone gouvernementale soumettent des propositions de projets, mais sans succès. Seule la petite ONG lyonnaise Triangle génération humanitaire, spécialisée dans des zones sulfureuses (Corée du Nord, Darfour, Sahara occidental, Donbass…) obtient un financement du Centre de crise et de soutien en mai 2018 pour des projets de distribution de matériel médical et d'eau par camions-citernes dans la Ghouta orientale, région contrôlée par le régime, dont le coût est de 500 000 euros. Les 50 millions d'euros sont alloués en particulier à des actions dans le nord-est de la Syrie (60 %), contrôlé par les FDS, et 30 % dans la région d'Idlib, à l'époque partagée entre le Front de libération nationale (FLN), coalition de groupes issus de l'Armée syrienne libre et le groupe djihadiste Hayat Tahrir al-Cham, issu du Front al-Nosra, l'ex-branche syrienne d'Al-Qaeda. Mais l'utilisation de ces fonds fait débat au sein même de l'État français. « Il n'y a pas eu de rééquilibrage de l'aide humanitaire en Syrie », déplore Jean-Pierre Vial.
« Stratégie illisible ». « Le Quai d'Orsay est beaucoup plus méfiant que la présidence sur l'aide à apporter dans la zone du régime syrien. Il est globalement resté fidèle à la position de Fabius : couper les fonds qui pourraient bénéficier, même de manière indirecte, à Bachar el-Assad », assure une source politique. L'initiative d'Emmanuel Macron à la suite des discussions qu'il a eues avec Vladimir Poutine est particulièrement critiquée par de nombreux diplomates. La France décide de livrer en juillet dernier 45 tonnes d'aide médicale dans la Ghouta orientale en partenariat direct avec les Russes, qui mènent par ailleurs une campagne de bombardements intensifs en Syrie depuis 2015. Un avion-cargo de l'armée russe est venu charger la cargaison sur la base aérienne française de Châteauroux (Indre), et l'a transportée sur la base aérienne russe de Hmeimim en Syrie. L'opération passe mal. « Livrer de l'aide humanitaire par l'intermédiaire d'un acteur militaire du conflit et être réticent à financer les projets des ONG qui interviennent dans la zone gouvernementale avec qui le Quai d'Orsay est habitué à travailler sur d'autres terrains, est une stratégie illisible. On ne comprend pas la politique française », avoue la responsable d'une ONG basée à Damas et sollicitée pour distribuer la cargaison qui a refusé de le faire.
L'opération donne l'impression d'être totalement improvisée. Les Nations unies qui s'occupent généralement de ce type de matériel, n'ont pas été prévenues, et c'est le Croissant-Rouge arabe syrien (SARC) qui twitte des photos du matériel arrivé dans ses entrepôts. Après plusieurs jours de flottement, les Nations unies finissent par prendre en charge la supervision de la distribution. Mais le mal est fait. Car la grosse machine du Croissant rouge syrien n'est pas un acteur neutre en Syrie. Khaled Hboubati, à la tête de l'organisation, et Abdelrahman el-Attar, son prédécesseur (qui a dû démissionner en 2016 à la suite d'un scandale de corruption), sont de puissants hommes d'affaires qui ont acquis une partie de leurs fortunes grâce à leurs liens avec le régime. « Si au niveau central le SARC est très connecté au régime, ses branches régionales sont plus autonomes - tout dépend du chef de délégation local », nuance cependant le responsable d'une ONG française. La question de la traçabilité de l'aide humanitaire reste entière. « Le gros problème avec le SARC, c'est qu'il est souvent impossible de savoir où celle-ci est distribuée. C'est un casse-tête pour les bailleurs de fonds », explique un travailleur humanitaire français.
Veto du Quai d'Orsay. Quelques jours après cette opération controversée, un nouveau directeur du Centre de crise et de soutien, Éric Chevallier, est nommé et la politique humanitaire dans la zone gouvernementale syrienne devient plus stricte. La Croix-Rouge française est la première à en faire les frais. En juillet, elle a présenté au Centre de crise et de soutien, une demande de financement pour un projet d'adduction d'eau et d'assainissement en appui du Croissant-Rouge arabe syrien d'une valeur d'environ 1,5 million d'euros dans la Ghouta orientale. « Le projet était en voie d'être accepté avant que le Quai d'Orsay ne mette son veto », affirme une source qui a suivi de près le dossier. « Notre projet n'a pas été retenu, et c'est le lot commun des appels à subventions. Je ne veux pas me livrer à des interprétations », assure pour sa part Frédéric Boyer, directeur des relations et des opérations internationales de la Croix-Rouge française. Deux mois, plus tard, l a deuxième phase du projet de l'ONG lyonnaise Triangle génération humanitaire n'est plus financée. Elle devait être réalisée dans une vingtaine de localités de la Ghouta. L'ONG doit rembourser une importante somme décaissée par le Centre de crise et de soutien. Une nouvelle fois, il semble que l'implication du Croissant-Rouge arabe syrien ait joué un rôle néfaste. Triangle génération humanitaire disposant de peu de personnel sur place - un expatrié et quatre employés locaux -, ce sont les volontaires du Croissant-Rouge arabe syrien qui sont largement intervenus sur le terrain. « Le Centre de crise et de soutien exige que les équipes humanitaires des ONG qu'il finance distribuent elles-mêmes l'aide, le SARC ne fait qu'autoriser l'accès à une zone et ses volontaires peuvent participer à la distribution, uniquement sous notre supervision », note Clémence Moreaux, chargée de programmes en Syrie au sein du Secours islamique France. Le Quai d'Orsay, contacté à de multiples reprises par Le Point qui souhaitait l'interroger sur l'ONG Triangle génération humanitaire, n'a pas souhaité s'exprimer.
Patrick Verbruggen, le codirecteur de Triangle génération humanitaire émet toutefois une autre hypothèse : « La fourniture d'eau dans des camps de déplacés contrôlés par le gouvernement syrien a posé problème au Quai d'Orsay, mais nous avions pourtant indiqué dès le départ notre zone d'intervention. » La première phase de distribution du matériel s'est faite dans deux camps de déplacés de la Ghouta orientale étroitement contrôlés par le régime. Dans ces « centres collectifs », les services de sécurité syriens ont confiné des dizaines de milliers de personnes après la reprise de la Ghouta au printemps 2018, les privant de liberté de mouvement en attendant que leur dossier soit examiné ou qu'elles obtiennent le « sponsorship » d'un membre de leur famille. Quelques ONG opéraient dans ces camps, mais l'ONU y avait un accès limité.
Interventions d'urgence. Ce n'est qu'en décembre 2018 qu'une autre ONG française est parvenue à obtenir un financement dans la zone gérée par le régime syrien : le Secours islamique France. L'ONG a reçu 500 000 euros pour fournir vêtements d'hiver et couvertures dans le camp de déplacés d'Afrine et d'Idlib à Tal Rifaat, au nord d'Alep. « Dans la zone gouvernementale, le Centre de crise et de soutien ne finance que des interventions d'urgence, mais pas par exemple la réhabilitation d'écoles ou des forages de puits », note Clémence Moreaux, du SIF.
Sur les 22 millions d'euros alloués aux ONG - 14 françaises et 8 internationales -, moins de 1 million d'euros a donc été consacré aux zones tenues par le régime syrien. Le reste de la cagnotte - 28 millions d'euros - a été alloué à des organismes multilatéraux qui interviennent partout en Syrie : la Commission européenne et surtout différentes agences de l'ONU comme le Programme alimentaire mondial, l'Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens), le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés… « Le gouvernement français privilégie pour le moment un soutien aux agences de l'ONU basées à Damas dans les zones gouvernementales alors que les ONG internationales ont souvent un meilleur accès aux communautés les plus vulnérables », constate Matthew Hemsley, responsable du plaidoyer et de la communication au sein de l'ONG Oxfam à Damas.
Panique au ministère. Dans le nord de la Syrie, où s'est concentré l'effort français, l'avenir des projets humanitaires reste incertain en raison des changements militaires sur le terrain. Début janvier, les djihadistes du groupe Hayat Tahrir al-Cham ont ainsi conquis en deux semaines toute la région d'Idlib, semant la panique au ministère des Affaires étrangères. « Le Centre de crise et de soutien a dû stopper en vingt-quatre heures le financement d'une dizaine d'ONG dans la région d'Idlib, car les fonds auraient pu alimenter ce groupe djihadiste, explique un acteur humanitaire. Après une semaine de vérifications, les transferts de fonds ont été estimés conformes et ont de nouveau repris. » La situation n'est néanmoins pas simple à gérer. « Il existe un rapport de forces avec les groupes armés qui veulent se servir au passage. Mais ils savent qu'ils n'ont pas intérêt à le faire s'ils veulent que l'aide continue à arriver pour les 3 millions de civils vulnérables sur place », raconte un membre d'une ONG française qui intervient à Idlib. Depuis la fin du mois d'avril, l'armée syrienne, avec le soutien des Russes, a lancé une vaste offensive dans la région, causant la mort de 400 civils et le déplacement de près de 300 000 personnes selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme. « Les bailleurs de fonds européens, notamment la France sont de plus en plus frileux à financer des projets à Idlib en raison de la situation précaire sur le terrain. Les projets humanitaires sont renouvelés pour de petites périodes, de trois à six mois », explique le Dr Ziad Alissa, président de l'ONG UOSSM France. Depuis la fin du mois de mai, l'aviation syrienne a pilonné huit centres médicaux, dont le centre de santé primaire de Khaled al Madih, financé en partie par Expertise France, une agence française de coopération technique internationale placée sous la tutelle du ministère des Affaires étrangères et du ministère de l'Économie et de Finances, selon Ziad Alissa. Un signe que les millions de la France ne sont pas forcément les bienvenus !
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Et quand nos concitoyens demandent des comptes on ne leur répond pas ou on leur ment, c'est bien plus simple !

Il y a bien certains médias qui posent des questions ou découvrent quelque fois des affaires douteuses, mais qu'elles ne peuvent souvent étayer de faits réels !

Et bien sûr il y a cette fameuse cour des comptes (sans pouvoir) peut-on croire à ses rapports, mais rien que l'argent gaspillé qu'elle dénonce est déjà un scandale !?

Déjà les multiples associations loi 1901 sont un gouffre sans fond difficilement contrôlable et nos gouvernants pour toutes ces causes humanitaires hypothétiques savent très bien faire vibrer la corde sensible des français quand il faut mettre la main à leurs poches !

Sauf que chez nous on a besoin d'argent, pour notre vie courante, le scandale des urgences hospitalières ou autres nombreuses que l'on pourrait citer de simple service au public lambda français ou on n'est pas capables ou on ne veut pas le régler car il s'agit de moyens financiers par exemple !

Et ces hommes femmes et enfants qui dorment dans les rues dont on ne sait quoi faire ?!

Mais arrêtons notre litanie de faits déplorables, car la liste est longue, car de toute façon E.MACRON à qui on pourrait poser la question sur ces fonds ne serait peut-être pas capable de répondre sur leur destination et ce qu’ils sont devenus !?

A sa décharge, il n’y a pas que lui, ces prédécesseurs monarques sans couronne pratiquaient la même politique depuis plus de trente ans en pure perte (sauf pour eux qui continuent à vivre dans l’opulence...)

Rien de nouveau en fait depuis l’ancien régime...

« Bon appétit Messieurs ! O ministres intègres Conseillers vertueux ! Voilà votre façon - De servir, serviteurs qui pillez la maison » (VICTOR HUGO)

Jdeclef 06/07/2019 10h19LP

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