Union
européenne : une victoire à la Pyrrhus d'Emmanuel Macron ?
Les
dirigeants européens se sont entendus sur la distribution des postes. C'est une
équipe de fédéralistes convaincus qui a été choisie.
Les dirigeants des Vingt-Huit ont installé à la tête de l'Union
européenne une équipe de fédéralistes convaincus, mais celle-ci devra évoluer
sur un terrain miné par plusieurs bombes à retardement laissées par un
processus de nomination chaotique.La première de ces difficultés à venir se trouve au Parlement européen, où la confirmation de l'Allemande Ursula von der Leyen à la tête de la Commission n'est pas garantie. De nombreux députés sont irrités d'avoir été marginalisés par le Conseil des chefs d'État et de gouvernement qui, sous l'impulsion d'Emmanuel Macron, n'a pas voulu tenir compte des candidats arrivés en tête aux élections du 26 mai dernier – en particulier du premier d'entre eux, le conservateur bavarois Manfred Weber.
La passivité des populistes
Si Ursula
von der Leyen finit cependant par obtenir l'aval du Parlement européen, ce
sera la première fois depuis plus de deux décennies que les principaux
dirigeants nommés à la tête de l'UE sont tous fédéralistes. Elle-même s'est
prononcée à plusieurs reprises pour des États-Unis d'Europe, ainsi
que pour une
armée européenne. Christine Lagarde, qui prendra le 1er novembre la
succession de Mario Draghi à la tête de la Banque centrale européenne, est une
pro-européenne résolue. Le Premier ministre belge Charles Michel, désigné
à la présidence du Conseil européen, suit une ligne fédéraliste,
traditionnelle dans son pays. L'Espagnol Josep Borrell, qui va prendre la
direction de la diplomatie de l'UE en tant que haut représentant, a montré lors
de sa présidence du Parlement européen (2004-2007) qu'il était un ardent
partisan de l'approfondissement de l'Union.Le premier enseignement à tirer de ces nominations est la faiblesse des nationaux-populistes. Malgré leur prestation lors du scrutin du 26 mai, ils n'ont joué qu'un rôle minime dans les tractations. L'Italie, la Pologne et la Hongrie ont, certes, réussi à bloquer, avec d'autres pays, la nomination du Néerlandais Frans Timmermans à la tête de la Commission, mais elles n'avaient aucun candidat de remplacement à proposer – et même si elles en avaient trouvé un, celui-ci n'aurait eu aucune chance.
Axe franco-allemand
La deuxième leçon est que l'Europe continue à tourner autour
de l'axe
franco-allemand, n'en déplaise à ceux qui annoncent régulièrement qu'il est
devenu obsolète. Avec la Commission et la BCE, l'Allemagne et la France se sont
arrogé les deux principaux trophées. Angela Merkel a réussi un coup de maître
en installant une de ses très proches à Bruxelles. Emmanuel Macron n'est pas en
reste puisque von der Leyen lui est redevable de sa nomination – ainsi que de
sa résurrection politique, car l'étoile de la ministre de la Défense, un temps
dauphine pressentie de Merkel, avait sérieusement pâli ces dernières années à
Berlin. Ce sont Merkel et Macron qui se sont mis d'accord pour écarter Weber,
pour proposer Timmermans, puis pour avancer le nom de von der Leyen. Le fait
qu'ils aient dû s'y reprendre à deux fois montre cependant que l'accord
franco-allemand, s'il reste nécessaire pour emporter la décision, n'est plus
suffisant. Paris et Berlin doivent travailler à la construction de majorités
plus larges.Europe : grandes tractations et petites manœuvres
Pour Emmanuel Macron, le résultat est une victoire à la Pyrrhus, qui va laisser des traces. D'abord parce qu'en ne prenant pas de gants pour éliminer Manfred Weber, et même en l'humiliant au passage, il s'est fait un ennemi du patron du plus puissant groupe du Parlement européen. Ensuite parce que l'ensemble de la classe politique allemande a été contrariée par son refus affiché de la primauté des têtes de liste. La position du président de la République a heurté profondément la culture démocratique outre-Rhin, laquelle, du fait d'un mode de scrutin à la proportionnelle, accorde une place éminente aux partis. La réaction très négative du SPD, mais aussi des Verts, qui ont le vent en poupe en ce moment en Allemagne, en témoigne.
La destruction du système des « Spitzenkandidaten » affaiblit en outre la légitimité du Parlement européen, qui a perdu une manche dans son bras de fer avec le Conseil européen. Il est probable que le Parlement va chercher un jour ou l'autre à prendre sa revanche – et que le président Macron risque d'en être la cible.
Renforcement de la zone euro
Deux autres constats peuvent être faits sur cette série de
nominations. Le premier est que l'Europe centrale et orientale est marginalisée
puisqu'elle n'obtient aucun des principaux postes de l'Union. Cela correspond
bien à son poids politique, grandement affaibli par l'orientation nationaliste
et eurosceptique de plusieurs de ces gouvernements. Mais cela n'aidera pas à
faire en sorte que les pays qui ont adhéré dans les années 2000 se
sentent enfin chez eux dans l'UE. Leur mise à l'écart risque au contraire
d'apporter de l'eau au moulin de ceux qui cherchent en permanence à opposer
« Bruxelles » aux États nations.Le dernier constat est que ces nominations constituent une mauvaise nouvelle pour les partisans d'un Brexit négocié. À la tête du Conseil, Donald Tusk avait mis de l'huile dans les rouages en acceptant notamment, contre l'avis d'Emmanuel Macron, de donner jusqu'au 31 octobre à la Grande-Bretagne pour se prononcer sur l'accord de retrait. Charles Michel, un allié du président français, n'aura sans doute pas ces prévenances si Londres en venait à demander un nouveau délai.
Mais le principal sujet sur lequel la nouvelle équipe est attendue est l'amélioration du fonctionnement de l'Union européenne. Les chaos du processus de nomination depuis le scrutin du 26 mai ont bien montré les défauts de la prise de décision actuelle. La « conférence européenne » proposée par Emmanuel Macron peut aider à faire avancer les choses. Son idée de listes transnationales pour les prochaines élections doit aussi être remise sur le tapis, car c'est le seul moyen de sortir de l'impasse sur les « Spitzenkandidaten ». Enfin, la composition de la nouvelle équipe redonne de l'espoir aux partisans d'un renforcement de la zone euro – les propositions du président de la République avancées après son élection il y a deux ans étant pour l'instant restées, peu ou prou, lettre morte. Encore faut-il que le Parlement européen accepte de valider dans les semaines qui viennent les choix du Conseil pour les « top jobs ». Sinon, tout risque d'être à recommencer.
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Une
victoire à la Pyrrhus: (ou l'art et la manière de perdre tout en gagnant !..)
Pour
E.MACRON qui se voulait le chantre de cette Europe désunie qui a fait pschitt
comme un pétard mouillé !
Une vaste
fumisterie de marchand de tapis ou l'on oublie les peuples composant cette
Europe par les égos de nos dirigeants et notamment les deux principaux habituels
ALLEMAGNE et FRANCE qui se sont partagés les postes importants !
L’ANGLETERRE
hors-jeu logique à cause de son brexit...
Pour le
reste le président du parlement européen sera italien pourtant, car son pays
compte et est important dans l’U.E. bien qu’en pleine dégringolade politique intérieure
et économique !
Beaucoup
de temps perdu comme d’habitude en palabres creux !
Qui
représente bien le défaut de cette union européenne qui devrait pourtant s’unir
pour faire face aux USA et CHINE et même à d’autres pays de l’U.E. pas sur la même
ligne, comme par exemple la POLOGNE ou la HONGRIE !
Les
français ne croient pas à cette Europe et ce n’est pas étonnant, car ils
subissent trop les directives de Bruxelles souvent inadaptées, voire rigides et
totalitaires, pas dans le caractère de nos concitoyens aimant la liberté consentie,
mais pas forcée !
Jdeclef 03/07/2019
16h13LP