Rachida
Dati, méchamment douée ?!
ENQUÊTE.
L’ancienne garde des Sceaux et maire du 7e arrondissement
parisien rêve de succéder à Anne Hidalgo. Et continue de faire peur à droite.
LA MAIRIE DE PARIS EST EN PLEINE DECONFITURE
PRESQUE A ETRE MIS SOUS TUTELLE DE LA PREFECTURE PAR SA MAUVAISE GESTION DU A
LA MANDATURE D’A.HIDALGO MAIS C’EST AUX PARISIENS A FAIRE LE CHANGEMENT DE
MAIRE PAR LEURS VOTES (CE QUI RESSEMBLE A LA GESTION DE LA France MACRONIENNE AVEC
SES ELECTEURS FRANÇAIS ?!)
Ce qu'il y a de bien, dans les séries Netflix, c'est que
toutes les trois minutes il se passe quelque chose d'inattendu : une
course-poursuite, un flash-back, une vengeance… Il est 10 heures et l'orchestre
de la garde républicaine joue La Marseillaise. Les élèves de l'école
élémentaire Duquesne ont cheminé en rang par deux depuis l'avenue de Breteuil
jusqu'à la rue de Grenelle. Dans la cour d'honneur de la mairie du 7 e
arrondissement de Paris, un magnifique hôtel particulier avec jardin semblable
à celui d'un ministère, les enfants chantent sagement sous le drapeau français.
Les anciens combattants sont ravis. Joli discours de Mme la Maire. En ce 10
novembre, hommage à ceux de 14 et à tous les soldats tombés pour la France, au
Mali ou ailleurs. Célébration de l'Europe et du devoir de mémoire. Trois
officiers de l'armée de terre en uniforme (les Invalides ne sont pas loin)
acquiescent.
Nouveau plan-séquence, quelques minutes plus tard. Le bureau
de Mme la Maire : couleur crème, tons pastel sur les murs et lourds rideaux à
passementerie. Rachida Dati danse. Enfin, pas tout à fait. Devant l'objectif de
la photographe du Point, elle se mime elle-même, il y a quinze ans,
dans une boîte de nuit. Elle évoque l'ascension de Nicolas Sarkozy jusqu'à
l'Élysée, les années 2005-2007. « Cette vague, cette énergie, cette
tornade, c'est le meilleur moment de ma vie politique. J'étais une obscure et
jeune conseillère d'un ministre qui partait à la rencontre des Français pour
devenir président. C'était magique. Quand vous avez connu ça… »
Fous rires. Rachida Dati danse pour
raconter comment, le soir, après les meetings, avec la petite bande qui
entourait le candidat, elle et ses camarades vidaient ce qui leur restait de
carburant en se déhanchant sur les dancefloors pendant que le chef se
reposait quelques heures. Fous rires d'ado pour raconter cette scène : avec
Franck Louvrier, alors jeune conseiller, aujourd'hui maire Les Républicains de
La Baule, et quelques autres, elle s'est incrustée à une soirée annuelle du
Bottin mondain. Au moment de la tombola, les copains l'ont fait passer pour une
demoiselle de Rohan-Chabot, ce qui lui a valu de la part des organisateurs une
bonne bouteille. Et, dans l'assistance, quelques sourcils levés. « C'était
fou. On était des lions. »
Qatar. Il
y a quelques mois, un producteur de Netflix est venu la voir. Il lui a raconté
son projet. Réaliser un Borgen (série politique scandinave culte) à la
française dans lequel elle aurait tenu le premier rôle. Pas en tant qu'actrice,
mais pour inspirer le scénario. « J'ai vu le truc : une enfance à la Zola
dans une barre à Chalon-sur-Saône, le misérabilisme, le besoin de revanche sur
la terre entière. Et puis, surtout, la petite immigrée… Tout ce que je ne suis
pas puisque je suis une fille de France. Ils seraient passés à côté de
l'essentiel : l'amour de mes parents, de mes sœurs, le goût du travail,
l'effort, les études… Je n'ai pas donné suite. Et puis, Zohra, ma fille, me
l'aurait interdit. Chaque fois que je passe dans Quotidien ou
dans une émission que regardent les ados, elle me fait la tête pendant une
semaine. Elle trouve que j'en fais trop. Elle est gênée devant ses copains le
lendemain au collège. Pas question de lui imposer ça. »
Rachida Dati n'a pas besoin de Netflix. Elle tourne elle-même
sa propre série. Après tout, c'est sans doute le meilleur moyen de contrôler le
scénario et d'éviter de parler des choses qui fâchent. Comme ses relations avec
le Qatar (« C'est dingue, je n'y suis allée que deux fois depuis que je ne
suis plus ministre et on me présente encore comme l'amie de Doha ») ou son
goût supposé pour l'argent. En 2018, l'ONG Transparency International, qui
s'était penchée sur les activités des députés européens (Rachida Dati a été
élue au Parlement européen de 2009 à 2019), avait découvert et publié que,
parallèlement à ses activités parlementaires, l'eurodéputée avait touché, entre
2014 et 2018, 768 000 euros de revenus via son cabinet d'avocats et sa société
de consultants (La Bourdonnais).
Cote. Mais chut ! Elle préfère mettre
elle-même en scène son propre destin. Et profiter de son statut de star des
Républicains. Dans son camp, ces jours-ci, personne n'attrape mieux qu'elle la
lumière. Les grincheux ont beau parler de politique spectacle, elle hausse les
épaules. Elle conserve une cote enviable dans les sondages, et les plateaux
télé des soirées électorales en redemandent. Elle fait même rêver Cyril Hanouna
: « Je la kiffe grave, mais vraiment ! Elle est incroyable. Ce serait
énorme de l'avoir comme chroniqueuse. » Jean-Luc Mélenchon est lui aussi
sous le charme. Dati et lui se connaissent depuis longtemps. Ils ont longuement
parlé de leurs mères, de leurs parcours, de leurs blessures et du sud de la
Méditerranée. Cet été, il l'a invitée à plancher chez les Insoumis en
demandant, à sa façon, à ses militants de bien la traiter : « Ne la jetez
pas dans le lac, ça polluerait ! » Carton plein : salle comble, peu de
sifflets et beaucoup de selfies. Débriefing de Rachida Dati : « C'était
troublant, j'ai senti dans la salle la même énergie que dans les meetings de
Sarkozy, il y a quinze ans. J'y retourne quand ils veulent : pendant que Macron
essaie de nous faire croire qu'il n'y a plus ni droite ni gauche, c'est bien de
rappeler les vertus du travail et le goût d'entreprendre. Je respecte les
comités d'entreprise, grâce auxquels, enfant, je partais en vacances avec des
fils d'ingénieurs de l'usine de mon père, je sais ce qu'est un centre d'action
communal. Mais la droite et la gauche, ce n'est pas la même chose. Tant pis si
la gauche, ce n'est plus le PS. » À quand l'université d'été du RN ? «
Lorsque je croise les militants de Marine Le Pen, ils me demandent des selfies.
Et je leur en offre avec joie. Mais débattre dans leurs réunions, ce serait mal
interprété. Vous, les journalistes, vous parleriez de rapprochement. »
Tour de chauffe. En ce moment, le
scénario sur lequel elle planche a pour titre « La conquête de Paris ». Elle
rêve de mettre Anne Hidalgo au tapis. Les dernières municipales de 2020
n'étaient qu'un tour de chauffe. Tête de liste des Républicains, elle a fait
barrage aux macronistes (Benjamin Griveaux et Agnès Buzyn y ont mis beaucoup du
leur). Avec 54 conseillers de Paris (contre 96 pour la majorité plurielle d'Hidalgo),
elle est son opposante n° 1. À chaque Conseil de Paris, elle fait tourner la
machine à punchlines contre les rats, les finances, l'endettement, la
circulation, la saleté des rues ou le premier adjoint (Emmanuel Grégoire, son
possible futur adversaire), qu'elle appelle « le stagiaire ». En
2026, Dati sera maire de Paris, elle en est sûre. Évoquer devant elle Clément
Beaune , Marlène Schiappa ou Gabriel Attal, qui se préparent déjà dans le camp
Macron, c'est déclencher un éclat de rire qui résonne jusque dans le jardin, où
courent encore les enfants de la cérémonie d'hommage aux anciens combattants.
Rachida Dati à Paris, c'est une idée de Nicolas Sarkozy. En
2008, alors tout-puissant, il avait mouché Claude Guéant et les barons de la
droite, qui trouvaient que sa protégée, alors ministre de la Justice, serait
très bien en Seine-Saint-Denis. Sarkozy lui a offert l'arrondissement le plus
chic et le plus fortuné de la capitale. Toujours la transgression. Un peu plus
tard, le lion à terre, François Fillon puis Nathalie Kosciusko-Morizet ont
tenté de lui chiper sa confortable citadelle. Sourire de Mme la Maire : «
Rappelez-moi… J'ai un trou. Ils font quoi, maintenant, dans la vie tous les
deux ? » Jamais elle ne dirait la même chose de Nicolas Sarkozy,
qu'elle continue de vouvoyer. Même quand elle trouve qu'il est beaucoup trop
tendre avec Emmanuel Macron. « Je suis allée le voir récemment dans ses
bureaux, rue de Miromesnil, pour une discussion franche sur ce sujet. J'étais
agacée. Je lui ai dit qu'à force de ne pas critiquer le gouvernement il
s'abîmait lui-même. J'avais peur, lui qui était si bon dans la bagarre. Il m'a expliqué
que, en tant qu'ancien président, il ne se voyait pas prendre la parole tous
les deux matins pour critiquer un projet de loi et que c'était à moi de faire
ce job. »
Il y a quelques semaines, elle affirme avoir passé une
frottée à un PDG d'un groupe de luxe qui préparait un défilé de mode au
Champ-de-Mars. Les gardiennes des immeubles voisins lui avaient rendu service
pour qu'il puisse l'organiser dans les meilleures conditions. « Il ne leur
a même pas envoyé un flacon de parfum. Il m'a entendue ! Après mon coup de fil,
il a fait ce qu'il aurait dû faire de lui-même. » Cette anecdote appuyée
sur ses rapports avec la haute couture n'est pas anodine : il y a quelques
années, ses tenues de luxe choquaient même les magistrats de la Cour des
comptes , qui s'en inquiétaient dans leurs rapports sur la gestion du ministère
de la Justice.
Façon Audiard. Changement de rythme,
donc. Les Bisounours ont laissé la place aux dialogues façon Audiard. Ces deux
dernières années, elle a éliminé un à un ceux qui, au sein de la droite
parisienne, lui faisaient encore un peu d'ombre : quelques vieux barons
chiraquiens, ses derniers rivaux au sein du clan Sarkozy, les fillonistes. «
Lui, il s'est transformé en agneau. Celui-là ? C'est curieux, mais il est
devenu muet. » Il y a aussi « le retraité », « le poltron »…
Petit à petit, ceux qui se pinçaient le nez ont abandonné la partie. Brice
Hortefeux, à qui elle envoyait des SMS commençant par « salut, facho »
(elle se vante aussi de l'avoir giflé dans un ascenseur), a choisi le silence.
Un autre proche de Nicolas Sarkozy, sénateur de Paris, qu'elle décrivait voilà
peu comme « un gangster », est lui aussi désormais aux abonnés
absents. Une « victime » confesse, en chuchotant comme dans Le Parrain(« Ne
mettez pas mon nom, sinon je risque de passer les fêtes à gérer des centaines
de SMS vengeurs ») : « Quand elle sent que vous l'attaquez, Dati ne
lâche rien. Elle vous traite de raciste ou de macho, fait courir mille bruits
sur votre vie privée. Quand vous êtes dans son viseur, c'est horrible.
D'épuisement, j'ai baissé la garde. » Un peu avant l'été, la cible
s'appelait Gilles Le Gendre, le député Renaissance qui se présentait aux
législatives sur ses terres. Rachida Dati a écrit au procureur de Paris pour
faire un signalement pour harcèlement sexuel, accusant le député, et, à
quelques jours du scrutin, l'a fait savoir à la presse (il ne s'agissait en
réalité que d'un simple conflit du travail et le parquet a classé sans suite le
courrier de Dati).
Elle a, toutefois, aussi appris à enterrer la hache de
guerre. L'autre jour, elle a croisé Georges Malbrunot dans un dîner. Il y a
quelques années, l'auteur de Nos très chers émirs (Michel Lafon) avait révélé
qu'elle avait demandé des sommes faramineuses au Qatar pour organiser une sorte
de club diplomatique dans son arrondissement. Elle avait alors déposé plainte
en diffamation. Avant de la retirer. Quand Dati s'est approchée de lui, le
journaliste n'en est pas revenu : entre la poire et le fromage, discussion
urbaine, mots aimables.
Adversaires. Depuis qu'elle rêve de
Paris, Rachida Dati a appris la prudence. Alors que Bruno Retailleau et Éric
Ciotti se chamaillent pour diriger ce qui reste des Républicains , elle a dit à
ses troupes (Paris est la seconde plus grosse fédération du parti) qu'elle les
laissait totalement libres, tout en confiant mollement que, à titre personnel,
elle penchait plutôt pour Ciotti. Il y a des combats qui ne valent pas que l'on
s'abîme. Elle sait aussi nouer des relations avec ses adversaires au Conseil de
Paris. Audrey Pulvar (adjointe d'Anne Hidalgo) : « Elle a un sens de la
repartie saisissant et peut être très drôle. Même si nous sommes aux antipodes,
elle connaît ses sujets. Sur le crack et la toxicomanie, elle sait que le
tout-répressif ne sert à rien et que les toxicomanes sont aussi des malades
qu'il faut prendre en charge. Ce n'est pas le cas de tous ses amis. » Alice
Coffin (Les Verts) : « Elle défend la parole des femmes et celle des élues
féministes, elle se mobilise contre les violences masculines, ce qui n'est pas
si fréquent à droite. On peut travailler ensemble sur ce sujet, qu'elle aborde
avec courage. » Dans le camp Macron, elle s'est aussi fait une alliée, la
première dame. Elle confie envoyer fréquemment des SMS et converser avec celle
que ses sœurs adorent depuis que Brigitte Macron leur a accordé, lors de la
dernière campagne présidentielle, un selfie à la sortie d'un restaurant. «
Mes sœurs sont des groupies. Le soir du second tour de la présidentielle, elles
sont venues dîner chez moi. Pour me taquiner, elles avaient toutes un tee-shirt
"Nous, c'est Brigitte". Avec Brigitte, on se téléphone,
on se marre. Elle me dit souvent "tu ne les rates pas", en évoquant
ce que je mets aux ministres du gouvernement. »
L'étendue du carnet d'adresses de Rachida Dati semble
infinie. On s'étonne de la fascination de nombreux grands bourgeois pour celle
qui a écrit, en pleine crise des Gilets jaunes, un pamphlet pour dénoncer les
comportements de l'élite et comment « la caste », dit-elle, ferme la
porte aux nouveaux venus. Jean-Pierre Jouyet nous affranchit. Il raconte
comment il est devenu l'ami de Rachida Dati. Elle était jeune conseillère du
ministre de l'Économie, il était directeur du Trésor. Elle devait pondre un
mémo sur un sujet technique. Il s'est déplacé jusqu'à son bureau pour marquer
son respect pour l'autorité politique, ce que personne à Bercy ne faisait
jusque-là avec elle. Ensuite, alors qu'il n'était qu'un modeste secrétaire
d'État dans le premier gouvernement Fillon et qu'elle était l'un de ses plus
importants ministres, elle a fait ce qu'il fallait pour lui trouver des relais
dans cette majorité UMP où il ne connaissait personne. Plus tard, renvoi
d'ascenseur. Il était le principal collaborateur de François Hollande à
l'Élysée, elle venait de créer un cabinet d'avocats. Il confesse l'avoir aidée
à trouver des clients dans plusieurs entreprises publiques, notamment chez
Alstom, Thales et Renault.
Rachida Dati aime aussi l'Azerbaïdjan. Elle a longtemps été
au conseil d'administration de « l'association des amis » de ce petit pays du
Caucase, si riche en gaz et en hydrocarbures. Il y a quelques années, elle a
organisé un somptueux dîner au musée Rodin pour la première dame du pays,
accueilli sur le Champ-de-Mars des expositions à la gloire des artisans de ce
régime autoritaire du Caucase. Elle n'a surtout rien dit lorsque celui-ci a
lancé, en 2020, une agression militaire contre sa voisine l'Arménie, avec
l'aide de la Turquie (plusieurs centaines de victimes civiles), condamnée par
la communauté internationale.
Point faible. Ses relations avec
plusieurs pays producteurs de gaz et de pétrole pourraient gâcher le scénario
qu'elle est en train d'écrire. Ses adversaires ont en tout cas ciblé ce point
faible. L'été dernier, alors que Rachida Dati reprochait à Anne Hidalgo de
faire le tour du monde au lieu de s'occuper des Parisiens, la maire de Paris
lui a dit qu'elle rentrait justement d'Arménie. Et qu'elle pouvait confirmer à
l'ensemble du Conseil que sa principale opposante n'y était, elle, pas la
bienvenue. Rachida Dati : « Depuis ses 2 % à la présidentielle, elle est
devenue méchante. » Le prochain épisode est déjà en plein tournage. Son
titre pourrait être : Petit Meurtre à l'Hôtel de Ville.
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Elle ne serait pas parfaite comme remplaçante
mais tellement mieux que A.HIDALGO réélue
par défaut à cause de ces municipales tronquées par le président qui les avait
reportées à cause de la Covid encore une de ses inepties habituelles ou il
avait mis du temps à ce décider pour ce mêler de ces élections municipales
parisiennes un fiasco de plus dont il nous a habitué!?
De plus R.DATI a un expérience parisienne de
maire annexe du 7eme d'arrondissement !
Cela étant comme les parisiens qui habitent la
capitale votent aussi mal que le reste des Français lambda et qu'il n'y a pas
encore de candidat qui sorte du lot donc ne rêvons pas et cela concerne
indirectement les Franciliens de la couronne de PARIS qui viennent chaque jour
travailler en empruntant les transports commun intramuros et d'IDF (mais qui
eux ne votent pas bien sûr!)
Jdeclef 08/12/2022 12h03
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