« Il
y a un vrai risque de scission du Parti socialiste »
ENTRETIEN.
Le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, est candidat à la direction du PS
face à Olivier Faure pour réconcilier un parti proche de l’explosion.
DESESPERANTE POLITIQUE FRANCAISE LAMENTABLE QUI
SE DEGRADE DEPUIS DES LUSTRES ET DES FRANCAIS QUI AVALENT TOUT QUI POUSSE LA
FRANCE TOUJOURS PLUS BASSE ?!
Une troisième voie, ni pro-Nupes, ni anti. Le maire socialiste de Rouen, Nicolas
Mayer-Rossignol, se présente contre Olivier Faure pour lui succéder au poste de
secrétaire national du PS à l'occasion du congrès de Marseille qui aura lieu
fin janvier. Méconnu du grand public, cet ancien proche de Laurent Fabius a été
président du conseil régional de Haute-Normandie en 2013. Tête de liste en
2015, il a perdu face à Hervé Morin lors des premières élections régionales de
la Normandie réunifiée. Élu maire de Rouen et président de la métropole en
2020, ce scientifique de formation a fait partie de l'équipe des maires, qui a
soutenu Anne Hidalgo lors de l'élection présidentielle.
Aujourd'hui, après avoir soutenu trois candidats dissidents de la Nupes
(accord électoral signé entre LFI, EELV, PS et PC), le quadra explique au Point
pourquoi il est candidat à la direction du PS et détaille la ligne défendue par
les signataires de sa motion baptisée « Refondations ». Nicolas
Mayer-Rossignol dresse aussi un bilan sans concession de la direction actuelle
de son parti tout en soulignant qu'elle n'est pas la seule responsable de la
grande faiblesse actuelle de sa famille politique. S'il dit comprendre ceux qui
ont soutenu la Nupes « pour sauver les meubles », il souligne que cet
accord n'assurera pas le salut de la gauche. Et cela ni aux élections
européennes ni à la présidentielle de 2027…
Congrès
du PS : un débat télévisé entre Olivier Faure et ses rivaux
Le Point : Les résultats de la présidentielle et des
législatives signent-ils la mort du Parti socialiste ?
Nicolas Mayer-Rossignol : Non, car tant qu'il y aura
des injustices, il y aura des socialistes. Il y a un paradoxe : le Parti
socialiste va très mal depuis longtemps, alors même que la lutte contre les
inégalités et les injustices n'a jamais été aussi nécessaire. Parce que l'on
vit dans une société de plus en plus injuste socialement et climatiquement. Ce
paradoxe est à la fois source d'abattement, d'inquiétude, mais aussi d'espoir
parce que les Françaises et les Français nous attendent. Ils espèrent un
renouveau, une nouvelle offre politique. Nous avons besoin d'une offre de
gauche à la fois ambitieuse et crédible. Une nouvelle énergie ! C'est ce
que nous incarnons avec le collectif #Refondations et la motion que nous avons
déposée pour le congrès national du Parti socialiste.
C'est aussi pour cela que vous êtes candidat au poste de secrétaire
national du PS ?
J'assume d'avoir un profil qui détonne dans le paysage. Je ne suis pas un
apparatchik, je suis scientifique de formation, ingénieur, je n'ai pas fait
d'études politiques, j'ai bossé dans le public comme dans le privé. Pour moi,
la politique ne sera jamais un métier. J'ai fait d'autres choses dans ma vie et
j'en ferai sans doute d'autres plus tard. Je suis très heureux comme maire de
Rouen, mais il y a désormais urgence à s'engager sur le plan national. Si nous
ne le faisons pas maintenant, nous savons ce qui va se passer : l'extrême
droite peut gagner. Elle est aux portes de l'Élysée, à chaque élection elle
gagne des voix.
Aujourd'hui, il y a trois blocs : celui de l'extrême droite, celui
autour d'Emmanuel Macron et celui de la gauche. Quel est le bloc le plus en
progression ? C'est clairement l'extrême droite. Pas seulement en France
mais dans toute l'Europe. Quel est le bloc le plus faible, qui fait au maximum
30 % aux élections ? C'est la gauche. Doit-on s'y résoudre ?
Certainement pas. Chez #Refondations, nous avons décidé de nous battre.
Nous ne pouvons pas nous contenter
d’“accompagner” le libéralisme. Certains enjeux, comme le réchauffement
climatique, nécessitent une forme de radicalité.
Si vous deviez résumer la ligne que vous portez au Congrès en
quelques mots…
Entre le social-libéralisme, dans lequel une partie de la gauche, et
notamment le PS, a pu s'abîmer par le passé, et le social-populisme, dans
lequel une autre partie de la gauche peut avoir tendance à s'abîmer en ce
moment, il y a la social-écologie du XXIe siècle que nous
portons.
Dans cette équation, quelle est la place de l'écologie ?
Elle est au cœur ! Le socialisme du XXIᵉ siècle n'est pas le socialisme
du XXᵉ siècle. Au logiciel productiviste des Trente Glorieuses se substitue une
offre politique social-écologique. La lutte contre les injustices sociales et
climatiques est un même combat, qui réunit « fin du mois » et
« fin du monde ». C'est ce que je fais tous les jours à Rouen. Nous
défendons une ligne sociale écologiste qui peut rassembler tous les socialistes,
et au-delà toutes les forces de gauche et de progrès. Parce que notre famille
politique est profondément divisée, nous prônons un axe central. D'ailleurs, si
nous n'avions pas lancé #Refondations, ce n'est insulter personne que de
reconnaître qu'il y aurait eu deux motions et zéro suspens…
D'autres motions ont été déposées, dont celle baptisée
« Osons », soutenue par Johanna
Rolland, la maire de Nantes…
Elle a rejoint Olivier Faure, c'était prévu dès le départ. Mais peu importe.
S'il n'y avait pas eu notre nouvelle voie, et seulement les textes d'Olivier
Faure et d'Hélène Geoffroy, le Congrès n'aurait pas eu grand intérêt : on aurait
refait le même match, avec le même rapport de force, les mêmes batailles d'ego.
La voie centrale que nous portons est la seule qui permette de rassembler tout
le monde. Nous apportons un nouvel espoir parce que nous portons une voix
nouvelle. Nous sommes en fait la seule nouveauté.
La
gauche, du fiasco d'Anne Hidalgo au mariage de raison avec la Nupes
Quelles sont vos différences avec la motion portée par Hélène
Geoffroy ? La dispersion ne risque-t-elle pas de favoriser la réélection
d'Olivier Faure ?
Non parce que les règles ont changé. Il y a deux votes : le premier
concerne les textes et détermine le rapport de force entre les trois motions et
leur représentation dans les différentes instances du parti. Le second vote où
seuls les deux premiers concourent permet d'élire le premier secrétaire du PS.
Il n'y a pas, comme par le passé, de motion de synthèse. Ce qui nous
différencie, c'est que nous sommes les seuls à pouvoir travailler avec tout le
monde. Si Hélène Geoffroy gagnait, visiblement les amis d'Olivier Faure ne
travailleraient pas avec elle. Et réciproquement…
Sur le fond, nous pensons que nous ne pouvons pas nous contenter
d'« accompagner » le libéralisme. Certains enjeux, comme le
réchauffement climatique, nécessitent une forme de radicalité au sens
étymologique du terme : c'est-à-dire prendre les problèmes à la racine.
Mais la radicalité n'est ni l'outrance ni l'extrémisme. La radicalité,
c'est considérer que sur l'écologie, l'égalité entre les femmes et les hommes,
les Gafam, les inégalités sociales, on n'a plus le temps d'attendre et que des
mesures doivent être prises maintenant. C'est être à la fois ambitieux sur le
fond et en même temps crédible sur les moyens. Notre ligne a vocation à
rassembler toute la gauche, pas seulement les partis : les milieux
intellectuels, universitaires, entrepreneurs, artistes, syndicats, citoyens… avec
lesquels le Parti socialiste n'a pas du tout suffisamment travaillé ces
dernières années. LFI l'a fait beaucoup plus que nous.
Dans les discussions en interne, il y a
beaucoup de tensions et aussi beaucoup d’aigreur.
Il est vrai que les compagnons intellectuels se font rares au Parti
socialiste…
Il y en a eu mais il n'y en a plus… J'ai eu des discussions avec des
intellectuels qui ont partagé un bout de route avec le PS durant les années
1980. Notamment Erik Orsenna, qui raconte comment il y avait des liens
extrêmement forts. Sans remonter si loin, je me souviens de Martine Aubry quand
elle était première secrétaire en 2008-2012, qui avait impulsé un travail
incroyable avec les milieux économiques et syndicaux. Nous avons perdu cela
depuis une dizaine d'années. Ce n'est pas la faute d'un seul homme, évidemment.
Mais, on ne peut pas non plus dire que la direction actuelle n'y est pour rien.
Est-ce que ce rassemblement du PS est encore faisable ? Quand
on regarde les déclarations, notamment sur les législatives, on a l'impression
qu'il y a deux camps irréconciliables…
Vous avez raison : les deux autres voies ne sont visiblement pas très
conciliables. La seule voie qui puisse rassembler, c'est la nôtre. Je dis cela
sans prétention, mais c'est la réalité.
Elles ont jusqu'alors cohabité…
Certes. Mais dans les discussions en interne, il y a beaucoup de tensions et
aussi beaucoup d'aigreur. Nous sommes dans une situation stérile et
absurde : la direction du PS a plus de facilités à travailler et à
discuter avec des élus d'autres familles politiques, comme LFI, qu'avec des
socialistes ! Les conseils nationaux du PS sont surréalistes dans
l'incapacité à travailler ensemble. Une direction doit imprimer un cap, mais
aussi impulser un collectif pour faire travailler les uns avec les autres. Nous
avons une direction qui a dit à ceux qui n'étaient pas d'accord :
« Partez ! » C'est terrible, surtout quand on est à 20 000
militants. Quand on est si peu, aucun socialiste n'est de trop !
Michaël
Delafosse : « La gauche doit dompter ses colères »
Olivier Faure raille votre positionnement : pas vraiment pour
la Nupes, mais pas vraiment contre non plus…
Ceux qui voient le débat politique seulement à l'aune de la tactique, des
petits coups et des alliances d'un soir se trompent. La politique, c'est
d'abord des idées et une stratégie de long terme. La tactique peut être utile,
mais elle n'est certainement pas suffisante. Je peux comprendre celles et ceux
qui ont choisi la Nupes pour « sauver les meubles ». Finalement, cela
n'a pas été une stratégie gagnante : la gauche a perdu. Jean-Luc Mélenchon
n'est pas Premier ministre ! Le groupe d'opposition le plus fort
malheureusement, c'est le Rassemblement national. Pour moi, la Nupes est un
accord électoral passé et perdant. Aujourd'hui, c'est un intergroupe à
l'Assemblée nationale. Il ne résume pas la gauche, puisque certaines formations
n'y sont pas – comme les radicaux de gauche. La Nupes n'est pas non plus la
seule façon de faire le rassemblement de la gauche. Heureusement d'ailleurs…
Une gauche unie, mais sans la Nupes ?
À Rouen, nous n'avons pas attendu la Nupes pour nous rassembler.
Aujourd'hui, la gauche est dominée au plan national par LFI. Ce n'est pas une
critique, c'est le résultat des urnes. Mais ce rassemblement avec ce centre de
gravité est-il gagnant ? Il ne l'a pas été aux législatives. Et
aujourd'hui, dans les sondages, la gauche est à moins de 30 %. Il y a un
plafond de verre. Elle n'est pas jugée suffisamment crédible pour gagner demain.
Pour changer cela, nous avons la conviction qu'il faut remettre le socialisme
au centre de la gauche.
Beaucoup de gens pensent que le PS est mort. Pour moi, le cœur du combat,
c'est la lutte contre les injustices et la social-écologie. Il faut arrêter de
se définir par rapport aux autres. À travers des États généraux de toute la
gauche, nous voulons travailler avec tous les partenaires et toute la société
civile, pour rassembler sur des convergences sincères de fond. Pas sur des
questions de place ! Les enjeux de postes existent en politique mais ils
ne peuvent être l'alpha et l'oméga d'une vision et d'une stratégie. Sinon, on
confond stratégie et tactique, vision et opportunisme, courage et… cynisme.
C'est le problème du PS depuis trop longtemps.
C’est quoi la ligne du Parti socialiste ?
Le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle est floue.
En choisissant de voter LFI à la présidentielle, les électeurs de
gauche n'ont-ils pas voulu signifier que le socialisme n'est pas la bonne
réponse ?
Je ne crois pas. Je pense que les électeurs ont envoyé deux messages.
D'abord, un message de rassemblement. Beaucoup de gens ont voté Jean-Luc
Mélenchon parce qu'il était le mieux placé dans les sondages, donc le candidat
le plus à même d'incarner le rassemblement de la gauche. Et même aux
législatives, il y a des gens qui ont voté Nupes sans pour autant vouloir que
Jean-Luc Mélenchon soit Premier ministre. Ils voulaient simplement que la
gauche se rassemble. Le second élément, c'est que, en dépit du courage d'Anne
Hidalgo, beaucoup de Français n'ont pas voté socialiste, car le parti
n'incarnait plus grand-chose depuis trop longtemps. Notre candidate en a
d'ailleurs fait les frais. M. Mélenchon n'est pas ma tasse de thé, mais je
reconnais qu'il a du talent et qu'il a su fédérer autour de lui une équipe.
Même s'il y a des turbulences en ce moment. Le moins que l'on puisse dire,
c'est que les Insoumis ont travaillé et qu'ils ont créé des liens avec la
société.
La
Nupes, de plus en plus radicale… socialiste
Mme Le Pen est pour moi une ennemie de la République, mais je reconnais
qu'elle est une incarnation forte. Emmanuel Macron est une incarnation forte.
Dans un régime présidentiel, l'incarnation compte, qu'on le veuille ou non. Le
Parti socialiste a-t-il une incarnation forte ? La réponse est dans la
question. Si les gens se détournent, c'est parce qu'il n'y a pas d'incarnation
suffisamment forte et qu'ils ne savent plus que l'on pense. C'est quoi la ligne
du Parti socialiste ? Le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle est
floue. Ma conviction et c'est aussi l'espoir nourri par beaucoup de Françaises
et de Français, c'est qu'il y a une attente immense. L'attente d'une offre de
gauche incarnée, forte, crédible, collective, ambitieuse, radicale quand il le
faut mais sans outrance. Cette offre est attendue, mais elle n'est pas portée
aujourd'hui. C'est ce renouveau que je propose.
Le Parti socialiste ne sait plus qui il est ?
Prenez la réforme des retraites : quelle est notre ligne ?
Récemment interrogé sur la position des socialistes sur France Info, Olivier
Faure est apparu pour le moins embêté. Il a dit : « C'est 60 ans
pour tous, c'est ce qu'il y a dans l'accord de la Nupes. » Or, ce
n'est pas du tout la ligne défendue par la candidate socialiste à la
présidentielle ni ce qui a été travaillé dans le projet socialiste. Ce qui
compte, ce n'est pas tant 60 ans pour tous, mais bien le nombre d'années
en bonne santé à la retraite. Or, en la matière, il y a une différence de plus
de six ans entre un ouvrier et un cadre ! Il faut donc prendre en compte
la pénibilité, la fragmentation des carrières, notamment pour les femmes, les
carrières longues, pour permettre à celles et ceux qui ont eu les parcours les
plus durs de partir le plus tôt – y compris avant 60 ans dans certains
cas. Quant à relever l'âge légal à 65 ans comme le veut
Emmanuel Macron, ce serait profondément injuste, et même absurde quand on
sait à quel point il est si difficile de conserver un emploi et si fréquent
d'être licencié dès 55 ans.
Olivier
Faure : « Je n'ai rien trahi du tout »
Faut-il, dès lors, sortir de la Nupes ?
On ne va pas refaire le match. On ne va pas empêcher les députés de gauche
de se parler entre eux dans l'intergroupe Nupes, ce serait absurde. Mais cet
accord est-il suffisant pour gagner ? À l'évidence, non. Prenez tous les
sondages d'opinion, les médias, les élections partielles… Partout la gauche
régresse. Les affaires judiciaires, comme celle liée à Adrien Quatennens,
n'aident pas. Un rassemblement n'est pertinent, cohérent, et finalement
gagnant, que s'il est sincère. Manuel Bompard sur France Inter cette semaine
dit qu'il faut aller ensemble, toute la Nupes, aux européennes. Marine
Tondelier, la nouvelle secrétaire nationale d'EELV, lui répond :
« Quand c'est non, c'est non. » Et je la comprends : les
Insoumis sont contre l'Europe de la défense et veulent sortir de l'Otan !
Les écologistes prônent au contraire une Europe fédérale. Ce n'est pas une
différence de degré, c'est une différence de nature ! Le rassemblement doit
se faire sur des bases claires – si c'est juste pour des places, ça ne
convaincra pas les Français et cela ne m'intéresse pas.
Un congrès n’est ni une chasse à l’homme ni
une chasse à l’éléphant.
Marine
Tondelier, la nouvelle secrétaire nationale des Verts, vous n'êtes donc pas
favorable à une liste Nupes aux européennes ?
Le congrès doit être le moment pour trancher. Je souhaite que les militants
me donnent mandat pour affirmer une position claire sur les européennes.
Olivier Faure dit : « On verra après, il ne faut pas avoir peur, on
va d'abord discuter avec tout le monde. » Moi je n'ai peur de discuter
avec personne. Mais il faut être clair : est-on pour ou contre
l'Otan ? Pour ou contre l'Europe de la défense ? Pour ou contre le
fait de dire que M. Poutine doit perdre cette guerre et que la Russie de
Poutine est un État qui promeut le terrorisme – résolution du Parlement
européen que n'a pas voté LFI ? Ce ne sont pas de petites
différences.
Et puis il y a les élections locales à venir. Si nous admettions, comme
Olivier Faure, qu'il n'y ait point de salut hors de la Nupes : alors il
faudrait que la direction du parti informe nos camarades que pour les élections
sénatoriales, municipales, régionales, départementales… ils vont devoir, à
nouveau, s'effacer ! Pour ma part, je le dis très clairement : il ne
peut y avoir d'accord d'union qui n'acterait pas la reconduite des sortants
socialistes aux élections locales. Je demande qu'au Congrès de Marseille les
militants socialistes me donnent ce mandat clair.
L'élection de Marine Tondelier à la tête des écolos est-elle une
bonne nouvelle ?
Oui. Les écologistes ont montré par un processus démocratique qu'ils étaient
capables de se renouveler, et ce n'est pas anecdotique dans la vie publique
française. Les partis ont une image, celle du PS est très abîmée. Cela remonte
à loin, mais cela ne s'est pas amélioré ces dernières années. Il y a un enjeu
de fraîcheur, de renouveau, et les Verts l'ont bien compris. Nous serions
inspirés de le comprendre aussi. Marine Tondelier propose des États généraux de
l'écologie, nous proposons de les élargir à des États généraux de la
transformation sociale et écologique. Nous pouvons, nous devons travailler
ensemble.
Comme LR avec Nicolas Sarkozy, le PS doit-il tourner définitivement
la page de François Hollande ?
Il ne faut jamais avoir peur des inventaires. Mais un congrès n'est ni une
chasse à l'homme ni une chasse à l'éléphant. Y a-t-il eu des échecs
pendant le quinquennat de François Hollande ? À l'évidence, oui : la
déchéance de nationalité, la loi travail, le CICE sans contreparties. Mais il y
a eu aussi des réussites. Je suis fier de l'accord de Paris sur le climat, du
mariage pour tous… Des politiques sociales ont été lancées et elles ont
fonctionné, comme le dispositif « territoires zéro chômeur de longue
durée » bâti durant ce quinquennat. Personne ne remet en cause la Banque
publique d'investissement… Qu'un ancien président ait une parole libre et utile
pour la France, c'est bien. Mais le socialisme a besoin de renouveau, d'être
incarné par une nouvelle génération, qui exerce des responsabilités sur le
terrain, en phase avec les enjeux et la jeunesse de ce siècle. Le socialisme
de 2025 n'est pas le socialisme des années 2000, même si des paroles
fortes restent inspirantes.
François
Hollande : « Être sifflé, c'est mieux que de passer
inaperçu ! »
Il fut un temps où le premier secrétaire avait vocation à porter la
candidature socialiste à la présidentielle… Est-ce encore le cas
aujourd'hui ?
Pas forcément. Le parti est tellement mal en point que la future direction
va avoir du pain sur la planche. Il faut remettre le PS à flot, lui donner un
nouveau souffle. Nous sommes passés de 200 000 militants à… 20 000,
c'est-à-dire dix fois moins. Partout où je vais dans les fédérations, les
militants se sentent abandonnés. Beaucoup sont déjà partis, beaucoup sont en
passe de le faire. La nouvelle direction va devoir rassembler, nous faire
travailler tous ensemble, donner du corps à la ligne politique et renforcer les
liens avec la société civile. La présidentielle, c'est loin.
La situation n’est plus tenable à l’intérieur.
Il y a un vrai risque de scission.
Si Olivier Faure est élu…
Ce congrès n'est pas joué d'avance, la dynamique est de notre côté et il est
désormais probable qu'Olivier Faure n'ait pas la majorité. Je l'ai soutenu en
2017-2018, parce qu'il a eu le mérite de reprendre le PS à un moment où il n'y
avait pas grand monde pour le faire. Mais aujourd'hui, de la même façon que
nous avons fait le bilan des années Hollande, il est normal qu'au bout de cinq
ans nous fassions celui de la direction du parti. Le PS va-t-il mieux ?
Non. A-t-on gagné des élections ? Non. Quand on en a gagné localement, ce
n'est pas l'étiquette PS qui nous a servi ; au contraire, il a fallu la
défendre. L'alliance à gauche a-t-elle replacé le PS comme force
dominante ? Non plus. Le fonctionnement interne est-il meilleur ? Là
encore, non. Quand une équipe perd tous ses matchs, il est normal qu'on finisse
par s'interroger sur la composition et le coach…
Une réélection d'Olivier Faure mènerait-elle à une scission ?
Beaucoup de militants nous le disent : « C'est le congrès de la
dernière chance. » La situation n'est plus tenable à l'intérieur. Il
y a un vrai risque de scission. C'est pour cela que beaucoup sont soulagés et
heureux que l'on propose une nouvelle voie, centrale, commune. On a besoin de
sérieux et de renouveau.
À LIRE AUSSIParti socialiste : petit
meurtre en famille
Et vous, vous partiriez ?
Non. Je suis socialiste, je resterai socialiste.
Ce dimanche, la
France affronte l'Argentine en finale de la Coupe du monde. Un
pronostic ?
J'aimerais que la France gagne, bien sûr. Je me souviens encore du match
contre l'Argentine en huitième en 2018, c'était somptueux ! J'espère un
match avec beaucoup de buts. En tout cas, il y a tous les ingrédients pour
qu'il y ait du spectacle, avec des joueurs extraordinaires de chaque côté. Je
pense aussi aux Argentins, qui vivent une crise sociale terrible depuis tant
d'années.
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Le PS qui fut un grand parti finit par se désagréger
de lui-même par ses leaders médiocres qui se sont succédé depuis l'ancien
président F.HOLLANDE ex secrétaire de ce parti et sa défection lamentable de
renonciation à se représenter pour un 2eme mandat qu'il s'avait perdu d'avance
par son comportement de pleutre qui a bien profité de cette gauche laminée par
MELENCHON qui a créé un agrégat de cette NUPES ces ex partis PS/PC/ECOLOS et sa
LFI médiocre extrême gauche avec ces politiciens aboyeurs de foire mal élevés
qui lui ressemble !
Ce qui démontre que les Français lambda n'y
comprennent plus rien et ne croient plus aux partis politique ringards se réfugie
partiellement derrière notre président ce Mr sans parti politique qui en avait
créé un fantôme la REM en en changeant le nom lors de sa réélection de 2022
mais qui n'a pu avoir qu'une majorité relative à l'assemblée nationale car
certains Français avaient commencés à réfléchir que donner trop de pouvoir à un
seul homme est improductif à la limite d'une démocrature que l'on subit dans
d'autres pays connus et ce qui oblige sa 1ere ministre Mme BORDE d'utiliser cet
article 49/3 totalitaire pour faire passer lois et reformes de triste mémoire
très utilisé par un ancien 1er ministre de cette gauche socialiste M.ROCARD !
Car les Français qui réclament des changements
dans cette V eme république monarchique obsolète n'arrivent pas à s'unir pour
les obtenir par leurs votes dispersés car des individualistes incurables qui
pratique le chacun pour soi dévastateur ne profitant qu'à nos politiciens de
tous bords pour perdurer et profiter de leurs avantages d'élus si lucratifs
voire à nos dirigeants lors des élections présidentielles qui regardent la
FRANCE péricliter depuis 40 ans !
Il reste cette coupe du monde de football et si
l’équipe de France gagne tout le monde sera content et le président en tirera un
bénéfice ?!
Pauvre France et Français lambda si niais
incapables de se prendre en main pour eux-mêmes et leur pays !?
Jdeclef 17/12/2022 15h30
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