Comment
finissent les dictateurs
Qu’elle
soit lente (Franco, Pinochet…) ou violente (Mussolini, Saddam, Kadhafi…), la
mort d’un tyran laisse, pour longtemps, l’empreinte traumatisante du mal.
QUOI QU’ON FASSE ON RETOMBE DANS NOS TRAVERS DIT
HUMAINS MAIS SI DIFFERENT SELON LES HOMMES DU MONDE ENTIER NOTRE PRINCIPAL
DEFAUT DIGNE DE LA TOUR DE BABEL MYTHE LES PLUS CONNUS DE LA BIBLE ?!
Qui d'entre nous n'a pas songé depuis quelques mois, avec espoir, à la disparition de Vladimir Poutine ? Avouons-le : dans un coin de notre tête, nous avons tous élaboré notre petit scénario. Le maître du Kremlin a de nombreux prédécesseurs. Étrange coïncidence : quand l'humanité s'est habituée à la démocratie, elle a découvert son envers, les dictateurs. Quand elle a décrété la mort de Dieu, ces autres dieux ont envahi le monde.
Est-ce un hasard ? Dieux autoproclamés, ils ont surgi pour
être à leur tour renversés, supprimés, enfermés, jugés, quand ils ne
choisissaient pas le suicide ou n'étaient pas chassés. S'y rejoue la même scène
anthropologique de mise à mort du chef par la tribu, ou par quelques
sous-chefs, qui se libèrent des sévices endurés, des humiliations subies comme
de l'admiration servile que le tyran avait suscitée. Le sacrifice de la «
Bête », terme dont Mario Vargas Llosa désigne Trujillo, l'homme fort de
Saint-Domingue, criblé de balles dans La Fête au Bouc.
Notre série Comment finissent les dictateurs
Les derniers jours de Hitler dans son bunker
La débandade de Benito Mussolini
Tractations autour du lit de mort de Staline
La longue agonie de Franco
Jaruzelski, Honecker : pas vus pas pris
Pinochet l'impuni
Les Ceausescu, exécutés à Noël
Pas de pitié pour Saddam Hussein
Les dernières heures de Kadhafi
Ceci est leur corps. On associe les dictateurs
à la terreur. On les croit forts, ils sont faibles. On les pense invincibles,
leur pouvoir tient à quelques murs protecteurs, des palais, le culte de la
personnalité, une loyauté sans faille, une police efficace, un système aux
ordres. Leur chute dévoile leur faiblesse cachée et l'imposture originelle. Les
murs tombent. Comme le roi, le dictateur est nu. Ce qui est en jeu est la
désacralisation du pouvoir absolu. Consommée dans le cas d'un Mussolini
supplicié par le peuple de Milan, d'un Ceausescu, d'un Saddam Hussein ou d'un
Kadhafi, dont on expose les cadavres pour assurer à ceux qui douteraient que
justice a été rendue. On dit au peuple : ceci est leur corps. Un corps traqué,
localisé, identifié, démasqué, selon des méthodes parfois semblables à celles
utilisées par le régime mis à bas. Désacralisation esquivée par Hitler qui,
informé du massacre du Duce, ordonne que son propre corps soit brûlé après son
suicide. Désacralisation contrariée et contre-productive avec un Staline
tellement sacré que les médecins, terrorisés, hâtent son décès.
À contrario, le crépuscule peut sonner l'heure d'une
(re)sacralisation : l'agonie mise en scène de Franco se voulut le feuilleton
christique d'un Caudillo faisant don de sa personne à l'Espagne. Dans tous les
cas, plus que l'accession au pouvoir, souvent secrète, la chasse au dictateur
donne lieu à des récits infinis et parfois contradictoires : l'humanité a
besoin de se raconter la disparition du mal.
Icônes. Dans Comment devenir
dictateur, Frank Dikötter rappelle que « toute dictature oblige tout
le monde à mentir », pour qu'on ne sache plus qui ment. La fin d'un
dictateur, c'est à l'inverse une vérité qui éclate, des bouches affranchies du
bâillon, d'autres corps, dégagés des geôles, qui investissent des avenues
réservées jusque-là à des défilés réglés comme du papier à musique. Le souffle
de l'Histoire - le sort des armes en 1945, la chute du Mur en 1989 ou les
printemps arabes en 2011 - gonfle en une vague qui submerge les hommes
statufiés, balayés par la débâcle suicidaire d'une idéologie.
Si elles finissent mal en général, certaines figures
échappent aux mailles du filet. Passent la main, comme Pinochet, Stroessner ou
Castro, qui meurt dans son lit, son urne funéraire ayant droit à une procession
nationale. D'autres icônes tombées de leur piédestal se ménagent aussi parfois
une partie nulle, négocient une porte de sortie et trouvent refuge chez des pays
amis ou peu regardants, pour couler de confortables retraites sur le matelas
d'une fortune extorquée et mise au chaud de banques qui ignorent leur odeur.
« Grandeur pourrie ». Seule une justice
internationale, à La Haye désormais, peut espérer leur faire rendre gorge,
version légalisée des règlements de comptes populaires. L'hypothèse a été
évoquée pour Poutine, sans espoir. Finira-t-il renversé, écarté pour raisons de
santé, dans la bonne tradition russe ? Par un suicide, pour renouer avec la
Seconde Guerre mondiale, sa boussole ? L'écrivain franco-russe Iegor Gran nous
livre une géniale hypothèse. Mais quid des lendemains d'un dictateur ? « La
ville se réveilla d'une léthargie de plusieurs siècles sous une brise tiède et
tendre de grand cadavre et de grandeur pourrie », écrit Garcia Marquez
dans L'Automne du patriarche, monologue halluciné du crépuscule d'un
général-tyran. La fin d'un dictateur peut être un lendemain qui chante mais, au
plus intime, elle laisse toujours, et pour longtemps, l'empreinte traumatisante
du mal.
Consultez notre dossier : Les derniers jours des dictateurs
Pour
en savoir plus
Les Derniers Jours des dictateurs, Diane Ducret
et Emmanuel Hecht, Perrin, « Tempus »
Après avoir consacré un long ouvrage aux femmes de
dictateurs, Diane Ducret, avec Emmanuel Hecht, invitait en 2012 les
meilleurs historiens français à brosser cette galerie de 24 crépuscules
souvent sanglants, parfois tranquilles, où l’on trouve, à côté des
incontournables, des chapitres plus inattendus consacrés à Boumediene, Ngô Dinh
Diêm, Noriega ou… Leonid Brejnev. Un classique.
Le Siècle des dictateurs, Olivier Guez, Perrin/Le
Point
Cet ouvrage collectif ne porte pas spécifiquement sur la
chute des dictateurs, mais, de Lénine aux Assad en passant par Mao, Tito,
Hodja, Kadhafi ou Castro, il brosse la fresque de ces
vingt-deux dirigeants qui incarnèrent après 1918 l’essor de diverses
formes de totalitarisme. Vingt-deux portraits passionnants placés sous l’égide
de Paul Valéry : « Il est remarquable que la dictature soit à
présent contagieuse, comme le fut jadis la liberté. »
Les Derniers Jours de Staline, Joshua
Rubenstein, Perrin (à paraître le 5 janvier)
Le biographe de Trotsky et d’Ilya Ehrenburg, longtemps
responsable de l’Europe de l’Est pour Amnesty International, décrit d’abord le
ballet tragi-comique autour de la dépouille du Vojd avant de se consacrer plus
longuement à l’opportunité manquée, sur le plan géopolitique, après son décès.
L’Est et l’Ouest auraient pu se rapprocher, le rideau de fer tomber, il n’en
fut rien. Rubenstein en donne les raisons.
Le Mystère Mussolini, Maurizio Serra, Perrin
« Le plus sibyllin, le plus déroutant, le moins aisé
à cerner de tous les dictateurs du XXe siècle. » Cette
phrase de l’académicien franco-italien Maurizio Serra résume le défi et la
réussite de sa biographie qui en finit enfin avec la caricature du clown
gesticulant et ridicule auquel on a réduit Mussolini. Persuadé que la violence
était le seul moteur de l’Histoire, il avait une répulsion pour cette violence.
Chez lui, ni purges ni nuit des Longs Couteaux. Et à l’agitation extrême
succéda une passivité résignée et nihiliste. Voici le mystère éclairé.
Les Derniers Jours de Mussolini, Pierre
Milza, Fayard
Le biographe du Duce mène l’enquête sur ses trois derniers
jours, du moment où il quitte Milan, le 25 avril 1945, jusqu’à son
exécution dans une ferme près du lac de Côme, le 28 avril. Il confronte
les différentes versions sur ce dernier tour de piste parfois
grand-guignolesque, qui se termine tragiquement.
Les Derniers Jours d’Hitler, Joachim Fest, Perrin,
« Tempus »
« Que voulez-vous que je fasse d’un peuple dont les hommes ne se battent plus quand on viole leurs femmes ? » s’écria Hitler peu avant de se suicider. Son biographe allemand, Fest, décrit très bien l’état d’esprit d’un dirigeant fiévreux, rageur, qui crie à la trahison généralisée, au comble du dédain de la vie humaine, et qui s’enferme dans son bunker comme dans un dernier déni de la réalité.
La Fête au Bouc, Mario Vargas Llosa, Gallimard,
trad. de l’espagnol par Albert Bensoussan
Le modèle revendiqué du romancier péruvien est le dictateur
de Saint-Domingue Rafael Trujillo, dont il retrace les derniers jours avant
l’attentat qui lui a coûté la vie en 1961. Il suit aussi l’action héroïque
des conjurés, tout en restituant la folie d’un pays soumis à l’arbitraire d’un
seul homme qui soudain disparaît.
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L'histoire de notre monde instable ne change
pas car les peuples ne sont pas capables de tuer dans l'œuf l'éclosion de ces
dictateurs ou mystiques religieux remontant aux moyennages avec nos religions
entre Occident et Orient sur des périodes assez courtes surtout dans les périodes
d'après guerres mondiales la 1ere en Europe car pour la fin de celle-ci qui a
fait des millions de morts et la seconde
vraiment mondiale en occident orient et Asie après une période de guerre froide
jusqu'en 1989 et la chute du mur de BERLIN peu de temps se sont écoulé soit 33
ans et surtout si on ajoute à celles-ci les intermédiaires de ses anciens
empires coloniaux devenus indépendants Africains/Européens jusqu'à ce jour ou
ont on a encore des soldats impliqués !
La guerre Russo Ukrainienne avec ce dictateur
russe nostalgique de son empire Russo soviétique perdu qu'il veut récupérer
dure déjà depuis presque une année et loin d'être terminée au point que même
les Français lambda n'en n'ont plus peur et s'y sont habitués bien qu'aux frontières
de l'Europe occidentale (au point que pour certains pensent qu'on devrait
laisser les Ukrainiens régler leur compte avec la Russie et surtout avec
Poutine que nos dirigeants n'arrivent pas à stopper ou éliminer !?)
Car dans ces démocratures ersatz de dictatures
certains peuples bien qu'asservis et pas libres en fausse démocraties preferent
des hommes forts totalitaires qui les protègent cas typique de la Russie ou ex
URSS qui remonte aux tsars de l'empire Russe !
Mais il y a d'autres grands et petits pays
connus qui pratique ce type de gouvernance totalitaire et cela augmente et
devient plus que préoccupant surtout si des crises induites économiques
inflationnistes et énergétiques sont présentes !
Il faut que nos dirigeants comprennent enfin
que la mondialisation est un échec car les peuples et les hommes sont différents
pour de multiples raisons puissance richesse langue religion géographie couleurs
et c'est trop pour obtenir un consensus de paix !
Jdeclef 19/12/2022 14h52
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