Vœux
présidentiels : Macron va-t-il rallumer le feu des retraites ?
CHRONIQUE.
Il n’a pas évoqué le sujet depuis son allocution du 31 décembre 2019. Le
faire ou ne pas le faire ce soir, telle est la question.
Qu’il le fasse ou non il connait le résultat d’avance et attendre en bon procrastinateur maladif c’est reculer pour mieux sauter !
En parler ce soir dans son allocution de vœux ? C'est prendre le
risque, alors même que la Coupe du monde de foot a boosté sa popularité (entre
36 % et 46 % selon les sondages ) et que les Français, voyant la
guerre flamber de l'Ukraine à l'Iran et s'inquiétant de nouvelles hausses de
prix de l'énergie, aspirent à un moment de répit, de réveiller d'un
coup toutes leurs angoisses et leurs colères. Ne pas en parler, au prétexte que
la concertation n'est pas achevée ?
Certes, le nouveau chef des Républicains, Éric Ciotti, reçu la veille de
Noël à Matignon, où il a défendu la cause des petits retraités et des femmes et
plaidé pour un objectif 64 ans, « 65 ans étant d'une brutalité
sans doute trop forte », semble pouvoir être amadoué. Cela, au moment
où les tonitruants dirigeants de La France insoumise sont affaiblis par
l'affaire Quatennens. Mais le syndicat le plus réformiste, la CFDT de Laurent
Berger, ne veut toujours pas reculer d'un pouce.
Dans la fabrique des vœux présidentiels
Alors, se contenter de rappeler que la Première ministre Élisabeth
Borne devrait relancer le débat au Parlement le 10 janvier ?
Cela passerait pour un nouveau recul, humiliant. Impossible pour l'orgueilleux
jeune président qui, à peine élu, déclarait lors de ses premiers vœux de bonne
année aux Français, le 31 décembre 2017, assis à une table en marbre le
dos à une fenêtre sur le parc de l'Élysée : « Demandez-vous chaque
matin ce que vous pouvez faire pour le pays » et promettait « toujours,
j'écouterai, j'expliquerai, je respecterai… mais toujours, à la fin, je ferai
ce que vous attendez de moi, car c'est ce dont le pays a besoin ».
Le Covid a chassé les réformes
Deux ans, déjà, que le sujet des retraites n'a pas été abordé lors de la
traditionnelle allocution de vœux télévisée. Il y avait de bonnes raisons pour
cela : la crise du Covid. Le 31 décembre 2020, assis au coin du
feu, un Macron paternel nous invitait à penser aux 64 000 premières
victimes officielles du virus mais rappelait que « l'esprit collectif
avait sauvé tant de vies ». « Pleinement conscient des sacrifices »
demandés à ses compatriotes, il promettait « un nouveau matin
français » et citait Marie-Corentine, une infirmière de 24 ans, qui
avait tout quitté la veille de Noël pour venir en renfort à l'hôpital de
Créteil ; Romain, gendarme qui avait fait évacuer au péril de sa
vie 60 pensionnaires d'une maison de retraite ; Mehdi, prof
d'histoire, qui avait fait un cours sur la laïcité après l'assassinat de
Samuel Paty et Mauricette, 78 ans, première vaccinée devant les caméras de
télévision. « Tous ces visages sont ceux de l'espérance de la
France ». Jamais, d'ailleurs, « le chômage n'avait été
aussi bas ».
Les vœux minimalistes d'Emmanuel Macron
Hélas, le 31 décembre 2021, le président de la République, debout,
cette fois, devant la fenêtre du parc, devait commencer son allocution par
« une pensée pour les 123 000 compatriotes à qui le virus a ôté
la vie ». Mais, rappelait-il après avoir exprimé sa reconnaissance
au personnel soignant et aux pompiers, « plus de
53 millions de Français ont été vaccinés… La France, malgré les épreuves,
est plus forte qu'il y a deux ans ». En 2022, « quelles que soient ma
place et les circonstances » (Macron n'avait pas encore annoncé son
intention de se représenter), le président en fin de mandat continuerait à
servir. Car « de la France, notre patrie, nul ne saura déraciner mon
cœur ». Car 2022 allait être l'année d'un « tournant
pour l'Europe ». Mais le 24 février, les chars russes allaient
franchir la frontière ukrainienne…
La guerre en Europe. La guerre des Gilets jaunes sur nos ronds-points…
Chaque fois, une actualité violente a reporté les projets de réforme. Il faut
remonter au 31 décembre 2019 pour trouver le mot
« retraite » dans la rituelle allocution présidentielle de fin
d'année. Après s'être félicité de la création de 500 000 emplois, Macron
s'interroge : « Des décisions peuvent heurter. Faut-il pour
autant renoncer à changer le pays ? Non ! Ce serait trahir nos
enfants, leurs enfants et leurs enfants après eux ! C'est pour cela que la
réforme des retraites, à laquelle je me suis engagé devant vous, sera menée à
son terme. Parce qu'il s'agit d'un projet de justice et d'un progrès
social ! » Et d'ajouter cette phrase que tous lui réclament
aujourd'hui : « Nous voulons que chacun puisse bénéficier d'une
pension digne… notamment les oubliés du système actuel, les femmes, dont les
retraites sont presque deux fois inférieures à celles des hommes. »
Les modèles Mitterrand et Chirac
C'était il y a trois ans. Est-il trop tard aujourd'hui pour reprendre
le même discours ? Beaucoup le pensent, car la peur a gagné les Français,
et pas seulement les plus fragiles. Alors, pourquoi, dans un souci
d'apaisement, ne pas repousser à nouveau cette réforme ? Certains évoquent
le souvenir de François Mitterrand : le 12 juillet 1984, prenant acte
de la détermination de millions de manifestants contre la nationalisation de
l'école privée, le président socialiste retire ce projet de loi… sans
même prévenir son Premier ministre Pierre Mauroy !
Réforme des retraites : le sucré avant le salé
D'autres citent son successeur : en 2006, après quatre mois
de manifestations croissantes contre le « contrat première embauche »
imaginé par son Premier ministre Dominique de Villepin, pour faciliter
l'emploi des jeunes, Jacques Chirac ne retire pas la réforme, déjà votée…
mais décide de ne pas l'appliquer !
Dans les deux cas, les présidents, dont la popularité avait soudain plongé,
évitèrent des émeutes, voire une révolution. Certes, il ne s'agissait alors que
de renier quelques grands principes. Tandis qu'aujourd'hui, il s'agit de
milliards d'euros. Et de la crédibilité de la France aux yeux de l'Europe.
Pourtant, arguent les partisans d'un compromis, tels François Bayrou, l'enjeu
est autrement grave : au moment où la guerre menace partout, la paix
sociale n'a-t-elle pas le plus grand prix ? Le pari, pour Emmanuel Macron
et sa Première ministre Élisabeth Borne, est maintenant de trouver une porte de
sortie intelligente. Avec un semblant de panache.
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Discours de vœux alambiqué inutile dont il ne
pense pas un mot qu'il va nous distiller comme à chaque fin d'année car parler
pour ne rien dire d'utile il en est le champion de cette spécialité désuète
(comme pour toute diplomatie hypocrite utilisée en matière internationale !?)
En ce qui concerne la fameuse réforme des
retraites serpent de mer bien Français il pourrait s'épargner cela pour éviter
la contestation immédiate de cette bombe à retardement qui de toute façon
éclatera qu'il ne pourra empêcher !?
Il a voulu être réélu jusqu'en 2027 donc on
n'en n'a pas fini avec ses vœux pendant 4 ans alors qu'il assume et se taise
très vite en faisant court si possible car çà devient vraiment lassant !
Jdeclef 31/12/2022 13h11
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