Grèce: Double
manifestation dans les rues d'Athènes, à 48 heures du référendum
Avant de s’affronter par les urnes dimanche, les camps
du « oui » (« nai ») et du « non »
(« oxi ») se sont jaugés dans les rues d’Athènes vendredi soir. Dès
19 heures, les partisans du « oui » se sont rassemblés au stade
panathénaïque, tandis que les défenseurs du « non » se
massaient sur la place Syntagma. Deux manifs, deux ambiances, pour une ultime démonstration de force avant le scrutin de dimanche.
Début de manifestation électrique place Syntagma
Le camp du « non » a rassemblé environ
25.000 personnes selon la police. En face, les pro-oui étaient 22.000, selon la
même source. De nombreux observateurs estiment qu’au vu de ce bilan chiffré, le
« non » devrait l’emporter dans la capitale. Les électeurs du reste
du pays pourront faire basculer le résultat du référendum, ainsi que les
indécis, qui représentent 11,8 % des Grecs selon un sondage publié vendredi matin, donnant le
« oui » vainqueur, avec une mince avance.Sur la place Syntagma, au début du rassemblement, de brefs affrontements ont eu lieu entre de jeunes manifestants et la police. Après avoir usé de gaz lacrymogène et de grenades assourdissantes, les forces policières ont battu en retraite dans une rue adjacente et la manifestation s’est poursuivie dans le calme, mais non sans ferveur. Des jeunes, des vieux et des familles s’étaient déplacés pour dire « non » aux réformes et aux mesures budgétaires que souhaite imposer la troïka. « Cela fait des années que nous sommes étranglés par Merkel, Lagarde et les membres de l’Eurogroupe, on ne veut plus accepter cela », s’exclamait un homme âgé d’une cinquantaine d’années.
« Dignité », « justice », « fierté » : autant de termes scandés par Alexis Tsipras qui a enflammé la foule avec un discours lyrique. Mais tous les partisans du « non » ne sont pas forcément des adeptes du Premier ministre grec. « Je comprends que certains Grecs ayant voté pour Syriza en janvier se sentent trahis, car Tsipras est loin d’avoir tenu toutes ses promesses de campagne », expliquait sereinement George, jeune militant pro-Syriza.
Le centre d’Athènes était bouclé
Il suffisait de marcher une dizaine de minutes en
direction du Sud-est pour rejoindre le stade panathénaïque, à 500 mètres à vol
d’oiseau, où les partisans du « oui » agitaient vigoureusement des
drapeaux grecs et européens. Au milieu de cette marée bleue, un drapeau
vert-blanc-rouge. « C’est parce qu’on aime l’Europe, on veut rester unis
avec les autres pays de l’Union », expliquait le père d’un garçonnet d’une
douzaine d’années, persuadé de brandir le drapeau irlandais.Les médias internationaux semblaient moins passionnés par le rassemblement des partisans du « oui » que par celui des pro- « oxi », en dépit de la présence du présentateur vedette Nikos Aliagas et du champion olympique Pyrros Dimas.
« L’Europe est une richesse, je ne veux surtout pas qu’on la quitte », affirmait une jeune étudiante âgée de 20 ans. Elle n’était toutefois pas certaine d’aller voter dimanche. « Mon bureau de vote est à Corinthe, à deux heures de route, et je n’ai pas les moyens de m’y rendre ».
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