samedi 11 juillet 2015

TSIPRAS OU L’ART DE ROULER TOUT LE MONDE Y COMPRIS LES GRECS, DONC RECULER POUR MIEUX SAUTER (IL FAIT PENSER A D’AUTRE CHEZ NOUS QUI LUI RESSEMBLE…)

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras au Parlement européen à Strasbourg (France), le 8 juillet
Monde

ANALYSE En proposant un nouveau plan proche des mesures souhaitées par les dirigeants européens, le leader grec donne l'impression de faire marche arrière...

Crise grecque: Pourquoi Alexis Tsipras lâche-t-il du lest?


 

Parce qu’il n’a pas le choix s’il veut éviter un Grexit 

Pour les observateurs grecs et étrangers, ce nouveau plan est une « victoire posthume du oui ». Bien que les mesures d’austérité imposées par la troïka aient été largement rejetées par les électeurs grecs, ce scrutin n’a pas suffisamment infléchi la position des dirigeants européens. Si la Grèce ne parvient pas rapidement à un accord avec ses créanciers, la BCE pourrait couper le robinet des liquidités, ce qui porterait un coup fatal à une économie grecque déjà agonisante. Une forme d’« asphyxie financière qui permet à l’UE d’exercer une pression sur le gouvernement grec », estime l’économiste Stavros Mavroudeas. D’où la marge de manœuvre très limitée d’Alexis Tsipras, qui a fini par « capituler inconditionnellement » face aux exigences de la troïka, en « trahissant les 61 % d’électeurs grecs qui se sont exprimés démocratiquement il y a quelques jours ».
Grèce : « Malgré la victoire du non, la marge de manœuvre de Tsipras est très faible »

Pour négocier de meilleures contreparties financières ?

Pour l’économiste, ce nouveau mémorandum est encore plus austère que le précédent. Il prévoit en effet des économies supérieures au plan précédent, à hauteur de 13 milliards d’euros au total. En échange, le gouvernement grec demande un financement sur trois ans au Mécanisme européen de stabilité (MES).
« Tsipras promet 4 à 5 milliards d’économies supplémentaires en échange d’une cinquantaine de milliards d’euros de financement », décrypte l’éditorialiste de Politico Ryan Heath.

Pour obtenir une restructuration de la dette ?

Alexis Tsipras tenterait-il également de faire preuve de bonne volonté pour obtenir en échange une restructuration de la dette ? Le point n’est pas mentionné dans le plan présenté jeudi par le gouvernement grec, mais il serait sur la table des négociations selon plusieurs sources, dont le conseiller économique du gouvernement grec Daniel Munevar. Si les créanciers acceptaient de restructurer la dette grecque, qui s’élève à 320 milliards d’euros, cela constituerait une victoire importante pour le Premier ministre grec.
Dette de la Grèce : Combien doit Athènes, et à qui ?

Pour renforcer sa position politique ?

Selon le Guardian, Alexis Tispras interpréterait le « non » de dimanche comme un renouvellement de son mandat, qui le renforcerait dans sa capacité à prendre le « meilleur parti » pour le pays. Le Premier ministre ne voulant pas prendre l’initiative d’un Grexit, il fait donc des concessions importantes qui risquent de provoquer quelques remous au sein de son parti Syriza.
Avec ce nouveau plan, le chef du gouvernement s’assure toutefois le soutien d’une large majorité parlementaire. Les partis Nouvelle Démocratie (conservateur), To Potami (centre) et Pasok (socialistes), qui ont fait campagne pour le plan d’austérité de la troïka, devraient approuver ce nouveau plan vendredi soir lors de la session plénière à la Vouli (le Parlement grec). Seuls les députés communistes (15 sièges), le parti néonazi Aube dorée (17) devraient voter contre et quelques dissidents de Syriza pourraient s’abstenir.
À quoi joue le gouvernement grec ? Il y a une semaine, le Premier ministre Alexis Tsipras faisait campagne pour le référendum, appelant les Grecs à dire un « fier non » aux mesures d’austérité exigées par les créanciers. Après la très large victoire des « nonistes » le 5 juillet dernier, les négociations avec la troïka ont repris. Athènes a soumis jeudi soir un nouveau plan de réformes structurelles et de mesures budgétaires (à lire ici, en anglais), très proche du programme du 26 juin dernier (à lire ici, en anglais), que le leader grec avait pourtant décidé de soumettre à une consultation populaire. Pourquoi Alexis Tsipras fait-il marche arrière ?







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