La justice
s'oppose à la suspension de Jean-Marie Le Pen du FN
Le FN "devra rétablir M. Jean-Marie Le Pen dans tous les droits attachés à sa qualité d'adhérent", précise le tribunal de grande instance de Nanterre.
Les juges ont estimé que le bureau exécutif du 4 mai était fondé à prononcer la suspension de M. Le Pen en tant qu'adhérent, après une nouvelle salve de provocations guère nouvelles sur le fond. En revanche, ils ont considéré que cette décision « viole les règles statutaires » en ne précisant pas qu'il s'agissait d'une mesure provisoire « dans l'attente de la mise en oeuvre d'une procédure disciplinaire ultérieure » s'apparentant à une « sanction » - en l'occurrence la convocation d'un congrès extraordinaire des adhérents invités à approuver, par voie postale, de nouveaux statuts où la présidence d'honneur ne figure pas.
« Jean-Marie Le Pen, le retour ! »
« Jean-Marie Le Pen peut de nouveau dès demain
(vendredi) matin recommencer à utiliser son bureau et tous les moyens à sa disposition
et siéger à toutes les instances » internes, dont sa présidence d'honneur le
rendait membre de droit, a commenté son avocat, Me Frédéric Joachim. « A priori
: Jean-Marie Le Pen, le retour ! » a ajouté l'avocat, « pour autant que le
Front national ne forme pas un appel, qui ne serait pas suspensif ».Malgré cette décision de justice, M. Le Pen devrait en effet perdre sa présidence d'honneur. Le congrès, base militante largement acquise à la cause de Marine Le Pen, suivra l'avis des instances du FN, assurent les proches de la présidente du parti, validant la suppression de la présidence d'honneur du cofondateur. Les courriers ont été envoyés le 22 juin et les frontistes ont jusqu'au 10 juillet pour retourner leur bulletin de vote.
Le Front national va faire appel de l'annulation de la suspension de Jean-Marie Le Pen, a annoncé le parti d'extrême droite dans un communiqué. Le FN « prend acte de la décision », « rendue pour un seul motif de forme ». « Toutefois, il la conteste et en interjette appel », indique le parti. « En tout état de cause, ce jugement n'aura qu'un seul effet : permettre à Jean-Marie Le Pen de voter dans le cadre du congrès dont les résultats seront connus dans 8 jours, c'est-à-dire le 10 juillet prochain », ajoute le FN.
« Ça ne change pas grand-chose »
La décision du tribunal de Nanterre, « ça ne change
pas grand-chose », a assuré Florian Philippot, vice-président du FN, sur BFM
TV. Le numéro deux du FN a expliqué que le matériel de vote allait être adressé
à M. Le Pen, « pour qu'il puisse voter au congrès puisqu'il est rétabli dans
ses qualités d'adhérent du Front national ». « Dans la tête des gens, la
séparation est faite et refaite. Plus personne ne pense une seconde que
Jean-Marie Le Pen s'exprime au nom du Front national puisqu'il a dit lui même
qu'il souhaitait la défaite du Front national et qu'il répudiait sa propre
fille, dont il souhaitait la défaite en 2017 », a ajouté M. Philippot.Le responsable FN a également indiqué que depuis la suspension de M. Le Pen, son parti n'avait eu « aucune démission de cadre, d'élus », qu'il y avait eu « une très forte poussée des adhésions en juin ». « Il y a unanimité derrière Marine Le Pen », a-t-il ajouté. De la part de M. Le Pen, « il y a eu des propos inadmissibles sur Pétain, les chambres à gaz, la démocratie qui était attaquée. (C'étaient) des choses absolument pas tolérables. Jean-Marie Le Pen a pris ses responsabilités. La justice a voulu se mêler de ça, c'est tout à fait procédurier » alors qu'au FN, « nous sommes dans la politique ».
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