Culture
Fleur
Pellerin: «Cette façon insidieuse de vouloir limiter les libertés est
extrêmement inquiétante »
EXCLUSIF La Ministre de
la Culture a profité des Journées du patrimoine et des événements du
week-end pour répondre aux questions :
Quel bilan faites-vous des
Journées du Patrimoine 2015 ?
Plus de
12 millions de Français sont venus visiter l’un des 17.000 lieux ouverts
au public cette année, c’est-à-dire un Français sur 5 ! Il n’y a
aucune manifestation culturelle d’une telle ampleur en Europe. Je suis
d’autant plus heureuse de ce succès que j’avais voulu cette année mettre en
valeur le lien
entre notre patrimoine historique et la création architecturale contemporaine,
qui constitue ce que nous léguerons aux générations futures. Les Français
ont été très sensibles à cette question.
L’inauguration de la façade
de la Basilique de Saint-Denis et le projet d’en reconstruire la flèche
donnent lieu à un débat pour ou contre la reconstruction des monuments détruits
à l’identique. Qu’en pensez-vous ?
J’étais samedi matin
à Saint-Denis avec le président de la République pour admirer la très
belle restauration de la façade de la Basilique qui a été financée par le
ministère de la Culture, qui a également apporté tout son savoir-faire.
Je suis très attachée
à ce que l’on puisse offrir le patrimoine aux habitants et faire en sorte
qu’ils en soient fiers. Sur la question de la reconstruction de la flèche, les
débats autour de ce type de projets sont complexes, d’autant que
dans ce cas précis, la flèche n’avait pas été détruite mais démontée
volontairement. A quel moment de l’histoire du monument doit-on se référer
pour restaurer l’une de ses composantes ? La question est difficile.
Et l’intervention de plus en
plus fréquente du mécénat privé dans la restauration du patrimoine ?
Je veux d’abord
rappeler que l’Etat maintient le même niveau d’engagement financier
dans l’entretien et la restauration du patrimoine. J’ai inauguré fin mai la fin des travaux de la Sainte-Chapelle,
à Paris, dont les vitraux ont pu être restaurés grâce à un
partenariat entre le Ministère et la société Vélux. Que de généreux
mécènes privés veuillent contribuer à leur façon à la restauration
du patrimoine, en soutien de l’Etat, cela me semble très positif.
Vous consacrez une place
importante au patrimoine dans votre projet de loi. Que répondez-vous à ceux,
comme Stéphane Bern vendredi dans nos colonnes, qui se plaignent du désengagement
de l’État ?
Que mon projet de loi
réaffirme bien au contraire notre attachement viscéral à la protection
du patrimoine, en nous dotant d’outils plus efficaces. Dans ce texte, je
veille notamment à simplifier ce qui était devenu incompréhensible, comme
les critères d’autorisation de travaux aux abords d’un monument
historique.
Le sujet principal de votre
loi, c’est la liberté de création. Pourquoi faut-il une loi pour
la défendre ?
Quand des élus se
permettent de repeindre
en bleu des statues qui ne leur plaisent pas ou de faire
retirer des affiches de films au nom de valeurs morales, quand des
artistes peuvent être agressés physiquement
dans la rue ou qu’on s’en
prend à leurs œuvres, je dis à tous ceux qui étaient sceptiques
que la liberté de création, dont le principe leur semblait évident, est bien en
danger. Inscrire la liberté de création dans le droit, c’est permettre aux
créateurs qui s’estiment atteints dans leur liberté de créer ou de montrer
leurs œuvres de se prévaloir d’un texte sur lequel des juges pourront
s’appuyer pour motiver leur jugement.
Quelle différence
faites-vous entre des attaques qui sont le fait de citoyens anonymes et
des actions menées par des municipalités Front National ?
Avant l’étreinte
des deux femmes à l’affiche de La Belle saison,
y a eu le
baiser de L’Inconnu du lac. La
justice est également là pour trancher ce genre de
cas : normalement, les pouvoirs de police du maire sont encadrés et
il ne peut intervenir que s’il y a un trouble à l’ordre public. C’est
au juge des libertés de défendre cela. C’est très important qu’il y
ait une loi qui réaffirme aussi fortement ce principe de la liberté de
création. Sur le fond, comme sur les principes. Le problème de fond, c’est
cette tendance à un retour à l’ordre moral. C’est contre cela que
je souhaite lutter, car c’est contraire aux principes démocratiques, c’est
contraire à toutes les grandes conquêtes qui ont émaillé les siècles pour
obtenir les libertés dont nous jouissons dans une société démocratique.
Cette façon insidieuse de vouloir limiter les libertés qui figurent dans notre
droit depuis des dizaines années, et parfois plus d’un siècle, c’est pour
moi quelque chose d’extrêmement inquiétant.
Il y a aussi les attaques
incessantes et de plus en plus efficaces contre les films qui montrent des
scènes de sexes non simulées, comme Love
récemment. Ce point précis ne fait pas partie de votre projet de loi,
mais vous envisagez néanmoins de renforcer les pouvoirs de la Commission
de classification des films…
Il existe en effet
une Commission de classification qui représente à la fois l’intérêt des
familles, des enfants, des créateurs et de l’État, et c’est à elle de juger ce qui
doit être interdit aux moins de 18 ans. Or, les règlements sont
aujourd’hui rédigés de façon telle qu’en cas de « scène de sexe
non simulée » le film doit automatiquement être classé en 18 +. En
réalité, la marge d’appréciation de la commission est donc inexistante.
C’est là-dessus qu’on va réfléchir ensemble. Nous souhaitons voir dans
quelle mesure la commission peut prendre en compte l’intention du créateur, la
dimension artistique ou esthétique d’un tel film, alors qu’elle n’est pas
en mesure de le faire aujourd’hui. Pour l’instant il n’y a pas de calendrier, c’est
une réflexion qui est en cours, avec toutes les parties prenantes.
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Tiens on voit encore et
on entend beaucoup parler de F.PELLERIN, ce petit bout de femme (du président comme on dirait, d’autres :
"chouchoutes") qui fait sous alibi de la culture, une plateforme politicienne,
comme lui a demandé son patron F.Hollande !
Quand on voit ce
qu'elle laisse faire dans un désordre soit disant organisé dans une partie de
ce monde français bobos intellectuels bien-pensants qui s'écoutent parler qui
émergent de partout, car c'est la mode, c'est lamentable !
Et comment on voit
cette spéculation sur de l'art ou de la culture qui n'en sont pas, mais du
snobisme invétéré pour nantis friqués !
DJMAI5 | 21.09.2015
à 09:48
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