POLITIQUE Les cadors du
parti semblent rivaliser dans la surenchère sur Schengen ou la lutte contre le
terrorisme...
Les
Républicains: Migrants, terrorisme... Vers une surenchère à droite?
A droite
toute ? Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, et François Fillon se
réunissent samedi à la Baule (Loire-Atlantique) pour une photo de famille. A un
peu plus de trois mois des élections régionales, certains ténors des
Républicains semblent rivaliser dans la surenchère sur l’immigration ou la
lutte contre le terrorisme, et déplacer le centre de gravité du parti.Lundi, lors du premier point-presse du parti, Lydia Guirous s’est ainsi emmêlé les pinceaux avec la ligne officielle du parti. « Nos propositions ne varient pas : il faut fermer les frontières, arrêter Schengen, arrêter la libre circulation », a lancé la porte-parole, avant d’être recadré par son voisin Sébastien Huyghe. Une sortie dont s’est amusé Florian Philippot, qui a invité la protégée de Nicolas Sarkozy à rejoindre les rangs du FN.
@Neila @MLP_officiel @aurelherbemont L.Guirous ne sait pas dans quel parti elle est, adorateur de l’UE/Schengen. On lui prépare sa carte :-)
— Florian Philippot (@f_philippot) August
31, 2015
« Conviction ou
évolution tactique ? »
Xavier Bertrand,
Bruno Le Maire et Christian Estrosi ont récemment formulé des propositions
proches de Marine Le Pen sur l’immigration ou la lutte contre le
terrorisme. « Dès novembre 2014, Xavier Bertrand avait proposé un
blocus maritime pour endiguer l’immigration clandestine », répond un
proche du candidat à la primaire. « Il y a ceux qui avaient vu ce problème
très tôt en étant sur le terrain, à Calais notamment dans le cadre des
régionales et les autres », poursuit-il.Une pique à peine voilée envers les autres candidats, dont Bruno Le Maire. L’ancien ministre de l’Agriculture a préconisé le rétablissement de la double peine pour les ressortissants étrangers ayant commis des actes terroristes. Etonnant de la part d’un homme politique considéré longtemps comme modéré ? « Bruno Le Maire s’est droitisé. Reste à savoir s’il s’agit d’une affaire de conviction ou d’une évolution tactique », s’interroge Hervé Mariton. « Bruno Le Maire a toujours été de droite. Il n’y a pas de droitisation de sa part. Ses propositions répondent à une demande et une incompréhension légitime des Français », indique son entourage.
Un ancien décalage entre la
base militante et les leaders
« Lorsqu’on a
créé la Droite forte [avec Guillaume Peltier], nous étions moqués et
caricaturés. Depuis, la plupart des responsables politiques de droite nous ont
donné raison en reprenant nos idées, c’est une bonne nouvelle », se
félicite Geoffroy Didier. « Je ne parlerais pas de droitisation du parti
mais d’une prise de conscience, assez tardive, des angoisses et des colères des
Français. Est-ce qu’il y a chez certains une stratégie derrière ? Je
ne l’exclus pas totalement ».« Sur toute une série de questions régaliennes, immigration, identité nationale, modèle multiculturel, place de l’islam…, on assiste à un durcissement de la population française, notamment chez l’électorat de droite », précise Jérôme Fourquet directeur du département Opinion de l’Ifop.
« N’allons pas vers la
caricature »
« Il existait
auparavant un décalage entre la parole publique des leaders de droite et le
discours plus dur de la base militante. Souvenons-nous qu’en 2012, la Droite
forte remportait la bataille des motions avec près de 28 % des voix »,
poursuit le sondeur. « Les Humanistes de Jean-Pierre Raffarin n’étaient
que troisièmes alors qu’ils alignaient une centaine de parlementaires. Des
personnalités comme Bertrand, Wauquiez ou Le Maire l’ont perçu et ont décidé à
coller davantage à la base du parti ».Autres éléments de cette droitisation, selon Jérome Fourquet : le contexte actuel. « La menace terroriste et la crise des migrants accentuent le mouvement de fond de la droite française. La primaire, qui aura lieu dans moins d’un an, a également tendance à durcir les positions des candidats ». Hervé Mariton s’inquiète. « N’allons pas vers la caricature. Les primaires doivent offrir un débat fécond. Chacun peut avoir des positions fermes mais elles ne seront utiles que si elles sont réalisables ».
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