vendredi 11 septembre 2015

C’est parents ont traité leur enfant plus mal qu’une bête, il faut que la justice dans sa sévérité soit exemplaire !

Société

JUSTICE Les avocats des associations de protection de l’enfance ont plaidé pour que les jurés reconnaissent la complicité de Charlène Cotte dans le meurtre de son fils…

Procès des parents de Bastien: Les parties civiles n'épargnent pas la mère

Pendant trois jours, magistrats, jurés et témoins ont débattu afin de comprendre comment et pourquoi Bastien Champenois, garçonnet blond âgé de trois ans, a été enfermé par son propre père, et sous les yeux de sa mère, dans une machine à laver.

 « Comprendre, c’est presque justifier »

Une tâche ardue, presque impossible pour Me Yves Crespin, premier avocat des parties civiles à plaider face à la cour : « On ne peut pas imaginer un crime comme celui-là, on ne peut pas imaginer l’incompréhensible. Peut-être ne faut-il pas comprendre, comprendre c’est presque justifier », a-t-il lancé, faisant ainsi référence à l’auteur italien Primo Lévi.
L’enjeu pour les avocats représentant les associations de protection de l’enfance, réside dans la reconnaissance de la complicité de la mère au meurtre de l’enfant. « La complicité doit être retenue. Charlène Cotte fait un puzzle pendant que son fils Bastien est dans la machine. Peut-être qu’elle a voulu intervenir, personne ne l’a vue, personne ne l’a entendue, aucun bruit de bagarre, de dispute, de chute », ajoute Crespin.

« Bastien est un caillou dans la chaussure »

Une ligne également retenue par Rodolphe Costantino, chargé de représenter l’association Enfance & Partage. Sa voix caverneuse a résonné dans un silence imperturbable : « Bastien, dans ce couple, est le caillou dans la chaussure ! Le même qui leur empêche de vivre leur histoire. Elle était prête à tout pour le garder, jusqu’à subir qu’il ait des relations sexuelles chez elles, avec une autre femme ».
Décrivant un « couple pathologique » et une « dynamique mortifère », les deux avocats ont longuement parlé de Bastien, souvent relégué au second plan dans les déclarations des deux accusés. « Pendant ces trois jours, j’ai cherché un peu de vie alors que nous ne parlons que de mort (…) pour ça il faut avoir connu Bastien, l’avoir regardé avec les yeux de l’amour et c’est pour ça que ses parents ont eu tant de difficultés à parler de lui ». Rappelant tour à tour les larmes de l’assistant social qui suivait la famille Champenois, la colère du frère de Charlène Cotte et la tendresse de son grand-père de substitution, les plaidoiries n’ont épargné ni l’amnésie du père, ni la distance de la mère.
Vendredi, l’avocate de Marie*, la sœur de Bastien, et celle du Conseil départemental de Seine-et-Marne poursuivront avant de laisser place au réquisitoire de l’avocat général puis à la défense. Le verdict est attendu dans la soirée.
* Le prénom a été changé
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