Bernard
Cazeneuve, 5 mois dans "l'enfer de Matignon"
Le ministre de l'Intérieur, qui a grimpé tous les échelons du gouvernement depuis 2012, succède à Manuel Valls. Avec quelles marges de manœuvre ?
Le « couteau suisse » du gouvernement avait les faveurs des pronostics. Ministre délégué aux Affaires européennes, il avait remplacé au pied levé Jérôme Cahuzac au Budget en 2013, avant de rejoindre la Place Beauvau en mars 2014 pour y succéder, déjà, et avec succès, à Manuel Valls. Il présente l'avantage d'être « vallso-compatible et hollando-fidèle », souligne un ministre, qui ajoute que M. Cazeneuve « pourra pleinement se concentrer sur sa tâche puisqu'il n'est pas candidat aux législatives », contrairement aux autres prétendants.
Seul hic, mais de taille : à qui confier les rênes d'un ministère de l'Intérieur dont M. Cazeneuve connaît parfaitement les arcanes, qui plus est en cette période de risque terroriste très élevé. « Le ticket d'entrée pour aller à Beauvau est élevé, on ne s'improvise pas comme ça ministre de l'Intérieur », soulignait un conseiller ministériel. Le Premier ministre aurait pu conserver les deux casquettes. Le cas est rare, mais pas inédit : Raymond Barre avant lui avait cumulé Matignon et l'Économie. Il n'en sera rien. Il faudra bien que le nouveau Premier ministre se trouve un successeur.
« Une
impasse institutionnelle »
Quoi qu'il en soit,
Bernard Cazeneuve battra, avec un bail de cinq mois, le record du plus bref
passage rue de Varenne, détenu par Édith Cresson avec dix mois entre 1991 et
1992. Pour Jérôme Chartier (LR), proche soutien de François Fillon, le Premier
ministre va se retrouver dans une impasse institutionnelle : « Est-ce
qu'il va pouvoir gouverner ? Avec quelle légitimité, quelle autorité ? Quel
agenda et avec quelle majorité à l'Aseemblée nationale ? Une majorité qui sera
tiraillée par tous les candidats de la primaire de la gauche », a-t-il
souligné.Pour sortir de ce piège, un député fidèle à François Hollande assure que le remaniement qui va suivre « ne sera pas technique, il faut que la nomination d'un nouveau Premier ministre soit un geste politique et pas un choix innocent ». Il estime que François Hollande doit donner à ce dernier gouvernement « un positionnement de référence pour le peuple de gauche pour les cinq mois qui restent, ainsi qu'un choix cohérent avec la stratégie pour 2017 ». Mais aucune rumeur de valse ministérielle plus ample, de resserrement de l'équipe ou d'entrée marquante n'a circulé.
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De toute façon il en fallait un pour gérer les
affaires courantes et ce n'est pas le plus mauvais de l'ancienne clique
gouvernementale qui reste !
Jdeclef 6/12/2016 10h55