mercredi 28 décembre 2016

Il est certain que cela en fiche un coup aux fans de Star Wars mais pas seulement…


Carrie Fisher, reflet inversé de la princesse Leia


Aussi névrosée que son alter ego semble pondéré, l'actrice, décédée ce mardi, fut la première à mesurer l'impact de Star Wars et à en payer le prix.


Quelque part dans les archives de Lucasfilm traîne un vieux dessin de Luke Skywalker signé Ralph McQuarrie, le premier artiste à avoir illustré les rêves de George Lucas. On y voit le héros de La Guerre des étoiles dans l'azur pâlissant de deux soleils couchants, regard perdu sur les paysages désertiques de Tatooine. Près de lui, les familières silhouettes métalliques d'un vaisseau landspeeder et de C-3PO. L'œuvre a été conçue un an avant la finalisation du scénario, mais le film que nous connaissons tous semble déjà né. À un détail près. Ce Luke Skywalker arbore une discrète… poitrine ! Le saviez-vous ? Leia a bien failli être le personnage principal de Star Wars !

Ce changement de sexe n'aura pas duré très longtemps (George Lucas changera son script deux mois plus tard), mais il montre bien l'importance et l'ambivalence du personnage de Leia, garçon manqué au sens littéral et pourtant dérivé des princesses traditionnelles. Celle qui deviendra finalement la sœur jumelle de Luke est en quelque sorte son « reflet inversé », comme le souligne Laurent Aknin dans Star Wars, une saga, un mythe : élevée dans la famille du sénateur aristocrate Bail Organa, elle est déterminée, débrouillarde et aventureuse, là où son frère, qui a grandi chez ses oncles fermiers, se montre gauche et timide. Injustement réduite à ses incontournables macarons chevelus et à son légendaire bikini doré (on note avec regret que la littérature qui lui est consacrée est bien moins étoffée que celle dédiée à ses comparses masculins), Leia est sans doute la figure la plus composite de la saga. Elle oscille entre le chevalier jouvenceau Luke et le vaurien viril Han, symbole d'instabilité et d'équilibre à la fois. Archétype suprême du conte de fées, elle en est en même temps le fossoyeur, car elle inverse en permanence nos référentiels.

« Portrait à la Dorian Gray »


Si Leia est le reflet inversé de Luke, Carrie Fisher est celui de Leia. Son « portrait à la Dorian Gray », ainsi qu'elle le formule dans une savoureuse lettre douce-amère adressée à son personnage en 2013. Fille de l'icône hollywoodienne Debbie Reynolds (l'héroïne de Chantons sous la pluie) et de l'acteur-chanteur Eddie Fisher, l'actrice californienne a tout juste 19 ans quand elle rencontre George Lucas pour la première fois. Ni l'un ni l'autre ne souhaitent particulièrement travailler ensemble. En pleine formation à la Central School of Speech and Drama de Londres, la jeune femme a manqué la première phase des castings, ne jugeant pas Star Wars suffisamment important pour sécher les cours. De son côté, le cinéaste est déjà en passe de choisir Terri Nunn (la future chanteuse de « Take My Breath Away » dans Top Gun) pour le rôle de Leia. Mais, sur l'insistance de leur ami commun Fred Roos, qui avait travaillé sur les castings du Parrain et d'American Graffiti, ils se croisent le temps d'une audition à Los Angeles, le 30 décembre 1975.

La scène testée ? Le fameux message holographique envoyé à Ben Kenobi. À l'époque, le texte est encore très verbeux et la plupart des actrices butent sur cet assemblage de mots apparemment sans queue ni tête. Pas Carrie Fisher. Elle vient de suivre un cours d'élocution et maîtrise à la perfection les virelangues. De plus, elle a gardé de son séjour en Angleterre un léger accent qui donne à son discours un charme singulier. Et c'est ainsi que la princesse Leia hérite d'un parler intergalactique mi-américain, mi-british !

J’ai l’impression que lorsque je tends ma carte bleue, il faudrait qu’elle soit au nom de la princesse Leia 

Aussi névrosée que Leia semble pondérée, Carrie Fisher sera la première à mesurer l'impact de Star Wars et à en payer le prix. « J'ai l'impression que lorsque je tends ma carte bleue, il faudrait qu'elle soit au nom de la princesse Leia », confie-t-elle quelques semaines avant la sortie du Retour du Jedi, après un tournage où elle aura multiplié les frasques (fêtes endiablées avec ses amis les Rolling Stones, entre alcool et cocaïne…). À ce moment-là, elle espère encore pouvoir « continuer à construire sa carrière d'actrice ». Elle se rendra rapidement à l'évidence : « Apparemment, je fonctionne exclusivement dans l'espace. »

Mais tout en regrettant, avec l'humour caustique qui la caractérise, le « vol » de son identité par George Lucas (« Mon erreur est d'avoir cédé mon image gratuitement… À présent, ma fille peut se balader avec des chaussettes à mon effigie… »), Carrie Fisher admet avoir été séduite au départ par le rôle de Leia, avec qui elle partage au moins un trait de caractère : l'impertinence. « J'ai des généraux sous mes ordres, je tire au pistolet et je me comporte comme un soldat. Comme un homme presque. Parfois, je leur disais : Que diriez-vous d'une scène de cuisine, un petit plat spatial ? Ou alors : Et si je raccommodais mon costume ? Une scène de shopping, peut-être une planète centre commercial ? Donnez-moi une copine et on pourra discuter de comment Han est trop mignon… À aucun moment Leia n'est une femme stéréotypée. »

J'ai demandé à George Lucas de donner à Leia un problème d'alcool

Las, comme son compagnon d'armes et de cœur Han Solo, la princesse souffrira du remaniement de scénario du Retour du Jedi. « À l'origine, elle devait être beaucoup plus puissante. Il était prévu qu'elle mène sa propre unité militaire sur Endor bien avant que Han n'arrive. Mais ça posait des problèmes logistiques au moment de finaliser l'intrigue [Lucas avait besoin de se concentrer sur Luke, NDLR], si bien que son rôle a été réduit », rapporte Jonathan Rinzler, auteur de The Making of Star Wars: The Definitive Story behind the Original Film, qui ne peut s'empêcher de sourire : « Quand elle est capturée par Jabba le Hutt, Han et Luke n'ont même pas l'air de le remarquer. Carrie s'en amusait sur le tournage : Surtout, ne vous inquiétez pas pour moi, les gars, je me débrouillerai ! Mais, bon, elle gagne quand même le droit d'étrangler Jabba… » Maigre compensation pour notre Guenièvre, princesse jusqu'alors inaccessible soudain transformée en objet de fantasme et réduite au rang d'esclave sexuelle (son geôlier, cette limace visqueuse, n'est-il pas l'allégorie d'« un sexe flaccide, lubrique et vicieux », souligneront les psychanalystes).

Ce n'était pourtant pas faute d'avoir prié le patron de Star Wars d'approfondir l'histoire de Leia, comme en témoignera sarcastiquement Carrie Fisher en 1983 : « J'ai demandé à George de me donner un problème d'alcool. Enfin, pas vraiment d'alcool, mais je lui ai dit : Écoute, Leia a perdu ses parents et sa planète dans le premier film ; dans le deuxième film, un ami très proche a perdu sa main et son premier petit ami est congelé. Arrivée au troisième film, elle doit être complètement épuisée. »

Sans doute est-ce pour lui permettre de se détendre qu'on lui offrit un maillot de bain doré… Le « costume » eut au moins un mérite : fournir le terreau d'un inépuisable débat sur le caractère sexiste ou non de Star Wars. Leia est-elle la première grande héroïne féministe d'Hollywood ou au contraire le symbole même de son machisme ? Certains expliqueront qu'elle ne devient réellement femme qu'au dernier épisode, lorsqu'elle embrasse enfin « tout ce qu'elle a systématiquement refoulé » (le fameux « Ça » freudien) au long des précédents films où elle cultivait des attitudes garçonnes ; d'autres s'offusqueront de la voir sacrifiée sur l'autel des canons misogynes auxquels elle avait jusqu'alors mystérieusement échappé. Avec Leia comme avec Carrie, l'ambiguïté est éternelle. C'est là l'étoffe des grandes héroïnes.

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C'est jolie actrice, c'est identifiée au rôle de cette princesse de science-fiction de film de space opéra dans le rôle de LEIA la combattante rebelle de l'empire galactique du vilain VADOR qui l'a absorbée !

D'autres acteurs et actrices se sont identifiés à des personnages célèbres de fictions au point qu'ils n'ont plus s'en détacher !

Mais elle peut être plus que d'autres, car issue de cette saga imaginaire qui a fait rêver des générations d'hommes femmes et enfants !

Car cette série de films mythiques de science-fiction épiques à grand spectacles a passionnés de nombreux spectateurs petits et grands par leurs aventures galactiques!

Parallèlement à cela cette année 2016 a amené le décès de beaucoup de célébrités de renom dans le monde artistique du spectacle, cinéma, show byz etc...Coïncidence triste !

Jdeclef 28/12/2016 10h06 LP

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