Des affiches à l'effigie
de Norbert Hofer, candidat de l'extrême-droite à l'élection présidentielle en
Autriche, le 23 mai 2016 à Vienne
Monde
L'Autriche
va-t-elle élire un président d'extrême-droite?
ELECTION Norbert Hofer,
le candidat de l’extrême-droite, et Alexander Van der Bellen, écologiste
libéral, s'affrontent ce dimanche au second tour de la présidentielle...
C’est l’épilogue d’un
feuilleton électoral interminable en Autriche où
se déroule ce dimanche le second tour d’une élection
présidentielle très attendue. Les Autrichiens sont appelés à choisir
entre Norbert Hofer, le candidat du Parti de la liberté (FPÖ), situé à
l’extrême-droite, et Alexander Van der Bellen, écologiste libéral qui se
présente en indépendant.
Marathon électoral
L’élection
présidentielle autrichienne a eu son lot de rebondissements. Pour la première
fois, les candidats des deux grands partis, social-démocrate (SPÖ) et
conservateur (ÖVP), qui gouvernent l’Autriche depuis 1945, ont été éliminés au
premier tour le 24 avril 2016.Au second tour, Norbert Hofer est finalement battu sur le fil, après le dépouillement du vote par correspondance. L’investiture de l’ancien patron des Verts est donc fixée en juillet mais un nouveau coup de théâtre l’en empêche. Après une contestation du FPÖ, la Cour constitutionnelle décide d’ invalider l’élection. S’il n’y a pas eu de fraude, plusieurs dizaines de milliers de bulletins du vote par correspondance ont été dépouillés soit en dehors des heures légales, soit sans la supervision requise.
Le nouveau second est fixé au 2 octobre 2016. Les deux candidats remontent en selle et la campagne repart. Mais à deux semaines du scrutin, l’élection est reportée à cause d’un problème de colle défectueuse sur les enveloppes du vote par correspondance.
« Les Autrichiens en
ont un peu marre »
Ce marathon électoral
devrait enfin s’achever ce dimanche. « On ignore si ces événements auront
un impact sur la participation, comme le craignent certains observateurs. Ce
qui est sûr, c’est que globalement les Autrichiens en ont un peu marre »,
explique Sonja Puntscher-Riekmann, professeure de sciences
politiques et directrice du centre d’études européennes de l’Université de
Salzbourg.Les sondages donnent toujours les candidats au coude-à-coude, six mois après le premier second tour extrêmement serré. Entre-temps, les Britanniques ont voté pour la sortie de l’Union européenne (UE), le 24 juin dernier. « Le FPÖ a voulu surfer sur le sentiment eurosceptique après le Brexit, en proposant un référendum similaire, mais il s’est rétracté car les Autrichiens sont majoritairement europhiles », souligne Sonja Puntscher-Riekmann.
Crise des réfugiés,
difficultés économiques et rejet du « système »
Quant à la victoire
de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine, elle a donné des ailes
aux partis d’extrême-droite
et aux mouvements populistes européens. « L’immigration a été l’un des
enjeux clés du Brexit et de la victoire de Trump, et elle est aussi au cœur de
l’élection autrichienne », estime Gilles Ivaldi, chargé de recherche en
sciences politiques au CNRS et à l’université de Nice-Sophia Antipolis. Le pays
est voisin de l’Allemagne, qui a opté pour une politique d’accueil, et la
Hongrie, qui a choisi de fermer ses frontières.Deux autres facteurs expliquent selon les deux chercheurs que l’extrême droite se retrouve aux portes du pouvoir en Autriche : la crise économique (le taux de chômage n’a jamais été aussi élevé depuis l’après-guerre) et le rejet des partis traditionnels, dont les électeurs ont été siphonnés par le FPÖ, qui a réussi son opération de « normalisation ».
L'Autriche se réserve le droit de fermer ses frontières sur fond de poussée de l'extrême-droite
« Une nouvelle pierre
dans le jardin de l’UE »
Un processus ancien,
comme le rappelle Sonja Puntscher-Riekmann, puisque « le FPÖ a
intégré une coalition gouvernementale dès les années 1980 ». Puis
l’arrivée de Norbert Hofer a permis de « donner un visage plus jeune et
plus présentable au parti, poursuit Gilles Ivaldi, à l’instar de ce qu’a fait
Marine Le Pen au Front national en France ».
Une éventuelle victoire de Norbert Hofer pourrait être un
tournant pour l’Autriche et l’UE, en dopant « le populisme, sous diverses
formes, qui a le vent en poupe dans les démocraties occidentales »,
observe le chercheur. Toutefois, la fonction présidentielle « est par
coutume plutôt honorifique » en Autriche. Le président élu a néanmoins le
pouvoir de dissoudre le Parlement. Il peut aussi peser dans les négociations à
Bruxelles. « Norbert Hofer a déjà fait savoir qu’il s’opposerait à l’adhésion
de la Turquie et à plus d’intégration et d’harmonisation européenne.
S’il gagne, ce sera une nouvelle pierre dans le jardin de l’UE ». Un
fardeau dont Bruxelles se passerait bien, à quelques mois du début des
négociations sur le Brexit et avant une année 2017 au calendrier électoral
chargé, notamment en France, aux Pays-Bas et en Allemagne.
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On devrait mieux
s’occuper de nos propres affaires avec nos élections à venir et notre monde
politique français en pleine décomposition avec un président de notre
république qui a annoncé ne pas continuer après mai 2017 son mandat !
Ce petit pays de 8665
000 habitants marqué par son histoire contemporaine et la dernière guerre et
notamment par l’Anschluss (rattachement à
l’Allemagne nazie de 1939/45) et cette culture de l’extrême droite en
filigrane ayant retrouvé son indépendance en 1955
Ce pays est libre et
démocratique de choisir ce qu’il veut pour être dirigé, s’il croit que les
dirigeants qu’ils ont, ne lui convienne pas, ce n’est pas aux donneurs de
leçons bien-pensants hypocrites du politiquement correct à les juger !