Kersaudy - Un
président ne devrait pas dire ça
Ce que l'on croyait très exagéré n'était finalement que pure vérité : François Hollande ne vit, n'agit, ne respire que pour la politique, analyse Kersaudy.
Imprudent
Une
fois franchies ces 660 pages bien tassées, on peut d'abord conclure que ce
président est singulièrement imprudent. Manuel Valls
déplore ainsi ses conversations avec des chefs d'État étrangers sur un
téléphone non crypté, mais ses propos tenus devant les journalistes ne sont pas
cryptés non plus : les jugements sur Claude Bartolone, Harlem Désir ou
Najat Vallaud-Belkacem paraissent pour le moins indélicats, les appréciations
sur la magistrature « institution de lâcheté » ou sur les écologistes
« cyniques et emmerdeurs » laissent songeur, tandis que les confidences
sur les « quatre opérations Homo [homicide] au moins » qu'il aurait
décidées personnellement, de même que la révélation de la liste des futures
cibles, justifient quelques inquiétudes quant à la fiabilité de ce président
trop bavard…
Frileux
La
seconde conclusion portera sans doute sur la remarquable frilosité du
président. Stéphane Le Foll, lui aussi en veine de confidences aux
journalistes, leur résume ainsi la préoccupation majeure de François
Hollande : « Comment je fais pour avoir le moins d'emmerdes ? »
– ce que l'intéressé semble confirmer à longueur d'entretien : « Le
porte-parole est là pour protéger le président », Valls doit
« rehausser le président de la République » et, en définitive,
« le Parti socialiste doit être en rempart, le gouvernement en protection,
le Premier ministre en bouclier, le ministre de l'Intérieur en sac de
sable ». La première compagne du président aurait sans doute pu
diagnostiquer à cette occasion un certain déficit de bravitude…
Commentateur
La
troisième conclusion est que ce président est plutôt un bon observateur
politique, et même un « entomologiste incontesté de la vie politique
hexagonale », pour reprendre l'expression de Davet et Lhomme. D'où ces
commentaires présidentiels qui ne manquent pas de sagacité : « Pour
les Français, dès qu'il y a un plan social, le gouvernement en est responsable,
alors qu'il n'en est absolument pas informé » ; « Ce qui était
possible il y a quelques années ne l'est plus » (à Manuel Valls qui avait
pris l'avion aux frais du contribuable pour assister à un match de
football) ; « Il faut quand même que le ministre de l'Économie fasse
de l'économie » ; « C'est du jour où l'on est président que l'on
fait président » ; « Tout est maintenant au jour quand on est au
pouvoir. […] Le pouvoir fait que vous êtes exposé » ; « La
gauche, qui fait de la morale un thème de campagne, est contestée » (à la
suite des affaires Cahuzac, Thévenoud, Morelle, Kader Arif, Faouzi Lamdaoui,
etc.).
Metteur en scène
Le
problème est que ces analyses pertinentes ne lui inspirent que des ruses plutôt
mesquines : « Il faut démontrer que l'on fait quelque
chose » ; « Rougir une image rose pâle » ; « Je
rode un discours sur le thème : Il
faut aimer la France » ; « On va sans doute améliorer le
dispositif d'emplois aidés. Ce que la croissance ne pourra pas fournir, il faut
qu'on l'ait ailleurs quand même » ; « Les classes moyennes,
c'est le cœur de l'électorat français. Donc on a ciblé ». Pourtant, ce qui
effraie quelque peu, c'est que ces astuces se doublent d'une légèreté avouée
dans les décisions politiques – à commencer par la nomination de ses
ministres : « Si les Verts avaient accepté le poste [de ministre de
l'Écologie], Ségolène aurait été à l'Éducation, ou ailleurs. » Bref, la
compétence ne semble pas entrer en ligne de compte, ainsi que pourront le
confirmer Fleur Pellerin, Arnaud Montebourg, Myriam El Khomri, Benoît Hamon et
Najat Vallaud-Belkacem – même si, on s'en souvient, il faut au moins que
« le ministre de l'Économie fasse de l'économie ». En tout cas, cette
légèreté apparaît comme un nouvel inconvénient de la normalitude
présidentielle.
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Ce président est un
bavard qui n'a pas été capable de parler clairement aux français et qui l'a
fait à 2 journalistes qui n'en croyaient pas leurs oreilles d'avoir eu une
telle aubaine, il a accepté la publication et le contenu un suicide politique
peut être?!
Pour essayer de faire
comprendre qu'il n'était pas fait pour la fonction, il aurait pu le dire avant
à ses concitoyens, lui qui se disait honnête, il ne l'était pas intellectuellement,
ce n'est pas tout, de ne pas puiser dans la caisse, il y a pire quand on veut
être président de la république!
Jdeclef 03/12/2016
15h24