samedi 3 décembre 2016

Oui, c’est le livre interview, plus que son bilan qui l’a fait chuter, mais un mensonge intellectuel trop dur à porter pour F.HOLLANDE !

Kersaudy - Un président ne devrait pas dire ça


Ce que l'on croyait très exagéré n'était finalement que pure vérité : François Hollande ne vit, n'agit, ne respire que pour la politique, analyse Kersaudy.

 

On peut affirmer au moins deux choses sans craindre de se tromper : la première est que l'ouvrage de Gérard Davet et Fabrice Lhomme sera longtemps étudié dans tous les instituts d'études politiques de France. La seconde est que, tout compte fait, Valérie Trierweiler avait brossé un portrait remarquablement fidèle de l'actuel locataire de l'Élysée dans son livre Merci pour ce moment. Ce que l'on croyait très exagéré n'était finalement que la pure vérité : François Hollande ne vit, n'agit, ne respire que pour la politique. Il le reconnaît lui-même : « Ma vie, c'est la politique », et tout le reste en découle ; l'homme est branché sur les chaînes d'information « comme un patient sous perfusion », et il est étroitement dépendant du jugement des médias, qu'il tente désespérément d'amadouer. Mais, dès lors, cet orfèvre de la mécanique politique, cet expert en évaluation des rapports de force, ne prend ses décisions qu'en fonction de la réaction anticipée des médias, des risques prévisibles de manifestations et des équilibres instables de sa majorité parlementaire. Voilà qui explique bien des choses, depuis la triste farce de l'affaire Leonarda jusqu'aux bricolages successifs de la loi travail.

Imprudent

Une fois franchies ces 660 pages bien tassées, on peut d'abord conclure que ce président est singulièrement imprudent. Manuel Valls déplore ainsi ses conversations avec des chefs d'État étrangers sur un téléphone non crypté, mais ses propos tenus devant les journalistes ne sont pas cryptés non plus : les jugements sur Claude Bartolone, Harlem Désir ou Najat Vallaud-Belkacem paraissent pour le moins indélicats, les appréciations sur la magistrature « institution de lâcheté » ou sur les écologistes « cyniques et emmerdeurs » laissent songeur, tandis que les confidences sur les « quatre opérations Homo [homicide] au moins » qu'il aurait décidées personnellement, de même que la révélation de la liste des futures cibles, justifient quelques inquiétudes quant à la fiabilité de ce président trop bavard…

Frileux

La seconde conclusion portera sans doute sur la remarquable frilosité du président. Stéphane Le Foll, lui aussi en veine de confidences aux journalistes, leur résume ainsi la préoccupation majeure de François Hollande : « Comment je fais pour avoir le moins d'emmerdes ? » – ce que l'intéressé semble confirmer à longueur d'entretien : « Le porte-parole est là pour protéger le président », Valls doit « rehausser le président de la République » et, en définitive, « le Parti socialiste doit être en rempart, le gouvernement en protection, le Premier ministre en bouclier, le ministre de l'Intérieur en sac de sable ». La première compagne du président aurait sans doute pu diagnostiquer à cette occasion un certain déficit de bravitude…

Commentateur

La troisième conclusion est que ce président est plutôt un bon observateur politique, et même un « entomologiste incontesté de la vie politique hexagonale », pour reprendre l'expression de Davet et Lhomme. D'où ces commentaires présidentiels qui ne manquent pas de sagacité : « Pour les Français, dès qu'il y a un plan social, le gouvernement en est responsable, alors qu'il n'en est absolument pas informé » ; « Ce qui était possible il y a quelques années ne l'est plus » (à Manuel Valls qui avait pris l'avion aux frais du contribuable pour assister à un match de football) ; « Il faut quand même que le ministre de l'Économie fasse de l'économie » ; « C'est du jour où l'on est président que l'on fait président » ; « Tout est maintenant au jour quand on est au pouvoir. […] Le pouvoir fait que vous êtes exposé » ; « La gauche, qui fait de la morale un thème de campagne, est contestée » (à la suite des affaires Cahuzac, Thévenoud, Morelle, Kader Arif, Faouzi Lamdaoui, etc.).

Metteur en scène

Le problème est que ces analyses pertinentes ne lui inspirent que des ruses plutôt mesquines : « Il faut démontrer que l'on fait quelque chose » ; « Rougir une image rose pâle » ; « Je rode un discours sur le thème : Il faut aimer la France » ; « On va sans doute améliorer le dispositif d'emplois aidés. Ce que la croissance ne pourra pas fournir, il faut qu'on l'ait ailleurs quand même » ; « Les classes moyennes, c'est le cœur de l'électorat français. Donc on a ciblé ». Pourtant, ce qui effraie quelque peu, c'est que ces astuces se doublent d'une légèreté avouée dans les décisions politiques – à commencer par la nomination de ses ministres : « Si les Verts avaient accepté le poste [de ministre de l'Écologie], Ségolène aurait été à l'Éducation, ou ailleurs. » Bref, la compétence ne semble pas entrer en ligne de compte, ainsi que pourront le confirmer Fleur Pellerin, Arnaud Montebourg, Myriam El Khomri, Benoît Hamon et Najat Vallaud-Belkacem – même si, on s'en souvient, il faut au moins que « le ministre de l'Économie fasse de l'économie ». En tout cas, cette légèreté apparaît comme un nouvel inconvénient de la normalitude présidentielle.
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Ce président est un bavard qui n'a pas été capable de parler clairement aux français et qui l'a fait à 2 journalistes qui n'en croyaient pas leurs oreilles d'avoir eu une telle aubaine, il a accepté la publication et le contenu un suicide politique peut être?!
Pour essayer de faire comprendre qu'il n'était pas fait pour la fonction, il aurait pu le dire avant à ses concitoyens, lui qui se disait honnête, il ne l'était pas intellectuellement, ce n'est pas tout, de ne pas puiser dans la caisse, il y a pire quand on veut être président de la république!
Jdeclef 03/12/2016 15h24

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