Affaire Benalla : le gouvernement suspend l'examen de la
révision constitutionnelle
VIDÉO. Nicole Belloubet a tiré les conséquences de la paralysie
des débats à l'Assemblée depuis la diffusion de la vidéo impliquant un proche
de Macron.
Simple
fait divers ou scandale d'État ? Mercredi soir, le quotidien Le Monde diffuse une vidéo datant du 1er mai dans laquelle
on distingue un chargé de mission de l'Élysée en train de frapper un
manifestant au sol à Paris.
Quelques heures plus tard, c'est la crise à l'Élysée. Les débats à l'Assemblée
sur la révision constitutionnelle sont à tel point paralysés que,
dimanche 22 juillet, la ministre de la Justice Nicole Belloubet a annoncé
que le gouvernement suspendait son examen jusqu'à nouvel ordre.En 48 heures, plusieurs personnes ont été entendues par la police et cinq ont été placées en garde à vue : Alexandre Benalla, Vincent Crase, gendarme réserviste et employé de La République en marche, qui se trouvait avec lui le 1er mai et trois policiers, soupçonnés de lui avoir transmis des images de vidéosurveillance filmées au moment des faits. Ces cinq suspects devaient être présentés à un juge d'instruction ce dimanche 22 juillet. La femme et l'homme frappés par le collaborateur d'Emmanuel Macron lors des manifestations du 1er Mai, ont demandé à être entendus ultérieurement par les enquêteurs.
- Alexandre
Benalla simplement suspendu par l'Élysée
Contacté par Le Monde, le porte-parole de la présidence, Bruno Roger-Petit, a expliqué qu'Alexandre Benalla avait été « autorisé », à sa demande, à « observer les opérations de maintien de l'ordre pour le 1er mai », sur « un jour de repos ». Néanmoins, en se confrontant à un manifestant, « il a largement outrepassé cette autorisation », a-t-il encore déclaré. D'un point de vue de la classe politique tout entière, la simple mise à pied donnée à Alexandre Benalla est loin d'être suffisante. Face à la contestation, l'Élysée prend une nouvelle mesure vendredi 20 juillet au matin en annonçant avoir engagé une procédure de licenciement à son encontre.
- L'Élysée
montré du doigt, le silence de Macron agace
Alors que l'intégralité de la classe politique demande les explications du chef de l'État, Emmanuel Macron n'a pas prévu de prendre la parole à ce sujet. « Non, non, non, non, la République, elle est inaltérable », a-t-il répondu à une journaliste jeudi dernier lors de son déplacement en Dordogne. En revanche, vendredi en fin de journée, le Premier ministre Édouard Philippe a profité de sa venue sur le Tour de France pour faire un bref commentaire sur l'affaire Benalla. Il a dénoncé des faits « inacceptables » tout en rappelant que ces derniers avaient été « sanctionnés » et qu'une « procédure de licenciement » avait été engagée.
- Trois
enquêtes ouvertes
L'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie par le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, jeudi. Il a précisé que le rapport serait rendu public. Enfin, une commission d'enquête a été lancée par la commission des Lois de l'Assemblée nationale. Pendant un mois, les pouvoirs d'enquête porteront sur « les événements survenus à l'occasion de la manifestation du 1er mai ».
Dans cette affaire, Alexandre Benalla n'est pas le seul concerné. Vincent Crase, gendarme réserviste et employé de LREM, a aussi été mis à pied quinze jours avec suspension de salaire. « Il a été mis également fin à toute collaboration entre lui et la présidence de la République », a précisé Bruno Roger-Petit, le porte-parole de la présidence. De son côté, le parquet de Paris l'a placé en garde à vue pour violences en réunion par personne chargée d'une mission de service public et usurpation de fonction.
Trois policiers dont un contrôleur général, un commissaire et un commandant ont été démis de leurs fonctions. Ils sont soupçonnés d'avoir transmis des images de vidéosurveillance à Alexandre Benalla. Ce samedi matin, ils ont tous les trois été à leur tour placés en garde à vue pour « détournement d'images issues d'un système de vidéoprotection » et « violation du secret professionnel ».
- Alexandre
Benalla : « J'ai pété les plombs »
Le JDD précise qu'il aurait demandé à voir les images de vidéosurveillance afin de pouvoir préparer son argumentation. Il se serait également confié à un haut fonctionnaire : « J'ai une merde sur le dos. Je suis allé à la manif, c'était chaud. Les CRS en prenaient plein la gueule. J'ai pété les plombs. » « Il avait conscience qu'il avait fait une connerie. Il savait que les images tournaient sur les réseaux sociaux », a affirmé une source au JDD.
- À l'Assemblée
nationale, on crie au scandale !
Marine Le Pen de son côté évoque une « affaire d'État ». « Si Macron ne s'explique pas, l'affaire Benalla deviendra l'affaire Macron », a-t-elle prévenu. Dans une vidéo qu'elle a diffusée sur ses réseaux sociaux, elle dénonce la politique voulue et menée par Emmanuel Macron. Le Parti socialiste parle également d'une « affaire d'État ». « J'attends que le président de la République s'exprime. Il ne peut pas faire la leçon à la Terre entière et ne pas dire comment il gouverne dans sa maison », a réagi le premier secrétaire du PS Olivier Faure sur franceinfo.
Une vive altercation a eu lieu samedi 21 juillet entre Marine Le Pen et Christophe Castaner, alors que la présidente du Rassemblement national sortait de l'hémicycle après la suspension anticipée des débats pour la pause du dîner. En voyant Christophe Castaner parler avec des journalistes, Marine Le Pen lui a dit : « Vous n'êtes pas dans l'hémicycle, où tout le monde vous réclame, même vos amis (...) C'est hallucinant (...) Vous êtes en train de faire une conférence de presse, de diffuser vos éléments de langage. »
« Je ne suis pas obligé de me caler sur ces moments rares où vous êtes dans l'hémicycle », lui a notamment riposté Christophe Castaner. « Si je suis convoqué par la commission d'enquête, je viendrai. Et j'apprécierais que vous en fassiez autant si un juge vous convoque », a-t-il ajouté. Mais « comme d'habitude, vous allez repartir vous planquer en rasant les murs », a repris Marine Le Pen. « Mme Le Pen, je ne vous permets pas », a protesté Christophe Castaner. Plusieurs députés, dont des LR et des PS, ont assisté ébahis à la scène, longue de plusieurs minutes.
- Suspension
de l'examen de la révision constitutionnelle
« Le gouvernement a décidé de suspendre l'examen de la révision constitutionnelle et souhaite que celui-ci puisse reprendre ultérieurement dans des conditions plus sereines », a indiqué la ministre, le président de l'Assemblée François de Rugy (LREM) annonçant dans la foulée la levée de la séance jusqu'à lundi 16 heures, horaire prévu d'examen du projet de loi « avenir professionnel ».
- Le badge
de l'Assemblée nationale
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Les députés en profitent pour troubler les débats à cause de cette déplorable affaire BENALLA qui sera instruite par l’enquête parlementaire et judiciaire dédiée à cet effet !
Donc les députés et notamment ceux des oppositions freine cette réforme importante que pourrait diminuer leurs nombres dans les deux assemblées nationale et sénatoriale entre autres modification !
La ministre de la justice a cédé à l’opposition qui veut gagner du temps et reculer pour mieux sauter dirait-on ?!
Ce qui fait dire qu’il serait temps à E.MACRON de clarifier cette situation pour remettre les pendules à l’heure de « ces pisses vinaigres »qui profite de la situation et qui « jettent l’huile sur le feu » à cause d’une erreur qu’il a commis, plutôt que de s’enfermer dans un mutisme inadéquat !
Jdeclef 22/107/2018 12h39
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