dimanche 8 juillet 2018

Peut-être que le dopage a tué ce sport ou l'argent roi a fait le reste !


Pourquoi les Français ne gagnent-ils plus le Tour ?

Aucun cycliste tricolore n'a remporté le Tour de France depuis Bernard Hinault, en 1985. Des explications liées au dopage, à la mondialisation et… à la PAC.


C'est en quelque sorte la « question à 1 000 francs ». Et il faut bien parler de « francs », car la dernière fois qu'un Français s'est imposé sur le Tour de France, l'euro n'existait pas. Bernard Hinault, dernier maillot jaune sur les Champs-Elysées, attend depuis 1985 qu'un compatriote lui succède au palmarès de la Grande Boucle. Quelle est donc cette malédiction qui prive le public français du plaisir d'acclamer un coureur tricolore depuis trente-trois ans ?
En fait de malédiction, il faudrait d'abord se pencher sur les statistiques et constater un déclin général du cyclisme français après les retraits de Bernard Hinault et de Laurent Fignon. Depuis que Jean Robic s'est imposé, en 1947, dans la première édition du Tour de l'après-guerre, les couleurs françaises ont triomphé 21 fois avec 9 coureurs différents.
EPO. Même les années sans victoire française, un ou deux coureurs nationaux parvenaient à se glisser sur la 2 e et la 3 e marche du podium : neuf fois sur dix entre 1947 et 1966. La décennie 1967-1976, qui correspond au repas gargantuesque du « Cannibale » Eddy Merckx, connaît une légère baisse : sept sur dix. De 1977 à 1986, il y a chaque année un coureur français sur l'une des trois marches du podium. Puis c'est l'effondrement : trois sur dix de 1987 à 1996, un sur dix dans l'enfer des années Armstrong et de nouveau trois sur dix dans la dernière décennie avec l'émergence des talents prometteurs que sont Thibaut Pinot et Romain Bardet.
« La pénurie de victoires a deux explications communément admises : l'internationalisation du cyclisme à la fin des années 1980, qui rend la victoire statistiquement plus difficile, et le dopage à l'EPO des années 1990/2000, avance Jean-René Bernaudeau, ancien coéquiper de Bernard Hinault chez Renault-Gitane, aujourd'hui manager de l'équipe Direct Energie. A mon époque, le cyclisme se disputait entre les nations traditionnelles, le mur de Berlin n'était pas tombé. Il n'y avait qu'un seul Australien dans le peloton, Phil Anderson, un seul Américain, Jonathan Boyer. Le cyclisme anglais était aussi pauvre que le cyclisme allemand. Or, actuellement, il y a même des Africains au départ du Tour. » Et plus de 32 nationalités alignées en 2017…
Le supplice Armstrong. Les nouvelles nations du cyclisme grignotent peu à peu la place dévolue aux nations traditionnelles du vélo ; la France, la Belgique et les Pays-Bas en sont les premières victimes. Elles disparaissent des premiers rôles sur le Tour. « L'Australie met sur pied une vraie filière cycliste », relève Bernaudeau. Résultat : elle s'impose pour la première fois, dans la Grande Boucle, en 2011 grâce à Cadel Evans. Les Colombiens, parmi les premiers arrivés au milieu des années 1980 dans le sillage de Lucho Herrera, ont longtemps traîné une lacune dans l'exercice du contre-la-montre qui les a privés de la perspective d'une victoire sur les Champs-Elysées. Mais avec Nairo Quintana et Rigoberto Uran (deuxième en 2017), les choses peuvent évoluer. La récente réussite « miraculeuse » des Britanniques de la Sky, entre Bradley Wiggins et les quatre victoires de Christopher Froome, prête à caution. Le mystère dont s'entoure l'équipe dans sa préparation a été en partie levé quand on a appris qu'il pratiquait un cyclisme d'asthmatique sur ordonnance médicale…
Ce qui nous conduit à la seconde grande explication de la longue éclipse des coureurs français. « Dans les années 1990, les coureurs français ont pris un temps de retard dans le dopage », note Jean-René Bernaudeau. Ils ne le combleront jamais. Et, quelque part, tant mieux ! « J'étais certain qu'on allait à la catastrophe, soit on avait un mort, soit on avait un scandale. Et on a eu le scandale Festina », lâche-t-il, fataliste. Dans le Tour 1998, le flagrant délit de l'affaire Festina met fin aux prétentions du peloton français à se hisser au niveau de ses rivaux. Touché à la tête et au cœur, le cyclisme tricolore pousse le plus loin le contrôle des paramètres physiologiques des compétiteurs, tandis que l'Union cycliste internationale ferme les yeux et refuse d'adopter les standards français. Les pédaleurs de l'Hexagone ne peuvent plus suivre le rythme des Mobylette du peloton chargées à bloc sous les conseils des sulfureux médecins Ferrari, Fuentes, del Moral… Ce sont des années tristes. Comme le raconte Marc Madiot dans son livre « Parlons vélo » (éditions Talent Sport, 2015), les coureurs français étaient tellement dégoûtés qu'ils n'avaient plus le cœur, certains jours, à aller s'entraîner. A quoi bon ? Puisque la lutte était inégale, viciée. Toute une génération de champions de l'Hexagone a sans doute été volée de ses titres de gloire. Les années Armstrong seront un long supplice. Des soupçons de dopage mécanique ajoutent encore un peu plus le trouble sur cette sale époque.
Rage de s'en sortir. Cependant, l'internationalisation et le dopage n'expliquent pas tout. Il faut revenir à ce qu'est l'essence du cyclisme : un sport populaire né dans le labeur de la ruralité, pratiqué par des jeunes qui se font mal aux jambes parce qu'ils sont animés par la rage de s'en sortir. Dans cette France rurale, on se rend à l'école à vélo par tous les temps, on fait la course au retour avec les copains, on s'endurcit aux travaux des champs en donnant un coup de main au père. De fait, la paysannerie a fourni à la France des générations et des générations d'as du cyclisme. De Maurice Garin à Bernard Hinault, en passant par Roger Pingeon, Jacques Anquetil, Raymond Poulidor (jamais maillot jaune, mais huit fois sur le podium), Bernard Thévenet, Jean Robic (dont le père était charpentier), tous sont issus du monde rural.
PAC. Or la France agricole s'est étiolée. En 1955, année où Louison Bobet gagne le Tour et un an après la naissance de Bernard Hinault, on compte 6,3 millions de paysans en France (27 % de la population active). Ils sont moins de 500 000 aujourd'hui. La PAC a permis l'intensification des cultures, offert l'autosuffisance alimentaire, facilité la mécanisation des tâches mais elle a, dans le même temps, réduit considérablement le vivier des champions cyclistes français. Le deuxième poumon du cyclisme, le monde ouvrier, a lui aussi fourni des bataillons de champions : les frères Pélissier, André Leducq, Roger Walkowiak, Laurent Fignon… Mais, là encore, la désindustrialisation du pays a escamoté la classe ouvrière, pourvoyeuse de cyclistes de talent. D'autant plus que l'importation d'une main-d'œuvre ouvrière d'origine africaine et nord-africaine, dépourvue de la culture du cyclisme, a éteint peu à peu la filière. Les Maghrébins et les Africains ont naturellement orienté leurs enfants vers le football - un sport également roi dans les pays d'origine. C'est ce qui a permis l'éclosion d'une générations de joueurs exceptionnels, la génération des Bleus blacks-blancs-beurs de 1998 qui seront sacrés champions du monde. Zinédine Zidane est la pointe acérée d'un mouvement sociétal qui a irrigué les vertes pelouses du foot et asséché le cyclisme.
La classe moyenne, qui se développe en France avec les Trente Glorieuses, rêve d'ascension sociale, mais évite celle, abrupte, du Tourmalet. Dans le même temps, l'objectif national de 80 % d'une classe d'âge au bac oriente les gamins vers des études longues (parfois sans issue) qui ne sont pas aisément compatibles avec les longues heures de selle qu'exige la pratique du vélo de compétition.
C'est donc la conjugaison de tous ces facteurs sociaux, économiques, statistiques - et pharmaceutiques - qui nous prive depuis trente-trois ans d'un vainqueur français du Tour. Pour être certain de gagner le Tour dans les dix à quinze ans, il faudrait que notre jeunesse d'origine africaine et maghrébine s'approprie massivement la bicyclette. Le champion à venir sera-t-il issu des quartiers ? Sauf si, cette année, Romain Bardet fait mentir les statistiques. Allez Bardet !§ 
Le Point : Pourquoi le Tour de France est-il inimitable ? 
Jean-Paul Ollivier : Il a été créé en 1903, a traversé les guerres, a apporté du bonheur. Il existe une alchimie du maillot jaune. On a cherché à l’imiter : création du maillot rose en Italie, du maillot amarillo en Espagne… Mais les autres grands Tours nationaux ne peuvent présenter des massifs comme les Alpes ou les Pyrénées. Ils sont battus à l’ancienneté et au modernisme. 
Le Tour est-il de droite ou de gauche ? 
La question m’interpelle et me chagrine. On s’essoufflerait à trouver au Tour une quelconque connotation politique. Peu d’événements dans la continuité peuvent générer autant de joie. L’événement mondial est devenu un fait social, a connu cent ans d’évolution, de révolution, s’est fixé dans son cadre, s’est modernisé, a franchi les Alpes et les Pyrénées. Le peloton, sorte d’Etat dans l’Etat, a été chanté par les plus grands écrivains et les reporteurs de tout bord, tel Albert Londres dans « Les forçats de la route ». Où voulez-vous distinguer la droite et la gauche ? 
Quel est le coureur qui vous a le plus impressionné ? 
J’ai participé comme suiveur à toute la carrière de Bernard Hinault. Son tempérament était étonnant. Au Tour comme ailleurs, il n’était jamais battu. En 1980, il a commencé à souffrir d’une tendinite en début de Tour à Lille et a poursuivi la course jusqu’à Pau. La tendinite implique un repos complet. Il ne pouvait aller plus loin. Je l’ai vu également battu à l’issue d’une étape du Tour d’Italie. Les tifosi, comme les journalistes italiens d’ailleurs, chantaient déjà les louanges de Contini, qui venait de lui ravir le maillot rose. J’ai dit à mes confrères : « Vous pouvez écrire que demain il vous met le feu ! » Ils m’ont ri au nez. Le lendemain, un seul homme existait, c’était lui. On avait rarement des surprises avec l’individu. J’ai aimé également l’élégance d’un Bobet qui faisait tout en fonction de la multitude dont il se voulait le reflet. En revanche, Anquetil n’aimait guère la foule, elle semblait lui faire peur. Il était timide. On ne l’aurait pas cru…
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Les français hésitent peut-être à se doper avec les équipes moins performantes en pharmaciens pour trouver des produits indétectables ?!

Rappelons-nous le scandale de l’équipe FESTINA et son coureur français Richard VIRENQUE qui a mis en exergue le dopage à grande échelle !

Depuis ces affaires de dopage le cyclisme traîne une réputation d’athlètes tricheurs encore souligné par les coureurs américains comme Armstong par exemple pour ne citer que celui-là qui en avait fait une mauvaise habitude !

Les anglo/saxons privilégient plutôt l’argent roi que le résultat purement sportif sans scrupule le cas FROOME n’est qu’un épiphénomène sauvé par l’UCI pour le spectacle, car la révélation de ses soupçons de dopage était ancienne et arrive trop tard, défaut inhérent à la lenteur des analyses pour utilisation de produit interdit par le coureur !

Et surtout au final çà continue malgré les contrôles !

Le plus triste pour les amateurs de la petite reine et surtout du tour de France la plus grande course professionnelle du monde, c’est la dégradation de ce sport truqué !
Un jour cette épreuve disparaîtra hélas !

Jdeclef 08/07/2018 10h50

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