jeudi 5 juillet 2018

Macron n'a jamais vraiment enfilé un uniforme car trop jeune ou complexé !


Comment Macron fait la guerre

Sécurité intérieure, défense extérieure, lutte contre le terrorisme : tout se décide chaque mercredi matin, dans un bunker sous l'Élysée.

C'est l'une des innovations de la présidence Macron : tous les mercredis matin, à 9 heures, le président de la République descend sous terre pour la réunion du Conseil de défense et de sécurité nationale associant les principaux ministres régaliens et les plus hauts fonctionnaires chargés de la sécurité intérieure et extérieure du pays. Avant lui, la régularité n'était pas de mise. Désormais, elle est immuable : durant une heure, avant chaque conseil des ministres, le président discute en comité resserré (le « conseil restreint ») des sujets les plus brûlants du champ sécuritaire : programmation militaire et de sécurité intérieure, sécurité économique, énergétique et cybernétique, lutte contre le terrorisme, ventes d'armes, planification de réponse aux crises, opérations militaires en cours ou à venir.
Les réunions se tiennent dans un petit bunker aménagé sous le palais par Valéry Giscard d'Estaing. Son nom ? PC Jupiter. C'est une salle « sourde » inaccessible aux interceptions et, en même temps, un poste de commandement militaire équipé pour transmettre les ordres présidentiels, y compris celui du feu nucléaire. Modernisé à la fin du quinquennat Hollande, le PC Jupiter est impénétrable pour toute personne non habilitée : les discussions qui s'y tiennent et les décisions qui en sortent sont affectées d'une classification spéciale, intitulée « Très Secret Conseil ». Le président ne badine pas avec la confidentialité : avant la réunion, les participants doivent se dessaisir de leurs téléphones portables ! « Il respecte la sécurité de manière impeccable, note un participant très à cheval sur le sujet. Le PC Jupiter, c'est son choix : avant lui, les réunions se tenaient dans le salon Vert, mitoyen du bureau présidentiel », moins protégé.
Frappes 
Les photos prises dans ce lieu sont extrêmement rares, mais Emmanuel Macron a fait diffuser des images liées à l'opération Hamilton contre la Syrie, dans la nuit du 13 au 14 avril. On voit le président lors d'une première réunion gérée par la secrétaire générale de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), Claire Landais, pour finaliser les frappes. Une deuxième réunion, dont le président a tweeté les images à 4 h 07 du matin le 14 avril, le montre entouré de ses plus proches collaborateurs, alors que les frappes viennent d'être effectuées.
Dans sa composition plénière, ce conseil réunit autour du président de la République le Premier ministre, Édouard Philippe, les ministres de l'Intérieur, Gérard Collomb, des Armées, Florence Parly, de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, de l'économie, Bruno Le Maire, et de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin. Ces deux derniers responsables ne participent pas régulièrement au conseil restreint. Selon les besoins et au cas par cas, n'importe quel autre membre du gouvernement peut y être invité, en fonction des sujets traités. De plus, deux formations spécialisées du Conseil de défense et de sécurité nationale peuvent être convoquées par le président de la République : le Conseil des armements nucléaires et le Conseil national du renseignement. En février, le gouvernement a annoncé que le Conseil de défense se réunirait également en « formation économique », pour traiter les points relatifs à la sécurité des entreprises stratégiques.
À ces personnalités politiques sont associés des fonctionnaires. Le chef de l'état-major particulier de la présidence, l'amiral Bernard Rogel, y est présent chaque fois. Le chef d'état-major des armées, François Lecointre, y a son siège. Sa présence est d'autant plus nécessaire que bien souvent c'est lui qui devra mettre les décisions en œuvre ! Bien qu'introuvable sur les photos, sauf une prise par Soazig de La Moissonnière, la photographe attitrée de l'Élysée, où on distingue son reflet dans un miroir, le patron de la DGSE, Bernard Emié, fait partie des habitués. Mais attention, on ne badine pas avec le secret : si un sujet abordé se trouve hors du champ de compétence d'un participant, il entre après la discussion, ou sort avant… L'objectif de ces mesures est aussi précis que la cible d'un missile : « On est dans le saint des saints. Rien ne fuite. Un communiqué, à la rigueur. Mais pas un mot sur les débats. »
La messe est dite 
L'un des tout premiers conseils de défense d'Emmanuel Macron est marqué d'une pierre blanche, ou noire, selon le point de vue. Il se tient le 12 juillet 2017 à l'Élysée et finalise les choix présidentiels, notamment budgétaires, sur la loi de programmation militaire 2019-2025. Le général Pierre de Villiers, chef d'état-major des armées, conteste ces options. Il le dit devant le président de la République et le répète en termes crus (« Je ne me laisserai pas baiser comme ça ») le jour même devant les députés de la commission de la Défense de l'Assemblée.
La très violente riposte verbale du chef de l'Etat, le lendemain devant le front des troupes, fut à la hauteur du malentendu : Emmanuel Macron s'étant exprimé en conseil de défense et ayant de ce fait inscrit ses choix dans le marbre, estimait que le débat était clos : « J'ai pris des engagements, je suis votre chef. Les engagements que je prends devant les concitoyens, devant les armées, je sais les tenir et je n'ai à cet égard besoin de nulle pression, de nul commentaire. » La messe avait été dite au PC Jupiter. La sacralisation définitive des options présidentielles, à l'Élysée, n'avait donc pas à attendre la fin d'un processus parlementaire qui ne s'est d'ailleurs achevé qu'au bout d'un an, le 27 juin 2018. Pierre de Villiers en a pris acte, en démissionnant de lui-même avant d'être démis. C'est ainsi : en matière de défense, le chef, c'est Macron.
Et pour les militaires qui seraient tentés de l'oublier, rappelons qu'il promeut et nomme personnellement par décret tous les officiers quel que soit leur grade, les généraux étant nommés en conseil des ministres. Le président attribue de même les postes à responsabilités. À la tête d'un régiment, aux commandes d'un navire ou d'une unité aérienne, chaque titulaire reçoit sa « lettre de commandement » procédant du président de la République. Qui peut la retirer tout aussi vite. Cela crée du lien…
Triés sur le volet 
Dans le cercle rapproché des membres du conseil restreint de défense, la confiance présidentielle n'est pas une option. Chaque personne a été nommée à son poste par Emmanuel Macron : l'une d'entre elles marque encore son étonnement : « Ma convocation pour un entretien avec le président est intervenue après ma nomination. Il reçoit les gens qu'il nomme. Je faisais partie de ceux dont le nom avait circulé, mais je me suis bien rendu compte que je n'avais pas été choisi par hasard. Quinze ou vingt personnes me connaissant avaient été interrogées. Cocher telle ou telle case ou être le copain de Jules, ce n'était pas suffisant. Le président s'était assuré de ma vision des choses et de mes compétences, mais pas seulement ! Il voulait aussi que je sois compatible avec ses collaborateurs, qu'il n'y aurait pas de balle perdue… »
Ces principes ont prévalu lors de la nomination inattendue d'un fonctionnaire clé à l'importance grandissante dans le dispositif sécuritaire rassemblé par Emmanuel Macron : le préfet Pierre de Bousquet de Florian. Ancien directeur du contre-espionnage (DST), il a été appelé le 29 juin 2017 pour devenir coordonnateur national du renseignement. Il s'est rapidement vu associer une fonction supplémentaire créée par le président, celle de directeur du nouveau Centre national du contre-terrorisme. Un expert affûté de la macronie a saisi le sens de cette reconfiguration : « Macron veut quetous les services de la communauté du renseignement se parlent tout le temps. Quitte à changer les gens qui ne le feraient pas. Il a parfaitement compris qu'avant les services gagnaient leur pouvoir en conservant l'info pour leur propre usage. Aujourd'hui, il faut la mettre sur la table, le plus vite possible ! » Le dispositif actuel est une conséquence de la terrible succession d'attentats terroristes particulièrement meutriers (Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher, le 7 janvier 2015 ; le Bataclan et ses environs, le 13 novembre 2015 ; la promenade des Anglais à Nice, le 14 juillet 2016).
Sous la contrainte de ces événements « intérieurs » et dans la crainte qu'ils se reproduisent dans un contexte international chaotique, Emmanuel Macron a établi dans la durée le dispositif décisionnaire d'exception mis en place par Nicolas Sarkozy et installé par François Hollande. La sécurité intérieure, la défense extérieure et la lutte contre le terrorisme ne sont plus des enjeux distincts. Ils participent d'une même politique de protection des Français, discutée et mise en œuvre en conseils de défense.
« L'affront » 
Sur le plan opérationnel, le PC Jupiter n'est utilisé que dans de rares circonstances. Tel est bien le cas de la crise syrienne et de la décision de frapper des cibles liées, selon Paris, Washington et Londres, au programme d'armement chimique de Bachar el-Assad. La décision a été très rapide. Et pour cause ! Les options politiques d'Emmanuel Macron avaient été définies et annoncées en amont, en mai et en juin 2017. Elles sont l'élément le plus important de la prise de décision et ont été réaffirmées par le président dès le conseil restreint qui s'est tenu autour de lui le dimanche soir 8 avril au PC Jupiter, après que les nouvelles frappes chimiques avaient été confirmées.
Quant aux plans de frappe à la sensibilité politique, diplomatique et opérationnelle particulièrement élevée, ils étaient prêts de très longue date, puisque l'état-major des armées n'a eu qu'à ressortir ceux qui se trouvaient dans les cartons depuis 2013. En effet, en août 2013, à la suite de frappes chimiques contre la population civile syrienne, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni avaient décidé de frapper. Mais la France s'est retrouvée toute seule après la défection des dirigeants américain, Barack Obama, et britannique, David Cameron ; François Hollande avait dû renoncer. Un connaisseur du processus de décision note que, pour Emmanuel Macron, « il s'agissait de réparer l'affront d'un nouveau franchissement délibéré de la ligne rouge par Bachar el-Assad, tout en soldant l'échec et l'humiliation de 2013.Donald Trump a accepté de participer à l'opération, qui s'est déroulée sans anicroche puisque les Russes avaient été avertis dans les délais. » Un autre observateur attentif ajoute : « L'important, pour Emmanuel Macron, c'était de se montrer en chef de guerre, de publier des images prises dans le PC Jupiter. Même pour une opération sans grande importance. » Bruno Tertrais, de la Fondation pour la recherche stratégique, note qu'il est difficile de tirer des conclusions de cette seule prise de décision opérationnelle présentée en partie au public : « C'est lors d'une crise grave et inopinée qu'on peut juger du comportement d'un chef. À ce stade, Emmanuel Macron n'a pas encore eu à la prendre. Il n'a pas reçu le 3 AM phone call[le coup de fil à 3 heures du matin], comme disent les Américains, qui change tout… » Une observatrice experte relève que cette opportunité viendra sans doute d'Afrique : « Tous les présidents français se font les dents sur l'Afrique. Ce fut Kolwezi pour Giscard, le Tchad pour Mitterrand, la Libye pour Sarkozy, le Mali pour Hollande… »

L'ARSENAL

Rafale143 en 2019 (171 en 2025)
A400 M 14 en 2019 (25 en 2025)
Ravitailleurs MRTT 1 en 2019 (12 en 2025)
Chars Leclerc 200 en 2015 (241 en 2019)
Sous-marins d'attaque Barracuda livrés d'ici à 2025 4 
Rogel, le maillon fort 
Dans une réunion du Conseil de défense, le président de la République est entouré à sa droite par son bras… droit, le secrétaire général de l'Élysée, Alexis Kohler, et à sa gauche par le chef de l'état-major particulier de la présidence, l'amiral et ancien sous-marinier Bernard Rogel. Traditionnellement, le titulaire de cette fonction « apolitique » est confirmé à son poste lors de l'arrivée d'un président de la République. Nommé par François Hollande, Bernard Rogel ne fait pas plus exception à la règle que ne l'avait fait son prédécesseur, Benoît Puga, nommé par Nicolas Sarkozy et demeuré en place avec François Hollande.
Bernard Rogel illustre l'évolution de cette fonction, dont le titulaire est désormais un « poids lourd ». À plusieurs reprises, les prédécesseurs de Bernard Rogel ont été des généraux ne quittant leur fonction élyséenne que pour devenir chefs d'état-major de leur armée (Gilbert Forray, Jean-Luc Delaunay), puis bien souvent chef d'état-major des armées (Jean Saulnier, Jacques Lanxade, Henri Bentégeat, Jean-Louis Georgelin). Rogel, lui, fut chef d'état-major de la marine avant de prendre ses fonctions élyséennes.
Pourquoi Emmanuel Macron l'apprécie-t-il ? « Parce que c'est un calme et un sage au jugement très sûr. C'est indispensable quand des décisions peuvent avoir des conséquences extrêmes sur la vie ou la mort des gens. Spécialiste du nucléaire, il a également été le patron des opérations à l'état-major des armées, c'est une compétence précieuse »note un fonctionnaire en relation avec l'amiral et le président. Ce dernier vient d'ailleurs de prolonger ses fonctions d'un an au-delà de l'âge légal de la retraite. Valéry Giscard d'Estaing avait défini son Premier ministre Raymond Barre comme « un homme carré dans un corps rond ». La définition sied à Bernard Rogel, dont la silhouette côtoie souvent sur les photographies celle du président de la République en déplacement. Normal : la transmission des ordres de frappes nucléaires passe par sa personne, le président lui donnant ses instructions, qu'il transmet aux forces armées.
Intervention. Un des cinq Rafale de la base de Saint-Dizier (Haute-Marne) qui vont décoller, le 13 avril, pour bombarder la Syrie. « Le samedi 7 avril 2018, à Douma, des dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants ont été massacrés à l’arme chimique. La ligne rouge a été franchie. J’ai donc ordonné aux forces armées françaises d’intervenir », tweete le président le 14 avril, à 4 h 07.
 Dans la minute 
Seul ajustement, mais de taille : lors de sa confirmation, Emmanuel Macron l'a fait changer de position hiérarchique dans l'organigramme élyséen, pour le faire descendre d'un rang, passant de la deuxième place après le secrétaire général à la troisième en se faisant doubler par le directeur de cabinet, Patrick Strzoda. 
Cette remise en place n'a pas été assortie d'un déclassement fonctionnel, ce que son rôle éminent dans les conseils de défense confirme. L'amiral est enfin le point de passage quotidien entre les armées et leur chef, Emmanuel Macron, au cœur de cette « interministérialité singulière » décrite par un fonctionnaire averti. En matière militaire, il doit pouvoir répondre dans la minute à toutes les questions que peut poser le président de la République. Il n'est pas seul, heureusement pour lui ! Sur les photos des réunions préparatoires aux frappes en Syrie, deux de ses subordonnés apparaissent. Le colonel Valéry Putz, de l'armée de terre, est un fantassin passé par la Légion étrangère. Et le colonel Fabien Mandon, de l'armée de l'air, un ancien pilote de Mirage 2000. Le marin de l'équipe, le capitaine de vaisseau Jacques Fayard, qui a successivement commandé trois sous-marins nucléaires, n'apparaît pas sur ces images. Traditionnellement, le marin de l'état-major particulier traite les affaires liées au renseignement, l'aviateur les questions nucléaires et le terrien les opérations extérieures et le pré carré africain.
Revue stratégique 
Le Conseil de défense traite tous les sujets, dans l'urgence ou pas. Par exemple, l'énormité du travail relatif à la loi de programmation militaire a imposé un processus long. Au départ, la revue stratégique devant en préparer les axes et les lignes de force avait été confiée à une commission d'experts conduite par le député européen Arnaud Danjean. Puis le Conseil de défense s'est saisi du sujet, exigeant des armées un immense chantier de mise en œuvre des directives présidentielles, connues le 12 juillet 2017. Dès lors, la procédure pouvait se dérouler.
Le Conseil de défense prend également en charge des dossiers « tièdes », soit qu'ils n'aient pas encore fait leur entrée dans l'actualité, soit qu'ils s'y trouvent depuis très longtemps, tout en nécessitant des études constantes. Ces dernières semaines, ce fut ainsi le cas de sujets sensibles aux enjeux politiques particulièrement élevés : la situation au Moyen-Orient et au Sahel, le terrorisme, la Russie, entre autres. Fin juin, on discutait du sommet de l'Union africaine qui s'est tenu jusqu'au 2 juillet à Nouakchott (Mauritanie), de même que des prochains sommets de l'Otan (26e sommet, les 11 et 12 juillet à Bruxelles) et du G5 Sahel. Dans cette région, l'armée française ne sort pas de difficultés récurrentes : l'attaque subie le 29 juin par le PC de la force conjointe G5 Sahel à Sévaré (Mali), puis une autre le 1er juillet contre un convoi français constituent un exécrable signal et un beau sujet d'études pour le Conseil de défense.
La réalité, c'est que le remplacement souhaité de la force française Barkhane par les armées africaines ne sera pas envisageable tant que les problèmes endémiques (sous-développement, corruption, gouvernance, etc.) persisteront et que les forces armées africaines n'auront pas atteint un niveau opérationnel convenable. Quant au financement de l'opération G5 Sahel, il se heurte aux réticences des bailleurs de fonds ne tenant pas leurs engagements, ce qui fait enrager Paris. Autre thème sensible, mais « tiède », pour le Conseil de défense : la situation en République centrafricaine. La France s'est retirée de ce pays, laissé dans un état d'abandon et d'anarchie désespérant, auquel seule la capitale, Bangui, échappe partiellement, et encore ! Le Quai d'Orsay vient d'y nommer ambassadeur l'ancien chef du GIGN Eric Gérard. C'est à tout le moins le signe que la sécurité n'y sera pas négligée. Pour le reste des dossiers à l'étude, il serait bien étonnant que les actuels conseils de défense ne discutent pas de la situation entre Israël et l'Iran : les alertes pleuvent sur des opérations imminentes de l'Etat hébreu contre le Hezbollah libanais et Paris s'y prépare…
« Options lourdes » 
Durant les réunions du Conseil de défense, les opinions divergentes ne sont pas vraiment demise : « C'est un cas de figure peu fréquent, concède un participant, qui livre l'explication. Quand la réunion se tient, les surprises sont peu nombreuses, s'agissant des positions des uns et des autres. On va ajouter une information, poser une brique de plus. Mais les options lourdes ont déjà été discutées durant la préparation. Il y a eu des tamis, des filtres. Quand on arrive au PC Jupiter, la décision a été préparée, cadrée. Le processus est très long. Toutes les options et opportunités ont été évaluées depuis des semaines au SGDSN, à l'Élysée, au ministère des Armées, à Matignon, en bilatérale Défense-Quai d'Orsay, lors de réunions constantes. Le jour du conseil, la conclusion s'impose. »
Un autre membre de ce petit club ajoute : « En conseil de défense, on fait le point des positions. Le président conduit un tour de table, chacun réagit, discute plus ou moins intensément. Ce n'est pas une pure chambre d'enregistrement. » Un participant apprécie ces échanges : « Quand je ne suis pas d'accord, je le dis. Le président recherche ces moments de débat. Il les aime bien. Il anime vraiment les discussions, les relance si nécessaire. Je crois bien qu'il apprécie ces conseils restreints. Mais il y a un temps pour tout. Quand la discussion est terminée, il donne ses instructions. »
En réalité, Emmanuel Macron n'apprend rien en s'asseyant dans la salle Jupiter. Un participant souligne qu'« il a très bien préparé les réunions. Il connaît dans le détail les dossiers qui lui ont été transmis. Les échanges sont nombreux et les réunions sont assez informelles. Emmanuel Macron est contributif en fonction des éléments préparés par le gouvernement et de ceux dont il peut disposer par ailleurs ; il demande aussi des mises à jour et des compléments, deséclairages supplémentaires ».
Bêtes de course 
Et là, gare aux lenteurs : le président aime les bêtes de course. Un membre de ce club très fermé s'en amuse d'ailleurs : « Quand il demande le résultat d'un travail durant l'été, cela veut dire qu'il l'attend pour le 21 juin ! » Les participants aux conseils de défense que nous avons rencontrés pour cette enquête sont de proches collaborateurs du président, qui le croisent très souvent dans des réunions formelles ou non programmées. Sur le plan politique, l'itération décisionnelle en matière de sécurité intérieure ou extérieure n'est d'ailleurs pas si différente de celle des autres sujets : les membres du Conseil de défense se croisent et se recroisent tous au fil de la semaine lors de réunions variées, mais aussi durant les incessants voyages officiels et lors des non moins nombreuses réunions de préparation de ces déplacements.
Moment important, le Conseil de défense et de sécurité nationale n'est pas un moment unique, mais celui où les décisions sont formalisées. Le président doit alors être certain de disposer de tous les éléments, que sa décision est mûre. Si sa préparation est si longue, c'est aussi que les sujets militaires et de sécurité au sens large sont transversaux. Spécialiste des questions budgétaires et des processus décisionnels gouvernementaux, qu'elle a pratiqués de longue date, la ministre des Armées, Florence Parly, confirme la nature très particulière du Conseil de défense : « Cette singularité des sujets de défense, on la vit. Elle est au cœur de la politique publique dont ce ministère a la responsabilité. La décision se traite en conseil de défense, ou bien en direct avec le président de la République. C'est une différence majeure avec d'autres actions de l'Etat. »
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Alors le titre parait vraiment exagéré !

C'est un peu galvaudé ce titre chef des armées qui devrait être réservé aux militaires dont c'est le métier et qui la font !

Le président est là pour la politique militaire internationale de la FRANCE !

Tout cela est de la communication comme d'habitude pour se faire mousser, çà suffit surtout quand on se rappelle ses prédécesseurs qui se sont pris pour des apprentis NAPOLÉON ou CÉSAR !

Et puis quand il se compare à CLEMENCEAU il en fait trop !

Jdeclef 05/07/2018 08h51

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